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TOUS ENSEMBLE (II)

Publie le lundi 20 juin 2005 par Open-Publishing
13 commentaires

de Raoul Marc JENNAR chercheur au service du mouvement social

Mon premier texte intitulé "Tous ensemble (14 juin) a suscité un nombre considérable de réactions positives et quelques critiques et interrogations. J’entends poursuivre, comme citoyen sans affiliation à un parti, une réflexion qui me semble centrale pour la suite de ce qui a fait la victoire du "non de gauche".

On nous dit aujourd’hui, que le débat oui/non est derrière nous, qu’il faut dépasser, à gauche, le clivage oui/non et refermer la parenthèse du référendum, qu’il y a des partisans du oui de gauche qui sont des antilibéraux et que ce qui rassemble les gens de gauche est plus important que ce qui les a divisés sur le traité constitutionnel européen. On veut même nous faire croire qu’il y aurait, chez certains dirigeants et cadres du PS, une adhésion antilibérale à une Constitution libérale !!!

Je suis en total désaccord avec ce discours.

1. Affirmer que le débat oui/non est dépassé est une insulte aux peuples qui ne se sont pas prononcés, qui n’ont même pas encore eu ce débat et que les chefs d’Etat et de gouvernement réunis ces 16-17 juin ont décidé de museler ; c’est exactement le contraire de ce que nous-mêmes avons prôné en proposant d’encourager le débat partout en Europe ; c’est en outre faire le jeu de tous ceux que la victoire du « non » de gauche a désavoués. D’autant qu’il serait bien imprudent, même si nous entendons qu’il en soit ainsi, d’enterrer dès à présent le TCE. Ce serait minimiser la toute puissance du patronat qui a voulu ce texte. Ce serait faire preuve d’une étonnante surdité aux propos tenus, depuis le 29 mai, par les partisans, en France comme en Europe, de ce TCE.

2. Le référendum ne fut pas une parenthèse, mais un tournant. Ce qui était en cause, ce qui demeure en cause, c’est un choix de société. Identitaire pour la direction du PS, le TCE a représenté le modèle à rejeter pour le peuple de gauche. Les dirigeants de ce parti ont soutenu un projet de société caractérisé par le déclin des pratiques démocratiques, le rejet de la laïcité, la négation de l’autonomie de la femme, la primauté de l’économique sur le politique, la régression des droits sociaux, l’abandon de la solidarité au profit de la compétition, le productivisme, la généralisation du dumping social et des précarités, l’aliénation définitive à l’OTAN. C’est à cela qu’ils ont dit « oui » ; c’est à cela que nous avons dit « non ».

3. Par millions, des femmes et des hommes de gauche ont désavoué les quelques milliers de militants qui animent l’appareil du PS. Ne confondons pas les militants avec les électeurs. Et n’envoyons pas aux électeurs un message de désaveu en renonçant au primat de l’expression citoyenne. La représentativité des militants a été totalement désavouée le 29 mai. Ceux qui, à gauche, ont massivement rejeté un projet néolibéral de société méritent un autre respect que celui annoncé par la volonté annoncée, ici et là, de « tourner la page » et de dialoguer avec toute la gauche.

4. Il y a des gens de gauche qui ont voté en faveur du TCE et pourtant leur qualité de femmes et d’hommes de progrès ne peut être contestée. Je suis d’accord. Il y a encore des gens qui s’en remettent à leurs dirigeants pour décider de l’avenir et qui, de bonne foi, font confiance. Mais le verdict populaire leur a donné tort. Et il a prouvé qu’ils ne sont qu’une minorité non représentative.

5. Par contre, nul ne peut contester qu’une importante partie de ceux qui, encore étiquetés à gauche, ont dit « oui » l’ont fait par conviction. Les arguments qu’ils ont employés, les méthodes qu’ils ont utilisées, leur recours à des pratiques de droite ont signé ce qu’ils sont devenus. La brutalité avec laquelle la social-démocratie, en France et dans toute l’Europe, a défendu le TCE rend illusoire et dangereuse toute espérance de retrouvailles. Illusoire, parce qui peut croire un seul instant que sur le fond de la critique du TCE, il soit possible de bâtir un projet commun avec une Aubry, une Guigou, une Royale, un Hollande, un Kouchner, un Lang, un Moscovici, un Strauss-Kahn, un Blair ou un Schröder qui, depuis le 29 mai, s’emploient à culpabiliser les tenants du non ? Dangereuse, parce que cultiver cette espérance, c’est une fois de plus mettre en marche la machine à décevoir.

