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Venezuela : Consolidation et mobilisation populaire

Publie le jeudi 4 décembre 2008 par Open-Publishing
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Les élections du Vénézuela vues par le secteur international du PCF. Le Pcf fait une croix sur le PCVénézulien !


Venezuela : Consolidation et mobilisation populaire

Les élections régionales et municipales du 23 novembre étaient le premier test pour le gouvernement vénézuélien après le NON à la réforme consti­tutionnelle proposée par le Prési­dent Chavez au référendum du 3 décembre 2007.

L’opposition comptait sur cette sanction pour démontrer que le rapport de forces politique avait changé en sa faveur et que la révo­lution bolivarienne connaissait le début de son déclin. Elle a su se rassembler pour conserver les deux Etats qu’elle gouvernait et en gagner trois autres. Elle gagne Ca­racas qui constitue une des cinq municipalités qui composent la ca­pitale. Mais les résultats au niveau national sont sans appel : le Parti socialiste uni du Venezuela gagne dans 17 des 22 Etats du pays et dans 263 sur 326 consolidant ainsi l’avancée des forces de la transfor­mation sociale. En 2000, elles gou­vernaient 80 villes, en 2004 elle en dirigeait 250.

Par rapport au référendum, avec 53,41 % le PSUV gagne plus d’un million et demi de voix aux régio­nales. Aux municipales l’écart se creuse encore puisque le PSUV gagne 250 000 voix de plus. L’op­position gagne Caracas qui fait partie des cinq mairies qui compo­sent la capitale, conserve l’Etat de Zulia, le plus riche en réserves pétrolières, ainsi que le Tâchira qui se trouve à la frontière avec la Co­lombie et emporte le Carabobo, siège de l’industrie automotrice.

Ces victoires s’accompagnent ce­pendant de préoccupations pour le gouvernement. Celui-ci accuse l’opposition de vouloir emprunter la voie des séparatistes boliviens avec la campagne appelée « Rumbo proprio » (Voie propre) en faveur de l’autonomie régio­nale. La perte du Tâchira, Etat in­filtré par les groupes paramilitai­res colombiens qui trouvent des soutiens dans les groupes anti-cha-vistes, risque de devenir dans une zone dangereusement conflictuelleet source d’instabilité.

Au lendemain des élections, des Conseils communaux et les mili­tants du PSUV ont dénoncé des expulsions et harcèlements de la part de la droite au point que le Président Hugo Chavez a dû dé­clarer que des violations de la loi et de la Constitution ne seront pas tolérées par les autorités. Les gains de l’opposition seront des points d’appui dans une stra­tégie visant la chute du gouverne­ment Chavez.

Les victoires des for­ces de la transformation seront ce­pendant une sorte de garantie face à une droite prête à tout. Beaucoup de problèmes doivent encore être résolus et une bonne partie d’entre eux sont à l’origine des échecs électoraux du PSUV. L’inflation, l’insécurité et les res­tes d’une culture clienteliste et de mauvaise gestion ont parfois nourri le vote sanction.

Mais il est indéniable que le Venezuela n’est plus le même pays qu’il y a dix ans lorsqu’Hugo Chavez venait de gagner la présidence. Les droits dé­mocratiques, économiques et so­ciaux gagnés nouvellement cimen­tent le processus en cours Le PSUV, créé cette année, a réussi son implantation au niveau natio­nal. Il vient de montrer sa capacité de mobilisation populaire et mili­tante. Les expériences des Conseils communaux, lieux d’exercice de la démocratie participative, sont, sans doute, pour beaucoup dans cette victoire électorale. Ils permet­tent aux citoyens de s’organiser lo­calement pour participer à la ges­tion de leurs communes et au dé­veloppement social favorisant une politisation d’une population que la révolution en cours est en train de sortir de la marginalisation et de la pauvreté.

ObeyAment-Commission relations-internationales du PCF

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