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VOUS AVEZ DIT SYNDICALISME ?

Publie le lundi 18 avril 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

Syndicalisme, le mot fait fuir à juste raison ! La grogne sociale qui, en
ce mois de printemps, pointe son nez au coin des manifs kermesse, aux portes
des lycées et collèges, aux pieds des rectorats et des préfectures comme aux
marches des palais misitériels, n’est pas le fruit d’une énième manipulation
des centrales syndicales. C’est au contraire l’inverse qui se produit. Les
syndicats réformistes courent après la fronde populaire pour la remettre
dans le " droit " chemin, celui du travail et du chômage silencieux. Relais
du pouvoir, flics de la paix sociale, les appareils syndicaux tentent,
jusque-là sans succès, d’endiguer la colère. Négociations bidons, accords
syndicaux honteux, manifestations sans lendemain, ils usent et re-usent
jusqu’à la corde les vieilles ficelles de l’enterrement des luttes. Ce
syndicalisme là, géré par des professionnels bien loin de la réalité du
travail et de l’exploitation, fait de coups médiatiques, de cortèges
multicolores sonorisés, d’élections prud’homales bidons, de déclarations
pompeuses et de signatures honteuses, ce syndicalisme là n’est pas de notre
camp.

A l’opposé de ces pratiques, l’anarcho-syndicalisme c’est une autre façon
de s’organiser pour lutter contre le pouvoir, une autre façon de défendre et
d’aider les gens qui se battent. Cela ne passe pas à la télé, cela ne croule
pas sous les fanions et drapeaux, cela ne fait pas un spectacle
alter-machin, cela n’a pas besoin de petits chefs.

L’anarcho-syndicalisme, c’est la lutte au quotidien, organisée et gérée par
les gens eux mêmes, sans intermédiaire ni représentant officiel. Cela
demande de la détermination, du courage, de la sincérité et de la
fraternité. Dans ce numéro du Combat Syndicaliste, vous découvrirez comment
les militants de la CNT-AIT se battent avec les salariés et les exclus
contre l’exploitation générale : A Utopia, entreprise juteuse et culturelle
dite de gôche, officine d’Attac et salle de spectacle pour syndicats
réformistes, qui licencie les salariés sans conscience politique et donne
des primes au mérite ; à Envoi, drôle d’association dite d’insertion,
sponsorisée par Airbus et la mairie de Toulouse, où les employés sont
traités comme des chiens tandis que le patron touche un salaire royal ; au
Mirail, où les habitants crient leur ras le bol de la tension policière et
des bavures ordinaires. Vous apprendrez également comment des lycéens
dénoncent la récupération syndicale et la propagande médiatique. Et vous
saurez tout sur la déconfiture et la rouerie syndicale qui a entouré le
refus des salariés du Gard face à la journée dite de solidarité, non payée,
que les pouvoirs publics ont vainement tenté d’imposer.

Encore un bel exemple du décalage entre les machines syndicales et la
volonté populaire. Au moment même où 70% des enseignants du Gard refusaient
de travailler un jour pour rien, la CGT nationale sortait une note interne
rappelant aux délégués Cégétistes (je cite) " qu’il est illégal d’appeler à
une grève la journée du jour de solidarité au seul motif de ne pas vouloir
travailler ce jour de solidarité. ". Un syndicat qui décrète la grève
illégale, si ça, ce n’est pas de la cogestion, de la collaboration de classe
 !

Anarcho-syndicalistes, nous ne participons pas à la cogestion du pouvoir,
nous sommes de l’autre camp, le camp des exploités, des humiliés, celui de
ceux qui ne résignent pas, de ceux qui veulent renverser ce vieux monde et
en bâtir un autre, fait de solidarité et de partage, sans classes et sans
profit. Nous ne rêvons pas d’un monde de travail et de salaire où le
puissant nous servirait un bon repas en échange d’un bon travail. Nous
voulons et nous aurons un monde sans puissants, sans profit, un monde
fraternel, donc humain, enfin !

Editorial du Combat Syndicaliste n°90

Envoi gratuit sur simple demande à :

CNT AIT
7 rue St Rémésy
31000 TOULOUSE
tel / rep : 05 61 52 86 48

ou par mail : contact@cnt-ait.info

Messages

  • la direction de la cgt roule pour le oui

    http://www.confrontations.org/equipe/leduigou.php

    c’est édifiant de voir le décalage entre les discours de la tête de la CGT et les militants de base.