6. Combien de fois faudra-t-il être encore trahis et déçus par ceux qui de tous temps dans la sociale démocratie se sont faire élire par le peuple de gauche pour ensuite faire la politique attendue par la patronat ? Combien de fois faudra-t-il encore déplorer que le peuple de gauche soit pris en otage par ceux qui n’ont pour buts que de satisfaire des appétits de pouvoir et de carrière ? L’union de la gauche telle qu’on l’a connue n’est plus un argument opératoire. Laisser entendre qu’une autre union de la gauche est possible avec les personnalités déjà citées, c’est ouvrir la voie à de nouvelles déceptions.

Pour conclure. Répondant à l’Appel des 200, nous avons fait le pari d’une possible démarche commune non seulement à toutes les composantes politiques de la gauche de gauche, mais également à des syndicalistes, à des associatifs et à des personnes sans affiliation. Nous avons, pendant des mois, fourni des efforts hors du commun pour faire renaître l’espérance dans l’action citoyenne. Nous avons fait appel à l’intelligence et à la raison. Nous avons refondé un discours de gauche crédible. Et nous avons gagné !

Qu’on ne nous demande pas aujourd’hui d’effacer cela. Tout ce qui a été fait ne peut être réduit à une alternance à la Mitterrand ou à la Jospin, une alternance qui ne remet pas en cause un modèle de société, une alternance qui conduit les peuples à la catastrophe sociale et écologique et à l’autoritarisme politique.

Nous avons besoin d’un projet alternatif construit et porté par une alternative crédible au paysage politique tel qu’il se présente aujourd’hui à gauche.

Le report à 2007 des décisions sur le « traité établissant une Constitution pour l’Europe » va faire coïncider le débat européen avec le débat national. La cohérence que nous avons soulignée entre les choix libéraux européens et les choix libéraux nationaux n’en sera que plus manifeste. Notre attitude devra d’autant plus être dépourvue de toute ambiguïté. Ce n’est pas de l’Europe des Delors et des Lamy que nous voulons.

Les collectifs pour un non de gauche peuvent devenir le creuset où va s’élaborer une alternative pour nos sociétés. Parce qu’ils sont au plus près des gens, ils peuvent écouter, interroger, informer, susciter le débat et les propositions. Et faire jaillir de la base les fondements d’une autre manière de vivre ensemble.

Le XXIe siècle sera celui des peuples. Si nous le voulons. Tous ensemble. En France et en Europe. Résolument à gauche.

Messages

  • s’il s’agit d’accord entre "appareils" d’accord pour dire NON à des retrouvailles factices.

    Par contre s’il s’agit de lancer un appel à l’Union au delà des seuls qui ont voté NON (dont certains l’ont fait pour des raisons que je n’approuvent pas !) bien sûr que OUI.

    L’appel doit concerné les "gens d’en bas" comme a dit l’autre !

    Une des façons de faire bouger et les "appareils" et les limites n’est-ce-pas un mouvement populaire dépassant la dernière élection au Référendum.

    d’autant que les 7 partielles du week-end doivent tempérer certains enthousiasmes, la Droite est loin d’être toute nue : et la "social-démo" préfèrera toujours s’allier avec elle qu’écouter le Peuple avec un grand P qui je le concède est un concept discutable ;

    Ce que je souhaite en tant que simple citoyen, c’est la réactivisation de tous les forums mis en place, leurs élargissement au maximum sans apriori, la mise en place de "cahiers de doléances",
    le combat contre la mainmise sur les médias.

    Il est nécessaire que les citoyennes et citoyens s’unissent et se fassent entendre : et c’est loin - très loin -d’être gagné ; mais qui aurait parié il y a 3 mois sur une victoire du NON ?

    Comment mesurer le travail invisible de la tectonique des plaques ? des forces en présence ?

    On voit bien les chefs d’état de l’europe commencé à manoeuvrer pour éviter d’autres NON,
    pour laisser de la marge à la réhabilitation de la social-démocratie, la rustine du capital.

    quand aux Kouchner, duhamel et cie ...oublions les : ceux-là sont indécrottables !

