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Vente record de terrains public à des groupes privés par la mairie de Paris .
Publie le mercredi 28 novembre 2007 par Open-PublishingCet article est édifiant....
source http://www.lemonde.fr/web/article/0...
Freddy
La vente du patrimoine immobilier de Paris a atteint des records en 2005
ll n’y a pas que les grands crus de la cave de la Ville que Bertrand Delanoë, le maire (PS) de la capitale a décidé de vendre, le 10 juillet. Le même jour, le Conseil de Paris a donné son feu vert à la vente - pour 25 millions d’euros - des terrains de l’Hôtel Sofitel, porte de Sèvres, dans le 15e arrondissement de Paris à une filiale du groupe Accor, propriétaire de l’établissement.
Le 29 septembre 2004, la Ville a réalisé la plus grosse vente foncière de son histoire en cédant pour 50 millions d’euros à la société du Louvre le sol de l’hôtel Concorde-Lafayette, porte Maillot dans le 17e arrondissement.
En 2005, les recettes tirées de la vente des actifs fonciers et immobiliers de la Ville ont atteint un niveau record : 118 millions d’euros, contre 73 millions en 2003. L’objectif pour 2006 est d’engranger 125 millions. Pour boucler un budget "immensément difficile à faire", selon M. Delanoë, du fait notamment de la hausse des dépenses sociales et de la promesse de ne pas augmenter les impôts locaux, la flambée des prix de l’immobilier est une aubaine. Les droits de mutation versés au département de Paris pourraient dépasser les 700 millions, en 2006.
La Mairie peut surtout céder au prix fort un patrimoine qu’elle juge "inutile pour les Parisiens". Après un moratoire sur les ventes du "domaine privé" de la Ville, M. Delanoë a donc renoué, en 2003, avec la politique de "liquidation" engagée en 1996 par son prédécesseur RPR, Jean Tiberi.
"ÉPUISEMENT"
La révélation en juin 1995, de l’attribution d’un logement par la Mairie à Alain Juppé et à son fils, rue Jacob dans le 6e arrondissement, avait conduit M. Tiberi à amorcer la vente des immeubles de la Ville, acquis depuis le XIXe siècle et loués à bas prix à une "clientèle" de personnalités. " Entre 1997 et 2001, nous avons vendu plus de la moitié des immeubles du domaine privé", affirme Jean-François Legaret, maire (UMP) du 1er arrondissement et ancien adjoint aux finances de M. Tiberi.
En 2002, la Ville était encore propriétaire de 300 immeubles et de plus de 800 appartements de prestige, surtout dans les 6e, 5e, 4e, 1er et 16e arrondissement.
"Aujourd’hui il ne reste plus que 150 immeubles de standing, calcule Jean-Yves Mano, adjoint (PS) chargé du logement. Nous sommes pratiquement arrivés à épuisement du domaine privé."
La vente échelonnée, de 2003 à 2005, de 51 appartements et 46 chambres, boulevard Suchet dans le 16e a rapporté près de 28 millions d’euros à la Ville.
Après avoir commencé la cession en 1978, l’ancienne municipalité RPR avait tardé à envoyer les lettres "de congé pour vendre" à certains de ses locataires, parmi lesquels se trouvaient "préfets, anciens ministres, élus et dirigeants de grandes entreprises", selon un audit de la Mairie sur la gestion du "domaine privé" remis en mars 2003.
Les élus Verts dénoncent régulièrement la recherche "de profit à court terme" qui conduit la Ville à vendre des appartements qu’elle pourrait transformer en logements sociaux. Le 10 juillet, ils ont tenté, en vain, de faire voter un voeu demandant que la Mairie conserve les 83 appartements qui lui restent, boulevard Suchet, pour les convertir en logements sociaux pour le personnel de l’hôpital Saint-Périne, tout proche. "Conserver des appartements du domaine privé coûte très cher à la Ville à cause des frais de copropriété", rétorque M. Mano.
Paris possède aussi de très nombreux terrains, villas, pavillons, forêts dans toute la France dont elle cherche de plus en plus à se débarrasser. Depuis 2003, trois centres de colonies de vacances ont été vendus pour un total de 1,7 million d’euros, dans les Pyrénées-Atlantiques, l’Indre-et-Loire et la Savoie. "Ils étaient inutiles aux Parisiens et trop chers à entretenir", affirme le cabinet de Christian Sautter, adjoint (PS) aux finances.
Béatrice Jérôme