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Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes.
Publie le dimanche 3 décembre 2006 par Open-Publishing10 commentaires
Une des clés de la victoire du 29 Mai 2005 réside dans l’affirmation claire, et sans ambiguïté, du caractère tri-partite de notre mouvement sur le plan des partis politiques : LCR - PCF - PS (une minorité anti-libérale certes, mais d’étiquette PS tout de même ! ). Situation inédite ! Situation inhabituelle ! Ce groupement politique tri-partite a eu pour effet direct de sortir des conventions auxquelles les gens sont habitués. Et de fait, une telle situation appelle l’intéret, le questionnement, et délivre un message : l’urgence et l’importance ! Les membres des collectifs unitaires étaient reçus au premier abord avec de l’intéret, et non avec une étiquette de radicalité (sauf de la part de média... cela va de soit ! ).
De part la "culture politique" de notre pays, les gens sont habitués à des alliances entre 2 partis politiques. Elles ont été nombreuses au cours de l’histoire et elles ont donc un caractère "banal", "usuel", au sens où de telles alliances n’attirent pas l’attention plus que de mesure.
Contrairement à la campagne unitaire pour le référendum de 2005, notre force unitaire d’aujourd’hui ne compte que la LCR et le PCF comme partis politiques. La composante socialiste du non est toujours absente officiellement et ne s’affiche pas même si nombre de socialistes sont dans les collectifs et participent activement à leur déroulement. L’impact extérieur des collectifs unitaires doit passer par l’affichage d’une force tri-partite sans aucune ambiguïté possible ! Les rangs des socialistes du non sont nombreux, plus encore les sympathisants socialistes qui ont rejeté la directive de vote de la direction du PS et le TCE ( 59% de l’électorat usuel du PS ! ). Le problème est qu’à l’heure actuelle ces militants, cette composante politique est dissoute et cachée. Aux yeux de la population, elle est quasi inexistante et cet état a pour effet direct de ramener la position des collectifs unitaires à une perception marginale et radicale du mouvement.
Or, si effectivement il y a deux poles à gauche qui sont, depuis le 16 novembre et la désignation de Royale, devenus clairement irréductibles, le peuple de gauche lui est entre ces deux pôles. Si l’on veut inverser le rapport de force à gauche, il est impératif de consolider notre pôle et de l’ouvrir au niveau de son image et de la perception que la population a de lui. La cible n’est pas l’autre pôle de la gauche (il est perdu ! ), mais les sympathisants de gauche qui sont entre ces deux pôles. Or, pour cela, l’image de radicalité que les média nous collent déja n’est pas bonne. Elle nous oblige à une nécessaire argumentation de "résistance" dans un premier temps, ce qui nous pénalise pour diffuser notre message positif.
Il faut donc, de manière claire et sans ambiguïtés possibles, que notre candidat (quel qu’il soit !! ) affirme la distance de nos positions avec l’autre pôle de la gauche, mais ouvre son discours à tous les électeurs de gauche (donc y compris aux sympathisants socialistes). Tant que notre position pourra facilement être taxée de "radicale", notre pôle de gauche ne pourra rassembler tous ces gens déçus que l’autre pôle (la direction du PS) écrase sous le "vote utile" pour ancrer sa domination à gauche. Si nous arrivons à recréer l’image choc d’une formation politique tri-partite : LCR - PCF - PS du "non", alors nous gagnons sur tous les tableaux :
– Impossibilité de se faire taxer de "radicaux" par les média (taxer des socialistes de radicaux... l’exercice est plus difficile que pour la LCR et le PCF).
– Du fait de cette union inhabituelle, les gens ont une impression d’urgence, d’une situation exceptionnelle à laquelle il faut tendre l’oreille et montrer un minimum d’intéret. Cela n’a l’air de rien, mais cet a priori est essentiel, car le discours des militants est énormément conditionné par l’accueil des passants.
– Enfin, face à l’autre pôle de gauche devenu blairiste, ce sont les collectifs unitaires qui deviennent "le vote utile" ! Nous pouvons nous appuyer sur l’autre pôle puisque nous comptons des socialistes dans nos rangs. Nous avons l’image de rassembler les partis : nous rassemblons des électeurs.
