Une diplomatie en string !

Quel fiasco, mes aïeux ! Les observateurs les plus avertis – termes pour dire ceux qui ont leurs ronds de serviettes à l’ump – affirmaient pourtant urbi et orbi que depuis que la Ve Rép existe, c’est-à-dire depuis plus d’un demi-siècle (cela ne nous rajeunit pas !...), la diplomatie – pré-carré du président – n’avait aucune incidence sur la notoriété des grands chefs républicains. Comme la prostate ou le pape (dixit de gaulle, si ma mémoire est bonne), la diplomatie ne servait à rien. Et au moment de voter, les « veaux » français, pardon les électeurs, se souciaient comme d’une guigne de la situation internationale des moldo-valaques. Pas plus qu’à la corbeille, la politique française ne se faisait à l’aune des grandes causes internationales.

On était sortis des guerres postcoloniales (Indochine et Algérie notamment) avec une sérieuse gueule de bois mais finalement les Français n’en voulurent ni à mendes ni à de gaulle d’avoir réussi à nous sortir de ces merdiers. En gros, et pour résumer, le pré-carré élyséen n’intéressait les gens que dans un contexte de crise où de jeunes Français risquaient d’y laisser leur peau. On était même fiers d’avoir une voix qui compte à l’ONU ou dans le concert des nations. On a tous conservé ce petit frisson quand françois a pris la main de helmut en 1984 à Douaumont. On se souvient du québec libre… ou du départ du commandement militaire intégré de l’OTAN, en 1966… On pourrait aussi évoquer le duo chirac-villepin et le refus d’aller se faire massacrer en Irak. Bref, tout ça pour dire qu’on a eu des chefs d’état qui suivaient une ligne très « gaullienne » de la politique étrangère et que les Français avaient fini par se désintéresser peu ou prou de la géopolitique faisant confiance globalement aux présidents qu’ils avaient élus.

Ce pacte tacite est aujourd’hui rompu. Sarkozy a opéré dans ce secteur sensible une rupture préjudiciable. En retrouvant l’Otan, en apportant une aide et un soutien inconsidérés à Israël, au mépris du peuple palestinien et des populations arabophones du maghreb, en faisant du suivisme américain une politique de soumission au néo-capitalisme, en mettant en place des médiocres et des incapables dont le dernier avatar, MAM, en est une preuve éclatante, en se mêlant de tout, sarkozy a mis la diplomatie française au plus bas. Et cette fois, au lieu de s’en foutre, les Français vont lui faire payer très cher. Car il s’est passé quelque chose de tellement immense au proche-orient qu’on est resté sans voix de voir avec quelle manque de compréhension et quelle stupidité, sarko a réagi… C’est un raté très, très pitoyable. Sarko n’a rien compris à ce qui se passait et même s’il envoie aujourd’hui deux avions pour aider les rebelles libyens… On est abasourdis par tant de « bêtises » diplomatiques. Et ce n’est pas en renvoyant la mam qu’on arrêtera la fuite… ou même en nommant à ce poste sensible le droit-dans-ses-bottes !..

Le remaniement ? Rien à dire. Roupie de sansonnet, comme on dit aux Indes. I’a qu’un truc qui m’a fait rigoler. La mam est virée, soit. Elle va pouvoir occuper le F2 de papa en Tunisie à temps plein. Mais mon hilarité vient de son dab, appelé dans certains milieux le POM, le patrick ollier marie, qui a sauvé sa peau de ministre… On s’en doutait sans le dire : c’est bien mam qui portait la culotte car le POM compte pour du beurre rance. Rigolo ? Pourtant, je croyais que le Pom était un allié fou du leader libyen… en affirmant que la démocratie avait fait des progrès en libye. Sans rire. La Jamahiriya devenait même un modèle pour POM dont on apprécie aujourd’hui le sens très aigu de l’analyse géopolitique. POM va pouvoir continuer à jouer les pom-pom girls au parlement.. Un deuxième truc m’a fait marrer : c’est le chewing-gum mâchouillé par sarko devant son homologue turque. "Une honte pour la France" comme dirait marianne. Reste plus qu’à se mettre le doigt dans le nez ou plotter le popotin de carlitta lors d’une réunion du G20. L’élégance du hérisson, en somme. Heureusement qu’il a pas collé son chwing sous la mitre du pape quand il est allé se jeter à ses pieds.

Geneviève taboui aurait été aux anges d’avoir à commenter les méfaits et gestes de ce diablotin tournoyant au-dessus de la bonde de l’évier entraîné vers les bas-fonds par le courant de l’incompétence notoire et du mépris revendiqué. Le droit dans ses bottines (juppé) aura de quoi s’occuper ces prochains mois pour recoller les morceaux. Va-t-il par exemple virer boillon, l’ambassadeur en string de la redoute pour sarkosite aiguë ? Un vrai désastre que les Français pour une fois ne passeront pas par pertes et profits. Pourvu que juppé ne dissolve pas le monde entier… ennemi de la France (jacobienne) qu’on aime !

G.-J. Le H., févier 2011.

(In Rolex 2, parution février 2012.)

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