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Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy
Publie le samedi 2 janvier 2010 par Open-Publishing6 commentaires
La justice soupçonne des arrangements comptables en faveur du milliardaire lors de la vente de Quick à l’Etat français.
En Belgique, un procureur s’est associé la semaine dernière à la plainte d’un Français, en y ajoutant de nouvelles charges. Le Français Jean-Marie Kuhn soupçonne la Caisse des dépôts et consignations (CDC), holding contrôlée par l’Etat français, d’avoir racheté à un ami de Nicolas Sarkozy, le milliardaire belge Albert Frère, la chaîne de restaurants Quick à un prix largement surévalué. L’objectif ? Permettre à Frère de monter au capital de Suez, et peser ainsi sur la fusion de ce groupe avec GDF.
La semaine dernière, le procureur du roi de Charleroi, Christian De Valkeneer, a demandé à la juge d’instruction d’instruire sur les chefs de faux et usage de faux, faux bilans et infractions au code des sociétés. Soit deux chefs nouveaux par rapport à la plainte pour faux, usage de faux, escroquerie et abus de confiance déposée « contre inconnu » par Kuhn en juillet, et instruite depuis par la juge France Baeckeland, puisque les deux magistrats se prononcent indépendamment sur les chefs à instruire en Belgique.
En cause : la vente, en 2006, des restaurants Quick par une société d’Albert Frère, GIB, à une filiale de la CDC, Caisse des dépôts et consignations capital investissement (CDCCI), donc à l’Etat français. L’homme d’affaires lorrain Jean-Marie Kuhn, actionnaire de plusieurs sociétés d’Albert Frère, s’est brouillé avec lui lors du rachat d’une entreprise textile à GIB. Echaudé, il s’est intéressé de plus près aux affaires du baron belge.
Quick acheté 150 millions d’euros trop cher par l’Etat ?
Il a constaté que Quick, évalué en 2004 par son propre PDG à 300 millions d’euros, a été vendu en octobre 2006 à la CDCCI pour 800 millions environ. Dans sa plainte, qu’il a communiquée à Eco89, il montre que plusieurs montants (chiffres d’affaires et bénéfices 2004, par exemple) changent entre le rapport d’activité de 2004 et celui de 2005 :
« Sur base des éléments produits, on peut donc constater que la valorisation boursière de la société de droit belge SA Quick Restaurants était, au 31 décembre 2005, de l’ordre de 437 millions d’euros et, au début du mois d’octobre 2006, de l’ordre de 550 millions d’euros. »
Kuhn s’interroge sur la raison du « bonus » de quelque 150 millions d’euros accordé à Albert Frère. Il s’interroge par ailleurs sur la vente d’une participation de la Compagnie nationale à portefeuille (CNP, autre société d’Albert Frère) dans le groupe de BTP Eiffage à la même Caisse des dépôts, en décembre 2006, avec là encore une plus-value de 30%. La CDC avait acquis cette participation seulement neuf mois plus tôt, en même temps et pour un montant équivalent qu’une première participation d’Albert Frère.
Jean-Marie Kuhn fait un lien avec la montée de Groupe Bruxelles Lambert (GBL), une autre société d’Albert Frère, dans le capital du groupe Suez en janvier 2007 :
« J’ai donc pu constater qu’au travers des trois opérations financières évoquées ci-dessus, dont les deux premières, […] il existait des indices sérieux d’irrégularité visant à privilégier des intérêts économiques particuliers. »
Plainte vite classée en France, instruite en Belgique
Le 24 décembre 2007, Jean-Marie Kuhn dépose plainte en France contre X et contre Albert Frère pour « prise illégale d’intérêt », « escroquerie » et « abus de confiance ». La plainte est classée sans suite dès le 15 janvier 2008. Une rare célérité.
Avant de se tourner vers la justice belge, Kuhn se confie à un journaliste de Libération, Nicolas Cori, qui publie le 14 mars un article titré « Dans le sillage des troublantes amitiés patronales de Sarkozy ». Quick porte plainte pour diffamation, Kuhn et le journal sont condamnés début 2009, Kuhn seul fait appel… et gagne en novembre 2009.
