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Violences pour l’inauguration du tramway parisien : silence médiatique

Publie le mercredi 20 décembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Transmis par Marie France

ASSOCIATION FRANCE PALLESTINE SOLIDARITE

AFPS - PARIS-CENTRE, le 16 décembre 2006

En tant que citoyens, soutenus par nos organisations (AFPS, CCCIPPP, GUPS, UJFP, MRAP, ...) actives au sein du Collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, nous avons voulu saisir l’occasion de l’inauguration pour alerter nos compatriotes sur l’illégalité à laquelle accepte de se conformer une grande entreprise française.

Encore une fois, le droit est sans ambiguïté.
Il condamne de tels agissements.

Nous voulions faire entendre à nos concitoyens la voix du droit et de la justice.
Nous voulions leur dire que tout n’est pas permis au nom du profit.

Nos armes : une modeste banderole, quelques affiches figurant notamment le tracé du tramway incriminé, quelques feuillets d’explication et un dossier de presse.

Nous étions une quarantaine environ, sagement cantonnés sur le trottoir.

Dès que nous avons déployé notre banderole, nous avons été chargés par les forces de l’ordre avec une brutalité stupéfiante, jetés à terre, bousculés sans ménagement, repoussés dans une rue adjacente, encerclés.

Pour finir, vingt et un d’entre nous ont été poussés dans un fourgon de police avec plus ou moins de ménagement : mise à terre, immobilisation par pression du genou dans le dos ou carrément par étouffement.
Passons sur la vulgarité et le tutoiement...

De nombreux caméramans, surpris par cet assaut, ont filmé la scène.
Des journalistes ont interviewé des participants.

Mais pour l’heure c’est le blackout. Rien ne filtre.
Personne ne doit rien en savoir, rien ne s’est passé ...

Nous nous sommes ainsi retrouvés dans deux fourgons, le premier, presque exclusivement masculin, le second purement féminin.

Dans une logique aux ressorts impénétrables, les deux fourgons ont convergé vers un car de police dans lequel nous avons fini par être rassemblés.

La personne qui avait subi l’immobilisation par étouffement a demandé en vain des soins. Une autre personne, blessée à la main, s’est heurtée au même mépris.

Après plusieurs contrôles d’identité, le car s’est ébranlé vers le Centre de Rétention de la Goutte d’Or.

Encore un contrôle d’identité suivi d’une audition où chacun apprend qu’il a été interpellé pour participation à une « manifestation illicite », ce que, évidemment, nous récusons.

Puis nous sommes rassemblés pendant une heure dans un réduit étroit où on éprouve beaucoup de mal à tenir tous debout.

Enfin, on nous appelle nominativement les uns après les autres et c’est ainsi que nous retrouvons l’air du dehors : il est quinze heures.

La personne blessée à la main et le jeune homme à demi étranglé se sont immédiatement rendus à l’hôpital.
La première en ressort avec un certificat d’incapacité de quinze jours.

Une remarque importante : certains policiers, en nous voyant débarquer au poste de la Goutte d’Or, semblaient réellement surpris.

La majeure partie de la troupe était en effet constituée de gens d’un certain âge, des professeurs, des avocats. Ce n’était pas vraiment le style des « visiteurs » habituels.

Que l’on puisse réprimer, avec une telle violence, des gens dont le tort est de vouloir utiliser leur liberté d’expression pour défendre le droit et la justice, voilà qui en dit long sur la menace qui pèse sur les libertés fondamentales.
C’est sans doute cela le plus inquiétant.

Que l’on puisse faire vivre des heures aussi pénibles à des citoyens contre lesquels n’existe aucune charge, voilà qui doit nous rappeler que l’arbitraire est au coin de la rue.

Voilà qui doit nous engager encore davantage à nous battre pour le droit, ici et ailleurs.

-http://hacktivismes.org

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Messages

  • Plus terrifiant encore que le comportement inadmissible de la police, c’est le black-out fait sur ces méthodes dans un pays démocratique, ou se pensant comme tel.
    Ecoutez les et regardez les s’indigner quand il s’agit d’exactions antidémocratiques ailleurs qu’en France. Dès lors c’est l’emphase dans la stigmatisation des barbares. des leçons de morale à l’emporte pièce. Que la Bélgique ou l’Italie n’oublient surtout pas que ce n’est pas en France qu’on assisterait à certaines dérives. Et que le monde entier prenne exemple sur le modèle français....
    Un ministre de l’intérieur,et candidat déclaré à la présidence, invite, que dis-je, convoque un rédacteur en chef d’un "grand" hebdomadaire, fronce les sourcils, bloque un reportage, et enfin finisse par avoir la "démission" du journaliste, voilà tout ce qu’il y a de normal et d’ordinaire.
    Que ce même ministre demande, et obtienne illico l’interdiction de publier un livre sur les amours torrides de son épouse et de son amant, et on sent qu’on commence à s’habituer à cet état de faits.
    Personne n’est choqué. Et en premier lieu la majorité de nos journalistes. Ceux qui ont envie de dénoncer tout ça sont paraît-il légion. Mais, ils ne sont pas audacieux. Ils ne sont pas lâches. Non. Il faut manger. Il faut gagner sa vie.
    Fort bien. Mais dans ce cas là on change de métier. Et surtout qu’ils gardent leurs leçons de morale pour eux-même. Et surtout qu’ils n’essaient pas de nous expliquer comme ça se passe mal ches les autres. boubker