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Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent...
Publie le mardi 2 novembre 2010 par Open-Publishing6 commentaires
La lecture du texte débute à environ 1min30.
Je vous jure que ça fait peur.
Il n’y a qu’une seule solution : la Révolution. Et je le dis simplement, parce qu’aujourd’hui c’est la seule chose qui peut nous sauver de la dictature, et sauver une France qui n’est plus que l’ombre d’elle-même...
Dormez braves gens...
Par Liliane Baie
Allons-nous encore ignorer la loi sur la sécurité intérieure qui sera votée la semaine prochaine au Sénat ?
En fait, c’est peut-être une erreur de reprendre les termes officiels désignant cette loi pour la nommer : soyons clairs, il s’agit d’une loi destinée à rendre plus efficace l’action de la police. Ce projet de loi comprend pas moins de 48 articles, qui vont du développement des drones, et de la possibilité d’une censure sur internet, à l’attribution de missions de police à la police municipale, en passant par celui de la prescription de caméras de vidéo-surveillance, d’utilisation par la police des véhicules réquisitionnés en cas d’infractions graves (avant même le jugement) et par le développement d’une réserve civile de la police et d’un service volontaire citoyen de la police nationale ( qui évoque une milice privée, comme le précise Jean-Pierre Dubois dans l’éditorial de la revue de la LDH "H&L" numéro 150 : "Sécuritaire : ces outils qui vous veulent du bien").
Oui, allons-nous l’oublier ? Parce que certains ne l’oublient pas. Comme je l’avais noté sur Mediapart, la date limite des amendements de séance pour la loi LOPPSI 2 était fixée le 2 septembre à 11 heures. Si le matin, la liste des amendements était inaccessible, du moins pour moi, ce n’était pas le cas après le dépassement de la date limite de dépôt : on a pu trouver alors la longue liste des amendements déposés, pour un nombre certain d’entre eux, le 2 septembre. Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment, si l’on fait l’hypothèse que tout a été fait pour que l’attention soit portée sur les retraites, voire sur le sort des roms, pour permettre à d’autres lois tout aussi problématiques et contestées de passer dans l’ignorance de l’opinion publique, et le silence des médias.
Ainsi, ces amendements, comme les diverses travaux de commissions et les auditions du Sénat concernant cette loi vont passer inaperçus.
Mais ce n’est pas surprenant : on ne change pas une stratégie qui marche, et, à part les internautes inquiets de la liberté du net (cf cet article de ZD.net du 23 juin 2010 de Christophe Auffray : "Loppsi 2 : la CNIL émet toujours des réserves" qui résume le point de vue de la CNIL) et les associations qui s’inquiètent de l’atteinte aux droits de l’homme qu’annoncerait cette loi, qui sait qu’elle a été adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 16 février ?
Non, à l’époque, l’opinion publique était polarisée par la question du port de la burka, le vrai-faux débat sur l’identité nationale, et le voile islamique. Toutes questions introduites par qui ? Et qui est-ce qui a introduit le "débat" sur les retraites juste après des élections régionales catastrophiques pour le parti au pouvoir ? Et qui a précisé d’ailleurs que la question serait examinée au Parlement en septembre ? En septembre, précisément le même jour ( le 7 ) que celui de l’examen de la loi Loppsi 2 au Sénat (comme c’est étrange) projet de loi qui n’ a pas connu, lui, une telle publicité officielle …
Or cette loi, qui entend développer la performance de la sécurité intérieure, qui la connait ? Qui l’a lue ?
Peu de monde, je pense, sinon, nous entendrions davantage parler de l’extension des missions de la police municipale. On entendrait débattre de la question de savoir si on a envie que son voisin fasse partie de façon épisodique de la police. On s’inquiéterait de savoir ce que ferait cette réserve civile si, un jour, il y avait un état d’urgence ou des mouvements sociaux un peu remuants, sachant que si la le projet de loi précise que ces réservistes n’auront pas de mission de maintien de l’ordre, il n’est pas écrit dans la loi qu’ils ne pourront pas participer au renseignement. Quant à l’"éducation à la loi" qui fera partie de leurs missions, qu’est-ce que cela pourrait représenter si le pays était en crise ou si le pouvoir était aux mains d’un apprenti dictateur ?
Non, vous n’y croyez pas, n’est-ce pas ? Vous n’allez pas lire la loi, en particulier l’article 37 quater ?
Les amendements non plus, n’est-ce pas ? Pourtant, tout à l’heure, entre deux moments où ceux-ci étaient inaccessibles à la lecture j’ai pu en lire un, qui sera justement annexé à cet article 37 quater : il précise, si ma lecture rapide ne me trompe pas, que les étrangers en situation irrégulière et qui sont soumis à résidence en attendant qu’il soit statué sur leur sort, seraient susceptibles d’être punis d’une peine de un an de prison s’ils ne se rendent pas aux convocations auxquelles ils sont soumis.
Non, continuons à nous mobiliser contre les retraites comme le gouvernement nous le demande : continuons à regarder la lune, en ignorant ce qui est visible, et même éclatant, mais que nous ne voulons pas voir.
Il est impossible, n’est-ce pas, que dans le pays des droits de l’homme, on détruise les habitations de personnes qui n’ont rien fait de mal, qu’on les fasse partir de chez elles, qu’on empêche des enfants qui allaient faire leur rentrée avec les vôtres de prendre le chemin de l’école, et ceci pour qu’ils se retrouvent dans un pays qu’ils ne connaissent parfois même pas, avec des parents déboussolés et traumatisés ?
