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« Tu te calmes, sinon t’es mort ! »

Publie le mercredi 9 mai 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Pour avoir « déplacé des poubelles », des ados ont été interrogés neuf heures.

Six lycéens mineurs de l’établissement Paul-Bert à Paris ont passé neuf heures en garde à vue, avant-hier, « pour avoir déplacé des poubelles sur dix mètres de trottoir », selon les mères d’Antoine, 15 ans, et de Lucas, 17 ans, qui comptent porter plainte à l’inspection générale des services (IGS), la police des polices .

Enfermés. Lundi, à 9 heures, les six adolescents attrapent trois poubelles vertes plantées devant le lycée, afin, dit l’un d’eux, de « les mettre de côté au coin de la rue, avec dans l’idée de bloquer les portes à 14 heures », pour protester contre l’élection de Nicolas Sarkozy.

Quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) les interpellent. Contrôle, fouille, menottes. D’après Antoine, la palpation s’avère violente au niveau des testicules, surtout pour un copain de 17 ans qui « a eu si mal » qu’il a « repoussé par réflexe » ce policier en civil et lancé : « Ne me touche pas ! » Le fonctionnaire aurait rétorqué : « Tu te calmes, sinon t’es mort ! » Les six ont été embarqués au commissariat du XIVe arrondissement, accrochés à un banc, puis enfermés en cellule. Dans une cage « dégueulasse, avec de la pisse par terre, des matelas très sales et une crotte séchée par terre avec une paille plantée dedans », décrit Antoine, écoeuré, qui n’a pas pu avaler les raviolis du déjeuner à cause de « la mauvaise odeur ». Motif officiel de la garde à vue : « Tentative de destruction de biens publics en réunion. » L’un des policiers a en effet avancé que les lycéens « voulaient mettre le feu aux poubelles » de la ville, considérées comme des biens publics. Les interrogatoires des mineurs ont été centrés sur ce point.

Le fait que l’un des six porte une capuche et un autre une écharpe « à cause du froid à 9 heures du matin » a laissé penser à ces policiers ­ selon la préfecture de police ­ qu’ils « avaient l’intention de faire une connerie ». Nul autre témoin ou élément matériel n’ayant corroboré la suspicion d’un seul fonctionnaire, l’affaire a été classée. Et les adolescents relâchés à 19 heures. N’empêche, ces six jeunes ont subi neuf heures de garde à vue « pour rien », selon eux, avec prélèvement d’empreintes digitales et photographies anthropométriques, « comme dans les films », dit Antoine. Il ajoute : « Le policier qui a pris les photos et les empreintes nous a dit : "Vous aurez un casier judiciaire." Et là, j’ai flippé d’être renvoyé du lycée, d’être déscolarisé. J’ai eu peur aussi de ne pas pouvoir faire certains métiers plus tard si j’avais un casier judiciaire. »

« Haine ». En classe de seconde économique et sociale (SES), le matheux Antoine veut passer un BTS audiovisuel. Sa mère, artiste peintre, redoute que « ces jeunes tout frais qui font des études et du skate finissent par mal tourner si on les provoque, si on les humilie, si la police les traite mal, car ça fait monter la tension. A la sortie du commissariat, ils avaient la haine. Du coup, ils ont fait un tour place de la Bastille le soir même pour, ont-ils dit, "regarder la violence" ».

http://www.liberation.fr/actualite/...

Messages

  • Pour les suivants, il n’y a qu’une chose à faire, c’est l’engagement politique, avant de faire toute action isolée. C’est encore la meilleure des protections.

    Par ailleurs, j’ai entendu ce matin sur les ondes, le témoignage d’un gars qui expliquait qu’on lui avait téléphoné lui demandant pour qui il avait voté (Sarko), et qu’il devait donc le faire pour S.R., pour le PS.

    Alors, attention, nous sommes en pleine manipulation et désinformation généralisée. Il ne vous a pas échappé que l’UMP, pour le coup, complètement décomplexé, bouffant à tous les rateliers lance une offensive, une OPA sans précédent sur l’extrême-droite comme gauche, pour s’emparer des législatives. Alors, restons groupés, n’ayons pas peur de dénoncer à haute voix, ce genre de manip. Ne nous laissons pas voler nos législatives et surtout ne nous laissons pas endormir par le "c’est normal que le p. se repose, parce qu’après il n’aura plus le temps pendant 5 ans". NON, NON, et NON, il faut le dire, ce repos "offert" par son copain n’est pas "gratuit", en échange et sous faux appels d’offre, S. lui donnera des chantiers.

