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Un tribunal afghan condamne à mort un journaliste pour blasphème
Publie le vendredi 8 février 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Un tribunal afghan condamne à mort un journaliste pour blasphème
Selon une organisation de presse, Perwiz Kambakhsh, 23 ans, a en réalité été puni pour des articles de son frère sur les exactions commises par les seigneurs de guerre du nord de l’Afghanistan
Un journaliste afghan détenu depuis trois mois a été condamné à mort par la première chambre d’un tribunal du nord de l’Afghanistan sous l’accusation de "blasphème", suscitant mercredi 23 janvier de très vives protestations d’organisations de défense de la presse.
La famille de Perwiz Kambakhsh, 23 ans, a reçu mardi par écrit notification de la peine requise par le tribunal de la province de Balkh (nord), a indiqué le frère du reporter, lui-même journaliste, Yaqoub Ibrahimi. Le procès, a-t-il dit, s’est tenu à huis clos sans personne pour défendre le jeune homme.
Le jeune homme avait été arrêté le 27 octobre pour distribution à ses camarades d’université de Balkh d’un article "insultant pour l’islam et interprétant de manière erronée des versets du Coran", selon le document officiel. Le jeune homme, qui est également reporter du journal local Jahan-e Naw (Nouveau Monde) a rejeté cette condamnation et fera appel, selon sa famille.
"Les autorités font pression sur les autres journalistes"
Il n’est pas l’auteur de l’article incriminé relatif à une interprétation de versets du Coran sur les droits de la femme, ont indiqué ses confrères. Le texte proviendrait d’un blog iranien www.roxaneh.blogfa.com, relatif à la défense des femmes.
"Nous avons appelé la communauté internationale, en particulier les organisations de défense des médias, à nous aider à trouver un avocat pour le défendre car personne ne voulait le faire" dans la province, a déclaré le président de l’Association afghane des journalistes indépendants (AIJA) Rahimullah Samandar. Il n’en a toujours pas, a-t-il indiqué. Les autorités locales, selon lui, "font pression sur les autres journalistes pour ne pas écrire sur l’affaire".
Le procureur-adjoint de la province, Hafizullah Khaliqyar, avait menacé lundi 21 janvier d’arrêter les journalistes qui soutiendraient Kambakhsh, en affirmant que le jeune homme avait "confessé" ses crimes.
Des journalistes réfléchissaient toutefois à un "possible" mouvement de protestation, selon l’un d’eux.
RSF "choquée"
L’organisation de défense des journalistes Reporters Sans Frontières (RSF) s’est dite "choquée" par cette condamnation et a appelé le président Hamid Karzaï à "intervenir au plus vite pour que l’irréparable ne soit pas commis", dans un communiqué. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) Asie-Pacifique s’est jointe à l’appel. Elle a condamné "fermement" le jugement et le huis clos du procès.
L’Association des médias libre d’Asie (Safma) considère la décision de la cour comme "injuste, inconstitutionnelle et contre les normes islamiques, nationales et internationales" et appelle le gouvernement afghan à fournir tout soutien légal à l’accusé. A l’adresse des oulémas, la Safma demande qu’ils évitent les "déclarations émotionnelles et les positions politiques" qui "menacent le processus judiciaire".
De son côté, l’organisation de soutien au journalisme de guerre Institute for War and Peace Reporting (IPWR) affirme que le jeune journaliste a été puni en réalité pour des articles de son frères sur les exactions commises par les seigneurs de guerre du nord de l’Afghanistan.
Un autre journaliste détenu depuis novembre
L’auteur de l’article écrit en farsi, la langue iranienne semblable au dari afghan, estimait qu’hommes et femmes devraient être égaux face à l’islam et demandait pourquoi les hommes pouvaient prendre quatre épouses alors que la polyandrie était interdite aux femmes. Le cas de Sayed Parwez Kaambakhsh doit désormais passer en appel.
Les organisations de défense des journalistes sont également intervenues en faveur de la libération d’un autre confrère, Mohammad Ghaws Zalmai, détenu depuis novembre pour des accusations similaires.
La constitution de 2001 défend la liberté d’expression mais repose sur la loi islamique (charia). Son interprétation radicale requiert la peine de mort pour des actes jugés contraires à l’islam.
Messages
1. Un tribunal afghan condamne à mort un journaliste pour blasphème, 8 février 2008, 16:51
C’est la démocratie installée par "nos" [sic] troupes de l’OTAN.
Le régime (certes loin d’être parfait, mais lequel l’est ?) contre lequel "nos grands alliés" [resic] étasuniens ont financé les talibans, quel média a le courage de rappeler son programme et ses actions ?
Jean-François
1. Un tribunal afghan condamne à mort un journaliste pour blasphème, 8 février 2008, 17:40
Et il dit quoi, Kourchner ?
J’avais lu un jour dans un bouquin de Cousteau que si les pieuvres n’étaient pas à la place de l’homme c’était parce que leur métabolisme basé sur l’oxyde de cuivre les condamnait à mourir jeune et donc à ne pas pouvoir cumuler les expériences vitales pour le savoir et la survie.
L’homme n’a même pas ces excuses. Lui il est basé sur l’oxyde de fer mais il oublie encore plus vite malgré sa longévité.
Les trois quart ne se souviennent même plus de la dernière fois ou ils se sont fait baiser.
Par contre le nom de ceui qui a marqué contre l’Argentine en 1935, ça ils se rappellent.
P...taing de Monde !!!
G.L.