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Syndicats et associations réaffirment leur opposition à la journée de solidarité

Publie le mercredi 20 juillet 2005 par Open-Publishing

Syndicats et associations réaffirment leur opposition à la journée de solidarité

Syndicats et associations ont réaffirmé mardi leur opposition à la journée de solidarité pour les personnes dépendantes, estimant que le dispositif est inéquitable car reposant sur la contribution des seuls salariés.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, qui a reçu mardi les conclusions du comité de suivi et d’évaluation de la Journée de solidarité pour l’autonomie, souhaite que ce dispositif créé par la loi du 30 juin 2004 "soit appliqué désormais avec davantage de souplesse", sans toutefois le remettre en cause.

"Il faut supprimer cette journée. Le problème de financement est réel, mais on a trouvé de mauvaises réponses", souligne le secrétaire de Force ouvrière Jean-Claude Mailly selon lequel la dépendance doit être "prise en charge dans le cadre de la Sécurité sociale" et "gérée de manière équitable".

Le comité présidé par le député UMP Jean Leonetti, a-t-il dit à l’Associated Press, "reconnaît que les moyens dégagés sont insuffisants et qu’il faut en trouver d’autres ce qui revient indirectement à confirmer le caractère inéquitable de cette mesure".

Le financement de l’aide à la dépendance et aux personnes âgées ne "doit pas être basé sur l’augmentation du temps de travail des salariés", a souligné de son côté le secrétaire général de la CGT-Fonction publique Jean-Marc Canon.

"Le comité d’évaluation propose de ne plus fixer obligatoirement la Journée de solidarité au lundi de Pentecôte. Mais sur le fond, ce qui est proposé ne sera pas plus acceptable demain qu’aujourd’hui", a-t-il dit à l’AP. Pour lui, "il y a tout un ensemble de produits, de revenus financiers, d’exonérations de charges patronales qui peuvent financer la solidarité".

Christine Dupuis, secrétaire nationale de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), préconise de son côté le rétablissement de la vignette automobile pour financer la dépendance. "Le rapport du comité Leonetti confirme en partie ce que nous avions dit, à savoir qu’une journée imposée n’apporte pas de solutions", a-t-elle déclaré à l’AP.

"Le rapport annonce aussi que les pertes au niveau du tourisme et des transports à l’occasion de cette journée ont été assez importantes. Tout ça montre bien qu’une telle mesure ne doit pas être imposée dans les entreprises, mais négociée", ajoute-t-elle.

Le financement de prise en charge de la dépendance est "injuste parce qu’il repose sur la contribution des seuls salariés", a de son côté expliqué dans un communiqué la CFDT, en exprimant une nouvelle fois son "rejet" de la journée de solidarité.

"Le comité d’évaluation reconnaît la nécessité de ’rechercher un effort mieux réparti sur l’ensemble des citoyens’. Mais il n’en tire pas les conclusions nécessaires en préconisant de ne pas modifier la loi mais d’assouplir seulement ses modalités d’application", déplore la CFDT.

Pour le député socialiste de Paris Jean-Marie Le Guen, "le fait que ce ne soit pas le lundi de Pentecôte mais une autre journée dans l’année fera peut-être moins de désordre, mais en tout cas pas plus de justice. C’est encore une fois seuls les salariés qui porteront le coût de cette politique sociale. Ni l’épargne, ni le capital ni même les professions indépendantes ne seront mises à contribution", a-t-il dit sur France-3.

La journée de solidarité n’est "ni juste, ni efficace", a de son côté fait valoir la CFTC. Elle invite M. De Villepin à "revenir sur l’idéologie perverse qui veut que la quasi-totalité de la charge repose sur les salariés, y compris les plus pauvres".

La CFTC rappelle avoir avoir entamé devant le Conseil d’Etat une procédure sur le fond pour faire reconnaître notamment "l’illégalité des circulaires d’application de la journée de solidarité" et la "discrimination entre salariés et non-salariés dans un texte de solidarité nationale".

L’Association des accidentés de la vie (FNATH) note pour sa part avoir "dès le départ condamné le recours à cette mesure, qui s’apparente d’avantage à la charité qu’à la solidarité et ne met pas équitablement à contribution l’ensemble de la société". Pour la FNATH, "il y a d’autres moyens de financer collectivement et solidairement une politique en la matière, notamment en recourant à la contribution sociale généralisée". PARIS (AP)