    Merci à Mr JENNAR pour son activité.

    Arlequin

  • Camarade,
    Ton texte s’intitule « tous ensemble » et tu centres tes propos sur l’absurdité, selon toi, de s’allier avec la gauche qui a dit oui. Ton texte devrait donc s’appeler « tous ensemble sauf ceux qui ne pensent pas comme moi ».
    Contrairement à toi je pense qu’en effet, on peut dépasser le clivage oui – non, c’est-à-dire le clivage sur la manière de construire l’Europe, et non pas la vision, le projet européen.
    Dans ton 1, tu dis qu’il ne faut pas minimiser la toute puissance du patronat qui a voulu ce texte et en même temps tu dis qu’affirmer que le débat oui/non est dépassé est une insulte aux peuples qui ne se sont pas prononcés. Dois je comprendre donc que les espagnols sont tous des suppôts du patronat ?
    Ton petit 2 a des accents démagogiques, présenté le TCE comme un projet de société caractérisé par le déclin des pratiques démocratiques c’est faux, tout simplement faux. Au delà de nos différences de points de vue, le TCE renforçait le poids du parlement, donc des eurodéputés pour lesquels on votait, nous le peuple. Le rejet de la laïcité, c’est sûr, nous n’avons pas réussi à convaincre les 24 autres pays de l’union du bien fondé de la laïcité à la française, de là à dire que cela correspond au rejet de la laïcité, c’est exagéré.
    Je ne crois pas que proposer aux électeurs de gauche de se rejoindre sur des idées communes soit forcément les mépriser et mépriser leurs votes.
    Les gens de gauche qui ont voté oui (au fait, j’ai voté oui et je pense être de gauche, mais je pense que tu t’en été aperçu) ne sont qu’une minorité non représentative. Les gens de gauche qui ont voté non aussi si tu vas par là. Si tu divise le résultat oui / non par le clivage gauche – droite, chacune des quatre parties est minoritaire. Tu peux dire les gens de gauche qui ont dit oui sont minoritaires au sein de la gauche, mais là se pose la question du « décryptage » par les instituts de sondages du vote de rejet du TCE, si 67% considèrent qu’il y a trop d’étrangers en France, on peut en conclure que 67% ne sont pas de gauche, non ?
    Bon ça à la rigueur c’est des broutilles.
    Je ne crois pas que les éléphants du PS cherchent aujourd’hui à culpabiliser les tenants du non (pas tous en tout cas), ils sont pour la plupart déçus du vote des français et ne cherchent pas à tourner leurs vestes en disant que finalement voter non c’était bien, ils gardent leurs lignes directrices.

    « Combien de fois faudra-t-il encore déplorer que le peuple de gauche soit pris en otage par ceux qui n’ont pour buts que de satisfaire des appétits de pouvoir et de carrière ». Cette phrase c’est vraiment du populisme pour moi, je n’en dirais pas plus mais relisez quand même certains discours des années 30 « anti – élitiste » et regarder les noms des auteurs.
    « Les collectifs pour un non de gauche peuvent devenir le creuset où va s’élaborer une alternative pour nos sociétés. » Ca c’est une bonne nouvelle, je suis impatient de voir, comment dans le monde actuel, vous allez pouvoir proposer une alternative au libéralisme sauvage qui sévit actuellement, et si je vous ai compris dans une économie qui ne serait pas de marché.
    « Le XXIe siècle sera celui des peuples. Si nous le voulons. Tous ensemble. En France et en Europe ». Hélas, mille fois hélas, je crois que les peuples français et européens ne veulent pas être à gauche en ce moment, et ceux qui le sont appartiennent plutôt aux « traîtres » sociaux démocrates.
    En conclusion, vous refusez de participer aux travaux de la gauche réformiste, car elle accepte l’idée d’économie de marché (qui n’est pas synonymes de libéralisme, cf. New deal ou tout autres politiques d’essence keynésiennes), mais c’est pas grave car vous allez créer un programme alternatif que tous les européens vont vouloir adopter. Si c’est le cas, il ne me restera plus qu’à être d’accord avec vous, d’ici là Bon courage.

    • Que c’est vieux cette façon de penser la politique. Il est dit dans cet article que c’est un tournant, ce vote. Nous, sur le terrain militant du « non » de gaucche, Cela ne fait aucun doute. On ne peut
      plus penser comme avant.