    Il croit qu’on ne sait pas comment marche la maison ! Si on devait dire tout ce qui est louche dans les entreprises, il n’y aurait plus de patrons, normal, ils seraient pour beaucoup en prison. j

  • bonjour,
    vous avez une partie de la reponse :
    Si on devait dire tout ce qui est louche dans les entreprises, il n’y aurait plus de patrons, normal, ils seraient pour beaucoup en prison. j
    Et vous la denigrez au nom des elections a venir.
    Vous ne vous rendez pas compte de votre alienation.
    Ces jeunes sont plus lucides que vous ,militant politique avec solution en echec depuis 30 ans !!!

    • Plutôt que de se lancer des anathèmes, soyons assez forts tous unis, pour nous décompléxés à notre tour, et libérons notre parole : ils nous ont manipulés, mais apprenons à leur rendre leurs coups en dessous de la ceinture comme eux ont fait. Alors parlons, utilisons des slogans qui pour le peuple lobotomisé peut avoir une représentation et provoqué un électrochoc salutaire, dites leur qu’aujourd’hui ils travaillent plus pour payer les 100.000 E/jour de villégiature de Sarko sur yatch de Bolloré, n’et-ce pas d’où il tire son fric celui-là, du ciel ou de la plue-value de ses chtis ouvriers ? joelle d’agen

    • J’ai jamais eu l’intention d’attaquer les jeunes, bien au contraire. Seulement, ils leur faut des garde-fous pour se protéger des manipulations de la droite, qui commencent à s’en servir pour gagner les législatives.

      Prenons de suite des leçons de ces élections "truquées" par une désinformation sans précédent, nullement aidés en cela par les médias, ni les journalistes. Aidons-nous tous seuls, avec nos propres moyens, par le bouche à oreille, et le "téléphone arabe", car nous savons aujourd’hui que les journalistes ne sont plus indépendants. Ils nous cachent beaucoup de choses.

      Ne nous laissons plus faire, les répliques cinglantes doivent fuser à toutes provocations. A toute victimisation à la Moreno, jettons-lui aussi notre propre victimisation. Au "je suis vicitime d’un délit de faciès" de Sarkozy, jettons lui à la figure nous aussi notre "je suis victime d’un délit de faciès". Oeil pour oeil, dent pour dent.

      Arrêtons maintenant de nous faire taper sur la gueule sans broncher. J’entends, verbalement !

      Regardez, si vous pouvez les débats d’avant, les répliques acerbes de Marchais, de Mittérand, etc... ça volait peut-être bas, mais ça fusait ! C’est comme cela qu’on gagne des élections et non par la douceur, la naïveté.

      On est à un tournant de notre Histoire, entre une politique ultralibérale que pour les riches, et une politique solidaire, ou chacun a sa place, il y a un monde. Malgré les 53 %, dont un bon nombre a été abusé par les mensonges de Sarkozy et de sa clique, il y a une majorité de gens qui ne veulent pas en réalité de sa politique.

      A vouloir trop mentir aux gens, on ne fait que repousser l’heure de vérité, mais qui tôt ou tard se révèlera au grand jour. Sarko n’a pas été honnête et ça commence à se voir avant même qu’il ait pris ses pleins pouvoirs ! Alors après, je crains le pire ! j

  • Les exactions de mercenaires risquent fort d’être encouragées. On en rencontre un peu partout et on finit par en oublier.
    Il me paraît urgent de constituer une archive de tous ces faits pas du tout divers. Une archive où l’on pourrait charger tous ces récits et que l’on pourrait consulter, pour offrir à nos concitoyens une image fidèle de ce qui est commis en notre nom. Devraient être signalés aussi, par exemple, les harcèlements commis à l’égard de lycéens à qui on demande tous les jours au même endroit leurs papiers, juste pour les emm., et ce pas en Palestine, mais dans les Yvelines.
    Rien de tout cela ne doit tomber dans l’oubli.

    Jean-François