Un ex négociant en grains, maire UMP, soupçonné de favoritisme, prise illégale d’intérêts, détournement

Tiens Pion, un petit "pion" pour toi , Monsieur le marchand de grains si généreux qui vendait avec des hypothèques sur les terres. Je n’ai pas oublié.
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L’annonce du renvoi en correctionnelle de Bernard Pion, maire de Montreuil-sur-Mer et président du district puis de la communauté de communes du Montreuillois (CCM) pendant trente-six ans, et de son fils Dominique Pion, alors chef d’entreprise, pour « favoritisme, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et recel » (lire en page région), ne va pas passer inaperçu dans l’arrondissement, et encore moins au coeur d’un territoire intercommunal que l’élu UMP régentait sans contestation possible jusqu’à sa défaite aux municipales de mars 2008. (Lire aussi p. 6 en région). La population montreuilloise, qui avait toujours accordé sa confiance à Bernard Pion, le chassa brutalement dès le premier tour de scrutin, avant que les électeurs du canton de Montreuil (incluant les communes très à droite du Touquet, de Cucq et de Merlimont) ne le maintiennent in extremis au conseil général six ans de plus.

Bruno Béthouart, le nouveau maire de Montreuil et président de la CCM, réagissait hier avec sobriété à ce renvoi en correctionnelle : « Nous souhaitons que la justice fasse son travail, dans le respect des personnes et de la présomption d’innocence. Nous attendons que la vérité soit établie. Je n’ai jamais attaqué les personnes et je ne le ferai pas. »
« Désintérêt »

Aussitôt rentré en fonction à la CCM, Bruno Béthouart avait reçu les magistrats de la chambre régionale des comptes (CRC), qui examinaient la gestion de Bernard Pion entre 2002 et 2007. Le rapport d’observations définitives transmis un an plus tard (« La Voix » du 28 mars 2009) concluait à une « situation financière équilibrée » mais pointait des « irrégularités dans les écritures comptables » et une « liberté d’accès à la commande publique non garantie » qui a permis notamment de confier le transfert des déchets verts à l’entreprise Céragri Négoce, longtemps propriété de la famille Pion avant sa vente en 2008 au groupe Carré. Ce dernier s’est depuis séparé de Dominique Pion dans l’encadrement.

Bernard Pion se dit « étonné » de ce renvoi en correctionnelle au terme d’une enquête au cours de laquelle il avait cru convaincre non pas d’une prise illégale d’intérêts (« je ne vois pas où est le détournement ») mais d’une « prise illégale de désintérêt », comme il dit de manière imagée, en ajoutant : « La justice fera son travail. » •

L. B.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Montreuil/actualite/Secteur_Montreuil/2010/03/11/article_bernard-pion-et-son-fils-renvoyes-en-cor.shtml

Bernard Pion fait corps avec sa ville de Montreuil-sur-Mer. Il en est le maire depuis 35 ans et n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Jeudi soir, il a annoncé aux conseillers municipaux sa décision de conduire de nouveau une liste d’union aux prochaines élections municipales. Petit tour du propriétaire…

PAR J.-H. MABILLE DE P. montreuil@lavoixdunord.fr

La population.- Montreuil compte officiellement 2 427 habitants. Mais la ville est bien plus peuplée si l’on tient compte des touristes (chaque année 35 000 d’entre eux poussent les portes de l’office de tourisme), des fonctionnaires qui y travaillent (sous-préfecture, perception,…) et des 3 500 élèves de ses établissements scolaires. Voilà pourquoi la future station d’épuration, qui laissera la Canche toute pure et sera prête en août 2008, a été prévue pour une population de 8 000 habitants.

Le maire.- Bernard, Julien, Georges Pion est natif de la ville. Il y est né en 1929, y a fait ses études, s’y est marié, y a exercé la profession de négociant en grains. Son fils a repris sa suite à Céragri Négoce, qui emploie 35 personnes. Sollicité par le maire de l’époque, Pierre Ledent, Bernard Pion est entré au conseil municipal de Montreuil, comme cinquième adjoint, en 1965. Il a été élu maire en 1972 et n’a eu qu’une seule fois six conseillers d’opposition, de 1995 à 2001. Il a été conseiller régional de 1986 à 1992, puis conseiller général sans interruption depuis 1992, lorsque le canton de Montreuil a été séparé de ceux d’Étaples et de Berck. Gaulliste, RPR, Bernard Pion est de droite mais « les conseillers savent que dès que l’on passe le seuil de la mairie, on laisse toute étiquette partisane ».

