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Vers l’enterrement du délit de racolage ?

Publie le jeudi 25 février 2010 par Open-Publishing
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Le Mouvement du Nid se félicite de voir l’écho donné à l’une de ses batailles les plus chères !

Il y a deux semaines à peine, nous exigions, aux côtés de dix sept associations [1], notamment féministes, et huit députés de plusieurs partis, d’en finir avec le délit de racolage, aussi catastrophique pour les personnes prostituées qu’inutile pour la lutte contre le proxénétisme.

Le 6 novembre 2009, le Mouvement du Nid l’avait même enterré, à l’issue du procès citoyen de l’abrogation du délit de racolage, symboliquement organisé à Lyon, près de 35 ans après l’occupation de l’église Saint Nizier.

Et voilà qu’aujourd’hui, même une députée UMP, du parti majoritaire qui vota la loi en 2003, ose faire le constat de son échec et de ses conséquences désastreuses, et proposer un amendement visant son abrogation.

Nous ne pouvons que nous associer à Chantal Brunel (après l’avoir critiquée vertement sur sa velléité d’ouverture de maisons closes), lorsqu’elle juge essentiel, dans le cadre de la loi sur les violences faites aux femmes, de rendre aux personnes prostituées le statut de victime qui leur a été retiré pour les transformer en coupables.

Nous appelons l’ensemble des partis à appuyer cet amendement, afin d’en finir avec la plus hypocrite des politiques actuelles sur la prostitution.

Nous souhaitons que l’abrogation de la loi sur le racolage soit la première étape d’un nouveau regard politique sur cette question.

Un regard qui considère l’ensemble du système prostitutionnel et de ses acteurs et pose la prostitution pour ce qu’elle est : une violence faite aux femmes et aux êtres humains.

Pour aller plus loin, lire le compte-rendu de notre colloque : Prostitution, une seule option : l’abolition et nos dix recommandations, parmi lesquelles, la décriminalisation totale des personnes prostituées (racolage passif... et actif !), des politiques d’alternatives à la prostitution, l’interdiction de l’achat d’acte sexuel qui est une violence faites aux femmes, l’octroyer un titre de séjour aux victimes du proxénétisme et de la traite des êtres humains sans condition de dénonciation, l’inclusion du proxénétisme dans la liste des crimes ouvrant droit à une indemnisation...


[1Lors de notre colloque Politiques publiques et prostitution, le 11 février 2010 à l’Assemblée nationale.

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