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Vous ,nous , vos 3 % et la violence qui nous est faite

Publie le mardi 3 avril 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

Le devoir : ma pelle

Lu sur rebellyon : " A des fins pédagogiques, le popoulit-büro vous propose ce témoignage de son envoyé spécial dans la dimension parallèle du Bâtiment/Travaux Publics. De quoi donner du grain à moudre aux intellectruelles qui trouvent ce secteur professionnel ludique, aiment les ouvriers et les ouvrières, mais uniquement dans les bouquins, et abattent le capitalisme avec leur bouche…

On sait jamais comment ça commence : un lundi matin tu te retrouves parachuté à une adresse que tu ne connais pas, dans le trou du cul de la zone industrielle Lyon Sud Est. Un non-lieu qui pue la mort lente. Tu connais à peine le nom de la société qui t’embauche et strictement rien de ton poste de travail. Paraît qu’on appelle ça la flexibilité, mais c’est-à-dire qu’à ce moment t’as déjà plié avant même d’avoir commencé ; tu as dis à la boîte d’intérim que tu étais disponible, et ils n’ont qu’à moitié compris puisqu’ils croient que tu es à disposition. Mais c’est sans surprise.

Au lieu de réunir ces modestes informations comme la moindre des politesses, ces esclavagistes souriants et résolument modernes ont préféré singer l’assistante sociale (navrée que tes diplômes ne te sauvent pas du purgatoire), le flic (« contrôle de référence », un coup de fil en te regardant droit dans les yeux à des entreprises pour lesquelles tu prétends avoir déjà bossé ; pour savoir si t’as été sage), le chargé de réinsertion :« Vous n’avez pas de qualification ? Mais le B.T.P. c’est surtout une question de bonne volonté… ». Vous allez la sentir notre volonté quand on viendra reprendre notre dignité, laissée en gage contre de l’argent, avec une corde dans la main droite et un bidon de kérosène dans la gauche. Cours Gambetta, Avenue de Saxe/Jean Jaurès, une croix sur la carte de Lyon comme une croix sur tes droits. Quand tu te présentes au dépôt, personne ne te salue, ne connaît ton nom. Le patron ne t’adresse pas la parole et ne parle de toi qu’à la troisième personne pour t’attribuer une équipe.

Froideur des collègues en C.D.I., blasés du défilé permanent des précaires. Froideur des autres intérimaires, blasés par leurs vagabondages incessants et les rencontres sans lendemain. L’hiver approche. On se rend à trois sur un chantier de Neuville/Saône : un lotissement situé sur un terrain qui était non-constructible il y a peu, à cause de la forte pente et des éboulements qu’elle provoque. Mais à 300 000 euros la baraque en carton-pâte (il y en a une vingtaine), on peut se permettre de faire réviser le Plan d’Occupation des Sols par la mairie… Une guérite est prévue pour le gardien à l’entrée de cette colonie, séparée des H.L.M. voisins par une clôture. Par goût de l’ironie, les co-propriétaires embaucheront probablement le chien de garde parmi les habitants des logements sociaux d’à côté ! Plusieurs actes de vandalisme ont déjà été perpétrés pendant le chantier.

Reste à espérer que les coulées de boue emportent au premier orage les clapiers fleuris et confortables de la petite bourgeoisie respectable et sereine grâce à l’apartheid. Tu prends tes marques au fil des heures, quand les collègues daignent te répondre ou expriment un semblant de sympathie prudente. Faut jamais trop en dire, les murs de parpaings, même encore vides, ont des oreilles. Découverte des horaires : présence exigée à sept heures au dépôt, mais tu n’es payé qu’à partir de huit quand tu embauches sur le chantier ; pause incompressible d’une heure et demi, pendant laquelle tu manges froid dans la camionnette où tu te pelles la couenne ; normalement tu termines à 17 heures, mais la grande spécialité du boss c’est de se pointer à moins le quart dans son 4/4 Merco neuf, pour tenir la jambe à ses employés et les forcer à continuer encore une demi heure, une heure…

Cette vermine leur a inculqué une culture de domestiques à force de chantages et de séduction, si bien que tous ou presque rampent à plat ventre devant lui. Découverte de la rémunération : le S.M.I.C., à peine amélioré ; les primes de déplacement ne seront pas payées, de façon complètement arbitraire, pour des chantiers situés à Neuville et Saint-Chamond. Tu soustrairas une amende des T.C.L. de 44 euros collée à six heures du mat’ par un contrôleur désolé. Avec les bouchons, les coups bas du patron et, de la part de certains collègues, beaucoup de mauvaise volonté pour te laisser à un arrêt de transports en commun qui t’arrange, t’es chez toi entre 18 et 19 heures. T’étais debout à 5 heures 30 : ça fait 13 heures consacrées à ton travail, payées 7 heures et demi. L’ambiance dans la boîte est détestable. Les collègues sont quasi-incapables de gestes de solidarité entre eux.