Le patrimoine.- C’est le fonds de commerce de la ville. Le tourisme est la principale ressource de Montreuil qui va adhérer aux « cent plus beaux détours de France ». Le nombre de touristes augmente chaque année de 10 % ! Montreuil compte 2,7 km de remparts. 4 ME viennent de permettre la restauration du front ouest en direction de La Madelaine. Et la même somme va être investie pour poursuivre la restauration dans les cinq ans à venir. La ville y contribue à hauteur de 25 %. Récemment de passage à Montreuil, Luc Chatel, secrétaire d’État à la consommation et au tourisme, a d’ailleurs qualifié Bernard Pion de « champion des subventions ».
Les réalisations.- Outre la restauration des remparts, trois rues anciennes (Potez, de la Chaîne, Carnot) de la ville ont été repavées pour un montant de 3,5 ME. L’auberge de jeunesse a été refaite. Une vingtaine de places de parking ont été aménagées devant l’hôtel-restaurant Le Château de Montreuil. Des travaux importants ont effectués à l’école Victor-Hugo et à la maternelle des Remparts. La rue Sainte-Austreberthe a été refaite avec quatorze appartements neufs. « On démolit certaines vieilles maisons pour y construire des logements. La ville compte 239 logements HLM. c’est au-delà de ce que la loi préconise », indique le maire. L’église Saint-Josse-au-Val va être rénovée (600 000 E) et la toiture et la charpente de l’abbatiale Saint-Saulve est en cours de réfection (800 000 E), tout comme l’hôtel de police municipale. •

Candidat encore une fois

Lors du conseil municipal de jeudi soir, Bernard Pion a annoncé qu’il se représentait à la tête de sa liste aux prochaines élections municipales.
Quelques jours après son 78e anniversaire, Bernard Pion a levé le mystère : il est candidat à un mandat supplémentaire. Quelques postes seront à remplacer et à l’issue de la réunion publique, le maire a réuni son conseil à huis clos pour demander à chacun ses intentions. Les postes à pourvoir sont ceux de Jean-Claude Piques, décédé, ou encore de Robert Janssen, qui quitte la commune. Trois autres auraient choisi de ne plus être candidats : Thierry Cuisset, Pascal Vigneron et Florence Bigot. Le maire veut laisser un délai de réflexion à ses conseillers et la liste ne sera connue officiellement que courant janvier.
Bernard Pion, qui devrait avoir face à lui une liste d’ouverture, souhaite dans un premier temps que ceux qui ne se représenteront pas à ses côtés proposent le nom d’un remplaçant, pour autant qu’ils le souhaitent. • JEAN-CLAUDE LAURENCE (CLP)

Vingt et une communes dans le sillage

Aujourd’hui, Montreuil et la communauté de communes du Montreuillois (CCM), que préside Bernard Pion, ne peuvent plus vivre l’une sans l’autre.

On peut pratiquer à Montreuil vingt-cinq disciplines sportives. La piscine, le complexe sportif éducatif couvert (COSEC), les deux terrains de sport dont l’un va être remplacé par un terrain de foot synthétique, les trois salles et la tribune du futur centre sportif qui s’édifie aux côtés du COSEC sont gérés par la CCM, qui compte vingt et une communes. Le collège et le lycée possèdent une section sport-études de football (il y en a une à Montreuil et une à Lens).Un circuit de randonnées pédestres a été mis en place le long de la Canche, de Beaumerie à La Caloterie. En 2006, la CCM a examiné 40 certificats d’urbanisme et 101 permis de construire ; en 2007, 27 certificats d’urbanisme, 12 projets de lotissements et 39 permis de construire. C’est elle qui a en charge l’assainissement individuel ou collectif. Les zones d’activités économiques sont naturellement communautaires. Après celle d’Écuires, d’Attin et de Campigneulles-les-Petites (où a émigré l’imprimerie Henry), une quatrième zone de dix hectares est en construction à Wailly-Beaucamp, près de l’autoroute. Elle sera opérationnelle fin 2008. Il y a déjà beaucoup de demandes. La gendarmerie d’Écuires va s’agrandir pour loger ses gendarmes auxiliaires. Côté culture, le spectacle des Misérables et les Malins Plaisirs ne font pas oublier la disparition de Passerelles que la ville ne pouvait plus soutenir seule. À noter que Montreuil vient d’obtenir ses quatre fleurs au classement national des villes fleuries de France. •

Posté sous Le bilan des maires, Littoral - Flandres, Municipales

http://elections2008.lavoixdunord.fr/2007/12/23/le-bilan-des-maires-montreuil-sur-mer-une-ville-qui-bouge-sans-en-avoir-l%E2%80%99air/