Des combats ont fait rage dans la
nuit de lundi à mardi entre combattants palestiniens et blindés de l’armée
israélienne qui, soutenus par l’aviation, ont effectué des incursions dans trois
quartiers de la ville de Gaza, au 18e jour d’une offensive ayant fait plus de
900 morts.
A New York, le conseil de sécurité
des Nations unies doit se réunir mardi pour discuter de la situation dans la
bande de Gaza, avant le départ mercredi au Proche-Orient du secrétaire général
de l’ONU, Ban Ki-moon.
Les chars israéliens ont avancé avant l’aube à Tal
al-Hawa, cheikh Ajline et Zeitoun, des quartiers périphériques de Gaza, où des
combats les ont opposés à des activistes palestiniens tirant des obus de mortier
et des roquettes RPG, selon des témoins.
Les chars ainsi que l’aviation israélienne qui les
appuyaient ont bombardé plusieurs cibles lors des incursions, ont-ils
ajouté.
Au moins 10 Palestiniens ont été tués ces dernières heures
dans et autour de Gaza ainsi que dans des attaques israéliennes dans d’autres
secteurs, notamment dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources
médicales.
"C’est la nuit la plus longue depuis le début de la
guerre. Les minutes sont interminables, lourdes", a raconté un correspondant de
l’AFP, alors que les blindés étaient stationnés à seulement 400 mètres de sa
maison.
Des dizaines des maisons ont été détruites ou endommagées
par des obus de chars dans les trois quartiers de Gaza où les incursions ont eu
lieu, selon les témoins.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine
al-Qassam, a affirmé à l’AFP avoir détruit deux chars israéliens à Zeitoun et
tué un nombre indéterminé de militaires dans le village de Khouzaa, près de Khan
Younès (sud). L’armée israélienne a démenti.
Selon le chef des services d’urgences à Gaza, Mouawiya
Hassanein, au moins 930 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne,
dont 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées et plus de 4.200 autres ont
été blessés.
Israël affirme avoir porté un coup sévère au Hamas en
tuant plus de 550 de ses combattants et en blessant des milliers
d’autres.
Mais l’opération n’a pas fait cesser les tirs de roquettes
sur le sud d’Israël, où trois de ces engins et un obus de mortier se sont
abattus mardi sans faire de victime, selon l’armée. Dix militaires et trois
civils israéliens ont été tués depuis le début de l’opération le 27
décembre.
"Nous avons remporté de très nombreux succès contre le
régime, les infrastructures et la branche militaire du Hamas mais notre mission
n’est pas terminée", a affirmé Gabi Ashkenazi, le chef d’état-major, insistant
toutefois sur le caractère "compliqué" des combats.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a menacé lundi
de frapper d’"une main de fer" aussi longtemps que les tirs de roquettes se
poursuivraient de Gaza. Le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh a
répondu en promettant "la victoire" et en assurant que "Gaza ne tomberait
pas".
M. Haniyeh a ajouté que le Hamas était également prêt à
"examiner d’une manière positive toute initiative susceptible de mettre fin à
cette agression et à l’effusion du sang de nos enfants". Des médias israéliens
ont interprété mardi cette dernière déclaration comme un signe de
faiblesse.
M. Haniyeh faisait allusion à un plan égyptien visant à
trouver une sortie négociée à la guerre, passant par un cessez-le-feu qui
permettrait un accord sur la fin du blocus israélien et la contrebande d’armes
vers Gaza.
Sur le front diplomatique, Ahmed Gebreel, porte-parole de
la mission libyenne auprès de l’ONU, a indiqué à l’AFP que le Conseil de
sécurité se réunirait mardi à 10h00 (15h00 GMT) pour discuter de la situation à
Gaza.
"Le secrétaire général (Ban Ki-moon) se rend dans la
région et il veut informer le Conseil de ses intentions", a-t-il
dit.
C’est la première réunion de l’instance depuis l’adoption
jeudi dernier de la résolution 1860, appelant à l’instauration "d’un
cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté menant au retrait total
des forces israéliennes" de la bande de Gaza.
Cette résolution n’a pas été respectée par les
belligérants.
M. Ban, qui a exigé lundi qu’Israël et le Hamas cessent
immédiatement les combats à Gaza, entame mercredi au Caire une tournée au
Proche-Orient, qui le mènera notamment en Egypte, en Israël, en Cisjordanie et
en Syrie.
A Prague, la présidence tchèque de l’UE a annoncé qu’elle
comptait organiser une conférence de donateurs pour répondre aux besoins
humanitaires de la population de Gaza, où la situation demeure
tragique.
Un million de personnes vivent sans électricité, 750.000
sont sans eau et où les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de
secours, selon l’ONU.
Par ailleurs, une patrouille israélienne a essuyé des tirs
mardi matin à partir du territoire jordanien, près d’un point de passage dans le
sud d’Israël, sans faire de victime, a annoncé un porte-parole
militaire.
La Jordanie a démenti catégoriquement les
faits.