En échange d’un canapé en cuir et d’une télé par foyer, la classe ouvrière blanche de l’après-guerre a laissé les classes dominantes ériger la prédation et la concurrence comme règle sociale permanente. Certain-e-s parlent de l’émergence des classes moyennes dans les démocraties occidentales. Moi je parle de l’achat à vil prix du silence de toute une génération de personnes ayant grandi dans un milieu populaire. Dans ces moments-là t’en veux beaucoup à cette génération, malgré toutes les explications du monde. Sur le chantier tout est prétexte à baver sur le voisin et à perpétuer la solitude comme cellule sur mesure. Les salariés voient dans la masse des intérimaires la fin de leur statut de larbins privilégiés ; les précaires, éternels subordonnés, jalousent les premiers et craignent leur pouvoir sur eux. Les vieux ressentent comme une menace l’énergie et la résistance physique des jeunes, qui si ils sont précaires, sont obligés en permanence de faire leurs preuves, et donc d’imposer une cadence de travail intenable pour quelqu’un de plus âgé.

L’écart de qualifications et la maîtrise ou non des machines-outils les plus performantes (une pelle mécanique par exemple) induit une hiérarchie supplémentaire. Un chantage permanent à la virilité a lieu dans cet univers strictement masculin le plus souvent, chantage largement entretenu par les responsables et le patronat (ici figure jumelle du patriarcat), et qui donne lieu chez la majorité des ouvriers à un productivisme forcené, docile et imbécile. Changement de décor mais reproduction de la même société insipide : un autre lotissement en face du cimetière de Saint-Chamond. T’espères que les habitant-e-s qui y logeront ne se tromperont pas de porte car la ressemblance entre les deux côtés de la rue est troublante : la même écrasante rationalité fonctionnelle pour des vies qui seront autant de petites morts. La loi du plus fort te réservait un classique : le chef d’équipe qui te parlera petit-nègre jusqu’à la fin de la semaine (à 65 ans il n’a toujours pas pu prendre sa retraite). Cet enfant de chien a fait dix ans de coopération en Tunisie et au Gabon, rien d’étonnant à ce que ces saloperies de colons s’y connaissent en ressources humaines.

Comme souvent, alors que la plupart des français sont trop fainéants pour construire leurs maisons de merde, le personnel du chantier est exclusivement turc, arabe et noir. Fraternisation entre têtes marrons et beiges contre le contremaître raciste au volant d’un engin de treize tonne, que tu dois accompagner au sol alors qu’il lui faut au moins six verres de blanc pour débuter la journée. Un fasciste raide bourré avec une arme de treize tonnes entre les mains, tellement irascible, incompétent et inattentif qu’il a dévasté le chantier en trois jours et failli blesser un gars.

A bout de nerfs, ça t’es vite insupportable d’entendre les roquets japper, alors tu réponds à l’agressivité par l’agressivité, au mépris par le mépris… Oeil pour œil, mais tu sais que ta gâche ne tient qu’à un fil et que le changement du chef en attitude mielleuse ne présage que de l’hypocrisie. Le week-end tu t’es sérieusement déminé le cerveau pour faire baisser la tension, grâce aux anxiolytiques en flacon de 75 cl.. Le lundi matin, garde-à-vous à cinq heures trente de nouveau. Haute dose de café, que t’aimes très noir et très sucré comme la vie. Des gestes robotiques répétés dès la veille en fermant les yeux sur ta liberté, le soir. Tu te dis que le secteur du B.T.P. repose sur le dressage implacable des enfants du prolétariat et de la colonisation. Dépréciation de soi et mépris de son propre corps : rien ne fera passer la pilule des 200 frères morts tous les ans sur leur lieu de travail. On t’avais prévenu pourtant : « Personne n’est irremplaçable », c’est le slogan de ta boîte d’intérim.

