Accueil > Une autre vision de Cuba
Avec l’hospitalisation de Fidel Castro, nous assistons une fois encore de la part des médias hexagonaux, à la mise au pilori du régime cubain. Loin de moi l’envie et l’idée de faire passer le Lider Maximo pour un démocrate soucieux des Droits de l’Homme, ce qu’il n’est bien entendu pas. Cuba, comme nombre d’autres pays, vit sous un régime dictatorial (parti unique, culte de la personnalité, opposition persécutée, etc.), mais cette évidence absolue ne doit pas nous aveugler. Alors, afin de rétablir un semblant d’équilibre dans la diffusion de l’information, je vous conseille vivement la lecture des articles suivants :
– La Havane des dernières années de Fidel
– J’ai visité une autre planète
– De quels droits de l’homme parlons-nous ?
Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. (Jean Jaurès)
Messages
1. > Une autre vision de Cuba, 8 août 2006, 19:43
Fidel Castro est très certainement plus soucieux des droits de l’homme que la plupart des dirigeants de la planète.
Le culte de la personnalité : vous venez de l’inventer.
Persécution des opposants : mouais. Coup classique. Reste à la définir cette "opposition" et la nature de la "persécution". Mais vous avez si bien commencé, je suis sur que vous trouverez la réponse vous-même. Encore un effort. A ce sujet, témoignages de diplomates occidentaux et révélations dans le livre "Cuba est une île", (chapitre, "Dans les jardins des ambassades")
Viktor Dedaj
2. > Une autre vision de Cuba, 8 août 2006, 21:52
J’ai toujours été "bienveillant" à l’égard de F.Castro même si je n’ignore pas qu’il est un dictateur pas toujours éclairé
1) il a remplacé un régime pourri totalement aux ordres des US
2) je ne suis pas sûr que les cubains seraient plus heureux (sur un plan matériel sans doute) s’ils avaient été dirigés par des fantoches plus ou moins mafieux par dessus le marché
3) il a su garder une ligne antiaméricaine dans un monde qui s’est complétement aplati devant les US
4) ce n’est pas une démocratie ok mais c’est quoi une démocratie actuellement : c’est un régime qui doit allégeance aux US et accessoirement à Israel selon la région où il se trouve (cf Hamas, les palestiniens n’ont pas bien voté, les égyptiens oui car Moubarak est toujours là après avoir empêché les Frères musulmans de se présenter partout et à leurs électeurs de voter)
Mais Fidel aurait pu mieux faire en mettant un peu en veilleuse son ego et en étant plus à l’écoute des cubains
3. > Une autre vision de Cuba, 8 août 2006, 22:12
Vous devriez commencer par vous appliquer la phrase de Jaurès que vous citez à la fin.
C’est vous, cher FredSud37, qui devriez les lire le premier ! Parce que, là encore, vous nous débitez religieusement tous les clichés que colporte l’impensée unique : à commencer par ce fameux "Líder Máximo" inventé par la presse occidentale comme s’il s’agissait de son titre officiel (un peu comme "président de la République" ou "Premier ministre") et que jamais personne n’utilise ici pour parler de Fidel qu’on appelle le plus souvent "comandante en jefe" ou "comandante" ou tout bonnement Fidel (ce qui, soit dit en passant, traduit une réalité que l’on tente de gommer : la façon dont la population le sent proche et s’en sent proche : appelleriez-vous Chirac Jacques et Sarko Nicolas ? Réfléchissez juste à ce petit point).
Oui, vous avez raison, il est tout à fait juste que Fidel n’est pas un démocrate. Non, c’est un révolutionnaire, ce qui n’est pas exactement la même chose. D’abord, dites-moi ce qu’est un "démocrate" : Bush, Sharon, Blair ? Ici, voyez-vous, le peuple cubain (et pas seulement "Castro") a fait une révolution et une révolution, c’est pour changer les choses (en France, celle de 1789 avait si bien changé les choses qu’elle est allée jusqu’à couper la tête d’un roi de droit divin). Par définition, donc, vous ne trouverez pas ici le modèle occidental (copié, je vous le rappellerai, de théories datant de trois siècles, ce qui n’est quand même très brillant en fait de modernité !) d’organisation de la société et du pouvoir politique. C’est un fait, mais pourquoi faudrait-il copier la démocratie bourgeoise occidentale ?
