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Un policier français condamné, combien d’épargnés ?

Publie le samedi 17 mars 2007 par Open-Publishing

Racisme et Diversion d’Etat : un policier français condamné, combien d’épargnés ?

Selon l’APF-08.03.07- un policier d’Asnières dans les Hauts-de-Seine en région parisienne vient d’être condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession plus 2000 euros de dommages et intérêts pour raison de violences et insultes racistes à l’encontre d’un journaliste camerounais en juillet 2006.

Ce verdict du tribunal de Nanterre rendu le 08 mars 2007 paraît bien clément puisque le ministère public avait requis 18 mois de prison dont neuf avec sursis contre Christophe Cholet, 28 ans poursuivi pour « violences par agent de la force publique ». Son collègue Yann Vachet qui répondait d’« abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit à l’encontre d’une personne », celle du journaliste camerounais Yves Tchuisse, 37 ans, a écopé d’une peine de trois mois d’emprisonnement avec sursis, et devra verser 2000 euros de dommages et intérêts pour cette affaire de contrôle d’identité raciste dans la nuit du 19 et du 20 juillet 2006.

Cette condamnation survient au moment où les pratiques policières, leurs brutalités communément appelées « bavures » sont dénoncées dans un nouveau rapport de la Commission nationale de déontologie de sécurité [CNDS]. Les saisines de la CNDS ont augmenté de 25% en 2006 par rapport à 2005, passant de 108 dossiers à 140. Plusieurs cas d’abus sont répertoriés comme les pratiques de fouilles au corps déplacées, de déshabillage, de menottage, d’humiliation, pouvant aller jusqu’à la violence gratuite.

Depuis des années des organisations françaises des droits de l’Homme ont sans cesse et sans succès alerté les pouvoirs publics sur les pratiques racistes au sein de la police allant des tracasseries plus ou moins benignes à des gardes à vue violentes voire mortelles pour des jeunes noirs au arabes, quand il ne s’agirait pas de "légitimes défenses" invoquées dans des conditions professionnellement suspectes mais racialement limpides.

Toute la question réside à la fois dans les sanctions qui restent symboliques pour ne pas dire à peu près nulles et sur la clarté des procédures policières qui gagneraient à être davantage encadrées. Or la volonté de prise en compte du problème, comme l’indique les tergiversations autour des statistiques ethniques, de l’existence ou non des différences de races perçues, etc. n’est pas manifeste dans le camp des politiques. Comme s’il fallait en arriver à des situations irréparables ou intenables pour bouger sérieusement.

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10.03.07