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Total : "Notre image n’est clairement pas très bonne", concède le DG

Publie le samedi 16 mai 2009 par Open-Publishing

Total : "Notre image n’est clairement pas très bonne", concède le DG

PARIS - "Notre image n’est clairement pas très bonne", a reconnu vendredi le directeur général de Total, Christophe de Margerie, évoquant une entreprise perçue comme "trop riche", "arrogante" et "ténébreuse".

"La plupart des gens, quand on leur parle de Total, ils ne savent pas ce que c’est mais ils savent que c’est pas bien", a déclaré le dirigeant, au cours de l’assemblée générale des actionnaires du groupe.

"La stratégie long terme de Total inclut l’acceptabilité de l’entreprise et de ses activités", a-t-il ajouté, en rappelant que Total avait lancé une campagne de publicité afin de "montrer quelle est l’activité de notre société, en particulier en France".

"Nous continuerons à nous exprimer que ça plaise ou non, parce que la pire des choses c’est de ne pas parler du tout", a-t-il ajouté.

Selon le dernier baromètre Posternak-Margerit/Ipsos publié en février, 57% des Français ont une mauvaise image de Total (contre 35% une bonne image), qui arrive au dernier rang parmi 30 grands groupes de l’Hexagone.

M. Margerie a rappelé que son groupe réalisait 6% de son bénéfice en France mais y faisait 15% de ses investissements. "C’est pour ceux qui pensent que nous n’investissons pas assez dans le pays", a-t-il lâché.

Interrogé par une actionnaire sur le manque de féminisation des instances dirigeantes du groupe, il a reconnu que "l’exemple du comité exécutif n’était pas un très bon exemple" puiqu’il est composé exclusivement d’hommes.

En matière salariale, "s’il y a encore des écarts (hommes/femmes, ndlr), je m’engage très clairement à les supprimer", a-t-il promis.

Un autre actionnaire, représentant de l’association Info-Birmanie, a interpellé les dirigeants du groupe sur les "effets indésirables" pour l’image de Total du fait que le pétrolier français soit depuis "15 ans le principal apport en devises de la junte militaire birmane".

"C’est un sujet récurrent de cette assemblée", a répondu le Président, Thierry Desmarest.

"Quand il y a eu des entreprises occidentales qui sont parties, elles ont été aussitôt remplacées par des entreprises asiatiques qui n’appliquent pas les mêmes standards dans la gouvernance de leurs opérations", a-t-il justifié, ajoutant que Total avait "contribué à apporter des aides aux populations sinistrées" lorsque le cyclone Nargis a frappé ce pays il y a un an.

Enfin, le renouvellement du poste d’administrateur de l’ancien président de la Société Générale, Daniel Bouton, a donné lieu à de nombreux remous parmi les actionnaires présents.

Faisant l’objet de plusieurs questions, son nom a été hué à de nombreuses reprises, parfois violemment.

Il a au contraire été défendu par une représentante d’associations de petites porteurs. Qualifiant Total d’"îlot de réconfort avec un dividende raisonnable" pour les petits actionnaires, elle a jugé que M. Bouton faisait l’objet d’une "campagne de communication éhontée fabriquée dans des officines politiques".

Daniel Bouton a finalement été réélu administrateur avec 58,8% des voix des actionnaires, soit plus que la présidente d’Areva Anne Lauvergeon (57,3%) et que le président de BNP Paribas Michel Pébereau (56,4%).

Bertrand Collomb (président d’honneur de Lafarge, 84,5% des voix), Christophe de Margerie (96,3%) et Patrick Artus (directeur de la recherche de Natixis, 98,2%), ont aussi été élus ou réélus au conseil d’administration du pétrolier français.

15 mai 2009 16h49

http://www.romandie.com/infos/News2/090515144915.7e7rlc1e.asp

Le conflit en cours dans le delta du Niger n’arrange pas l’image des petroliers :

Nigeria : le Mend déclare une "guerre totale" dans le delta du Niger

LAGOS - Le principal groupe armé dans le sud pétrolifère du Nigeria, le Mend, a déclaré vendredi une "guerre totale" dans la région du delta du Niger où opèrent de nombreuses compagnies pétrolières internationales.

"Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger déclare une guerre totale dans la région et appelle tous les hommes en âge de se battre à s’engager pour notre liberté", écrit le groupe armé dans un communiqué.

Le mouvement, qui avait mis en garde mercredi contre un regain de violences après avoir affirmé que ses camps avaient été attaqués par l’armée, déclare que l’armée a procédé vendredi à des bombardements. Une source locale a indiqué que l’armée utilisait des hélicoptères de combat.

"Les forces armées nigérianes ont lancé aujourd’hui des bombardements aériens hasardeux sur des civils sans défense dans la région de Gbaramatu, dans l’Etat de Delta", l’un des Etats de la région du delta du Niger.

Selon l’activiste Jonjon Oyeinfie, ancien dirigeant du Conseil des jeunes Ijaw, l’une des ethnies de la région, "des combats féroces se déroulent le long du fleuve Warri-Forcados", dans l’Etat de Delta.

Selon lui, la force conjointe police-armée (JTF) opérant dans la région "a déployé treize bateaux armés contre les combattants pour la liberté. Il y a aussi l’usage d’hélicoptères de combat qui a fait fuir les habitants (...) vers la brousse", a-t-il déclaré par l’AFP.

Une source sécuritaire sur place a indiqué que l’armée avait déployé vendredi au moins treize bateaux de combat dans la région de Gbaramatu.

Les forces armées n’étaient pas joignables dans l’immédiat pour confirmer ces bombardements. Une source militaire contactée par l’AFP avait indiqué plus tôt que des opérations militaires se déroulaient dans l’Etat du delta.

Selon le Mend, les victimes de ces attaques aériennes "sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées qui n’ont pas réussi à s’enfuir rapidement".

Le mouvement appelle pour "la dernière fois", "toutes les compagnies pétrolières à évacuer d’ici minuit aujourd’hui (vendredi) et cesser la production de pétrole jusqu’à nouvel ordre".

Depuis mercredi, le mouvement conseille aux pétroliers de quitter la région. Jeudi, il a annoncé l’enlèvement de quinze étrangers par un mouvement "affilié" et revendiqué une attaque contre des bases militaires. La JTF a confirmé l’enlèvement d’un équipage sur un bateau mais a démenti l’attaque de ses positions par le Mend.

Revendiquant régulièrement depuis trois ans attaques, sabotages et enlèvements, le Mend affirme agir au nom des populations locales du delta et en faveur d’une meilleure répartition des revenus pétroliers.

Les violences qui secouent le delta du Niger ont fait chuter la production de pétrole du pays à environ 1,76 million de barils par jour actuellement contre 2,6 millions en 2006.

15 mai 2009 16h49

http://www.romandie.com/infos/News2/090515144929.0lc2auza.asp