En ce qui concerne la position des militants socialistes : elle est aujourd’hui libérée de tout carcan ! Le vote au sein du PS a eu lieu, et le pôle de gauche qu’incarne la direction du PS a sans détours choisi la blairisation. Tant que la campagne interne au PS était d’actualité, les militants PS sensibles à l’autre pôle de gauche (celui qu’incarne les collectifs) ne pouvaient clairement afficher leurs positions. Il est louable de se battre et les membres des collectifs unitaires doivent comprendre que l’on ne rompt pas facilement avec l’espoir de ramener son parti dans le bon chemin. Mais depuis le 16 novembre, les jeux sont faits et les actions en interne au PS sont désormais impossibles. Il est donc impératif que ces militants PS affirment au plus tôt l’appartenance de leur groupe au sein des collectifs, mais en se déclarant fermement socialistes ! Parce que c’est cette affirmation qui seule permettra de créer l’image d’un mouvement collectif tri-partite qui est une clé essentielle de notre réussite dans la campagne à venir.
Loin de nous refermer, nous devons accueillir tous les militants socialistes en nous rappellant que c’est parce que nous aurons cette triple étiquette qu’alors nous pourrons mener campagne dans les meilleures conditions, c’est à dire en ranimant le formidable élan de la campagne de Mai 2005.
Notre candidat devra porter et revendiquer haut et fort cette formation tri-partite.
Guillaume
Post Scriptum : c’est bien la volonté individuelle de chacun d’entre nous, simples militants, qui pourra faire unifier la LCR, le PC et le PS du non.
Messages
1. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 15:55
Je cite :
Tant que la campagne interne au PS était d’actualité, les militants PS sensibles à l’autre pôle de gauche (celui qu’incarne les collectifs) ne pouvaient clairement afficher leurs positions.
C’est clair ! Qu’est-ce que c’est que cette façon de faire de la politique dans un brouillard de choix. Derrière Fabius avec une motion (au Mans) assez contradictoire avec les options antilibérales.
Je me félicite de la venue de Mélenchon mais depuis Montpellier que ce passe-t-il ? Où est Mélenchon ? Où es-tu où vas-tu ?
2. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 16:14
Vision d’appareils LCR (50%)-PCF-PS (10% du PS) comme de bons chiens de berger qui vous rabattrent les chers électeurs vers le vote antilibéral. C’est très simple.
Tu oublies que Besancenot est en campagne.
Où sont les Emmanueli, Fabius, Filoche, Dolez ? Les poids lourds du non socialiste sont derrière SR.
1. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 16:50
Et tu oublies aussi que MGB est en campagne depuis 6 mois. J’ai assisté à son meeting dans mon département en Mai, c’était un vrai meeting de candidate. Rien à voir avec une campagne unitaire.
2. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 16:55
Et tu oublies également que les socialistes que tu citent font gentiment les morts au PS et ne soutiennent pas Royal activement. Je pense que certains d’entre eux rejoindront les collectifs à la première occasion, c’est-à-dire à la prochaine gaffe de Ségogo.
3. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 17:20
ET L’UNITÉ ANTILIBÉRALE ?!
C’est faux. J’ai participé à quelques meetings avec Marie-Georges depuis décembre 2005 (dont celui de Châlons en Champagne pour ma région, ou Gymnase Japy à Paris, ...) et à aucun moment elle n’a fait de prestation étroitement électorale.
Bien au contraire, partout, elle s’attache à donner du souffle aux luttes et à montrer à leurs acteurs que l’alternative est dans l’unité antilibérale diverse et majoritaire.
Je pourrais par contre retourner le compliment, ce qui me vaudrait immédiatement des qualificatifs du genre "stalinien", "diviseur", etc.
Bref, 2 poids, 2 mesures !
Je préfère demander à ceux qui s’amusent à ce genre d’exercice (que je ne qualifie pas), ce qu’ils cherchent ?
Plus d’unité ? Plus d’efficacité ? Plus de rassemblement en faveur de la gagne ?