Parti unique, oui, c’est juste. Mais là encore pouvez-vous me dire en quoi cinquante mille partis politiques sont-ils le signe de la démocratie ? Surtout pour ce à quoi ils servent en règle générale ! Faire des promesses jamais tenues, vendre des candidats comme on vante des produits publicitaires, etc.
Vous voyez, nous en revenons toujours au même point : pourquoi et au nom de quel principe prétendument universel faudrait-il appliquer dans tous les pays ce que l’Occident bourgeois a inventé voilà plusieurs siècles ?
Ici, heureusement, il n’y a plus de bourgeoisie, et on s’en porte très bien. Pourquoi faudrait-il appliquer les théories et l’organisation politique, économique et sociale d’une classe qui n’existe plus ? Ce serait plutôt contradictoire, ne trouvez-vous pas ?
Quand aux droits de l’homme, des milliards de pauvres et de moins pauvres dans le tiers monde souhaiteraient pouvoir bénéficier de ceux des Cubains...
Et puis, voyez-vous, les catégories que vous manipulez : "démocratie", "dictature", "droits de l’homme", "pluripartisme", sont précisément celles dont se servent les défenseurs armés de l’impensée unique pour nous balancer des bombes sur la gueule !
Quant au culte de la personnalité, alors, là, vous n’y êtes plus du tout ! Où êtes-vous allé pêcher ça !
L’opposition persécutée : en France, à la Libération, les collabos ont été passés par les armes ? Ici, les collabos (ce que vous appelez chez vous les dissidents, qu’on taxe ici de "mercenaires" et que je qualifie, moi, de "supplétifs") auxquels la Maison-Blanche assigne tous les ans un budget spécial (le dernier en date : 80 millions de dollars), autrement dit ceux qui travaillent en intelligence avec l’ennemi (ce qu’est Cuba pour les USA selon la définition du blocus qui interdit de faire du "commerce avec l’ennemi") et sont payés par lui, ne font guère que de la prison. Ils ne s’en sortent pas si mal, après tout...
Alors, si vous voulez défendre Cuba, sortez d’abord de vos clichés et voyez-la telle qu’elle est, sans préjugés, parce qu’ici les catégories censément universelles ne recouvrent pas les mêmes réalités. Un peu d’ouverture d’esprit ne ferait pas de mal.
Votre "défense et illustration" de Cuba est un peu en forme de pavé de l’ours. De grâce, ne nous défendez pas à coups d’argument si frappants !
Jacques-François Bonaldi (La Havane)
jadorise@ifrance.com
1. > Une autre vision de Cuba, 8 août 2006, 22:39
Je crains que ce genre d’argument n’ait servi pendant longtemps à " ne pas désespérer Billancourt " en masquant une partie je dis bien une partie de la réalité des ex pays de l’EST
Reste à savoir ce qu’est une "démocratie bourgeoise" notion largement galvaudée par tous les bureaucrates de la planète pour justifier l’appropriation de la parole au nom du parti qui a toujours raison ; car comme le disait ( pas vraiment un dissident bourgeois que je sache ! ) B BRECHT si le peuple n’est pas d’accord que l’on dissolve le peuple !
Jacques RANCIERE ( pas vraiment un nouveau philosophe que je sache ) ecrivait récement que la démocratie comme forme intrinsèque de remise en question permanente et appropriation de la politique par les "non spécialistes " du pouvoir que sont les "masses" est insuportable aux yeux des classes dirigeantes ......en finir une bonne fois pour toute avec des expressions "démocratie bourgeoise " allez donc demander aux Chicago’s boys" de Friedman ce qu’ils pensaient des élections mêmes bourgeoises eux qui explicitaient qu’un tirage au sort entre quelques candidats était tout aussi rapide et efficace !
