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Tollé après l’arrestation d’un journaliste de Libération !

Publie le lundi 1er décembre 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Le soutien de Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité

Je proteste énergiquement contre l’interpellation brutale et humiliante de notre confrère Vittorio Filippis, ancien directeur et toujours journaliste de Libération.

Que la police vienne ainsi au petit matin arrêter un ancien directeur de publication chez lui, devant ses enfants, rappelle des temps exécrables que nous ne souhaitons pas voir revenir !

Que cela se fasse pour une affaire déjà jugée pour laquelle Libération a eu gain de cause ajoute encore à notre inquiétude.

D’autant qu’en l’espèce Libération n’a fait que publier un point de vue extérieur à la rédaction elle-même sur une entreprise, comme cela arrive chaque jour dans nos journaux.

Où va la liberté de la presse au moment où nous travaillons à tenter de sauver la presse écrite dans le cadre des états généraux ?

Si les plus hautes autorités françaises sont soucieuses de la liberté de la presse, elles doivent immédiatement diligenter une commission d’enquête.

Je réaffirme ma solidarité avec Vittorio Filippis et nos confrères de Libération.

Un mauvais parfum antidémocratique commence à flotter sur le pays de Voltaire. On ne peut laisser faire.

Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité

http://www.humanite.fr/Le-soutien-d...

Messages

  • Quand les même méthodes sont appliquées à des pseudo-terroristes tout le monde approuve alors que rien de réel ne peut être reproché à ces derniers, deux poids deux mesures, parce qu’il s’agit de journaleux c’est intolérable mais pour les
    "ultra-gauchistes" c’est normal ... pourtant ce sont eux aussi des êtres humains

  • Pour s’opposer à la fouille du trou du cul pratiquée par la police, refusons... en serrant les fesses.
    Mais attention au refus d’obtempérer. Les juges sont intraitables.

    • Quand on disait aux journalistes-journaleux de ne pas se tromper de cible, ils n’ont pas voulu écouter. Ils ont tout fait pour faire la pub à Sarkozy, dénigrant la gauche à tue-tête. Voilà ce qui va leur en coûter : une petite visite par le derrière pour tout remerciement. Donc, moralité de l’histoire : les journalistes se font empapaouter par le pouvoir qu’ils ont soutenus. Faut-il en rire ou en pleurer ??? A eux de nous le dire. Merci.

  • Je trouve décevant que Patrick ce "décide" seulement maintenant de faire un communique de "solidarité" a Vittorio Filippis, de part d’un directeur d’un quotidien que se "prétend communiste" la liberté d’information et d’expression doit être un principe de base que doit pas attendre que le Président de la république dise quelque chose pour se manifeste...

    Autre point "révoltant" c’est que fait une seule "allusion" :

    l’attaque contre la "liberté de la presse"

    et mention pas la "brutalité" de la police sur le commande direct du gouvernement comme si le seul a avoir droit a la solidarité c’est les journaliste... comme dans une "corporation"...

    Pourquoi se refuse de faire un simple "parallèle" sur la répression que tombe sur le mouvement et sur le méthode, que le gouvernement ordonne a la police, que autrement ne peux pas être aussi "libre" de pratique...

    Pourquoi ne pas parle de ce que c’est passé a Tarnac ou encore mieux de se que c’est passé au collège de Marciac ou a l’Ecole des Métiers du Gers sans parle des sans papiers et autres... est faire de sorte que on défende bien sur Vittorio mais on condamne le gouvernement pas seulement pour l’attaque a la "liberté de la presse" mais aussi pour l’attaque a les liberté élémentaire de notre démocratie.

    La phrase de Vittorio est bien plus "humaine" que le communique de "l’Humanite" :

    "Si on s’y prend de la sorte avec quelqu’un comme moi, qu’est ce que ça doit être pour les sans papiers ?"

    Ciao

    Roberto Ferrario

    ps : je ajoute l’article sur se que c’est passe au collège de Marciac et a l’Ecole des Métiers du Gers


    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article75140

    Prévention musclée au collège de Marciac

    Témoignage l’école selon les Sarko-Darcos

    Prévention musclée au collège de Marciac

    novembre 2008

    J’ai eu cette semaine un mail concernant une descente de police dans un lycée du Gers… On a pu entendre aussi le témoignage sur France inter. J’étais absolument abasourdi par les méthodes utilisées… Mais vous savez parfois on se dit que les gens exagèrent dans leur témoignage…. Bref, je reste interrogateur !