      Tes calculs supposés n’ont aucune valeur positive. Ce ne sont pas des arguments valides, mais une opinion personnelle basée sur ton seul sentiment. C’est de la rhétorique qui est devenue obsolète pendant la campagne.

      Oui, la patronat est puissant, il dispose de la machine politico-médiatique et institutionnelle, les peuples, comme en Espagne, votent souvent (sinon presque toujours) contre leur propre intérêt, souvent par manque d’ouvertures politiques crédibles ; la doxa est une chose très forte ; l’idéologie dominante cela existe. Et cela ne fait pas des peuples les suppôt du patronat. Pourquoi tiens-tu tant à nous faire dire se telles âneries que nous ne disons pas ?

      Justement, cela devrait t’aider à comprendre la portée de notre victoire : nous venons de mettre en échec une sacrée machine.

      Je crois aussi que le débat doit continuer, d’ailleurs il continue. Les grands chefs de l’Europe désirent faire une pause. On comprend pourquoi. Pas nous.

      Il continue, car en effet, il faut encore convaincre en France et en Europe ceux qui ont peur de désobéir, qu’ils ont leur place dans les combats anti-néolibéraux qui s’annoncent. Il est là le véritable clivage aujourd’hui. Les Verts et les Socialistes qui portent aujourd’hui le « OUI » néo-libéral n’ont plus de crédit à gauche.

      Nous avons aussi dépassé les illusions des étiquettes et du paraître et fait remonter l’essentiel des questions de fond et de contenu.

      Helge

    • anti-populisme, insultes, résignation, sarcasmes : un argumentaires ouiste typique.

    • Je suis d’accord avec R.M. Jennar et vos deux premiers arguments, surtout le second, ne font que renforcer ses idées :

      1) les espagnols n’ont pas vraiment voté en connaissance de cause. Seules les deux premières parties de la Constitution leur ont été montrées et le taux de participation montre que le débat n’a pas vraiment été approfondi.

      2) Oui cette Constitution est un projet de société caractérisé par le déclin des pratiques démocratiques, c’est même son principal défaut. Vous ne comprenez pas cela, vous préférez vous en tenir aux leurres de quelques progrès mineurs.

      Je ne pense pas que nous ayons vraiment des idées communes. Avant le référendum, nous aurions pu le croire, maintenant une page est tournée. Vous êtes du côté des Hollande, Mamère, Lang, Chirac, Bayrou, Sarkozy & Cie.

      Ne vous en déplaise, je crois effectivement que vous entendre - en tant que ouiste engagé - proposer aux électeurs de gauche de se rejoindre sur des idées communes est une façon de mépriser ceux qui ont voté Non. Vous venez de le montrer en niant la cause première de mon vote Non et de celle de très nombreux nonnistres, qui est le refus d’entériner un important recul démocratique et de signer un chèque en blanc à une politique en grande partie figée.

      Vous ne vous en rendez pas compte, mais c’est maintenant fondamental et vouloir effacer ce mobile premier de notre vote est bien une forme de mépris (éventuellement d’aveuglement, mais on ne peut plus parler de naîveté)

      Je vais même plus loin, je pense que l’opposition entre libéraux et non libéraux n’est pas essentielle, nombreux sont ceux à droite qui ont voté Non pour des raisons semblables aux miennes, alors que des "gens de gauche" comme vous étiez prêts et êtes encore prêts à enterrer notre pouvoir démocratique sur l’autel d’une Europe que les peuples ne peuvent pas contrôler. Vous êtes plus proches de Sarkozy que d’Emmanuelli.

      Je viens de relire les propos de Jennar et je les partage pleinement, la cassure est effectivement bien plus profonde que vous ne le croyez. Je pense qu’elle durera au moins une dizaine d’années et vous en êtes les premiers responsables en refusant de prendre en compte les raisons réelles de notre vote.

      Il reste que c’est un fossé entré "ouistes convaincus" et "nonistes convaincus", les ouistes et nonistes hésitants n’ont pas encore vraiment compris les raisons de cette cassure et ce sont finalement eux qui, en penchant d’un côté ou de l’autre, arbitreront, au moins à court terme...

      ap

    • Les espagnoles n’ont pas votés en connaissance de cause et les français...faut arrêter je crois là ou alors les chevilles vont exploser...On met souvent en valeur l’esprit élitiste du français à l’étranger..c’est finalement pas si loin de la réalité pour certains.
      En tout cas c’est surtout abaisser la portée du vote espagnol, ce que je trouve complètement ridicule et c’est aussi une façon de se prendre pour le peuple au centre de l’europe..faut bouger tout le monde n’a pas forcément le même avis qu’une partie des français.

