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Un milliard d’euros de plus provisionné pour les traders de BNP Paribas en 2009

Publie le mardi 4 août 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

Dans un contexte de reprise des marchés financiers, les politiques s’indignent que les banques se remettent à distribuer des bonus importants. Et bien voilà de quoi nourrir leur réflexion. Selon ses comptes semestriels, BNP Paribas s’apprête à distribuer à ses traders un milliard d’euros de plus en 2009 qu’en 2008 (le montant total des bonus distribués n’est en revanche pas indiqué). La banque ne le crie pas sur les toits, mais, du fait de ses bonnes performances de début d’année, elle a fortement augmenté ses provisions pour payer à ses traders des rémunérations variables faramineuses au début de l’année prochaine.

Interrogé lors de la présentation des résultats sur le montant exact qu’il comptait distribuer, Baudoin Prot, le directeur général, a refusé de répondre, se contentant d’indiquer que le seul ratio à retenir était le coefficient global d’exploitation des activités de marché (le rapport entre le chiffre d’affaires et les coûts) qui était à un niveau historiquement bas, à 43,8%.

Mais il ne faut pas aller chercher très loin pour trouver les montants exacts. Lors du premier semestre, le montant des frais de gestion du pôle Corporate and Investment Banking (CIB) a été de 3,237 milliards d’euros. Contre 2,208 milliards lors du premier semestre 2008. Soit une différence de 1,029 milliards, qui représente une augmentation de 46,6%. En ligne avec l’augmentation des résultats des activités de marché, même si les pourcentages d’augmentation ne sont pas équivalents (2,3 milliards d’euros de bénéfice avant impôt au premier semestre 2009 contre 843 millions pour les six premiers mois de 2008).

Et l’évolution des bonus constitue la principale explication de cette augmentation. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la banque. Du moins dans ses comptes du premier trimestre (à un moment où aucune polémique n’avait encore éclaté sur le sujet du retour des bonus). La banque écrivait alors :

"Les frais de gestion du pôle s’élèvent à 1 770 millions d’euros contre 952 millions d’euros au premier trimestre 2008. Ils sont impactés essentiellement par la hausse des provisions pour rémunérations variables dans les activités de marchés de capitaux du fait de la très bonne performance du trimestre, ainsi que, dans une moindre mesure, par des coûts de restructuration et l’effet périmètre de l’intégration des activités de prime brokerage acquise de Bank of America."

Il y a trois mois, la banque assumait le fait que la presque totalité de l’augmentation des frais de gestion soit due à la hausse à venir des bonus.

Pour les comptes du deuxième trimestre, elle est beaucoup plus elliptique, écrivant :

"Les frais de gestion du pôle, à 1 467 millions d’euros, sont en hausse de 16,8% par rapport à une base faible au deuxième trimestre 2008, base adaptée au niveau de revenus d’alors. A périmètre et change constants et hors rémunération variables, ils sont en baisse de 1,5%, conformément au plan d’adaptation mis en place début 2009 et déjà réalisé à plus de 50%. Par rapport au premier trimestre 2009, ils baissent de 17,1%. Ces évolutions témoignent à nouveau de la flexibilité des frais de gestion de CIB."

Flexibilité à la hausse, comme à la baisse ! Car l’addition est fort simple à faire, ainsi que la comparaison avec 2008. D’un côté, BNP Paribas a diminué ses effectifs (ce qui diminue ses charges fixes), de l’autre, elle voit ses charges exceptionnelles exploser.

Les traders de BNP Paribas peuvent dire "merci la crise". Les résultats exceptionnels de la banque s’expliquent en effet par une moindre concurrence des établissements américains ainsi que par la politique de taux très accomodante des banques centrales... tous deux conséquence de l’effondrement des marchés fin 2008.

Seul un retournement des marchés empêcherait les traders de se gaver. Et voilà qu’on se prend à rêver d’un nouveau krach...

http://cordonsbourse.blogs.liberati...

Messages

  • La Tribune, mercredi 15 avril 2009, page 3 :

    En France, l’Etat a versé 10,5 milliards d’euros aux banques françaises pour les recapitaliser :

      3 milliards d’euros au Crédit Agricole
      2,55 milliards d’euros à BNP Paribas
      1,7 milliard d’euros à la Société Générale
      1,2 milliard d’euros au Crédit Mutuel
      1,1 milliard d’euros à la Caisse d’Epargne
      0,95 milliard d’euros à la Banque Populaire.

    Vous avez bien lu ?

    Nos impôts ont servi à recapitaliser la BNP de 2,55 milliards d’euros !

