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Syrie, un scénario à la libyenne ?
par Hassane Zerrouky
Publie le vendredi 18 novembre 2011 par Hassane Zerrouky - Open-Publishing4 commentaires

La Ligue arabe et la Turquie ont écarté toute idée d’intervention étrangère. Elles se sont prononcées en faveur de mesures de protection de civils. Mais l’idée d’un sanctuaire militarisé reste d’actualité.
Le régime syrien n’est peut-être pas encore en phase terminale, mais il est sans doute à un tournant. L’attaque menée hier par l’Armée syrienne libre (ASL, militaires dissidents), contre un centre des services secrets à Harista près de Damas, n’est pas la première du genre. Cette force d’opposition armée, basée en Turquie, qui a multiplié ces derniers temps les opérations armées contre les forces syriennes, assure même la protection des manifestations populaires contre le régime syrien. Dirigée par un conseil militaire provisoire de huit membres dont quatre colonels, basé en Turquie, à proximité de la frontière syrienne, elle se fixe pour objectif de « faire chuter le régime », de « protéger les biens publics et privés et empêcher l’anarchie dès la chute du régime ». En outre, l’ASL a lancé un appel pour la création d’une zone tampon militarisée à l’intérieur du territoire syrien proche de la Turquie. Il va sans dire qu’elle bénéficie de la protection de l’armée turque !
Cette attaque s’est produite à quelques heures de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à Rabat (Maroc) boycottée par Damas. Au menu de la rencontre, outre l’officialisation de la suspension de la Syrie de la Ligue arabe, le projet de mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour « la protection des civils » soutenu par le Qatar et l’Arabie saoudite avec l’appui de monarchies arabes, devait y figurer. Il faut savoir qu’en plus de l’Armée syrienne libre, des opposants syriens ont multiplié les appels en faveur d’une option qui rappelle le scénario libyen. Au nom du Conseil national syrien (CNS), Najib Ghadbian a appelé à partir de Tripoli en Libye (est-ce un hasard ?) à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne ou d’une zone tampon à la frontière syro-turque. L’ex-vice président syrien, Abdelhalim Khadam, s’est également prononcé en faveur d’une intervention étrangère. En revanche, le Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCCD, regroupement de 13 partis de gauche, kurdes et nationalistes arabes et des organisations de jeunes) présidé par Michel Kilo, hostile à toute intervention étrangère, s’est prononcé pour « un compromis historique » permettant d’en finir avec le pouvoir du Baas. À l’arrière-plan du jeu d’influence qui se joue dans cette région, Ankara, dont le chef de la diplomatie turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré hier à Rabat, que « le régime syrien va payer très cher ce qu’il a fait », entend peser sur l’évolution de la situation et ne pas se faire doubler par Doha et Riadh. Et aux manettes de ceux qui poussent à la confrontation militaire, Washington, qui a demandé à la Ligue arabe d’adresser « un message énergique » à Damas ! Mais aussi Paris dont le chef de la diplomatie Alain Juppé se rendra jeudi en Turquie !
Finalement, en raison de l’opposition de l’Égypte et de l’Algérie, mais aussi de l’Irak, du Liban et du Yémen, l’organisation panarabe et la Turquie se sont accordées pour l’adoption de « mesures urgentes pour protéger les civils » de la répression du régime syrien. Il n’en reste pas moins que le scénario à la libyenne n’est sans doute pas tout à fait abandonné. Ce n’est peut-être que partie remise si jamais le régime de Bachar Al Assad persistait dans son aveuglement répressif.
L’armée syrienne Libre
Forte de 15 000 déserteurs, l’Armée syrienne libre, structurée en dix-huit bataillons, est dirigée par un Conseil militaire provisoire de huit membres avec à sa tête le colonel Riad Al Assad, basé en Turquie, tout prêt de la frontière syrienne. L’Armée syrienne libre, qui a revendiqué plusieurs attaques contre les forces syriennes, affirmant avoir tué plus de mille soldats et policiers, est favorable à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, à l’image de ce qui a été fait en Libye.
http://www.humanite.fr/monde/syrie-un-scenario-la-libyenne%C2%A0-483863
Messages
1. Syrie, un scénario à la libyenne ?, 18 novembre 2011, 19:04
Syrie : Paris et Ankara appellent l’ONU à agir
En déplacement à Ankara, Alain Juppé et son homologue turc Ahmet Davutoglu ont appelé l’onu à prendre de nouvelles mesures sanctionnant Damas. Sur le terrain, les violences font de nouvelles victimes.
"Il est t maintenant trop tard" pour le régime, qui "n’a pas voulu s’engager dans un programme de réformes".
Alain Juppé, en visite à Ankara a fait monter la pression sur Damas lors d’entretiens avec le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son homologue Ahmet Davutoglu, lors d’une visite consacrée essentiellement à la Syrie.
http://www.metrofrance.com/info/syrie-paris-et-ankara-appellent-l-onu-a-agir/mkkr!taDBjOU6LFH6s/
2. Syrie, un scénario à la libyenne ?, 18 novembre 2011, 19:07
Des navires de guerre russes pour protéger la Syrie ?
Publié le 18-11-11 à 15:58 Modifié à 17:17 par Sarah Halifa-Legrand Réagir
Moscou aurait décidé d’envoyer ses navires de guerre dans les eaux territoriales syriennes, selon le quotidien israélien "Haaretz".
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111118.OBS4834/des-navires-de-guerre-russes-pour-proteger-la-syrie.html
3. Syrie, un scénario à la libyenne ?, 18 novembre 2011, 19:32, par maxime azadi
Seuls soucis de la Turquie, c’est d’empêcher les kurdes d’avoir des droits et d’instaurer un nouveau pouvoir complice. Le gouvernement turc a toujours été dans une alliance anti-kurde avec ce régime. Mais il a été le premier à vendre cette "amitié sacrée".
Ni la Turquie, ni la France ne prononcent aucun mot sur les kurdes, alors qu’ils se pressentent comme "sauveur des peuples". D’ailleurs, il y eu un accord entre ce conseil syrien présenté comme des opposants et le gouvernement AKP pour empêcher la reconnaissance du peuple kurde en tant que nation.
Ce gouvernement qui a transformé la Turquie en une grande prison pour tous les opposants, n’ont aucune liberté à donner aux syriens à par des malheurs. Pour voir le vrai visage du gouvernement Erdogan regarder : "www.actukurde.fr".
Enfin oui, un scenario à la libyenne est en vue, sauf que cette fois il y a aussi un problème ethnique. La Turquie et la France essaient changer le cours des révolte des peuples.
4. Syrie, un scénario à la libyenne ?, 18 novembre 2011, 19:53
J’ai toujours eu du mal à considérer l’OTAN comme une organisation humanitaire, et les lobbys et les multinationales comme le prolongement de la ligue « des droits de l’homme ».
http://2ccr.unblog.fr/2010/12/08/manipulation-internationale/
http://2ccr.unblog.fr/2011/06/07/punir-les-mauvais-eleves/