    • A l’IP 83.***.74.*** : si on dit que les Espagnols n’ont pas voté en connaissance de cause, c’est uniquement parce qu’ il n’y a pas eu en Espagne un débat populaire comme en France par exemple (et je dis ça sans aucun chauvinisme, que vous voudriez absolument attribuer aux électeurs du non). Simplement, la majorité des Espagnols est pour ainsi dire "automatiquement" européiste puisque l’UE correspond historiquement pour ce pays à la fin de la dictature franquiste (et malgré ça, vous vous rappelez du taux énorme d’abstention au référendum ?)..

      Et puis, quand vous parliez tout-à-l’heure du "succès économique et politique de l’Angleterre" ; vous pourriez aller dire ça aux 17% de la population britannique qui vit sous le seuil de pauvreté, non ? Il ne suffit pas de regarder le taux de croissance ou même de chômage d’un pays pour juger de sa qualité économique et politique.. Il faut aussi s’intéresser aux conditions de travail, aux conditions de vie, et surtout à l’écart entre les plus riches et les plus pauvres (or, c’est en Angleterre que celui-ci a le plus augmenté ces dernières années, bizarre pour un "modèle économique et politique", non ?)

      che remy

    • « Camarade »,
      Non le texte pourrait s’appeler « Tous ensemble sauf ceux qui persistent à dénigrer la majorité d’un choix démocratiquement discuté et validé ».

      De quel renforcement du parlement européen parles-tu ?

      *De celui qu’il pourra élire le président de la commission ? Proposé par le conseil européen (I-20). Mais tout le monde sait qu’il ne sera adopté que par retour de courrier de ce même conseil, et autant de fois qu’il ne sera pas satisfait !

      *Du renforcement qu’il aura d’exercer des fonctions législatives et budgétaires ? Conjointement (bien sûr) avec le conseil ? Mais (re-bien sûr) sur proposition de la commission européenne (I-26-2), qui elle n’est pas élue au suffrage universel, et nous subissons les désastres de ses orientations.

      L’abstention des espagnols devrait être analysée profondément afin de calmer ton triomphalisme « ouiste » ibérique.

      Nous pourrions penser que les gens de droite comme de gauche qui ont voté OUI comme toi adhèrent aux thèses des parlementaires « ouistes », corrompus, de pays de l’union qui ont despotiquement écarté la consultation référendaire : VIKE-FREIBERGA présidente de LA Lettonie nostalgique de la Waffen SS et donc pro-nazie jusqu’au bout des ongles.

      Démagogique que dire cela ? Pas plus que le populisme inopportun que tu dénonces dans une phrase très juste de RAOUL.

      Il y a ceux qui souffrent dont je suis, et qui essaient d’agir pour que la société qui les étrangle puisse changer. Si tu peux supporter, ces inégalités, cette souffrance, cette misère, tout le désastre que « TA » société de magouilles et compromissions, à économie de marché, que tu défends a coups de réformes, soutenue et pérennisée par les « ELITES » (oui) nanties.
      Alors continue à participer aux travaux de la « gauche-droite » traître et réformiste.

      Un programme nouveau pour des aspirations nouvelles que les citoyens européens auront soigneusement élaborés et adhérés individuellement pour le bien collectif, oui ce sera le cas, et merci de nous souhaiter bon courage car nanti ou résigné c’est le plus que tu peux faire !
      Esteban

    • Et puis, il faut arrêter de voir un peuple comme un tout uni. C’est pas parce qu’il a obtenu une majorité que "les Anglais" ont réélu Blair.. Les pauvres ne sont pas allés voter pour la plupart tout simplement parce qu’on ne leur propose pas d’alternative acceptable ; le système électoral majoritaire, c’est en quelque sorte la "dictature de la majorité", les classes moyennes et supérieures alliées pour préserver un système injuste dans lequel EUX trouvent leur compte (ou en ont l’impression) mais qui sacrifie une partie non-négligeable de la population. En résumé, les pauvres sont minoritaires (même s’ils le sont moins que les riches), donc on peut légitimement les laisser crever puisque Blair a été réélu, c’est ça ?

      che remy

    • Cette constitution n’avait rien à voir avec un réformisme de gauche. C’est une offensive contre les droits et les services publics des peuples, et dire qu’elle représente un progrès démocratique c’est une plaisanterie. Ceux qui ont fait campagne pour le oui ne sont pas des réformistes de gauche, même ceux des partis de gauche.

