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"Tirs amis" en Libye : l’OTAN refuse de s’excuser
Publie le samedi 9 avril 2011 par Open-Publishing3 commentaires
Grande agitation autour, respectivement, des rebelles anti-Kadhafi en Libye, des chars à terre et des “friendly fires”, de l’OTAN et de sa stratégie, des capitales occidentales et de la question des excuses… En bref : deuxième “friendly fire” en une semaine de l’OTAN contre des anti-Kadhafi, des morts (13), un refus de présenter des excuses de l’amiral britannique qui est commandant en second de l’opération OTAN en Libye, grande émotion et grande agitation des politiques à Londres et à Bruxelles (siège de l’OTAN), grande agitation et grande amertume du côté des anti-Kadhafi.

Parmi d’autres, le Daily Telegraph du 9 avril 2011 rend assez bien compte de l’incident, qui se passerait plutôt au cœur du grand désordre que présente le bloc BAO que sur le sol même où se passent les combats, en Libye. En un sens, le texte est parfait finalement pour nous restituer cette chaîne étrange d’erreurs, d’irresponsabilités, de non-communication, d’indifférence et de chacun-pour-soi… [...]
Un incident tel que celui d’un “friendly fire” est toujours regrettable, et les morts sont toujours un sujet d’affliction. Sans doute l’un ou l’autre commentateur, BHL par exemple, traitera-t-il le sujet. En attendant, force est d’observer combien cette affaire décrit bien et résume à merveille le désordre qui caractérise la crise libyenne étendue à l’OTAN et au reste.
On serait bien en peine de prononcer un réquisitoire ou d’accuser telle ou telle partie, pour fixer une responsabilité. Il est vrai que, comme dit le secrétaire au Foreign Office avec un sens exquis de l’à-propos, “cela ne coûte pas grand’chose de s’excuser”. Il est vrai également que la chaîne de commandement sans fin de l’OTAN, qui commande à des forces qui prennent leurs ordres de leurs commandements nationaux qui ont leurs propres préoccupations, laisse percer un agacement visible d’avoir à conduire une coalition qu’elle ne contrôle pas, pour effectuer des attaques selon des règles de contraintes extravagantes mais néanmoins impératives, pour “protéger les civils” sans donner l’impression de soutenir des forces rebelles dont on ne sait pas grand’chose puisqu’on ne communique pas avec elles, et dont l’équipement varie au gré des circonstances des 4x4 Toyota aux chars T-62 ou T-72 récupérés d’un arsenal des forces pro-Kadhafi. Les forces rebelles anti-Kadhafi, elles, montrent une irritation à mesure devant la parcimonie des attaques de l’OTAN, qui s’exercent ainsi aussi bien contre elles que contre les forces anti-Kadhafi. Et ainsi de suite, dans une chaîne elle aussi sans fin d’incertitudes extravagantes, d’erreurs involontaires, dans une situation sur le terrain sablonneux dont on ne cesse de nous dire qu’elle est “extremely fluid and remains extremely fluid”, – à peu près, on vous le donne en mille, comme du sable coulant entre les doigts. Les experts, eux, sérieux comme des experts, continuent à nous dire que les conditions de communication ne sont pas idéales pour coordonner une situation caractérisée par des contraintes diverses qui empêchent toute communication sérieuse. En bref, le colonel Kadhafi semble avoir emporté une incontestable victoire en imposant dans cette étrange crise libyenne le petit grain de sable de folie qui a toujours caractérisé son comportement.
Par conséquent, la crise s’enlise (bien sûr), et la guerre à mesure, au point d’ailleurs que le terme “guerre” sonne bien étrange en l’occurrence. Il n’y a aucun motif d’étonnement dans tout cela, ni la moindre raison de s’étonner. La crise libyenne, et la guerre qui va avec, évoluent parfaitement “selon les plans prévus”, à l’image de notre politique générale. Bien malin celui qui, aujourd’hui, retrouvera les fils du complot et des plans de conquête qu’il jurait avoir distingués il y a à peine trois ou quatre semaines. D’ailleurs, l’intérêt pour la crise libyenne et la guerre de Libye est en train de décroître à une vitesse vertigineuse, – c’est bien la seule nouvelle assurée de ces derniers jours. La Libye est en train de prendre place comme un élément de désordre courant de plus, sur une étagère bien fournie encombrée de vraies crises et de fausses guerres en cours et qui semblent ne jamais devoir finir.
La politique générale de la “communauté internationale”, ou bloc BAO pour les initiés, poursuit sa fulgurante équipée, à l’image des offensives de Rommel et de Monty en 1941-42, dans le désordre et le non-sens. Il est préférable, pour y comprendre quelque chose, de s’en remettre à une démarche intuitive la plus haute possible pour mieux distinguer la marque puissante des forces métahistoriques qui sont en train de précipiter les ambitions du Système dans un chaos qui finira par avoir raison de leurs nerfs à eux tous, aux présidents, aux amiraux, aux secrétaires généraux. Seul Kadhafi, aux dernières nouvelles, reste imperturbable.
Problème stratégique du jour : s’excuser ou pas ?
– http://www.dedefensa.org/article-pr...
9 avril 2011
Messages
1. "Tirs amis" en Libye : l’OTAN refuse de s’excuser, 9 avril 2011, 16:07, par retirat
Sarko a déclenché un bordel sans nom et bien malin qui sait comment cela va finir !!!et pendant ce temps des civils innocents continuent de mourir !!!!
1. "Tirs amis" en Libye : l’OTAN refuse de s’excuser, 9 avril 2011, 16:14, par zangao
Sarko ! que dire des 53% qui l’ont "élu" ?
2. "Tirs amis" en Libye : l’OTAN refuse de s’excuser, 10 avril 2011, 10:25
Et dire que les caisses sont vides !