Accueil > Une interdiction pour torturer en silence ?

Comme prévu, les excuses proférées par le ministre turc de la justice Mehmet Ali Sahin aux familles d’Engin Ceber, ce jeune militant de gauche assassiné le 10 octobre dernier des policiers et des matôns tortionnaires, sont restées sans suite.
Vingt jours après l’assassinat d’Engin, pas un seul de ses tortionnaires n’a été mis sous les verrous.
Qui plus est, le procureur de la république de Bakirköy qui instruit l’affaire, a introduit une requête devant le Tribunal de Paix de Bakirköy pour interdire la diffusion de toute information le concernant. Se basant sur l’article 3 de la Loi sur la presse, le 27 octobre dernier, le Tribunal de paix a donné gain de cause au procureur. Cet article prévoit une limitation de la liberté de presse "pour protéger la réputation et les droits d’autrui, la santé et la morale publiques, la sécurité nationale, l’ordre public et l’intégrité territoriale ainsi que pour empêcher la divulgation d’un secret d’état ou la commission d’un crime".
Il est désormais interdit de parler d’Engin et des circonstances de sa mort atroce. Difficile de croire que l’on va juger un crime et éradiquer un fléau dont il est interdit de parler ...
Tayad Komite, le 30 octobre 2008
tayadkomite@hotmail.com