Tanzanie, un dernier bar à Muzungus pour la route

Un verre au Greek club

Parfois, lors de ces libations consensuelles, lors de débats qui mériteraient d’être télévisés, tant la controverse électrise l’atmosphère moite, entre l’anarcho-royaliste qui pense que les ouvriers sont plus réactionnaires que pollueurs, et la socialo-écologiste qui tente de démontrer l’inverse, un empêcheur de penser en rond tente une sortie. On sait le remettre à sa place : ça suffit, la pensée unique de l’archéo-gauche !

« Le problème, c’est d’être toujours entre expats : on est en Afrique, et on n’est pas capables d’aller vers les autres…
- Mais il y en a marre de ce discours tiers-mondiste !
- Ça veut dire quoi, ça, il faut se sacrifier, aller faire le curé vers les pauvres petits Noirs ???
- Ben, non, c’est pas un sacrifice, simplement s’intéresser à ce qui se passe ici…
- Mais moi je veux bien ! Mais il y a quoi, ici, il y a rien !
- C’est normal qu’on se retrouve entre nous, on se connaît, on a la même culture !
- Oui, certes, mais enfin, on n’est pas obligés d’aller dans des bars de Blancs, il y a plein de bars locaux…
- Se faire chier dans un bar glauque pour faire style je fais comme les Noirs, moi, je trouve ça merdique, hein, je vois pas l’intérêt !
- On gagne 6 000 dollars par mois, on va faire style on est comme les pauvres ? C’est du colonialisme !
- Mais y en a marre de ce discours tiers-mondiste !
- Ecoute, je sais pas, mais chez nous on exige l’intégration de types qui arrivent sans rien, et nous on débarque ici et on vit en circuit fermé…
- Mais ça a rien à voir !
- On crame pas des bagnoles, nous !
- Ha ha !
- Hi hi !
- Ho ho !
- Hu hu !
- Bon, vous êtes chiants ! On va au casino ? »

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