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Vers un mouvement des mouvements ? B. DU T. DE ST. DENIS 14H

Publie le jeudi 22 mai 2003 par Open-Publishing

SAMEDI 24 MAI

BOURSE DU TRAVAIL DE ST. DENIS
14 heures :

Vers un mouvement des mouvements ?

Débat autour du témoignage de Giorgio Cremasci, secretaire national du
syndicat FIOM-CGIL, responsable de la grève de la FIAT, participant au Forum
social européen de Florence et rédacteur de la revue d’ Il Manifesto.

Un an après la défaite de la gauche lors des présidentielles, les principaux
clivages ayant fait obstacle à une offensive politique subsistent ; le PS n’a
pas compris le problème, le PC refuse de trancher, les Verts et la LCR
tentent de changer leur orientation en faveur d’un nouvel élan politique,
mais ne sortent pas de leurs frontières. Arlette reste Arlette.
Les syndicats mobilisent massivement, mais se montrent très timides devant
les questions politiques qui pointent leur nez. De même, les associations de
lutte peinent toujours à trouver une traduction globale à leurs
revendications.
En marge des appareils, un grand nombre de forums ou collectifs locaux de la
gauche critique sont apparues, dont une partie importante s’est fédérée
autour de la coordination "pour une vraie gauche". Elle est soutenue par les
Alternatifs, les Etats généraux du communisme, Nous voulons autre chose !, un
courant de gauche des Verts, des militants de la LCR, d’ATTAC, ainsi que des
sensibilités féministes et syndicales. Nous pensons que cet espace, bien que
limitée encore, doit servir à faciliter le débat de fond sur les
perspectives communes des forces anticapitalistes, altermondialistes,
féministes et écologistes.

L’expérience italienne peut nous servir d’aiguillon. Sans pour autant
constituer un modèle clé en mains, ce "mouvement des mouvements" qui est
apparues depuis les manifestations de Gênes contre le G8, promet de déplacer
nos discussions et de nous éloigner des réflexes tactiques ou dogmatiques
qui conduisent trop souvent à des dialogues de sourd.
Dans la foulée de la mobilisation de Gênes, une multitude de comités locaux
unitaires se sont crées, qui ont soutenu une convergence souple des
différents mouvements sociaux, des courants syndicaux revendicatifs et des
forces politiques de la gauche critique. Ce mouvement avance par
l’expérimentation pratique et le débat. Il est porté par une jeune
génération militante qui entend actualiser l’héritage des mouvements
d’émancipation du vieux continent.
C’est un mouvement qui tente de lier la mobilisation à la valorisation des
pratiques démocratiques et à la redéfinition d’un projet politique global,
en même temps qu’il cherche son extension européenne. Il se heurte
manifestement aux mêmes obstacles que nous : une droite arrogante et
brutale, encouragé par des forces fascistes, une gauche gouvernementale
déliquescente qui bégaie l’alphabet de Tony Blair, des médias déconnectés,
des mouvements de résistance face au besoin d’inventer l’avenir et un
morcellement des courants oppositionnels.
Il nous semble aujourd’hui possible de créer un cadre de débat qui regroupe
toutes les forces critiques.

À l’heure ou notre droite chiraquienne a oubliée le grand mouvement de
l’hiver 95, tentant de passer en force sur la question des retraites, nous
proposons d’avancer, dans un deuxième temps, vers des initiatives communes,
capables de porter une parole politique audible.
Le syndicalisme a besoin de cette parole pour contester les principes
néolibéraux qui guident le gouvernement et la Comission européenne.
Le mouvement des femmes souligne qu’une nouvelle régression sur les
retraites ferait basculer un grand nombre de précaires, de sariées au temps
partiel et de chômeuses vers la pauvreté à la fin de leur vie de travail.
Les associations de chômeurs sont pareillement concernées.
La jeune génération se voit mis en concurrence avec celle qui part à la
retraite, sous prétexte qu’il n’y aurait pas assez de richesses dans ce pays
pour assurer des droits sociaux égaux pour tous. Une autre mondialisation
est pourtant possible !
Les partis de gauche ne pourront pas se payer le luxe de répéter la
cacophonie de 1995, sous peine d’être complètement discrédités.
Enfin, le repli de la droite et du Medef sur des arguments techniques et
pseudo-scientifiques, ainsi que la complaisance d’une partie des directions
syndicales, posent le problème d’une démocratisation de l’Etat social qui ne
découle pas naturellement des grandes manifestations du mois de mai.

Les différents appels, documents et prises de position qui existent déjà au
sujet des retraites seront présentés et feront partie du débat.

La coordination pour une vraie gauche.