  • La CNT de Toulouse écrit : la CGT nationale sortait une note interne rappelant aux délégués Cégétistes (je cite) " qu’il est illégal d’appeler à une grève la journée du jour de solidarité au seul motif de ne pas vouloir travailler ce jour de solidarité. ". Un syndicat qui décrète la grève illégale, si ça, ce n’est pas de la cogestion, de la collaboration de classe !

    Puisque les camarades ont cette note "interne", ils auraient pu citer le passage juste après :

    Qu’à cela ne tienne, mettons en avant les contenus revendicatifs définis avec les salariés…
     c’est le moyen le plus efficace pour obtenir satisfaction
     c’est le moyen le plus efficace pour empêcher le patron de considérer cette grève comme « illégale », voire d’envisager des mesures de répressions envers les syndicalistes ou les salariés

    et un peu plus loin, toujours dans la même note interne

    La non rémunération du travail est illicite

     Selon l’adage, « tout travail mérite salaire ». Pour la Cgt, « il n’est pas possible d’accepter que les salariés soient contraints à une journée de travail gratuit, quelle qu’en soit la date (le lundi de Pentecôte ou un autre jour), ou la forme (suppression d’un jour férié, diminution des journées de RTT, augmentation de la durée du travail hebdomadaire...) » [bureau confédéral, 4 janvier 2005].
    (...)
    suit une argumentation juridique,

    La "présentation" faite par la CNT Toulouse n’est pas très honnête, c’est le moins que l’on puisse dire !
    La lecture du site confédéral CGT rassurera ces camarades sur les intentions des syndicats CGT.

    La lecture de la page d’accueil du site de la fédération CGT des Organismes Sociaux vous confortera dans cette lecture, pour le peu que vous alliez jusqu’au bout du communiqué.

    Notre syndicat quant à lui a déposé un préavis depuis janvier

    Alors, camarades, si on se battait contre les patrons plutôt qu’entre nous ?


    quelques précisions sur des tuyaux percés

    à propos de la direction confédérale de la CGT et du traité européen, le débat est tranché : le CCN (la direction statutaire de la CGT) s’est prononcé pour le NON (la résolution est sur le site de la CGT et sur Bellaciao)

    La position de Thibault (neutralité) et celle de certains confédéraux (pour le oui) a été amplement critiquée et combattue en son temps.

    Personnellement, j’ai écrit en février sur Bellaciao : Traité Européen : NON, c’est NON ! ; certains dirigeants de la CGT étaient cités, de même leur inscription dans Confrontations.

    Ceci dit, chacun est libre de faire ce qu’il veut... et d’avoir sa conviction personnelle ! La CGT n’est pas une chapelle !

    Ce n’est donc pas un scoop ! Chacun peut faire une erreur, mais parfois il vaut mieux vérifier sa source : quelquefois, le tuyau est crevé !

    salutations militantes

    Patrice Bardet, délégué syndical Ufict-CGT (révocable par les syndiqués)
    patrice_bardet@yahoo.fr

    • Salut Patrice,

      merci pour les éclairages. Tant mieux d’apprendre qu’il y a des syndicats CGT qui ont appelé à la grève - illégale - du 16 mai !

      Pourrais tu m’éclairer d’un autre point juridique STP : si jamais on nous retire un jour de salaire pour ce 16 mai, sur quelle base le fera la patron ? Sur la base d’un jour complet du salaire alors que le mois n’aura pas été complet ? Ou alors sachant que c’est un jour non payé il n’y aura pas de retenue sur salaire pour fait de grève mais pour absence injustifiée ... les patrons ne pourront reconnaitre qu’il s’agit d’une grève si elle est illégale ?

      C’est peut être un peu confus mais est ce que la CGT a fait une analyse juridique de ces questions ?

      a+

      salutations anarchosyndicalistes

      un mlitant de la CNT AIT gréviste le 16 mai aussi

  • vous etes un vrai syndic...vous etes la vraie gauche....PAS LA DITE GAUCHE DE CO GESTION ET DU COMPROMIS./pour l’..ADSL..AUT DEM SOC LIB