Tu serres les dents, comme on t’a appris à le faire depuis que t’es tout gosse, devant ta tasse de café en te persuadant qu’aujourd’hui c’est pas toi qui rentrera sur une civière (mais, qui sait, peut-être un de ces fumiers de cols blancs qui viennent te harceler d’ordres alors qu’il n’ont jamais su ce que c’est avoir mal en rentrant du boulot). Mais y a des lundi matin ou tu te dis, à cinq minutes de prendre ton métro, que c’est pas possible de retrouver la soumission des collègues, l’alcoolisme, le racisme du contremaître… Alors tu passes un coup de fil et tu déballes une excuse bidon, comme au collège quand ton chien bouffait tes copies. Le mardi tu t’es motivé de nouveau, va savoir pourquoi. Sept heures pétantes au dépôt.

Les employés te regardent de travers, ça sent l’accusation de désertion et le roussi pour toi. Regards et paroles compatissantes des vieux maghrébins. De toute façon tu ne te fais pas trop d’illusions, t’as déjà vu se faire jeter quelques intérimaires la semaine précédente. C’est la politique de la maison : tolérance zéro pour ceux qui rechignent, et ne surtout pas laisser un précaire prendre ses marques, il risquerait de se sentir estimé. Leur rotation est impressionnante dans une entreprise qui se maintient volontairement en dessous des cinquante salarié-e-s pour ne pas avoir à déplorer la création d’un comité d’entreprise et l’élection de délégué-e-s du personnel.

Certains indices te mettent la puce à l’oreille : ton éviction était probablement décidée dès le vendredi, jour de la réunion pendant laquelle ton chef n’aura pas manqué d’étaler ses griefs grâce à sa langue bien pendue et dédiée au léchage de cul de patron. Mais on ne t’a pas averti, on te laisse te déplacer et constater le départ de toutes les équipes les unes après les autres, sans toi.

Par goût pour l’humiliation. Tu ne possèdes que ta force de travail et aujourd’hui ton corps, ton seul bien, est superflu. Le patron de la société sort du bureau alors que tu es le dernier sur le parking, te demande : « T’es qui toi ? ». Il le sait pertinemment qui t’es, il le savait la semaine dernière quand il s’agissait de te faire trimer après l’heure. Il le sait pertinemment quand il compte les économies qu’il a fait sur ta fiche de paie. C’est juste une question de te remettre à ta place de corps interchangeable… d’instrument de sa supériorité sociale. Hors de l’esclavage tu n’es rien pour lui.

Débauché sans préavis à huit heures, tu retournes prendre ton bus de banlieue rempli de visages tristes et sévères. Tu erres un peu dans ton quartier avant de rentrer chez toi, dégoûté. Tu relèves ton courrier pour apprendre que la Caisse d’Allocations Familiales contrôlera ton domicile demain, épluchera tes comptes, ton passeport, ta vie. Que de la haine dans la dérive de l’homme traqué.

Avant d’aller mendier le soir même à la boîte d’intérim de quoi enrichir ton propriétaire.

Ça va du chantier à l’usine, du centre ville à ma zone (…), ça va de mon cerveau à mon stylo comme des battements de cœur, des bruits de pas dans le noir pour une paye de braqueur !

Messages

  • LA VIOLENCE DES REGLES INJUSTES OU DES NON REGLES NE S’ARRÊTERA PAS EN FAISANT LE PÊCHEUR a LA LIGNE.

    LE DROIT DE VOTE A ETE GAGNE PAR LES COMBATS DES PLUS DEMUNIS,DES PLUS BRIMES,DES PLUS EXPLOITES,ALORS NE CRACHONS PAS DANS SOUPE !!!!

    ALLONS VOTER

    ALLONS VOTER Marie George BUFFET,POUR QUE LA DEMOCRATIE ET L’INITIATIVE POPULAIRE MARQUENT ENCORE DES POINTS !!!