Les chars israéliens resserrent leur étau sur
Gaza-ville
Les chars israéliens progressaient
mardi matin dans les faubourgs de la ville de Gaza et l’infanterie livrait
d’intenses combats face aux combattants du Hamas.
Les forces israéliennes ont, selon
les médecins palestiniens, tué mardi 12 combattants palestiniens, dont des
membres du Hamas.
L’armée de l’air israélienne dit dans le même temps avoir
attaqué 60 objectifs, dont des tunnels frontaliers, des fabriques d’armes et des
postes de commandement du Hamas. Deux roquettes ont atteint la ville israélienne
de Beersheba, sans faire de victimes.
Le Hamas a affirmé que ses combattants avaient activé des
explosifs sous des blindés israéliens et livré combat à des soldats de Tsahal
qui disposaient de l’appui d’hélicoptères de combat et de navires en
Méditerranée. Les affrontements étaient les plus violents depuis l’entrée de
l’armée israélienne dans le territoire, il y a dix jours.
Avant le lever du soleil, des explosions et des tirs de
mitrailleuses retentissaient dans toute la ville, dont le ciel était constellé
de flashes lumineux.
"Nous renforçons l’encerclement de la ville" de Gaza, a
expliqué le général israélien Eyal Eisenberg à des journalistes qu’il a emmenés
faire une tournée des positions israéliennes.
Le bilan côté palestinien depuis le 27 décembre se situe
selon les médecins palestiniens à au moins 925 tués, et d’après le ministre de
la Santé du gouvernement Hamas de Gaza, près de 400 des tués sont des femmes et
des enfants. Israël déplore de son côté la mort de dix soldats et de trois
civils.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon,
entame ce mardi une tournée dans la région dans l’espoir d’obtenir une trêve à
l’issue d’une semaine de pourparlers avec les dirigeants égyptiens, israéliens,
jordaniens et syriens.
"Mon message est simple, direct et sans fioriture : les
combats doivent cesser. Aux deux parties, je dirai : arrêtez tout de suite !",
a-t-il déclaré.
L’Egypte a poursuivi ses efforts en vue d’un
cessez-le-feu, mais de sources libanaises on indiquait que le Hamas s’apprêtait
à rejeter ce mardi les propositions du Caire.
Le Hamas, dit-on de même source, ne veut une trêve que
pour une durée limitée et s’oppose à la présence d’observateurs étrangers au
poste de contrôle de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte.
L’Etat juif a de son côté rejeté un appel à la trêve
émanant du Conseil de sécurité de l’Onu, mais s’est dit prêt à débattre de
nouvelles propositions.
Le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a déclaré lundi à
la télévision qu’il était prêt à négocier un cessez-le-feu mais seulement si
Israël retirait l’ensemble de ses forces et mettait fin à son blocus économique
du territoire palestinien.
Malgré la mobilisation de la communauté internationale,
Israël a poursuivi son offensive en envoyant ses chars dans les zones densément
peuplées de la ville de Gaza à l’occasion de la percée la plus profonde depuis
le début de l’offensive terrestre.
Un porte-parole de Tsahal, le général Avi Benayahu, a
indiqué lundi que l’armée avait avancé "plus profondément dans le territoire",
sans pour autant avoir déjà lancé la phase 3 de la guerre. Des unités de réserve
ont pris position dans la bande de Gaza afin de permettre aux militaires de
métier de poursuivre leur progression dans la ville.
Selon le ministre israélien Shaul Mofaz, Israël est très
très près d’atteindre les objectifs de son offensive, la plus meurtrière qu’elle
ait lancée contre les Palestiniens depuis des décennies.
"Je pense que dans la semaine à venir, la situation sera
évaluée et qu’une décision sera prise en conseil des ministres sur le fait de
continuer ou non, et comment, les opérations", a dit Mofaz à la radio de
l’armée.
Gaza : Tsahal a encore du travail à faire, selon
son chef
Le chef d’état-major de l’armée
israélienne a déclaré mardi que ses troupes ont infligé de lourdes pertes au
Hamas dans la Bande de Gaza mais vont poursuivre son travail car elles ont
encore des objectifs à atteindre.
S’exprimant devant la Commission des
Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le général Gabi Ashkenazi a
déclaré que les soldats de Tsahal accomplissaient "un travail exceptionnel" et
que les combattants, les infrastructures et les institutions du Mouvement de la
Résistance islamique avaient subi un coup sévère.
Mais, a-t-il ajouté, "nous avons encore du travail". Il a
souligné que les soldats israéliens continueront à frapper le Hamas et à réduire
davantage la capacité de tirs de roquettes sur les villes
israéliennes.
Depuis le lancement le 27 décembre de l’opération
israélienne "Plomb durci" dans la Bande de Gaza, le bilan se monte à 900 morts
dont au moins la moitié de civils et 150.000 déplacés, selon les chiffres de
l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine
(UNRWA).
Gaza : Le Caire poursuit ses pourparlers avec le
Hamas
Les envoyés du Hamas poursuivaient
mardi leurs pourparlers au Caire sur une proposition de trêve dans la Bande de
Gaza où l’offensive israélienne entre dans sa troisième semaine.
