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Une idée de stratégie électoral

Publie le dimanche 26 novembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Bonjour,

L’élection programmée de Ségolène Royal m’a vraiment fichu un coup, les socialistes se sont laissé prendre par le miroir aux alouettes médiatique. Comment peut-on être aussi con ? Si je peux me permettre cette expression que mon correcteur orthographique me signale comme très familière, voire insultante. Je n’ai pas l’intention d’être insultant, mais je me sentais un peu en famille avec le parti socialiste. Depuis qu’adolescent je l’ai vu pour la première fois à la télé, place de la Bastille, et sur beaucoup de places de France, en ce beau soir de mai 81, au milieu de ces gens en fête. Alors, j’espère que nos camarades ne me tiendront pas rigueur de ce terme familier . La colère est passée, et il n’est plus question de reformer Action Directe, ou de voter pour le FN, histoire de finir dans l’horreur. Il y a une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, et bien que je ne sois, comme disait un de mes professeurs, qu’un discuteur de bistrot, il y a peut-etre quelque chose à en tirer, et je vais essayer de vous en faire part par écrit.

Les collectifs citoyens ne semblent pas capables de se trouver un leader unique et charismatique. Mais avons-nous besoin de sauveurs suprêmes, de dieux, de césars, ou de tribuns ? Il est pourtant certain que nous ne pouvons pas lutter en rase campagne, et en ordre dispersé, sous le feu des journalistes du parti de la presse et de l’argent. C’est le terrain que nos adversaires ont choisi, plat et contrôlé en hauteur par les canons des médias dominants. Ne nous épuisons pas dans cette confrontation qui s’annonce désastreuse, et stérile. Ils feront tomber sur nous une chape de silence, ou travestiront nos mots pour exciter les sots. Cette élection spectaculaire n’est pas la nôtre, nous ne pouvons qu’y épuiser nos forces.

Dans la sixième république, le président n’est que le représentant des Français, les centres de pouvoir sont ailleurs. À l’assemblée, qui, quand elle joue son rôle comme lors des deux cohabitations, désigne le gouvernement et vote les lois qui nous gouvernent. Dans les communes et dans les conseils généraux qui agissent aux niveau local. Laissons la droite ou les sociaux-démocrates inaugurer les chrysanthèmes.
Concentrons-nous sur les élections suivantes qui seront plus de notre ressort. Avec des collectifs locaux nous serons plus à même de peser sur les élections législatives et municipales qui viendront.Ce sont ces élections, où il reste une place pour les échanges d’idées, et où les citoyens pourront reprendre leur place au centre du débat, qui nous permettront d’engager nos forces avec une chance de succès.

Contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire les conseillers de Ségolène Royal, nous devrions voter pour qui il nous plaira au premier tour histoire de nous compter puis nous désengager au second en ne donnant aucune consigne de vote. Et entrer directement en campagne pour les législatives sans attendre les résultats de la mascarade.

Voilà, j’espère avoir été assez clair et pas trop présomptueux dans mon discours de bistrothérapeute. Et qu’il y a quelques idées exploitables dans mon verbiage

Amicalement.

Guillaume

Messages

  • Je crois que tu as raison de penser que nous n’aurions pas les mêmes difficultés pour les législatives.
    Mais il est un peu tard pour renoncer aux présidentielles, maintenant. Si nous ne réussissons pas à trouver unn candidat unitaire, l’amertume et la déception seront énormes, et rendront très difficile voire impossible une stratégie unitaire pour les législatives.
    Nous sommes maintenant condamnés à réussir.
    J’ai encore l’espoir, de plus en plus minuscule, que la raison finira par l’emporter, que le bon sens de chacun nous permettra de sortir de ce ... merdier (je n’ai pas besoin de correcteur pour me dire que le mot est grossier, mais il est certainement très approprié à la situation, hélas).
    Merci à la section PCF de Bourgoin qui a pris une position courageuse et intelligente, reconnaissant que la candidature de MGB serait une candidature de division. C’est un signe d’espoir encore isolé, mais qui sait ?
    MC

  • Oui les élections législatives sont plus importantes, mais il faut montrer à la présidentielle que notre Rassemblement antilibéral existe dans les urnes et pas seulement sur internet ou dans les bistrots.

    Non nous ne sommes pas dans l’impasse : le processus de décision est en cours dans tous les Collectifs et les résultats commencent à clarifier la situation. La décision doit être prise les 9 et 10 décembre, alors pourquoi dire quinze jours à l’avance que c’est un échec ?

    Soyez démocrate, même au bistrot. Ce serait mieux si vous participiez à un Collectif, comme ça vous pourriez avoir une idée du grand nombre d’arguments divers et contradictoires qu’il faut classer pour prendre une décision politique rationnelle.

    Jean Nimes