    Mais voilà que ce WE, j’accueille ma fille Zoé -elle a 13 ans- de retour du collège de Marciac. Elle me raconte son mercredi au collège… colère à l’intérieur de moi… révolte… que faire ??? J’ai demandé à Zoé d’écrire ce qu’elle me disait là. Elle a accepté. Voici donc son témoignage, avec ses mots à elle :

    « Il nous l’avait dit, le CPE, que des gendarmes allaient venir nous faire une prévention pour les 4ème et les 3ème. Ce mercredi là (19/11/2008), toutes les classes sont entrées en cours comme à leur habitude, en suivant les profs. A peine 10 minutes plus tard - nous étions assis-, deux gendarmes faisaient déjà le tour de la salle où nous étions. La prof avec qui nous étions, les regardait en nous disant « Ils font leur ronde !?? » . Elle n’était à priori au courant de rien bien sûr. Soudain , la porte s’est ouverte, laissant entrer deux gendarmes… Enfin non, pas exactement !!! Il y avait un monsieur chauve habillé en militaire ( le dresseur de chien en fait !) et un gendarme très gros.

    Le chauve nous a dit : « Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique ! » Enfin il a dit ça, à peu près… Je me rappelle surtout du « Quand il mord, ça pique ! »

    Après, il est sorti deux minutes et est revenu avec deux autres gendarmes et le chien. Les gendarmes se sont placés aux deux extrémités de la classe tandis que le dresseur regardait son chien déjà à l’œuvre. Le chien s’appelait Bigo. Bigo s’est acharné sur plusieurs sacs, en mordant et arrachant tout ce qui dépassait. Quand à la prof, elle restait derrière son bureau bouche bée. Le chien s’est attaqué au sac de mon amie, à coté de moi. Le dresseur a claqué des doigts en disant : « Sortez mademoiselle, avec toutes vos affaires ! » Elle a rangé son sac, s’est levée et s’est apprêtée à sortir mais le dresseur l’a repris vite : « Et ton manteau ! » Elle a rougi et emporté aussi son blouson.

    Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le retenait là, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s’empresser de me faire sortir. Dehors m’attendait une petite troupe de gendarmes… Enfin, non, pas dehors : nous étions entre deux salles de classe. Me voyant arriver, ils se dépêchèrent de finir de fouiller une autre fille. Mon amie était déjà retournée dans la classe. Quand ils eurent fini, ils s’emparèrent de mon sac et le vidèrent sur le sol. Un gendarme me fit vider les poches du devant de mon sac. Il vérifia après moi. Je n’étais pas la seule élève. Avec moi, il y avait une autre fille qui se faisait fouiller les poches par une gendarme. Ils étaient deux gendarmes hommes à la regarder faire. Le Gendarme qui fouillait mon sac vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et cherchait dans mes doublures. La fille qui était là fouillée elle aussi, se fit interroger sur les personnes qui l’entouraient chez elle. Elle assurait que personne ne fumait dans son entourage. Ils la firent rentrer en classe.

    C’était à mon tour ! La fouilleuse me fit enlever mon sweat sous le regards des deux autres gendarmes… Je décris : Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre le surveillait, un autre qui regardait la fouilleuse qui me fouillait et le reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle cherche dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à l’intention de l’autre gendarme : « On dirait qu’elle n’a pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier ! On ne sait jamais… » Ils ont souri et la fouilleuse chercha de plus belle ! Elle cherche dans les replis de mon pantalon, dans les doublures de mon tee shirt sans bien sûr rien trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte ! Les gendarmes n’exprimèrent aucune surprise face à ce geste mais ce ne fut pas mon cas !!!!!!

    Je dis à l’intention de tous « C’est bon arrêtez, je n’ai rien !!!! » La fouilleuse s’est arrêtée, j’ai remis mon sweat et mon fouilleur de sac m’a dit : « tu peux ranger ! ».

    J’ai rebouché mes stylos et remis le tout dans mon sac et suis repartie en classe après avoir donner le nom du village où j’habite. De retour en classe, la prof m’a demandé ce qu’ils ont fait. Je lui ai répondu qu’ils nous avaient fouillé. Je me suis assise et j’ai eu du mal à me consacrer au math !

    Tout ça c’est ce que j’ai vécu mais mon amie dans la classe à coté m’a aussi raconté. Le chien s’est acharné sur son sac à elle et elle a eu le droit au même traitement. Mais ses affaires sentaient, alors ils l’ont carrément emmené à l’internat où nous dormons. Le chien s’est acharné sur toutes ses affaires m’a t-elle dit. Le gendarme lui a demandé si elle connaissait des fumeurs de hash, vue qu’ils ne trouvaient rien. Elle leur a simplement répondu que le WE dernier elle a assisté à un concert ! Le CPE l’a ramené ensuite au collège et elle m’a raconté.