    RASPOUTINE

    • Le droit de vote est certainement une façon d’exprimer son choix. Mais dans le cas de cette kermesse , il n’est malheureusement qu’un pis aller , un placébo Tous les absentionnistes ne pêchent pas à ligne. En votant je me donne les bâtons qui me battrons.
      Le scrutin 2002 a vu un candidat plébiscité de 82 % et ce président nous cracher à la gueule dès les élections terminées . Vous étiez certainement ce jour aussi convaincu que le vote était l’arme contre l’extrême droite.
      Puis scrutins après scrutins , ces dirigeants , leaders, experts .... etc ont continué le même chemin , le profit pour ma gueule et les pertes pour nous autres . Nous sommes des millions , ils ne sont que des milles , des puces sur le dos d’un chien . Alors allons pecher à la ligne et jetons nous à l’eau . Et ce jour là , ils auront peur eux aussi d’un avenir tout autre que la gloire du capital.
      Un de la multitude

    • Chirac n’a pas été bon, c’est sûr, avec sa bande d’incompétents de ministres, à commencer par le ministre ex-intérieur candidat.

      Je n’ose même pas imaginer la France d’aujourd’hui cinq ans avec celui qu’a pas eu les 82%.

      Pourtant la gauche du NON n’en tire pas toutes les leçons et manque de stratégie. Les électeurs vont essayer d’y suppléer. Tâche difficile.

      NON.

  • Tu peut trouver toutes les excuses que tu voudra, pour ne pas allez voter. Malgré cela, pense à tout ces hommes mort pour que nous puissions voter, ne serais ce que par respect pour eux.

  • Un texte qui prend aux tripes et particulièrement bien écrit. Mais faut voter QUAND MEME, il faut toujours repousser le pire. Et puis, si on vote plus, y diront que les scrutins servent plus à rien, et y nous retireront jusqu’à ce droit.

    Pensez donc : que tout le monde vote, y compris les non-énarques, les non-instruits, les non-ci, les non-ça, c’est déjà tellement choquant pour les on-a-ci, on-a-ça, on-est-plus riches que vous, nananère.

    Monique Renouard

    • Monsieur, Minc Alain ,mr sélière Antoine,Mr sarkosi,Mr dassault serge ,Mr bouigues martin, ; ; ; ; ; ; ;

      Ils irront tous voter , vous, vous n’irrez pas,,,,,,,,quel plaisir vous leurs faites

      car bien qu’ils aient la majorité du fric dans leur poche ,il sont minoritaires en nombre, alors aidez

      les minoritées ne vous deplacez pas , demandez plustot ,que seul les pocesseurs de master

      carte gold ,ou autre signe de réussite sociale soient les seuls ellecteurs autorisés, ce sera plus

      simple coco33

  • La tristesse est lisible dans ce texte, la résignation aussi.

    Je ne crois pas non plus que les élections peuvent TOUT changer (sinon "ils" les auraient déjà interdites.....) mais pas de là à aller à la pêche....

    Nos droits sont bafoués, spoliés par le système (c’est à dire par le Capitalisme et ses serviteurs masqués ou non) mais si nous participons nous-même à leur destruction en les abandonnant, alors nous ne vaudrons pas mieux que ceux que nous dénonçons.

    Mais si vous n’y croyez plus, alors soyez au moins solidaires de vos frères en révolte, soyez au moins avec ceux qui luttent et que l’on fait taire par tous les moyens. Et Marie Georges est ce genre de femme qui n’a pas oublié d’où elle vient et pour qui elle se bat.

    Alors pour nous qui y tenons à ce combat et puisque vous vous n’y croyez plus, votez quand même pour nous car nous nous votons pour vous !

    Courage et espoir ! Votez (quand même) Marie Georges Buffet !

    BIBI (33)

  • Super bien écrit, ton article, qui me rappelle l’époque où, seule avec un bébé , sans RMI ni API qui n’existaient pas encore, ni allocation de chômage (mon ancien employeur ne cotisait pas aux ASSEDICS), nous n’avions de quoi manger, mon bébé et moi, que quand je travaillais, n’importe quel emploi en intérim, n’importe où, en trouvant, au départ, une nourrice qui acceptait de me faire crédit. Les employeurs en ont bien profité car je n’avais pas le choix et chaque fois que l’on ne me laissait pas partir à l’heure sans me payer davantage, je devais néanmoins payer une heure de plus à la nourrice .