Il est impossible que nous ayons une milice et que nos rues soient obligatoirement parsemées de caméras de surveillance.
Votre pays, c’est la France, terre d’asile, qui a été chantée par les poètes et qui est la lumière éclairant de loin ceux qui sont privés de liberté. Qui est ? Ou qui était ?
Pardonnez-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font …
Pardonnez-leur, parce qu’ils ne regardent pas dans la bonne direction…
A vrai dire, non, je ne pardonne pas. Désolée de le dire, mais non.
Je pardonne à la jeune génération, celle qui a été élevée à ne pas réfléchir, à penser qu’on ne peut rien faire, celle qui ne connait pas l’histoire, enseignée par flashs n’ayant aucun lien entre eux.
Je pardonne aux trentenaires, qui sont endettés jusqu’au cou parce qu’on leur a fait croire que c’était ça le bonheur, et qui ont du mal à trouver ou à garder du travail : ils ont des enfants jeunes, ils ont peur.
Je pardonne aux anciens qui sont fatigués.
Mais je ne nous pardonne pas, à nous, ceux qui ont connu le plein emploi et le vent libertaire de 1968. Ceux qui ont eu accès à un enseignement qui tentait d’apprendre l’analyse et l’esprit critique, qui tentait de faire comprendre la naissance de l’esprit des lumières et la nécessité de lutter contre l’absolutisme. Ceux qui ont entendu leurs parents parler de l’oppression nazie et qui en ont connu les crimes. Ceux qui ont été dupes des idéologies marxistes et qui en sont revenus.
Nous, nous avons les éléments pour penser, nous ne sommes pas dans un tel danger patrimonial que les plus jeunes. Nous savons que la démocratie se mérite et qu’il faut exercer sa vigilance pour la conserver.
Alors quoi ?
Nous regardons trop la télé ? Nous aussi, nous avons désappris à réfléchir ?
Nous manquons de courage, ou nous sommes dupes ?
Ou tout simplement vieux ?
Je suis désolée d’avoir tenté de vous réveiller, je ne faisais que passer.
Il est tard, dormez braves gens...
http://www.mediapart.fr/club/edition/internet-et-si-affinites/article/030910/dormez-braves-gens
Messages
1. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 2 novembre 2010, 19:26, par Claude Deloume
Je ne vois pas quel intérêt tu poursuis.. à tenter de me culpabiliser parce que, selon toi, je ne lutterais, en tant que marxiste, contre la réforme des retraites qu’en oubliant les graves atteintes aux libertés que les pouvoirs actuels nous concoctent...
J’aime pas du tout ta façon de donner des leçons, brave mec !
2. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 2 novembre 2010, 19:30, par Revolution67
Euh, tout d’abord ce texte n’est pas de moi, d’autre pas je n’ai rien contre le marxisme ;
Personnellement je serai pour qu’on arrête de se foutre sur la gueule mutuellement pour des questions de mouvances politiques ou syndicales. Ca ne mène à rien et nous poursuivons le même but.
Au passage, je suis non-syndiqué et non-affilié.
PS ; désolé pour le passage sur le marxisme, qui peut vexer effectivement et auquel je n’avais pas prêté attention...
1. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 2 novembre 2010, 20:04, par Claude Deloume
OK !
Mais je pense que si tu veux faire la révolution, ou bien tu as trouvé le truc pour la déclencher, ou bien, tu commences par t’organiser avec d’autres, en te syndiquant, par exemple... ça te permettra de construire collectivement ce que tu déclares vouloir.
2. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 2 novembre 2010, 20:29
Claude Deloume, il me semble que dans le passé nombreux sont morts suite au fachisme et d’autre en luttant contre le fachisme..je pense que cet article tente de bien le rapporter... nombreux ne connaissent ni définition du fachisme, ni mémoire de quand il existait..
erick
3. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 3 novembre 2010, 19:36, par Claude Deloume
Bien d’accord avec toi (et bien placé pour l’être...).
Il n’empêche que je ne suis pas d’accord avec des sommations du genre : "Dormez braves gens ; continuez à regarder la lune en luttant pour les retraites, pendant qu’on vous le met profond sur les libertés...".
J’ai bien relu l’article de la blogueuse, je refuse de faire ce genre de choix ; au contraire, je pense qu’il s’agit d’un tout, les attaques tous azimuts, la tactique consistant à déboussoler les gens et à parier sur le fait qu’ils ne verront pas tout et en laisseront passer.
3. Vous voulez avoir peur ? Les lois qui nous attendent..., 2 novembre 2010, 19:39, par Revolution67
A mon sens, ce texte est intéressant dans la mesure où il insiste sur le fait que pendant que nous luttons sur une réforme scandaleuse, les retraites, a coté d’autres choses pires peut etre passent.
La dictature s’instaure par petite touches.
Pour moi, il ne doit y avoir qu’un seul mot d’ordre : Révolution. C’est le seul qui soit à la hauteur des attaques du gouvernement.
Par ailleurs... Effectivement, je commence a avoir beaucoup de mal à "pardonner" aux gens qui disent savoir et soutenir mais sans lutter. Et pire encore à tout ceux qui ne cherchent même pas à savoir alors même qu’on leur met l’info sous le nez.
Et je ne leur pardonne pas pour une bonne raison ; c’est qu’à cause de leur passivité, c’est ce pays que j’aime et qui est le nôtre qu’on est en train de foutre en l’air.
L’indifférence de beaucoup devant un tel constat me semble aussi douloureux et scandaleux que la politique même qui attaque aujourd’hui nos acquis, nos valeurs.