    Et maintenant, les traders de la BNP vont encaisser un milliard d’euros !

    A la lanterne, les traders de la BNP !

    Pendons-les à la lanterne !

  • Les contribuables français donnent 2,55 milliards d’euros à la BNP pour la sauver de la faillite, et ensuite la BNP va distribuer 1 milliard d’euros à ses traders.

    Conclusion : si nous étions encore un grand peuple, nous serions déjà en train de pendre les traders de la BNP à la lanterne.

    Si nous étions encore un grand peuple, nous serions déjà en train de guillotiner les dirigeants de la BNP.

    Mais, malheureusement, nous sommes devenus un peuple d’esclaves.

  • faites un geste pour l’humanité, pendez un trader ou un banquier !

  • L’Etat français, et donc les contribuables français, ont payé très très cher pour sauver la BNP de la faillite.

    « En avril 2009, l’Etat français devient le premier actionnaire de BNP Paribas avec 17 % du capital. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/BNP_Paribas

    Dans ces conditions, il est insupportable que la BNP se prépare à distribuer 1 milliard d’euros aux traders de la BNP.

  • Cette pseudo " CRISE" n’a qu’un but, et nous le connaissons tous !!!...

    • La propagande UMPS réunis nous avait dit au bon peuple que si on avait pas aidé les banques,tout le système bancaire s’éffondrerait,on a juste aidé les banquiers et les traders à s’en foutre encore plus dans les poches !

      A bas la classe dirigeante qui nous ment et qui nous vole !

    • Moi aussi, mais là franchement ça dépasse les bornes.

      Quand on songe légitimement à venir en aide aux précaires, aux sans emploi, il y a toujours un droitiste pour dire "ah non, pas d’assistanat" pensant fort "qu’ils crèvent", mais quand il s’agit de refiler du pognon aux banques, NOUS faisant croire que c’est pour sauver les malheureux comptes épargne de la population d’en bas, NOUS, là la droite dit "vite". Et le dindon de la farce, c’est qui, hein ? NOUS ! Un milliard d’euros, soit près de 60 000 € de primes pour chaque trader-BNP en fin d’année (entendu à la radio ce matin).

      Question : NOUS, nous avons de moins en moins d’argent à cause du faible taux d’augmentation des salaires quand les salariés ne sont pas licenciés, mais alors, hormis NOTRE renflouement aux banques dont la BNP ces derniers mois, d’où sort tout ce fric ? C’est vrai aussi que ce système met en lumière l’importance capitale des traders dans le capitalisme bancaire. Il faudrait donc supprimer le rôle des traders, trop nocif à l’économie humaine.

  • Tout a fait Momo ,inutile de tuer ,il y a mieux ,une grève de l’Impôt ,

    et une grève massive ,sans déffiler dans la rue (traine -savate)

    une GROSSE GREVE ,PERSONNE NE BOUGE , ni aller ,ni venir ,ne plus

    vendre,ni acheter ,imagine Momo 40 millions de Français , pendant

    seulement 72 heures . ils sont le chiffre ,nous le nombre

    salut a tous les b...és de la planète

    • inutile de tuer ,il y a mieux ,une grève de l’Impôt ,

      et une grève massive ,sans déffiler dans la rue (traine -savate)

      une GROSSE GREVE ,PERSONNE NE BOUGE , ni aller ,ni venir ,ne plus

      vendre,ni acheter ,imagine Momo 40 millions de Français , pendant

      seulement 72 heures . ils sont le chiffre ,nous le nombre

      Justement, en parlant de grève de l’impôt, il me semblait qu’il était possible de verser son impôt sur un compte bloqué. Qu’en est-il au juste ? Je vois bien nous regrouper dans une sorte de collectif pour appliquer cette grève de l’impôt.

      De même, ne pas aller travailler durant 2 ou 3 jours, comme ça les clients SNCF ne crieront plus à la "prise d’otage". Ils doivent se rendre compte à présent que les cheminots en protégeant leur outil de travail, ils NOUS protégeaient aussi. Résultats : les banquiers se fichent de notre poire en refusant des aides financières aux PME et aux salariés, EDF après son faramineux emprunt décide d’augmenter conséquemment notre facture d’électricité, l’école, la sécu, les hôpitaux, la grippe A, la crise, etc, etc... Deux ou trois jours de grève totale, avec personne dans les rues, ça va faire dégouliner de grosses gouttes de sueur au front des patrons et du pouvoir politique. En tout cas, ça aurait de la gueule, qui porte loin et haut !