    Depuis quarante ans que je vote, j’en ai marre de n’avoir au second tour des élections que des choix pourris, bourges de droite contre bourges de gauche faisant exactement la même politique en faveur des riches ou comme en 2002, bourge de droite contre bourge d’extrême droite, aboutissant au choix d’ un ministre de l’intérieur de droite aux agissements d’extrême-droite.
    Cette fois-ci, les médias ont boycotté 9 des 12 candidats et pour nous arnaquer encore plus, on va nous faire voter avec des machines électronique dont nous ne pourrons pas vérifier l’honnêteté si le logiciel est piraté. Bref, les dés sont pipés, l’heureux élu est sans doute déjà choisi entre les trois qui ont voté OUI au TCE, trois candidats dont on nous rebat les oreilles alors qu’ils ne représentent pas le NON massif du peuple français . Les médias se sont prêtés à la supercherie car la machine doit sortir l’un de ces trois noms pour que la France qui a voté NON à 54% puisse poursuivre quand même la même politique pour l’Europe du fric .

    Je voterai pour la vraie gauche au premier tour tout en sachant bien que sans aller à la pêche, je voterai sans doute , une fois de plus, blanc au second tour .

    Quarante ans que ça dure ! Quand donc aurons nous, dès le premier tour, un candidat ou une candidate qui, n’étant pas issu(e) des partis politiques éparpilleurs des voix de gens qui veulent tous la défaîte des capitalistes, rassemblera toutes les sensibilités de la vraie gauche, celle qui se préoccupe de la vie de tous les humains, pas seulement de perpétuer les privilèges des puissants ? Quel moyen trouverons-nous pour diffuser son programme en contournant un nouveau boycott médiatique ?

    • Lorsque j’ai posté ce commentaire il y avait aussi une question .
      3 % Seriez vous que 3% à vouloir un monde plus solidaire, fraternel et j’ose l’écrire libre !
      Je vous connaît , certains d’entre vous , nous nous rencontrons dans les manifs, collectifs , les militants de base , comme on le dit , mes soeurs , mes frères de lutte. Contre la chasse à l’enfant, le champ de saloperies OGM , l’exclusion, la loi du plus fort. Je ne doute pas que votre candidate soit quelqu’un de « bien » .
      Et seulement 3% , des efforts ,des nuits sans sommeil, des doutes .
      Je lis le mépris dans les colonnes des journaux des marchands de canons.
      Contre cela ce n’est pas le bulletin de vote qui compte.
      Mais la force de ne plus collaborer au service des puissants, la grève, la ré appropriation de notre vie.
      Nous , toi, moi travaillons , avons travaillé , étudions, ces fruits nous sont confisqués au nom de l’orde naturel de la soumission au plus fort , la loi d’airain du marché , pour ceux qui le peuvent lisez le Talon de fer de J London.
      Alors , vous réaliserez , que rien , pas même votre vote ne les arrêtera dans leur folie d’accumulation , de propriété .
      Je n’irais pas voter

    • S’ ABSTENIR ?

      Fille d’ immigré analphabète - mon père a travaillé toute sa vie depuis l’âge de 9 ans comme ouvrier agricole . Son plus grand regret était de ne pas avoir eu la chance d’aller à l’école .
      Il a encouragé ses 4 enfants à apprendre un métier, et à marcher " la tête haute " car nous avions la chance d’être nés sur le sol Français, et tout naturellement de voter .
      Sa grande fierté était d’être syndiqué à la CGT. A la cinquantaine, il a enfin obtenu la nationalité Française et a pu voter pour la 1 ère fois ; il avait pour l’évènement appris maladroitement sa signature.
      Je n’oublierai jamais son regard d’Homme fier ce jour-là : enfin il existait et était reconnu par son vote comme l’ égal de son patron : 1 = 1 .

      Il n’a plus jamais voté : il est mort très peu de temps après, avant la retraite .

      Alors je dis à ceux qui chipottent et sont tentés de s’abstenir que voter n’est pas seulement un droit, mais un LUXE pour ceux qui n’ont jamais la parole !

      Vous, qui avez la chance de savoir vous exprimer, communiquer sur Internet, échanger... et pouvant voter, ... : tous ces avantages dont sont privés encore de nos jours , tous ces travailleurs surexploités, qui feraient l’ impossible pour être considérés comme des citoyens, avoir un bagage minimum pour remplir des papiers, comprendre...

      Vous, qui avez ces atouts, vous voulez dire " MERDE " en vous abstenant, mais Merde à QUI ?

      VOUS CROYEZ QUE LES POSSEDANTS S’ABSTIENNENT , EUX ?

      nc 34