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Un élu municipal anticapitaliste à Montpellier (video)

par Antoine (Montpellier)

Publie le jeudi 10 novembre 2011 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
17 commentaires

Le titre complet est : Vidéo. Un élu municipal anticapitaliste à Montpellier ou le NPA qui met les mains dans le cambouis !

Le café du commerce, quand il se fatigue de colporter les clichés les plus convenus sur la droite libérale et la gauche social-libérale jusqu’à en oublier les enjeux sociaux dramatiques de la crise, se retourne parfois vers le vilain petit canard du NPA pour décréter, vite fait, bien fait, sa mort ou son agonie. Il va pour cela chercher surtout, comme fait la bonne cliente dudit café, la journaliste du Monde spécialisée dans le sujet, le témoignage de ceux qui l’ont quitté pour se placer de façon acritique dans le sillage, pourtant souvent bien sinueux, du candidat du Front de Gauche. Et la ritournelle va qui chante, chante, que le NPA refuse l’unité (c’est pour cela qu’il va mal) parce qu’il est sectaire et qu’il est sectaire parce qu’il ne veut pas mettre les mains dans le cambouis. A moins que ce ne soit le contraire.

Il se trouve que, quand on prend la peine de sortir de ce café confiné où l’on fait commerce politique de parler pour ne rien dire de politique, l’on peut rencontrer des militants ...bien vivants de ce parti, qui plus est, intervenant activement sur leur lieu de travail ou sur leur quartier. Et même dans les horrifiques institutions bourgeoises. Voici ainsi, sur TV Sud, tel qu’en lui-même, l’élu municipal de Montpellier, au sortir juste de nettoyer le cambouis de ses mains et de poser son bleu de travail, exposant clairement la situation concrète de la vie politique et sociale de l’Hérault.

Il ne s’agit pas ici de dire que le NPA va bien, non, simplement, seulement que, comme tout organisme...vivant, il a à relever des défis qui le déstabilisent, voire le divisent, pour reprendre sa marche en avant. Rien n’est joué, rien n’est gagné, rien n’est perdu...Le débat interne est viv..., vif, très vif, mais, à tout prendre, il signe autre chose que le suivisme en cours derrière un candidat grande gueule supposé sauveur suprême de la gauche. Olivier Besancenot, contre tous les pronostics du café de commerce, a refusé de rempiler pour un nouveau tour d’hyperpersonnalisation de la politique, Philippe Poutou essuie les plâtres des médiacrates et Francis Viguié continue à porter la voix de l’anticapitalisme dans une enceinte institutionnelle où le consensus mou, englobant y compris des composantes du Front de Gauche, est de rigueur. Lui et les militants du NPA continuent, malgré l’adversité du moment, à s’affairer sur le terrain des luttes avec, en particulier, la mise en place, dans l’unité (on a bien lu !) avec d’autres partis, d’un comité contre la dette (1)  ! Car c’est là, sur le point où l’offensive capitaliste appuie un maximum pour le plus grand malheur des peuples, que se vérifiera qui est vivant ou mort-vivant !

A voir donc :

Francis Viguié, élu NPA-Fase à Montpellier, sur TV sud

Antoine (Montpellier)

(1) Nous ne paierons pas leur dette !

........................

Vidéo. Un élu municipal anticapitaliste à Montpellier ou le NPA qui met les mains dans le cambouis !

Clarté à gauche pour (com)battre la droite


Messages

  • Lors des élections européennes le FDG accuse le NPA de refuser l’unité.....au même moment l’Humanité ( mais qui parmi les "unitaires "lit la presse du PCf ?) et le PCF accusent Besancenot d’être "un produit de Sarko pour diviser la gauche de gouvernement" . l’Huma comparera même "l’effet Besancenot" et" l’effet Le Pen", et pourtant les diviseurs c’est nous. Depuis rien n’a changer ! Y compris dans le NPA ou face à Mélenchon qui dit :le candidat c’est MOI et personne d’autre certains continuent à affirmer : le NPA divise ! Devant tant de mauvaise foi que faire ?