Ou alors à quoi bon avoir voté NON aiu référendum et pourquoi perdre son temps ici même à discuter d’une éventuelle candidature vraiment de gauche en 2007 ?
Pour revenir à CUBA je persiste à penser en vieux "néo libertaire" méfiant que la paradis socilaiste n’existe pas et arrêtez une bonne fois pour toutes de traiter les gens en désaccord plus ou poins important avec vous de "valets de l’impéralisme américain" celà finit par faire penser aux réquisitoires de Vichinsky
Si vous ne voyez pas qui c’est rellsez Victor SERGE ( vrai révolutionnaire lui aussi mort dans la misère noire au Mexique et qui n’a jamais craqué devant la Guépéou ! )
et une pensée pour le sous commandant Marcos ! une !
Salud et hasta la victoria !
2. > Une autre vision de Cuba, 8 août 2006, 22:46
J’en rajoute une louche au "bonaldiste" de service qui semble-t-il n’a même pas lu les articles reliés par les liens au texte de FredSud37 ou alors ce n’est plus du respect pour Cuba et son peuple c’est de l’idiolâtrie ( je dis bien idiolatrie )
Adorateurs de tous les pays fermez là un peu SVP on ne s’entend plus penser !
3. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 01:22
Je ne vois pas à quel moment je vous ai traité de valet de l’impérialisme américain, pas plus que je ne me suis réfugié derrière des citations de personnages qui sont ce qu’ils sont, mais qui n’ont absolument rien à voir avec mon propos, encore moins avec Cuba.
Je vous parle d’une réalité que vous semblez ignorer absolument, un point c’est tout.
Je n’ai jamais évoqué non plus le "paradis socialiste" !
Bref, encore une fois, comme pour votre pavé de l’ours, vous avez une curieuse manière de manier vos arguments !
Bien à vous.
Jacques-François Bonaldi (La Havane)
4. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 03:49
Cher ami c’est encore pire votre religiosité fait plaisir à voir un gros cierge rouge pour la pensée unique néo stalinienne vous pend au nez
Lisez d’abord les liens que nous tend FredSud 37 surtout celui de MOORE il a un avantahe sur vous quand il attaque les cubains de Miami ( ceux là faux dissidents et vrais mafieux ) : l’humour !
Un vieil impensé un peu trotskyste, un peu libertaire !
5. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 07:37
L’humour, c’est sans doute très bien quand on sirote un verre à la terrasse d’un café et qu’on papote entre amis et qu’on arrange le monde d’un ton badin. A d’autres moments, et en d’autres circonstances, il est totalement déplacé. Ici, voyez-vous, on ne joue pas à la révolution. On l’a fait au jour le jour, et c’est bien plus difficile que d’en parler. Et pardon pour le sérieux...
Jacques-François Bonaldi (La Havane)
Et puis, l’humour de Moore est parfois un peu lourd (tiens, c’est plein d’assonances !)
Et je vous parle d’arguments, de connaissance des faits, et vous en arrivez aux allusions personnelles, tant vous que l’autre.
6. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 08:20
J.F.Bonaldi qui vit à La Havane, ne peut imaginer ce à quoi nous sommes soumis en France en matière de propagande. J’ai dit en riant amérement que par exemple faire appel à Serge raffy, l’auteur du livre le plus malveillant et le plus ignare sur son sujet "Castro l’infidèle", comme "expert" de Cuba, c’est à peu près comme si, à la mort de Jean Paul II, on avait fait appel à Dan Brown, l’auteur du DA Vinci Code, comme "expert" des questions vaticanes... Tous les autres "experts" sont du même tonneau, seuls ces zozos ont le droit à la parole. C’est vrai pour Cuba, mais ça l’est également pour d’autres régions de la planète, regardez ce qui se passe aujourd’hui au Liban, dans tout le Moyen-orient.
Le premier courage intellectuel que nous devons avoir est celui de reconnaître que, comme le disait Socrate, "nous ne savons rien"...
