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Sri Lanka : « L’inaction de la Communauté Internationale, les Tamouls en paient le prix »

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing

Paris, 10 mai 2009 :

La communauté tamoule de France condamne la politique de l’Etat sri lankais visant à mener une guerre exclusivement dirigée contre les civils tamouls dans le Nord-est de l’île. La situation du Sri Lanka se résume en ces quelques mots : une présence internationale inefficace, une propagande du gouvernement sri lankais mensongère, des civils tamouls victimes d’un génocide et les résistants tamouls accusés de terrorisme.

Ce matin encore, une attaque massive de l’armée a provoqué la mort de plus de 2000 civils, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Plus de 257 cadavres, dont 67 corps d’enfants, ont été apportés à l’hôpital de fortune installé dans une école élémentaire à Mullivaykal, qui a par ailleurs recueilli 814 blessés dont 112 enfants. Un médecin gouvernemental V. Shanmugarajah, travaillant dans la zone de combats, a confirmé ce bilan, qui pourrait être beaucoup plus lourd selon lui. « L’attaque qui a duré de samedi soir à dimanche matin a peut-être fait beaucoup plus de morts, que les familles se sont empressées d’enterrer, » a-t-il expliqué. La situation est de plus en plus "accablante".

L’armée sri lankaise, malgré ses promesses et ses déclarations officielles a, une fois de plus, fait usage d’artillerie lourde et de bombes à fragmentation, interdites par les Conventions de Genève assurant au monde entier d’avoir mené une lutte contre le terrorisme. Ni le Ministre des Affaires Etrangères français et son homologue anglais respectivement, M. Bernard Kouchner et David Miliband, ont réussi à raisonner les dirigeants du pays, ni les membres des Nations-Unies ont empêché le massacre général de la population civile. A quoi bon, alors, un Etat qui massacre ses propres citoyens, s’ils sont reconnus comme tels ? A quoi sert l’ONU, dont la responsabilité dans ce massacre est aussi évidente qu’accablante ?

Faudra-t-il ne rien faire et condamner la présidence sri lankaise ? Si les engagements de paix sont rejetés par les autorités du pays, la Communauté Internationale devra-t-elle continuer à se retrancher derrière une interprétation restrictive de sa compétence ? Au Sri Lanka existe aujourd’hui un risque de glissement de la non-assistance à personne en danger vers le crime contre l’humanité. Faut-il vraiment attendre d’avoir franchi ce seuil pour que le monde accepte de se préoccuper de cette situation ? D’autant que le concept de non-assistance à personne en danger n’est pas étranger à la communauté internationale, singulièrement aux Nations unies. L’Assemblée générale a adopté le 8 décembre 1988 une résolution 43-131 – vingt et un ans auparavant – qui fonde des obligations, sinon juridiques du moins politiques : « en vertu du principe de subsidiarité, c’est à l’Etat territorialement compétent que revient en premier le rôle en matière d’organisation, de conduite et de distribution des secours. C’est si et seulement si, ce dernier n’est pas en mesure de faire face, faute de moyens ou de volonté politique, que la communauté internationale doit prendre le relais et se substituer à l’Etat défaillant pour venir en aide aux populations en danger. »

C’est à cet esprit de solidarité et d’humanité que fait appel la population déplacée de Vanni. La France, terre d’accueil des Tamouls et pays des Droits de l’Homme, se doit de défendre le peuple opprimé au Sri Lanka, dans un intérêt commun de paix et de justice.

Communauté tamoule de France