    • Le NPA gène à la fois le PCF et ses copains du PG : en effet, le NPA est le seul parti à exiger l’anticapitalisme et donc la non participation à des exécutifs cogérés avec le PS.

      Le PCF n’a plus qu’une seule vocation : sauver ses inutiles élus (la source de l’argent de Moscou s’étant tarie depuis 22 ans) quitte à prostituer le communisme (le vrai celui de Marx) pour cela. Et il a besoin du PS, qui pourra lui donner quelques circonscriptions ou ministères.

      Le PCF accuse donc le NPA de faire le jeu de la droite, diversion pour ne pas parler de son propre bilan, désastreux pour le mouvement ouvrier.

      Le PG lui est mandaté par le PS pour faire revenir tout ce beau monde dans la maison soce-dém.

      Les "diviseurs" ne sont pas toujours là où on les croit.

      Bienvenue dans la campagne pour les présidentielles (et les législatives) !!!
      Encore plein de coups bas en perspective !!!

    • Voici ma réponse à un commentaire sur un autre fil :

      Il faut distinguer, à mon avis, deux choses. D’un côté la vision qui est médiatiquement donnée du NPA qui intègre l’évidence d’une crise de ce parti mais qui la travaille à partir d’approches superficielles sur son sectarisme et la mise à mort que cela induirait ; d’un autre côté l’évidence politique que la question de l’unité avec les autres forces de gauche est une des causes de cette crise. Dans les deux cas nous trouvons le couple sectarisme/unité mais ce n’est que du côté de la réflexion politique et non médiatique que l’on a des éléments opératoires pour essayer de comprendre ce qui se passe.

      Il est hasardeux de décrypter toute l’orientation du NPA depuis sa fondation en 2009 à partir du concept de sectarisme. Car, quand même, ce sont bien des camarades animant aujourd’hui le courant récemment crée "Gauche anticapitaliste, courant unitaire pour l’écosocialisme", qui ont, en tout cas pour partie, eu la majorité à la direction du NPA jusqu’en juin dernier. Ce sont donc eux qui ont participé à la mise en place d’une politique refusant une unité avec le FdG impliquant d’assumer son ambiguïté et même sa collaboration en région et dans les municipalités avec le PS. Ce refus était-il déjà le signe d’un sectarisme ?

      Ce mot sert en fait à dire tout et son contraire : soit l’affirmation d’une ligne d’indépendance politique vis-à-vis d’un parti, le PS, qui est passé dans la gestion de l’ordre capitaliste, soit le refus par principe de toute alliance avec l’ensemble de la gauche radicale. Or, dans les deux cas, il y a une complication que l’accusation de sectaire occulte. Dans le premier, on oublie que la ligne de clarté politique du NPA a été compatible avec une ouverture vers d’autres partis : c’est ce qui a été mis en oeuvre, avec certes des erreurs qui n’enlèvent rien cependant à la démarche unitaire entreprise, quand le NPA a proposé au FdG de partir ensemble pour les élections européennes (2009) et ensuite aux Régionales (2010). Cette proposition d’unité faite, il y a eu la réponse de l’interlocuteur sollicité : et, dans les deux cas d’élections évoqués, le FdG n’a pas voulu acter qu’il ne ferait aucune alliance politique avec le PS. Une telle position de refus du PS pourrait relever d’un sectarisme. De nombreux analystes et des camarades "unitaires" du NPA ont pourtant choisi de décréter que c’était en fait l’ouverture de la direction du NPA qui était une fermeture sectaire. Et en bonne logique politique, il faudrait aller jusqu’au bout et s’interroger : le critère d’indépendance vis-à-vis du PS était-il en lui-même un critère sectaire ?