Dans un tel contexte, on peut apprécier que des gens aient le courage intellectuel de s’opposer à la ligne unique, mais ils sont souvent contraints de le faire dans le moule qui leur est imposé. Par exemple l’idée que Cuba est un petit morceau d’Union Soviétique qui résiste sous les tropiques, et donc ressurgissent les vieux débats de la guerre froide.
Mais d’une part, l’Union soviétique et tout le socialisme européen s’est effondré, alors que cette petite île résiste et marque des points. Donc il y a quelques différences et c’est ça qui devrait développer notre réflexion. D’autre part, les "cubanologues" qui depuis des années ont seuls droit de cité dans les médias, ne cessent de se tromper. La maladie de Fidel, et le comportement du peuple cubain viennent d’en faire l’éclatante démonstration.
Donc arrêtons de penser le monde dans les catégories ossifiées de la guerre froide et cherchons ensemble comment combattre sans a priori, ni volonté de donner des leçons.
Danielle Bleitrach
4. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 10:46
Cuba faisait l’objet de l’émission d’O.Jizbert (pas sûr de l’orthographe) ce matin entre 9 et 10h sur France Intox. Il y avait 2 invités : Eduardo Manet (idem) et une "spécialiste" quelconque.
L’émission doit être dispo sur le net. J’aimerais savoir ce que vous en pensez (à ne pas manquer : la rubrique Cuba sur la toile, comme modèle de désinformation)
5. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 11:11
NB : pendant que j’écrivais laborieusement mon commentaire, d’autres sont apparus, dont celui de Danielle, qui s’ajoute à d’autres "pointures", comme Viktor et JF Bonaldi. Tous les trois ont des arguments étayés (et sincères et raisonnés) auxquels j’adhère complètement. Espérons que je serai à la hauteur de ce forum que je trouve de haut niveau.
Quand on parle de Cuba, tous les révolutionnaires et autres libertaires de la Planète Occident nourris à la société de consommation ricanent et glosent sur des poncifs assénés par quelque rebelle de salon. Eh, oui, à Cuba, ce n’est pas la Révolution Idéale dont ils parlent pendant des heures mais que, velléitaires, ils n’ont pas pu réaliser non plus, même pas voir venir.
Nous sommes pieds et poings liés avec le système démocratique occidental qui, contrairement à ce qu’en disait Churchill, n’est pas la « pire des choses à l’exception de tout le reste », mais est devenue la pire des choses avec tout le reste.
Que sont devenues nos démocraties sinon une pétaudière et un repaire d’escrocs cyniques ?
Où sont les Droits de l’Homme quand l’ensemble de la « communauté internationale », avec toutes ses armes et tout son pouvoir, laisse massacrer des populations entières, laisse humilier et avilir des êtres humains, laisse les pays dominateurs s’emparer de leurs moyens de subsistence (par Israël, par les US, etc. au Liban, en Palestine, en Irak, pour ne citer que cela) ?
Et quand la "communauté internationale" ferme les yeux pudiquement sur les violations des Droits (Hommes, Femmes, Enfants) dans les pays "amis", comme en Arabie Saoudite ?
Et l’Occident, dans son cynisme abject va, une fois la fin des hostilités, se bousculer pour proposer ses services, moyennant sonnantes, évidemment, afin de reconstruire le pays.
Qui va emporter le cocotier au Liban ? Probablement Halliburton, la boîte à Cheney, comme en Irak et ailleurs. Alors, ils font du beurre en détruisant un pays mais, au lieu de payer pour cela, ils se servent ensuite grassement dans le pays qu’ils ont rendu exsangue. C’est moral, ça ?
C’est démocrate et Droits de l’Homme de massacrer ou faire massacrer par procuration en se frottant les mains des profits à faire avant, pendant et après une guerre ? Et plus elle dure, plus ça paie. L’Etat (=les citoyens, qu’ils le veuillent ou non)) paie pour la guerre et le gros lot revient aux entreprises privées. Et HOP !
