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Soutien aux Sans Papiers de Lille

Publie le jeudi 30 août 2007 par Open-Publishing

reçu ce matin

Bonjour camarade,

Merci pour votre message de dimanche. Nous étions informés sur la lutte
exemplaire des sans-papiers, organisations et militants de Lille, mais n’ayant
pas de militants dans ce département, nous ne pouvons pas y participer.

Nous avons en revanche rédigé et mettons en circulation la déclaration ci-joint,
dénonçant la politique de Sarkozy contre les sans-papiers, affirmant notre
solidarité avec ceux de Lille et préconisant l’intervention des organisations du
mouvement ouvrier.

Si nous pouvons faire autre chose, n’hésitez pas à nous solliciter.

En vous souhaitant bonne réception,
salutations militantes,
Ludovic,
pour le CILCA

Ne vous laissez pas intoxiquer par la propagande de la préfecture qui parait dans les médias
pour suivre au jour le jour, consultez la liste Pajol

Envoyez vos soutiens au CSP59 csp59@wanadoo.fr

P. Bardet


déclaration

CILCA
Comité pour un Courant Intersyndical
Lutte de Classe Antibureaucratique

CONTRE LA POLITIQUE XÉNOPHOBE ET RÉPRESSIVE DU GOUVERNEMENT SARKOZY À L’ÉGARD DES SANS-PAPIERS :

MOBILISATION UNITAIRE DU MOUVEMENT OUVRIER !

Il l’avait promis pour draguer les voix du Front National et une fois élu... il est en train de le faire, s’attirant ainsi les témoignages de satisfaction nauséabonds de Le Pen. Il ne se passe pas de jour en effet où les travailleurs sans-papiers et leurs familles ne sont pas l’objet de rafles et d’intrusions violentes, visant à instaurer parmi eux un véritable climat de terreur, débouchant parfois sur de véritables drames comme dans le cas de l’enfant russe défenestré.

Sarkozy a ainsi commencé en créant un nouveau ministère nouveau dont l’intitulé même est scandaleux (ministère de l’« Intégration nationale »). Son titulaire, Brice Hortefeux, que Sarkozy n’hésite d’ailleurs pas à tancer pour insuffisance de résultats, se livre à une intensification catastrophique de la politique déjà menée il est vrai sous les gouvernements Jospin, Raffarin et Villepin, visant à accroître la précarité et l’insécurité de toute une partie de la population laborieuse, de familles entières, de femmes, d’enfants constamment menacés de se voir délogés, parqués, voire reconduits manu militari dans un pays d’origine qu’ils ont pourtant fui.

Avec un cynisme révoltant le Préfet du Nord Canepa ose déclarer : « Pendant 11 ans, on a fait une équation tout à fait anormale, grève de la faim = régularisation : maintenant grève de la faim = reconduite à la frontière. » C’est en ces termes qu’il a répondu à la grève de la faim des travailleurs sans-papiers de Lille, montrant ainsi (en digne émule de son mentor l’ami des milliardaires Sarkozy) le mépris de classe qu’il a pour la résolution de ceux qui s’opposent à ses mesures iniques et le peu de cas qu’il fait de la vie humaine. Aujourd’hui, après 74 jours de grève de la faim et contraint de négocier sous la pression des travailleurs et organisations mobilisés, M. Canepa se livre à des manœuvres intolérables pour diviser les sans-papiers, séparant une minorité dont il accepte de prendre en compte la situation et les autres, refusant de reconnaître la plupart des expulsions qu’il a pourtant ordonnées, bafouant ses propres engagements… Cela doit cesser : M. Canepa doit céder en régularisant les 56 grévistes de la faim de Lille et en permettant le retour des 13 expulsés !

Contre Sarkozy et ses préfets, la mobilisation de tous les travailleurs et des jeunes aux côtés des sans-papiers pour la satisfaction de leurs revendications est l’un des enjeux majeurs de la lutte de classes de ce début de quinquennat. C’est un aspect fondamental dans la lutte d’ensemble contre la réaction sarkozyenne, ses attaques en cours et à venir contre tous les travailleurs.

Dans cette situation, il n’est pas possible de compter sur la direction du PS qui, par la bouche de Ségolène Royal, distribue des satisfecits à Sarkozy pour son prétendu dynamisme politique.

En ce qui concerne les principales organisations syndicales, il est inquiétant de constater leur manque de combativité contre Sarkozy et son gouvernement, avec lequel elles préfèrent « discuter » et « négocier » plutôt que de préparer les travailleurs à la résistance sociale contre lui.

Conformément à sa ligne de lutte de classe anti-bureaucratique, le CILCA a la ferme résolution de déployer tous les efforts nécessaires pour favoriser les initiatives unitaires et de masse propres à faire de la juste lutte des sans-papiers l’un des points essentiels de l’agenda de rentrée de tous les militants syndicaux et politiques. C’est dans ce sens qu’il prépare activement, avec d’autres structures, organisations et associations, le second Forum de la résistance sociale, qui aura lieu le samedi 22 septembre à Paris.

Paris, 29 août 2007

Site CILCA : http://courantintersyndical.free.fr — Courriel : courantintersyndical@free.fr