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Université de nanterre : organiser le lutte

Publie le vendredi 5 décembre 2008 par Open-Publishing

REUNION D’INFORMATION ET DE MOBILISATION

Le Mercredi 10 décembre de 11h à 13h30 dans l’amphi A2

* Projet de décret instaurant la modulation des services des enseignants-chercheurs
* Réforme du recrutement des enseignants du secondaire
* Réforme du statut des doctorants

Cette réunion est convoquée par l’assemblée générale du 2 décembre, au cours de laquelle des collègues syndiqués SNESUP et non syndiqués ont rendu public l’appel suivant :

Nous, enseignants de Nanterre réunis en assemblée générale le 2 décembre appelons les enseignants et les organisations syndicales à amplifier le mouvement national de mobilisation, seul moyen d’obtenir le retrait des réformes qui mettent en péril le service public d’enseignement (réforme des statuts avec modulation des services, réforme de la formation des enseignants, réforme du statut des doctorants).

Face au mépris d’un gouvernement qui ne comprend que le rapport de forces, les motions et les journées d’action, pour nécessaire qu’elles soient, ne suffisent pas.

Nous avons besoin d’un mouvement national sur des mots d’ordre offensifs avec des échéances clairement identifiées.

D’ores et déjà à Nanterre, nous appelons les enseignants et les étudiants à organiser une demi-journée d’information le 10 décembre au matin. Nous envisageons tous les moyens d’action appropriés (grève, grève administrative, grève des notes, grève des responsabilités administratives).

Suppressions de postes, modulation des services : après avoir créé la pénurie, le gouvernement alourdit le service et les tâches de tous les personnels

Le budget 2009 prévoit 900 suppressions de postes dans le supérieur. Les besoins n’ayant pas diminué, les universités désormais autonomes sont fortement incitées à moduler les services des enseignants-chercheurs afin de couvrir avec moins de personnels les besoins en matière d’enseignement et de tâches administratives.

Ainsi le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs permettra-t-il, sous couvert d’évaluation individuelle des collègues, d’alourdir la charge moyenne d’enseignement. Le SNESUP/Nanterre a donc organisé une première AG le 18 novembre qui a proposé une motion, votée à une large majorité par le CA du 24 novembre. Cette motion demande le retrait de ce projet de décret et affirme le refus d’alourdir les services des collègues à Nanterre. (voir texte au verso)

Ce premier acquis doit nous inciter à construire une mobilisation nationale afin d’obtenir le retrait de ce décret et de réclamer un autre budget qui annule les suppressions de postes programmées. Il servira aussi de garde-fou face aux tentatives de compenser la pénurie de personnels enseignants et BIATOSS en chargeant les enseignants-chercheurs de tâches toujours plus lourdes.

A Nanterre, avec les collègues syndiqués et non syndiqués de tous les UFR, le SNESUP veillera :

 au respect de l’engagement pris par le CA de ne pas augmenter la charge d’enseignement des collègues au-delà de 192h.

 au respect des fonctions de tous les personnels, enseignants et BIATOSS, condition sine qua non d’un travail en commun harmonieux : la pénurie grave de personnels BIATOSS exige des recrutements sur le budget de l’Etat et non des redéploiements ou des transferts de charges administratives vers les enseignants-chercheurs.

La logique gouvernementale d’autoritarisme et d’individualisation sur fond de pénurie budgétaire nous place devant une alternative : soit nous laissons se mettre en place la guerre de tous contre tous, université contre université, IUT et IUFM, collèges A contre collèges B, enseignants-chercheurs contre personnels BIATOSS, statutaires contre précaires, UFR et départements contre d’autres UFR et d’autres départements, soit nous construisons ensemble, avec tous les personnels et les étudiants, une réponse collective à cette entreprise de destruction du service public.

Près de 10000 collègues ont signé la pétition demandant le retrait de ce projet de décret. Continuons de signer et de faire signer massivement cette pétition à l’adresse suivante :

http://www.recherche-enseignement-superieur.fr/?petition=2

Motion présentée par l’élu SNESUP, au nom de l’AG des

enseignants-chercheurs et adoptée, après amendements, par le CA au

cours de sa réunion plénière le 24 novembre 2008

Le Conseil d’Administration réclame l’abandon du projet de modification du décret statutaire de 1984 qui aggrave encore les dispositions de la loi LRU. Il s’oppose notamment :

● à la remise en cause du service public, du principe d’indépendance des universitaires et à la

suppression de leur statut national ;

● à la hiérarchisation entre enseignement et recherche que ce décret instaure ;

● aux pleins pouvoirs des présidents d’université ou directeurs d’établissement dans une

gestion individuelle des carrières ;

● à une modulation des services qui se traduira par un alourdissement des services

d’enseignement pour la plupart des enseignants-chercheurs ;

● à la dépossession du CNU de tout rôle de gestion nationale des carrières des enseignants-chercheurs (promotions, congés sabbatiques).

Il demande l’ouverture de négociations avec les organisations syndicales pour améliorer les

conditions dans lesquelles les enseignants-chercheurs exercent leurs différentes missions :

1. ce qui suppose d’alléger globalement, par des créations d’emploi, leurs services en prenant

pleinement en compte toutes leurs activités (enseignement, recherche, responsabilités

administrative et pédagogiques). Il demande en particulier le demi-service pour les

nouveaux recrutés ainsi que l’amélioration des conditions de travail, des grilles de

rémunération et des salaires de tous les personnels ;

2. ce qui suppose également la création d’emplois BIATOSS tout aussi nécessaires au bon

fonctionnement du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

En outre, il s’oppose au projet de décret relatif au contrat doctoral limitant encore la durée des

thèses et leur financement, ce qui aura nécessairement des conséquences néfastes pour l’ensemble

de la communauté universitaire.

Il exige la réorientation des moyens budgétaires à cet effet dès le budget 2009.

En tout état de cause, le Conseil d’Administration s’opposera à tout alourdissement de service des enseignants-chercheurs en poste à Nanterre.

Il demande la transmission de cette motion à Madame la Ministre de l’enseignement supérieur et à

Monsieur le Recteur de l’Académie de Versailles, Chancelier des Universités.

Motion du CA sur la réforme de la formation des enseignants

Le Conseil d’Administration de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense réuni en séance plénière le 27 octobre 2008 déplore solennellement les conditions dans lesquelles est mise en œuvre la réforme de la formation des enseignants.

Il proteste contre un calendrier qui oblige l’Université à prévoir pour 2009-2010 dans la précipitation l’application d’une réforme des concours dont le contenu n’est connu que depuis le 17 octobre dernier.

Il s’oppose à toute réforme ayant pour effet de réduire dans la formation et les concours la part des savoirs disciplinaires en vue d’un allègement des épreuves qui ne fera qu’abaisser le niveau de formation des futurs enseignants en contradiction totale avec l’objectif affiché par la mastérisation.

Il rejette l’idée de concours déclinés en épreuves régionales pour le recrutement des professeurs des écoles, des lycées et des collèges, ce qui serait contraire au principe réaffirmé par le Ministère de concours nationaux.

Il soutient les actions menées par les instances de l’Université pour construire des masters qui concilient au mieux la nécessaire formation professionnelle au métier d’enseignant et les exigences d’un haut niveau de formation scientifique.

Il demande que ce projet de réforme fasse l’objet d’un moratoire et que les ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’engagent sur la tenue de concours de recrutement des enseignants se déroulant pour l’année 2009-2010 selon les modalités en vigueur pour l’année 2008-2009.