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Yonk, l’invention de la religion racontée aux enfants

par PACO

Publie le lundi 9 avril 2012 par PACO - Open-Publishing
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Les éditions Libertaires ont publié de nombreux titres mécréants pour rappeler, à la manière de Jacques Prévert, que dans toute religion il y a toujours quelque chose qui cloche... Et pas seulement à Pâques. Dans Yonk, Jack Fournier et Bruno Moreau ont imaginé l’origine des religions. Une histoire bien sympa à conter aux mômes qui ne veulent pas grandir idiots.

Nous sommes à peu près en l’an moins 43 750. Nos ancêtres préhistoriques sont travailleurs. La chasse, la pêche, la cueillette, la fabrique d’armes et de bijoux... Les occupations ne manquent pas du matin au soir pour tous les membres de la communauté. Tous ? Non. Yonk a un très gros poil dans la main. Il ne fait rien. C’est le marginal du clan. Son nom veut dire « vomi ». C’est dire ! Oisif, il passe des heures couché près d’un petit animal pas plus utile que lui. Ce qui devait arriver arriva. Yonk est expulsé du groupe. Il quitte sa grotte avec pour seul bagage une cape en hyène tachetée.

Réfugié dans la forêt, Yonk joue avec les libellules et les oiseaux piqueurs. Il respire à pleins poumons les parfums des plantes. Il court comme un fou parmi les arbres. Et pan ! Une branche l’assomme. Yonk tombe inanimé devant un tigre aux crocs longs comme le bras. Un guetteur du clan assiste à la scène depuis les hauteurs d’un chêne. Il voit le fauve épargner Yonk et poursuivre son chemin. Il alerte d’autres hommes qui décident d’observer de plus près l’énigmatique Yonk.

Le jeune a atteint une plaine immense quand les chasseurs l’aperçoivent de nouveau. Malheur, un troupeau de bisons arrive droit sur lui dans un grand tremblement de terre. Yonk est perdu. Et non. A l’abri d’un ruisseau, Yonk survit une nouvelle fois. Les chasseurs qui n’ont vu le drame que de très très loin acclament leur héros élevé au rang d’immortel.

Un retour triomphal au camp se prépare, mais le temps se gâte. Un orage d’une rare violence s’abat sur la petite troupe de chasseurs effrayés. Les éclairs fendent l’horizon. Le tonnerre gronde. Fasciné par le spectacle, Yonk se retrouve seul au pied d’un arbre qui va attirer la foudre. Le feu tombé du ciel embrase les branches...

Décidément, Yonk n’est pas un jeune homme comme les autres. Par trois fois, la mort n’a pas voulu de lui. Hommes et femmes se prosternent à ses pieds et lui apportent des cadeaux. Un chant vante ses exploits. Des peintures rupestres racontent la vie de celui qui est « au-dessus » des autres. La religion est née. CQFD.

Dessinée sur une soixantaine de planches superbes (dans un style cousin de celui d’Hugo Pratt), l’histoire racontée par Jack Fournier et Bruno Moreau est probablement vraie. Depuis les origines, la majorité des humains - naïfs, ignorants et serviles - a eu besoin de croire à des fables pour supporter le poids de leur existence. Depuis les origines, une minorité d’humains a très bien su utiliser la naïveté, l’ignorance et la servilité de leurs semblables pour asseoir leur pouvoir. Ni sorcier ni gourou ! Ni dieu ni maître !

Jack Fournier et Bruno Moreau, Yonk L’invention de la religion, éditions Libertaires. 66 pages, 15 euros.

Pour aller plus loin :

 Le site des éditions Libertaires.

 Le site du Club du livre libertaire.

 Les éditions Libertaires seront présentes au Salon du Livre Libertaire qui se tiendra les vendredi 11 mai (14 h à 21 h), samedi 12 mai (10 h à 20 h) et dimanche 13 mai (10 h à 16 h) à l’Espace d’animations des Blancs Manteaux 48, rue Vieille-du-Temple 75004 - Paris (métro lignes 1 ou 11 : station Hôtel de Ville ou Saint-Paul). Entrée à prix libre.

Quelques idées de lectures mécréantes aux éditions Libertaires :

 Les 12 preuves de l’inexistence de dieu.

 La pédophilie ecclésiastique catholique expliquée aux parents.

 Chroniques d’un incroyant.

 Chroniques d’un incroyant (suite).

 L’athéisme vu par les enfants.

 Jean Meslier, curé athée et révolutionnaire.

 La religion contre la vie, l’impasse islamique.

 La peste monothéiste.

 Quand les Corbeaux bouffaient du curé.

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