      Dans le cas où le sectarisme recouvre le refus par principe de l’unité, ce qui correspond à l’orientation de l’actuelle majorité du NPA, ne faut-il pas s’interroger sur la raison qui a précisément fait basculer cette majorité ? De mon point de vue, sur un fond de déception très forte liée à l’échec du grand mouvement des retraites de la fin 2010, des militants du NPA ont cédé à ce que j’appelle l’unitarisme, une volonté d’unité à tout prix, sans conditions avec le FdG tel qu’il est, c’est-à-dire, avec une soumission au culte de la personnalité de son chef de file et à ses atermoiements sur son rapport au PS. Ces militants sont aujourd’hui au FdG où ils n’émettent aucune des réserves politiques qu’ils avançaient du temps où,dans le NPA, ils conservaient un minimum de distance critique envers le FdG. Ils sont dans le total suivisme envers le FdG. Il n’y a qu’à lire leurs déclarations ou...leur silence.

      A l’inverse de nombreux militants pas spécialement inféodés aux groupes sectaires qui seraient à la direction actuelle du NPA, ont fait l’amère expérience que le FdG n’était nullement disposé à une unité dans la clarté avec le NPA, ce que le comportement de nombreux élus du PCF, en particulier, unitaires de fait avec le PS dans les collectivités locales, rendait évident. Le changement de majorité à la conférence nationale du NPA de juin ne peut pas s’expliquer en termes policiers comme un coup d’Etat des groupes sectaires présents dans le NPA : il s’explique esentiellement par l’impuissance de la première direction du NPA à donner corps à une unité fondée sur un principe de clarté. Le FdG surfant sur la défaite sociale sur les retraites, s’est trouvé comme un poisson dans l’eau pour rejeter une alliance d’alternative à la droite mais aussi au PS avec le NPA et pour, à partir de là, donner crédit à son projet électoraliste, celui d’une révolution par les urnes avec les logiques adaptationnistes vis-à-vis du PS qu’il induit et sur lesquelles je reviendrai à l’occasion. La panne du projet du NPA est donc, pour moi, a priori conjoncturelle : beaucoup de choses auraient pu être faites pour atténuer les effets de ce renversement de situation qui a privé le NPA de son oxygène. Probablement peu de choses pouvaient éviter d’en passer par là.

      Reste à savoir si ce poids de la conjoncture va jouer au point d’hypothéquer l’avenir du NPA. Je n’ai bien sûr pas de réponses à cette question. On ne peut éviter de fonctionner au pari et en particulier à celui que, la crise étant ce qu’elle est, l’incapacité du PS à y répondre au profit des couches populaires étant consacrée par son cours passé et actuel, les cartes politiques seront assez vite rebattues. Le NPA aura-t-il les moyens, au vu de son projet de sortie du capitalisme, d’éviter de s’affaiblir par un débat interne mené au couteau et de participer d’une nécessaire remontée de la mobilisation sociale contre la crise ? Cette question restera une question. Des questions se posent aussi sur l’avenir du FdG dans ce contexte de crise. Et, comme d’ailleurs pour le NPA, ce ne sont pas des actes de foi en sa paroisse qui lui éviteront d’avoir à se coltiner les lourds défis d’être au rendez-vous de la rupture. Un échec sur ce terrain-là finira par décevoir certains et, comme dans les années 80, par faciliter l’aspiration par le "réalisme" du PS de certains autres ! A moins que le NPA, peut-être reconfiguré avec d’autres...

      Hors de toute problématique finalement bien pauvre sur le sectarisme, c’est à l’aune de la capacité à combiner radicalité anticapitaliste et unité anticapitaliste/antilibérale qu’il faudra pouvoir répondre. De ce point de vue, le FdG pourrait bien connaître les déconvenues qui sont actuellementc celles du NPA. En tout état de cause, échappons aux pronostics hasardeux et cherchons à vérifier la disponibilité politique des uns et des autres dans l’action immédiate. Par exemple sur le terrain du refus de payer "leur" dette ! C’est par là que se joue l’avenir d’une véritable sortie de la crise en faveur du peuple. C’est par là que se décantera également la question expédié-ficelée médiatiquement et pseudopolitiquement de savoir si le NPA est mort, s’il bouge-bougera encore, un peu, beaucoup, à la folie...

      Antoine (Montpellier)

    • Si je me souviens bien en 2009, le NPA a fait une proposition claire au PC et au PG : Un accord courant des Européennes de 2009 au législatives de 2012 avec comme condition, l’indépendance vis à vis du PS. Condition minimum qui permettait aussi de vérifier la sincérité du PC et du PC. La réponse on la connait, ce fut un bras d’honneur et la création du FdG.