Et que dire de cette « communauté internationale » qui coupe les vivres aux peuples opprimés sous prétexte qu’ils ont mal voté, alors que ce sont eux qui ont manipulé les dirigeants et les ont corrompus ? Que dire de ces embargos infligés aux populations déjà misérables (à Cuba, en Irak et ailleurs). Ne savent-ils pas qu’ils tuent des milliers, des millions, d’êtres humains, qu’ils leur infligent des humiliations et du malheur, et les empêchent de se nourrir, de se soigner, de s’instruire ? Au nom des QUELS Droits ?
Alors, Castro, lui, la joue vraiment petits bras. D’abord, la population est à 100% alphabétisée, elle est soignée gratuitement par les meilleurs spécialistes, ils ont de quoi manger (en dépit de la « communauté internationale », qui, au « mieux », laisse faire) et se loger. Sur une île très pauvre, régulièrement ravagée par les tempêtes et les ouragans, cela relève du tour de force. Et QUI dit mieux ?
Alors, on dit : « il ne sont pas libres, c’est Castro qui décide et blablabla … ». Pourquoi, les donneurs de leçons occidentaux sont-ils plus libres ? Nous sommes libres de quoi faire ? VRAIMENT. Allez, on cherche.
En plus, les Cubains ne sont, de toute évidence, pas un peuple "opprimé" et ont une énorme admiration pour leur « dictateur ». C’est plus que nous, en Occident, qui n’arrêtons pas de changer de tête de pont et qui n’en aimons aucun. Serait-ce qu’ils sont incapables de nous rendre heureux, tous tant qu’ils sont ?
Alors, moi, je dis, qu’on cesse de gloser sur Cuba et qu’on balaie devant notre porte. Quand on vit dans un pays où les syndicalistes sont incarcérés, où la jeunesse est maltraitée (de diverses façons), où les immigrés sont arrachés des attaches qu’ils avaient sur place pour être expulsés comme des criminels, bâillonnés et ligotés, j’en passe, moi, je dis qu’on n’a pas à aller plus loin pour "restaurer la démocratie".
Valens
1. > Une autre vision de Cuba, 10 août 2006, 00:18
Merci, cher Valens, de venir relever le débat qui, par le ton et les manières de son déclencheur, avait viré à une polémique « impersonnelle » (puisqu’il ne me connaît même pas) tout à fait déplacée.
En fait, le plus affligeant, voyez-vous, ce n’est pas à mon avis que FredSud37 ne sache pas grand-chose de Cuba, si ce n’est une série de clichés éculés et de poncifs (comment pourrais-je lui en vouloir quand on constate le niveau d’indigence de la presse transnationale sur ce point et sur bien d’autres ?, encore qu’il pourrait aller voir ailleurs, entre autres les nombreux sites web cubains en espagnol, anglais, français et autres langues), mais le ton de sa réaction. Il me renvoie à la lecture des articles cités en liens (que j’avais d’ailleurs lus avant qu’il ne me le dise) en quelque sorte pour m’inviter à aller mieux me renseigner sur la réalité cubaine. C’est assez cocasse, ne trouvez-vous pas ! Je n’ai pas besoin de lire d’articles d’étrangers de passage pour me renseigner sur Cuba, puisque je la vis au jour le jour depuis pas mal d’années.
Mais le fond de la question n’est pas là. Ni la qualité ou la véracité des articles en question. Je me suis insurgé tout simplement devant la présentation qu’il nous fait de Cuba : « Cuba, comme nombre d’autres pays, vit sous un régime dictatorial (parti unique, culte de la personnalité, opposition persécutée, etc.) ». C’est à ses yeux une pétition de principe, mieux : « une évidence », nous dit-il, rien moins qu’ « absolue », à laquelle nul ne saurait toucher sans encourir une avalanche d’épithètes : néo-stalinien, etc. Quand j’essaie de lui faire entendre un autre son de cloche (avec mon tout petit brin de connaissance de cause), le voilà qui part, faute d’arguments et d’idées sur la question, sur des allusions malveillantes, me sort toute une série de bonshommes n’ayant aucun rapport avec Cuba et sa Révolution, me classe dans des catégories que j’ignore absolument, parce que je parle de mon vécu, pas d’élucubrations intellectuelles… Bref, au lieu d’ouvrir les yeux (puisqu’il nous invite toutefois à ne pas nous aveugler), ou du moins de prêter l’oreille, il se barde dans ses certitudes, sans engager le moindre débat sur le fond.