      C’est justement parceque le TCE empêche toute possibilité de politique "keynésienne" qu’il a rencontré un tel rejet.

      (Quant à la fausse interprétaion du sondage c’est vraiment la rengaine, ce n’est pas 67% des nonistes qui trouvent qu’il ya trop d’étrangers en France, c’est 33%, et encore tout dépend des conditions du sondage).

    • Comment un réformiste de gauche peut-il appeler à voter oui à un tel projet de constitution qui empêche justement toute possibilité de plitique keynésienne ? C’est impossible.

    • le plus dangereux dans le TCE, n’était pas la partie III, mais la partie I et II !

      Si l’on considère la partie II, on y lisait plus de limitations que de garanties des droits de l’homme et du citoyen. Entre autres, les formules telles que "l’Union reconnait et respecte" ou encore "dans une société caractérisée par" donnaient à réfléchir sur la portée des droits fondamentaux que le TCE prétendait nous offrir.

      Quant à la partie I, les aberrations sur le plan constitutionnel y abondaient :

       Non respect de la séparation des pouvoirs : les ministres du conseil peuvent endosser l’habit législatif le matin, au niveau européen et éxécutif le soir, au niveau national, ils appliquent les lois qu’ils ont eux même voté..., tout en se déffaussant sur bruxelles, où ils siègent d’ailleurs.
       Conseil = Seconde chambre législative = comme un sénat non élu.

       Des commissaires "offrant toute garantie d’indépendance", mais aucun moyen de contrôle de cette "’indépendance", en outre, le parlement ne peut sanctionner la politique de la commission, mais seulement sa gestion.

       Directives et règlements = actes juridiques non législatifs (si ! , si !!!) = lois sans parlement !!!
       Quant aux lois cadres, elles sont débattues par le conseil conjointement avec le parlement, mais là encore, le parlement,"avec des améliorations" reste exclu de 21 domaines de décision !!! je vous laisse le plaisir de découvrir lesquels...Sur ces lois cadres, le conseil légifère seul.

      L’article I-3 sur les objectifs de l’Union mettait d’office sur le même plan les capitaux et les hommes. Soit disant un marché offert aux citoyens, en réalité des "citoyens" sujets de l’économie,comme l’a si bien dit Danielle Mitterand.

      Vous n’êtes pas dans 1984, vous êtes en Europe !!
      Qu’on ne vienne pas me dire que j’ai refusé les miraculeuses "avancées démocratiques" de ce traité ! J’ai refusé de donner valeur de constitution à un monstre antidémocratique qui s’est construit sans moi et pratiquement sans mon parlement.

      Qu’on ne me dise pas non plus que l’assemblée constituante était légitime ! Elle n’était pas élue pour ce mandat particulier ! C’est comme si un maire prétendait siéger au parlement français sans avoir été élu aux législatives !

      Le danger est maintenant que les ouistes voudraient nous faire avaler la partie I par un vote au Parlement, parce que soit disant, elle ne faisait pas débat...
      En ce cas, il y a danger ! mobilisons nous !!!

      Quand un truc est trop grave, le cerveau refuse de comprendre, ce sont des défenses automatiques.
      Même des libéraux de l’UMP ont compris ça, il suffit juste d’être démocrate.
      Je vous parle d’ailleurs en tant que social démocrate, ce que la droite du PS n’est plus, ne veut plus être,

      et ne peut plus être.

      Je suis donc tout à fait le discours de Raoul Marc JENNAR,
      j’y ajoute qu’il ne faut RIEN laisser passer, et surtout pas la partie I, ni les limites qui stérilisent la partie II.

      VIGILANCE.

    • Effectivement, il faut combattre énergiquement l’idée de supprimer seulement la partie III. J’ajoute que "l’article scélérat" ("Les états membres s’engagent à augmenter progressivement leurs capacités militaires") est dans la première partie(I-41-3)

      ap