      Face à cette situation qui avait le mérite de la clarté. Le PC et le PG ne renonçant pas à soutenir le PS le NPA et sa précédente direction (dont beaucoup d’unitaires frénétiques) a eu une réponse DEBILE au sens étymologique du terme. Au lieu de tirer les conclusions qui s’imposait la direction du NPA (dont les unitaires compulsifs) à continué de vaticiner sur une unité dont le PC et le PG ne voulaient pas. Pire, les plus unitaires ont commencés à tirer sur... le NPA avant de rejoindre ceux là même qui leur avaient claqué le beignet.

      A ce degré c’est du masochisme ou des calculs d’apothicaire de la part de ceux qui s’autoproclamant UNITAIRES pour mille mais minoritaires dans le parti (fait qu’ils refusent d’acceper) accusent la majorité des militants du NPA de sectarisme au nom même des principes fondateurs du NPA qui postule pourtant que l’indépendance à l’égard des socs dems est intangible. Ou est la cohérence de ce positionnement unitaire (maladif) sans contenu. C’est du post Edgar Faure ???

      Ras la cafetière de voir le NPA bousillé de l’intérieur par (je vais rester poli) des girouettes incapables de savoir ce qu’il veulent et dont le seul programme consiste à BRAILLER : unité tous ensemble, unité tous ensemble, OUAIS !

      Carland

    • Il y a, Carland, une bataille à mener pour l’unité politique qui reste dans le cadre de l’indépendance vis-à-vis du réformisme. Décréter, comme l’actuelle majorité du NPA, que cette bataille est absolument contradictoire avec une démarche révolutionnaire ou, comme certains dans l’actuelle minorité, que sa réussite conditionne absolument toute construction du parti, revient à tordre le bâton vers l’impuissance ou le confusionnisme politique.

      La bataille pour l’unité est nécessaire car celle-ci est perçue par de nombreux secteurs de la population comme le "sésame ouvre-toi" du changement social ouvrant lui-même sur une amélioration de la situation des victimes de la crise. Cette bataille n’a cependant pas d’obligation de résultat car l’unité est aussi un leurre politique visant à désamorcer toute contestation radicale de l’ordre capitaliste au profit de ceux qui veulent au mieux l’aménager. S’obliger à faire l’unité c’est en effet s’obliger à renoncer à soi, comme l’ont bien compris ceux qui ont quitté le NPA pour devenir des cadres du FdG alignés sans réserve sur la campagne dessinée par et pour Mélenchon.

      L’unité politique, une nécessité et, en même temps, contradictoirement, un leurre, voilà ce qui doit baliser le travail d’une organisation qui vise à créer les conditions de l’alternative tout en restant pragmatique sur les moyens d’arriver à cette alternative. Concrètement on se bagarre pour l’unité mais on ne la fait pas quand elle participe du leurre tout en continuant à rappeler sa disponibilité pour qu’elle soit mise au service de la rupture.

      En clair, oui à une unité avec le FdG, pas dans les conditions qu’il pose. C’est très inconfortable pour le NPA, c’est nécessairement minorisant dans la situation actuelle mais le travail anticapitaliste doit pouvoir traverser les phases de traversée du désert sans céder à la panique et virer à l’unitarisme. Sans céder non plus au triomphalisme de l’imminence de la révolution et de l’autoaffirmation qui ferait du NPA le vecteur ou le principal vecteur de la révolution.

      Entre le raccourci d’une dissolution de soi unitariste et l’impasse de l’autoproclamation révolutionnariste, le NPA a à(re)trouver sa voie. Pas simple mais incontournable pour l’affirmation d’un pôle anticapitaliste crédible. Au NPA de prouver qu’il a les moyens, malgré l’actuel cycle de reflux, de cette politique.

    • Très inquiétant : L’intitulé Gauche anticapitaliste , après la Gauche unitaire du triste sire Piquet........cela a un sens : nous faisons parti de la même famille que le PS, le PCF le PG.nous disent ces camarades ! Le problème c’est que le NPA n’est pas offensif, il faudrait ENFIN rabattre son caquet au maastrichien Mélenchon !