C’est amusant et affligeant à la fois pour monsieur FredSud37 : est-ce à ça que lui sert la fameuse « liberté d’expression » dont cet infâme Castro, selon lui, priverait onze millions de Cubains terrorisés ? En tout cas, il n’a guère appris la culture du débat. Ce qui est dommage (et fort contradictoire) pour un « libertaire.
Oui, merci donc, Valens, de relever le débat. Je suis le premier convaincu, pour les vivre au jour le jour, des défauts de la société cubaine, mais il n’y a que les sots pour qui ce n’est qu’un mot pour dénigrer une Révolution au motif qu’elle ne serait pas le « paradis ».
Elle n’est pas en tout cas cette caricature que FredSud37, sur la foi de je ne sais quel savoir, nous présente comme « une évidence absolue » !
Jacques-François Bonaldi (La Havane)
PS. Je baisse le rideau. Le jour où monsieur FredSud37 voudra discuter de la Révolution cubaine à partir d’arguments sérieux et d’analyses fondées, il peut toujours m’écrire puisqu’il a mon courriel. Sinon, qu’il s’en passe.
2. > Une autre vision de Cuba, 10 août 2006, 09:54
Cher Jacques François,
Bien sûr que la société cubaine est imparfaite. Quelle société ne l’est point ? Il y a ce que l’on voudrait et ce qu’en font les dirigeants, leur personnalité, leurs alliances, leurs choix et aussi les hommes et femmes du pays, dont nous-mêmes, et les circonstances. Il y a aussi ce qu’en font les autres pays, qui lorgnent toujours sur le voisin pour se saisir de ses biens.
Mais je ne me permettrais pas de critiquer un quelconque pays – encore moins si je n’en ai qu’une connaissance livresque (tronquée et partisane, qui plus est), de fustiger un peuple qui ne ME demande RIEN et qui souhaite vivre en paix et comme il l’entend. D’ailleurs, le peuple cubain semble réussir en cela, là où les autres populations pauvres de la planète sont sous le joug de multiples forces (nationales et étrangères) qui les écrasent, les avilissent, arrogantes et cruelles, et les maintiennent dans un état de misère et d’ignorance épouvantables, les laissant croupir dans des bidonvilles.
Quant aux pays dits « riches », ce n’est pas plus glorieux, puisque y vivent un nombre croissant de pauvres à qui tout est refusé, alors que s’étalent sous leurs yeux des fortunes insolentes, alors que la société occidentale leur demande avec cynisme de consommer toujours plus et de payer au prix fort ce qui devrait être accessible à tous : éducation, santé, nourriture et logement.
Si les Cubains ne sont pas aussi « libres » que le clament certains, ils le sont bien davantage que toutes les autres populations de la terre maintenues dans la misère et le malheur quotidiens. Et cela, c’est grâce à Fidel Castro et à l’équipe qui dirige le pays, qui ont su préserver le peuple cubain (de diverses façons) de la mainmise des pays étrangers, voraces et délétères.
C’est grâce à Cuba Solidarité Project et à son équipe que j’ai compris ce peuple et leur dirigeant exceptionnel. Grâce à leurs articles sincères et passionnés. Des articles qui sont marqués du sceau de l’authenticité, comme le sont les vôtres, cher Jean François, et qui m’inspirent bien plus confiance que tous les poncifs qu’assènent à l’unisson et sans discernement les experts autoproclamés.