Et je leur demande : où, quand, combien de "4 pages" de l’A.U allez-vous distribuer pour éclairer largement sur l’enjeu de 2007 ?
NOSE DE CHAMPAGNE
3. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 16:47
Tu as raison sur toute la ligne. En termes d’image, la présence des socialistes antilibéraux dans les collectifs du NON a beaucoup joué, car elle a crédibilisé l’antilibéralisme auprès des gens de gauche qui se trouvent, comme tu le dis très bien, entre les deux pôles, et qu’il s’agit de convaincre.
Alors qu’importe si la majorité de la LCR présente la candidature d’Olivier en concurrence ( !!! ) de celle de l’alternative ? Au contraire, je dirais même qu’elle nous sert en quelque sorte. De même qu’une partie dU PS est avec nous, une partie non négligeable de la LCR l’est aussi. Ainsi nous pouvons nous démarquer à la fois du social-libéralisme et d’une sorte d’extrémisme. C’est comme ça que nous pourrons non seulement battre la droite, mais aussi par conséquence être devant le PS au 1er tour et donc, peut-être, avoir la majorité électorale nécessaire pour vraiment changer les choses !
1. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 18:54
Pour l image de l’extrémisme, on a déjà Arlette en gardienne du temple, ça ira bien.En plus, LO et LCR iraient main dans la main aux élections sur ce coup là, j ’en suis sûr.Franchement Besancenot me fait pas peur, il est guère plus révolutionnaire que le PS des années 70, c ’est plutôt le capitalisme qui est extrême .Je le vois comme ça en tous cas.Se priver de ses services serait une grosse très grosse erreur, la gauche est assez émietté depuis trop longtemps.et s ’il y en a qui veulent laver plus blanc que blanc, grand bien leur fasse...Perso j ’en ai un peu ma claque de la clique au pouvoir, va falloir agir en conséquence. de l ’unité , merci.
2. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 19:10
Donc, pour moi, scenario ideal:désignation de Salesse (il est plus que crédible , et en plus, il effraie moins le bourgeois, socialiste ou pas d ’ailleurs, c ’est important ça les amis...Bon, Clémentine est plus télégénique, tant pis, on aura l ’occasion de la voir quand même).Pas de MGB, du coup Olivier revient ,et puis Arlette en gardienne du temple si ça l ’amuse..Bonne soirée.
3. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 20:52
De mieux en mieux, ça commence certes pas mal, mais ça fini en beauté. On choisi Salése (pas pour ces qualités intellectuelles qui sont certaines) non, mais parce qu’il est bien propre sur lui et surtout "Qu’il ne va pas faire peur au bourgeois....
Voila un argument solide mais qui était jusqu’ici réservé au campagne genre "gauche plurielle".
Si c’est là ou certains dans les collectifs veulent nous amener je vous promets bien du plaisir nous serons pas mal a ne pas nous laisser faire. Raymond LCR
4. > Un candidat qui affirme une force politique à 3 composantes., 3 décembre 2006, 22:16
Ce genre d’analyse est assez rare pour que l’on se retienne d’y répondre dans la précipitation de nos réflexes identitaires
Cette vue aérienne a le mérite de clairement dessiner les positions stratégiques des forces en présence. Comme en 14. Objectivement, nous sommes dans une guerre de tranchée. C’est lamentable, mais c’est comme ça. Chacun défendra sa "position" quitte à en crever, pour l’honneur, par principe, ou plus connement par obédience partisane, par automatisme inconscient.
C’est oublier un peu vite l’enjeu politique :
– au plus près, 64 millions de concitoyens qui attendent qu’on leur parle d’EUX
– au delà et dans la foulée, 7 milliards d’humains qui rêvent de seulement vivre, être, et pas nécessairement avoir.
Croyez- vous les faire espérer avec vos "tout sauf machin" ?
J’arrête là la leçon de morale, une de plus .
N’en déplaise aux allergiques, 60 % des encartés du PS ont voté NON au TCE.
Qu’est-ce qu’on en fait ? On jette ? On méprise ? Pas assez "purs" ?
Comptez-nous, comptez-les, et réfléchissez, mais vite.
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