Ces discussions surviennent alors que
les efforts diplomatiques n’ont permis aucun progrès notable pour concilier les
différends entre l’Etat hébreu et le Mouvement de la Résistance
islamique.
Une délégation du Hamas composée de trois membres en exil
en Syrie sont retournés au Caire depuis Damas dans la nuit de lundi à mardi.
Plusieurs membres de l’organisation islamiste à Gaza se trouvaient déjà dans la
capitale égyptienne.
Israël : un premier réserviste condamné pour refus de servir à
Gaza
Un réserviste israélien a été condamné au cachot pour
avoir refusé de servir dans la bande de Gaza, pour la première fois depuis le
début de l’opération militaire dans le territoire palestinien, a indiqué lundi
une organisation locale opposée à l’occupation israélienne.
Agé de 35 ans, ce réserviste d’une unité du génie
militaire a été condamné à 14 jours de cachot pour insubordination. Il a
expliqué qu’il entendait protester contre la mort de plusieurs centaines de
Palestiniens dans l’opération israélienne lancée le 27 décembre, a précisé
l’organisation "Ometz lesarev" (le courage de refuser) dans un communiqué.
Un porte-parole de l’armée a pour sa part indiqué que le réserviste avait
été condamné à une semaine de prison pour "absence illégale", ne pouvant
confirmer sa détention en quartier d’isolement.
Selon le porte-parole, le réserviste a été sanctionné car "il a refusé de
se rendre à un stage professionnel pour des raisons personnelles, et cette
affaire a été montée en épingle". Le militaire "ne faisait pas partie d’une
unité de combat et n’aurait jamais été envoyé à Gaza", a-t-il souligné.
Ometz lesarev encourage les soldats à refuser de servir dans les
territoires palestiniens pour ne pas cautionner l’occupation israélienne.
Elle a précisé que depuis le 27 décembre, huit réservistes s’étaient
adressés à elle pour obtenir des conseils juridiques.
Sur ces huit, trois ont finalement refusé d’être envoyés à Gaza. Mais deux
d’entre eux sont parvenus à un accord à l’amiable avec leur commandant les
autorisant à ne pas combattre dans le territoire, selon la même source.
L’offensive israélienne contre le Hamas islamiste a fait plus de 900 morts
palestiniens dans la bande de Gaza.
( Mardi, 13 janvier 2009 - 11h45 - Avec les agences de presse )
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Israël a perdu la bataille de l’opinion mais continue sa folie meurtrière. Amplifions la mobilisation. (texte du BN de l’UJFP du 12 janvier)
Plus de deux semaines de bombardements aveugles et criminels sur un million et demi d’habitants, utilisation d’armes interdites, un bilan humain accablant : plus de 900 morts dont un tiers d’enfants, des milliers de blessés, des destructions considérables.
Or malgré les images et la résolution de l’ONU, les Etats-Unis et l’Union Européenne se refusent à toute sanction contre Israel. Le Président Sarkozy et la Chancelière Angela Merkel présentent, encore jeudi dernier, l’arrêt de la résistance armée du peuple palestinien pratiquement comme un préalable, ce qui est un encouragement donné à Israël de poursuivre dans sa fuite en avant meurtrière.
L’agression doit cesser !
Jamais en France il n’y a eu autant de manifestations le même jour (10 janvier) pour dénoncer le terrorisme d’Etat du gouvernement israélien.
Dans le monde entier et en Israël même, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne provoquent des manifestations massives, et notamment dans les pays arabes dont les dirigeants sont souvent dénoncés, comme les dirigeants des Etats-Unis et de l’Union Européenne, comme complices directs de ces crimes.
Devant certaines réactions d’exaspération provoquées ces crimes, devant certains actes antisémites que nous condamnons mais dont on ne connaît toujours pas les auteurs, le gouvernement et le CRIF s’inquiètent maintenant de « l’importation du conflit ». alors même qu’en stigmatisant l’islam (Fillon) ou en prétendant que tous les Juifs devaient être derrière Israël (le CRIF) ils agissent en pompiers pyromanes.
Pour l’UJFP, la seule voie pour éviter les amalgames mortifères entre Israéliens, Juifs, et sionistes, c’était que le plus grand nombre possible de ceux qui se reconnaissent juifs participent aux combats pour les droits humains, et soient présent-E-s dans ces manifestations pour l’arrêt de l’agression.
En attendant, l’UJFP
. appelle à la poursuite des mobilisations unitaires,
. se prononce pour des sanctions internationales contre Israël, pour l’abrogation des accords de coopération entre l’Union Européenne et cet Etat, et pour des poursuites judiciaires contre les dirigeants israéliens
. appelle à une véritable campagne de boycott de l’Etat israélien, avec le soutien de nombreuses ONG palestiniennes et des anticolonialistes israéliens. Ainsi, nous appelons à l’annulation pure et simple du « salon du tourisme israélien » qui prétend ouvrir au centre de Paris jeudi prochain.