Certes, votre amour de l’île et de ses habitants vous fait peut-être voir Cuba avec les yeux de Chimène. Moi, je n’en suis pas si sûre. Quand on aime, on veut faire partager. Alors, à quoi bon en souligner les points négatifs, surtout quand le reste de la terre s’en charge avec une subjectivité effarante et une haine incompréhensible, issues sans doute de la mortification ressentie par l’ogre US de n’avoir pu briser un si petit pays et l’annexer, malgré son acharnement psychotique et les moyens ridiculement outranciers déployés depuis des décennies.
Quant aux « spécialistes » de Cuba, il m’a également été donné d’en entendre sur les ondes, c’est abject. Des gens qui étalent éhontément des torrents d’ineptie avec l’aplomb de l’ignorant.
C’est beau d’aimer encore avec force un pays d’adoption, et de n’en être point lassé, même après trente-cinq ans. Cela veut dire bien plus que tous les discours pompeux de ses détracteurs.
Je souhaite aux Cubains de se sortir de ce traquenard que ne vont pas manquer de leur tendre tous ceux tapis dans l’ombre, à commencer par ceux qui sont censés être leurs frères, les Cubano-Américains, perfusés à la « démocratie américaine ».
En tous cas, il est clair que les Cubains ne se laisseront pas faire. Et qu’ils ont de fiers et ardents défenseurs. Ils en auront besoin face aux attaques de ceux, nombreux, qui veulent les écraser et à tous eux qui s’en rendent complices, par leur ignorance crasse et leurs préjugés.
Je les assure ici de mon soutien inconditionnel.
Amicalement,
Valens
6. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 11:12
J’ai oublié de mettre le lien
A noter que sur la page internet d’intox Danielle Bleitrach figure en référence bibliographique mais qu’il n’en sera pas question une seconde dans l’émission...
7. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 11:37
Une autre émission sur Cuba, du "service public", le 2 aout, c’était au "Telephone (arrangé) sonne".
Invités de la trés objective émission (présentés par Annette Ardisson, trés objective "journaliste", comme l’habituel préposé au poste le trés gerbant Alain Bedouey) évidemment le Dan Brown des questions cubaines Serge Raffy itself en personne (si j’ose dire). Et, sans doute pour lui apporter la contradiction, un "grand reporter à Arte" auteur du récent "documentaire" (docu menteur) : "Cuba, la faillite d’une utopie"...
Les cochons de la pensée unique sont bien gardés.
Merci au service public de faire si bon usage de nos deniers.
(pour dégueuler c’est ici)
8. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 11:53
j’ai oublié de signer, je crois :
Valens
Merci de le rajouter, si possible
1. > Une autre vision de Cuba, 9 août 2006, 19:14
merci pour avoir mis le lien, je viens de l’utiliser pour placer le commentaire suivant :
la couverture de tout ce qui se passe à Cuba est risible, affligeant. Etre partial, passe encore, mais considérer comme des experts omni-présents Eduardo Manet, qui n’a plus mis les pieds à Cuba depuis quarante ans, ou plus grotesque encore, Serge raffy.
L’émission le téléphone sonne a battu tous les records de stupidité et de désinformation...
Le tout avec l’argent du contribuable...
Si notre livre Cuba est une île,à Viktor Dedaj et moi, est cité dans les références et il est difficile de faire autrement... vous vous gardez bien de nous inviter, pourtant nous sommes nombreux à travailler sur Cuba, à connaître ce dont nous parlons, non seulement nous deux, mais également Rémy Herrera qui est professeur d’économie, Maxime Vivas, écrivain, Salim Lamrani, professeur d’espagnol et j’en passe l’université fourmille de chercheurs honnêtes et compétents, mais il vous faut des gens qui viennent répéter la doxa étasunienne... même s’ils n’y connaissent rien.... Il y a des journalistes comme Ignacio ramonet, Maurice Lemoine... Ce ne sont pas les gens compétents qui manquent... Vous les évitez soigneusement pour nous imposer ceux qui savent lécher la main qui tient la laisse.
Danielle Bleitrach