    Après les cours, le principal a rassemblé tous les élèves et nous a dit que bientôt allait avoir lieu une prévention pour tout le monde.

    Une prévention ? Avec des chiens ? Armés comme aujourd’hui ?

    Une élève de 4ème nous a dit que le chien s’est jeté sur son sac car il y avait à manger dedans. Elle a eu très peur. Les profs ne nous en ont pas reparlé….Ils avaient l’air aussi surpris que nous ! Tous les élèves de 3ème & 4ème ont du se poser la même question : Que se passe t il ? Et tous les 6ème et 5ème aussi même si ils n’ont pas été directement concernés ! »

    Zoé.D.R

    Qu’en pensez vous ? Que dois je faire ? Qui parle de violence ? Il me semble important d’écrire ici que ni personne du collège a juger important de communiquer sur ces faits( ???). Nous sommes lundi 24/11/2008, il est 15h30 et si Zoé ne m’en avait pas parlé, je n’en saurais rien. Combien de parents sont au courant ? Les enfants « victimes » -et je pèse ce mot- de ces actes sont en 4ème et 3ème. Ils ont donc entre 12 et 14 ans ! Je n’en reviens pas…


    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article74779

    On lâche les chiens policiers sur les élèves dans les classes

    Transmis depuis un bulletin d’Etoile Filante

    Lundi 17 novembre 2008, 10h30, Ecole des Métiers du Gers.

    Descente musclée de la gendarmerie dans les classes.

    Je fais cours quand, tout à coup, sans prévenir, font irruption dans le lieu clos de mon travail 4 gendarmes décidés, accompagnés d’un maître-chien affublé de son animal.

    Personne ne dit bonjour, personne ne se présente.

    Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe.

    Les élèves sont extrêmement surpris.

    Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible.
    On ne me répond pas, j’insiste, on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je me taise.
    Les jeunes sont choqués, l’ambiance est lourde, menaçante, j’ouvre une fenêtre qu’un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.

    Le chien court partout, mord le sac d’un jeune à qui l’on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d’un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements. La bête semble détecter un produit suspect dans une poche, et là encore on demande à l’élève de sortir.

    Je veux intervenir une nouvelle fois, on m’impose le silence.

    Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d’une ironie douteuse fusent.

    Ces intrusions auront lieu dans plus de dix classes et dureront plus d’une heure.

    Une trentaine d’élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille.
    Certains sont obligés de se déchausser et d’enlever leurs chaussettes, l’un d’eux se retrouve en caleçon.

    Parmi les jeunes, il y a des mineurs.

    Dans une classe de BTS, le chien fait voler un sac, l’élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu’il peut toujours porter plainte.

    Ailleurs (atelier de menuiserie-charpente), on aligne les élèves devant le tableau.
    Aux dires des jeunes et du prof, le maître-chien lance : « Si vous bougez, il vous bouffe une artère et vous vous retrouvez à l’hosto ! »

    Il y a des allées et venues incessantes dans les couloirs, une grande agitation, je vois un gendarme en poste devant les classes.

    J’apprendrais par la suite qu’aucun évènement particulier dans l’établissement ne justifiait une telle descente.

    La stupeur, l’effroi ont gagné les élèves.
    On leur dira le lendemain, dans les jours qui suivent qu’ils dramatisent. Ils m’interrogent une fois la troupe partie, je ne sais que dire, je reste sans voix.
    Aucune explication de la direction pour le moins très complaisante.

    Je comprends comment des gens ont pu jadis se laisser rafler et conduire à l’abattoir sans réagir : l’effet surprise laisse sans voix, l’effet surprise, indispensable pour mener à bien une action efficace, scie les jambes.

    Ensuite, dans la journée, je m’étonne de ne lire l’indignation que sur le visage de quelques collègues. On se sent un peu seul au bout du compte.

    Certains ont même trouvé l’intervention normale, d’autres souhaitable.

    Je me dis qu’en 50 ans (dont 20 comme prof), je n’ai jamais vu ça. Que les choses empirent ces derniers temps, que des territoires jusque là protégés subissent l’assaut d’une idéologie dure.

    Ce qui m’a frappé, au-delà de l’aspect légal ou illégal de la démarche, c’est l’attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d’une classe de BTS froid-climatisation en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n’y a que des garçons, les félicitant d’avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ».
    A vrai dire des marlous, de vrais durs n’auraient pas agi autrement.

    C’est en France, dans une école, en 2008.

    Je me dis que ces gens-là, les gendarmes, devraient accompagner les gens, les soutenir, qu’ils devraient être des guides lucides et conscients.
    Au lieu de ça, investis d’un drôle de pouvoir, ils débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.