    • "Hors de toute problématique finalement bien pauvre sur le sectarisme, c’est à l’aune de la capacité à combiner radicalité anticapitaliste et unité anticapitaliste/antilibérale qu’il faudra pouvoir répondre."

      Explique-moi ce que tu entends par unité anticapitaliste/antilibérale, sachant qu’on peut remplacer "antilibérale" par "réformiste". Les réformistes tirent-ils la charrette dans le même sens que les révolutionnaires ? Leurs efforts ne se contrarient-ils pas ?

    • Euh... Là, je l’avoue tu m’as scotché. Je pige que dalle rien nada. Sauf à croire que le possible est dans l’impossible et vice versa... :)))

      Je lis souvent tes papiers et je partage souvent tes points de vue. Là, je n’arrive pas à me décider, c’est de l’art ou du cochon ?

      Carland

    • La gauche gaga, la gauche gugu... la gauche gogo
      Tout cela n’est pas très sérieux
      C’est du domaine du ’bac à sable" : pissekecestcommeçajmetire
      Il y en a dans tous les partis, dans tous les groupes
      C’est en faisant le vrai boulot militant qu’on les neutralise

    • Tu mets le doigt sur ce qui est essentiel dans le travail à faire pour radicaliser les résistances. L’action des anticapitalistes doit prendre en compte l’état d’esprit réellement existant de ceux qui supportent (ne supportent pas) la crise et qui présentent une palette très complexe allant de ceux qui en ont marre et sont prêts à tout pour le changement, à ceux qui en ont marre et sont prêts à des solutions dites de moindre mal, en passant par ceux qui sont désespérés et baissent les bras et se foutent de la politique, etc.

      A partir de là il faut, pour un parti comme le NPA, combiner une disponibilité à offrir autre chose que sa simple radicalité anticapitaliste. Le rapport à la complexité des attitudes face à la crise, dans un contexte général de reflux du mouvement social, devrait éviter le positionnement incantatoire d’appel à se révolter. Il faut voir que l’offre proprement politique et électorale/électoraliste du FdG ou même du PS, comble partiellement un vide et le NPA aurait tort de déserter cet espace pour se replier sur le seul social en postulant que, de là, naîtra, sans plus de médiations, la solution politique (plus ou moins sur le modèle bolchévique).

      L’anticapitalisme le plus radical doit intégrer qu’il a à construire la radicalité des plus grandes masses en partant de leur radicalité plus ou moins hésitante, voire minimale. S’adresser aux réformistes qui dirigent le FdG c’est faire le pari qu’ils sont eux-même en porte-à-faux par rapport à ce qu’ils défendent : la combinaison d’une certaine radicalité et d’un réformisme plat. C’est penser que cette contradiction interne a d’autant plus de chance de se dénouer en leur faveur que les anticapitalistes leur laissent le monopole de l’unité pour, prétendent-ils, le changement radical !

      Pour faire bref 1/ l’unité se fait avec ceux qui ne sont pas comme nous pour les amener à nous ou, du moins, à être avec nous pour la rupture et l’alternative 2/ cette unité n’est pas un alignement sur les directions réformistes puisqu’il est clair que, comme le montre, jusqu’à preuve du contraire, le NPA le plus unitaire, on refuse de faire l’unité sur le confusionnisme politique.

      Le réformisme des partis antilibéraux du FdG n’est de ce point de vue pas un obstacle à leur proposer l’unité. Il suffit de ne pas accepter leur invitation à, pour reprendre ton image, monter dans leur charrette. Mais on peut toujours les inviter à faire prendre à celle-ci une autre direction et faire en sorte, le cas échéant, que certains en descendent.

      En bref (bis), ce que je viens de décrire participe d’une classique démarche transitoire qui construit/essaye de construire le plan de radicalisation en prenant appui sur l’existant dans son hétérogénéité sans pour autant prendre prétexte de cette hétérogénéité pour céder au réformisme (le contre exemple ce sont les militants du NPA qui ont intégré la direction de campagne du FdG, ils ne pèsent d’aucun poids politique dans cette campagne et cautionnent toutes les pirouettes politiques de leur candidat ).