L’article de Libération racontait que Kuhn avait été reçu courant 2007 par deux hauts conseillers de Bercy, qu’une discrète enquête avait été lancée, que Christine Lagarde en avait été informée, et que conseil avait été donné à Kuhn de déposer plainte « eu égard à l’extrême gravité des faits », selon l’homme d’affaires.
Cori terminait son article en évoquant la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur par Sarkozy à Frère et à son associé (notamment au capital de Suez) Paul Desmarais, un milliardaire canadien, en février 2008, avec éloge très appuyé du Président. Puis le journaliste reprenait ce qu’en déduit Jean-Marie Kuhn :
« Dans cette optique, tous les avantages accordés à Frère et Desmarais seraient une façon, pour le Président, de renvoyer l’ascenseur. »
Plutôt gênant pour Albert Frère (actionnaire de nombreuses sociétés du CAC-40 dont Total, Pernod, Lafarge, et 5,2% de GDF-Suez) et la CDC, le dernier développement judiciaire survenu en Belgique n’a pour l’instant donné lieu qu’à un seul article dans unmédias français, dans La Tribune de mercredi.
Albert Frère n’a pas réagi chez nos confrères belges, et la CDC n’a pas donné suite à notre demande de réaction.
Source : Rue89.com
Messages
1. Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy, 2 janvier 2010, 12:54
la presse belge en causait depuis un bon moment .... mais la presse fse l’avait gardé sous le coude !!!!!
1. Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy, 2 janvier 2010, 13:33
Albert frère n’a pas été le seul bénéficiaire de cet opération
Il y a également eu la holding Ackerman van Haaren.
Controlée par
Scaldis Invest SA .Une société de droit Belge controlée par belfimas.Une société de droit belge. controlée par Celfloor S.A, une société de droit luxembourgeois controlée par Apodia International Holding B.V une société de droit néerlandais,controlée par Palamount SA une société de droit des antilles néerlandaises.
Luxembourg ,Antilles néerlandaises.
Ce ne serait pas ces fameux paradis fiscaux ?
Bon je n’affirme rien je n’ai pas de preuves mais il est tout de même légitime
de ce poser des questions.
Il ne faudrait pas que les salarié(e)s de Quick en subissent les conséquences.
On attend toujours entre autre le coup de pouce salariale et l’augmentation
des effectif liés à la baisse de la TVA ;
t.y
2. Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy, 2 janvier 2010, 13:09
Bonjour,
Ces gens là non comme vision que le profit.
Maitre mot Le Profit. (financier)
Vive la fin de l humanité.
Bande de cloporte.
Aller hop ! une nouvelle guerre mondial.
Hyoo
3. Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy, 3 janvier 2010, 19:43, par FR001
Au lieu de chercher des poux à Albert Frère, il vaudrait mieux chercher des poux chez nos politiciens belges qui vendent des actifs belges aux français pour des bouchées de pain sec.
Une enquète sérieuse sur ce qu’ont permis nos dirigeants ces 30 dernières années comme "lâchages" de société purement belges rentables et stratégiques à l’étranger et à la France en particulier, serait TRES édifiante !
Albert Frère qui est un homme avisé, a vu venir tout ceci et s’est très intelligemment "sorti" de l’économie belge, celle-ci étant devenue quasi inexistante et on en paiera les conséquences à relativement court terme. En effet, nous ne sommes plus maître de nos approvisionnement en pétrole, gaz et électricité, nous ne sommes plus maîtres de nos banques, nous ne sommes plus maître de notre sidérurgie, etc.etc.etc.
Il y a intérêt que de gros investisseurs comme Albert Frère ré-invente des industries à planter sur le sol belge. Lui chercher des poux pourrait simplement l’entraîner à devenir français et à vendre tout ce qu’il possède encore en belgique où il paie ses impôts (pour le moment).
A bon entendeur ... salut au détraqueurs !