      Cette démarche transitoire n’est pas une garantie immédiate d’être au mieux de sa forme politique. La réalité bien compliquée de la crise rend difficile à mettre en oeuvre les meilleurs plans tactiques dont la pertinence se vérifie rarement dans l’immédiat et par les approches pressées, superficielles ou, ce qui revient un peu au même, médiatiques, de la réalité. Il nous revient aussi de ne pas ajouter nos erreurs à ces difficultés (je pense par exemple à la façon avec laquelle le NPA a lié a priori, en 2009, la possibilité d’un accord aux Européennes avec le FdG à l’accord à venir pour les régionales)

    • Désolé de ne pas avoir été clair. Je peux essayer de reformuler brièvement : l’unité est une nécessité du monde du travail pour qu’il arrive à s’opposer au capital et à terme à se poser candidat au pouvoir. Elle est le plus souvent récupérée à des fins électoralistes mais cette récupération ne peut être combattue sans faire de ladite unité un enjeu pour les anticapitalistes eux-mêmes qui ne doivent pas hésiter à la proposer aux partis antilibéraux : cette proposition assortie des conditions politiques type refus d’alliance avec le PS, en expliquant et réexpliquant le pourquoi de ce refus, est une réponse aux préoccupations de ceux qui n’arrivent pas ou plus à voir d’autre sortie que celle du réformisme radical !

      Il s’agit de problématiser la question de l’unité : elle est un atout anticapitaliste mais elle est aussi une base de manoeuvre menant à l’impasse réformiste. La démonstration de ce deuxième cas de figure ne passe pas par la seule dénonciation de principe de la manoeuvre. Concrètement, dans ma circonscription, nous adressons une invitation au FdG à discuter d’une liste unitaire aux prochaines législatives. Qu’il y ait réponse ou pas, nous communiquerons pour montrer comment l’unité peut être un outil pour le changement avec notre analyse de l’incontournable question du rapport au PS. Nous avions bien mené ce travail aux régionales en 2010, moins bien aux dernières cantonales où, de mon point de vue, notre communication avait été insuffisante face à la division imposée par le FdG.

      En espérant avoir mieux exprimé mon point de vue.

    • Vériane,

      Ce n’est pas cela qui est impliqué dans cette dénomination où, significativement, anticapitaliste apparaît au détriment du "unitaire" de la GU. La polarité est différente : l’anticapitalisme est premier et l’unité est mentionnée à sa place, dans le sous-titre.

      La question d’appartenir à la même famille que le PS, le PC ou le PG, ne me semble pas la bonne : nous pouvons intervenir sur le champ proprement politique, autrement que dans la seule invocation d’un mouvement social qui est pour le moment aux abonnés absents et en nous coltinant le rapport à ceux qui manient l’ambiguïté de l’antilibéralisme, celle de participer à la fois de la radicalité de rupture et de l’accommodement avec le système (le PS) en instrumentalisant le social au politique électoraliste.

      A nous de travailler bien l’articulation de l’unité et de l’indépendance politique sans nous poser la question de savoir si cela nous fait appartenir ou pas à la même famille que le PC, le PG, le PS...

    • Le nom (du parti) c’est le programme disaient MARX et Lénine (c’est pour cela - entre autre-que NPA est une sottise ) Gauche anticapitaliste....l’élément premier c’est Gauche or nous affirmons ( ou IONS ?) il y deux gauches ? Quant à anticapitaliste, je rappelle pour les non -lecteurs de l’Huma que celle ci reprocha au NPA de vouloir renverser le capitalisme alors qu’il faut "le transformer radicalement" ( cela est véridique !). En fait tous ces pseudos concepts -gauche anti capitaliste unitaire- obscurcissent plus qu’ils n’éclairent. A abandonner LCR autant le faire en changeant de paradigme et dans ce cas ne reste que : écosocialisme comme identifiant .

    • Pas de problème pour moi que l’on fasse référence référence à l’écosocialisme mais si tu ne lui adjoins pas l’identifiant anticapitaliste, il y a déperdidtion de sens politique. L’écosocialisme en soi est compatible avec le capitalisme vert puisque socialisme veut dire aussi social-libéralisme et donc social-capitalisme, etc. En fait pour une dénomination claire en peu de mots, tu buteras toujours sur quelque chose qui ne va pas. Même Révolution ne veut pas dire nécessairement ce que tu défends et qui ne relève pas d’un slogan : la démarche de transition que j’ai décrite ailleurs comme nécessaire passe complètement à la trappe.

      Je crois en fait qu’il faut seulement limiter les dégâts sémantico-politiques et retenir que c’est le discours et l’action d’un parti qui finit par l’identifier. Le nom joue à la marge.

      Conclusion : je ne vois pas de gros problème à articuler l’anticapitalisme à la notion de Gauche le tout étant rattaché à l’unité et à l’écosocialisme. L’effet de sens de l’ensemble est relativement satisfaisant pour peu que l’on continue à bien l’inscrire dans ce que le NPA, malgré la critique que l’on peut faire au nom mais aussi à son actuel cours politique, permet d’identifier comme alternative au social-libéralisme. Je serai personnellement très attentif pour qu’il en soit ainsi. Ce point me semble plus important que toute question de nom pour autant que ce ne soit bien sûr pas du n’importe quoi. Ce qui n’est pas le cas.

    • J’avoue ne pas saisir en quoi l’écosocialisme peut être compatible avec le capitalisme.....le problème est :où est la centralité révolutionnaire ?

    • La seule association d’écologie et de socialisme n’a pas la vertu de neutraliser les récupérations capitalistes de chacun d’eux, non ? L’écologie d’EE Verts + le socialisme d’Hollande = ce que tu sais. Il faut donc verrouiller anticapitalistement ! Et la centralité révolutionnaire, pour le coup, je ne vois pas bien comment tu l’accroches au simple énoncé d’écosocialisme si déjà tu n’aides pas à sortir socialisme de la caricature capitaliste qui en a été faite. Ensuite il reste à accrocher au "centre révolutionnaire", qu’il reste en effet à définir, la question écologique.

    • A l’origine des turbulences actuelles du NPA, il y a son orientation qui l’a conduit (et la conduit malheureusement encore) à ne voir que deux alternatives possibles dont donc deux gauches possiblles : la sienne, anticapitaliste et celle du PS, la gauche libérale. Avec cette vision binaire, soit le NPA surestime nos divergences avec les antilibéraux regroupés aujourd’hui dans le front de gauche, soit elle les sous estime.
      Dans le premier cas, elle mène une politique sectaire et dans l’autre, elle gomme les diffèrences de nature et de programme.
      Le NPA oscille donc jusqu’à présent entre charybde, celui de l’isolement sectaire et Scylla, celui du ralliement à la gauche réformiste.

      Entre ces 2 récifs meurtriers, une voie existe, mais elle est étroite. C’est celle de la reconnaissance des 3 gauches, qui exige une "navigation"unitaire au plus près : recherches d’accords conjoncturel avec la gauche antilibérale, non pas sur nos principes fondateurs, ce serait sectaires puisque c’est leur demander de se rallier ; abandon du front politique et social permanent avec elle, car cela nous conduira tôtou tard à la peindre en rouge afin de justifier les concessions sur nos principes fondateurs.

      Vous avez compris, la gauche antilibérale exite, le NPA l’a rencontré ! (dire que des dirigeants de la gauche anticapitalistes, lors de leur conférence de presse, ont avoué avoir été arrogants vis à vis d’elle, en croyant qu’entre le PS et le NPA, il n’y avait plus grand chose !) Et ce n’est pas parce qu’elle cogère les régions, les départements, les grandes municipalités avec le PS et vote ses budgets qu’elle disparaît pour autant:une caution antilibérale garde sa diffèrence, il suffit de regarder l’affluence qu’elle garde au sein du vieux mouvement ouvrier (meme en crise), voire la force militante actuelle du PCF.