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accident du travail Pierre Rivas

Publie le mercredi 19 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Ce mardi 18 novembre 2008 la cour d’appel d’Aix en Provence a durant 4h00 examiné les circonstances de l’accident du travail mortel de Pierre Rivas.

La construction de la gare TGV a demandé l’intervention de métiers très particuliers comme des spécialistes de travaux acrobatiques.

Par sa formation d’alpiniste Pierre Rivas entre deux courses en montagne effectuait le métier de travailleur sur corde.

La société Adequat est chargée de la mise en place et du retrait des filets de sécurité mis en place pendant le montage du dôme de la gare.
Pour cela elle fait appel à une société d’intérim spécialisé pour les travaux en grandes hauteurs la société Sett interim.

Le 21 janvier 2001 vers 8h30 Pierre se présente sur le chantier, le responsable de Adequat lui donne en quarante cinq minutes quelques consignes de sécurité .

C’est ce qu’ils appellent une formation sur site. La veille le directeur de la société Adequat c’est assuré par téléphone de l’adéquation de la tâche confiée à cet intérimaire.

Il est 9h15 Pierre fait une chute de neuf mètres sur le quai de la gare en passant au travers des mailles du filet de sécurité.

Dans sa plaidoirie pour les parties civiles, maitre Eve Cerro va mettre en exergue les manquements aux obligations de sécurité et dénoncée l’hypocrisie de ces entreprises qui refusent d’assumer leurs responsabilités. Elle dit que l’économie d’argent et de moyen sont une nouvelle fois responsable d’un homicide involontaire dans le cadre du travail.

Et elle termine par cette terrible réalité l’arrivée du TGV à Aix en Provence c’est soldée par le décès de neuf salariés.

Pour le procureur de la république ce drame est la conséquence de choix délibérés. Ces entreprises font le choix de ce qui coûte le moins chère plutôt que le recours à des moyens techniques comme les nacelles. Il met en évidence la contradiction du recours aux sociétés d’intérim pour des travaux très spécialisés. Enfin il note le manque de formation pour des tâches qui recèlent des dangers extrêmes.
Enfin il termine en mettant l’accent sur la nécessité de peines d’amende exemplaires qui pénalisent véritablement les entreprises responsables.

Pour lui celles ci ne peuvent être inférieures aux réquisitions demandés en première instance et que le tribunal n’a que partiellement suivie dans son jugement.

Les avocats des prévenus ont plaidé la relaxe de leurs clients au non du responsable mais coupable. Nous entendrons même désigné la fatalité.
Et pourtant dans un interrogatoire serré, qui montre que le président Guérin avait une parfaite connaissance du dossier, le responsable de la société Adequat va être pris a ces propres contradictions sur l’évidente possibilité de faire le travail en nacelle. De plus le défaut du filet de sécurité a été clairement mis en évidence.

Geneviève Rivas la mère de Pierre et les frères ont ce soir le sentiment d’avoir été entendu et respecté.

Ils espèrent que la cour d’appel le 13 janvier dans son délibéré rende toute sa dignité à Pierre.

Michel Bianco

Messages

  • Bonjour,
    Etant moi même travailleur acrobatique depuis l année 2000, je tiens simplement a souligner certains points, sans pour autant prendre partie, d autant plus que je ne connais pas les circonstances exactes de cet accident, ni le travail que cette entreprise devait réaliser.
    Simplement, il me semble trop facile d accuser une société et leurs gérants en soulignant le fait que des nacelles pouvaient être utilisées, et que des acros sont intervenus pour une simple histoire de cout.
    Les travaux en hauteur et très grande hauteur sont notre métier, et nous en connaissons parfaitement les risques. Lors de nos formations, qui je pense se valent toutes, il nous est très bien expliqué les règles de sécurité que nous devons respecter pour palier à tout accident lié à notre activité de cordiste (je ne parle pas d accidents qui pourraient être causés par l utilisation d une machine quelconque), ainsi, si nous respectons ces règles il ne peut rien nous arriver.
    De plus, si, lors de notre arrivée sur un chantier ou durant le déroulement des travaux, des anomalies nous sautent aux yeux au point de vue sécurité, c est a nous salariés ou intérimaires à y palier pour le bien de tous y compris nos employeurs, et si par manque d écoute et/ou de matériel nous ne pouvons régler ces problèmes de sécurité, rien ne nous oblige de continuer ces travaux.

    Je tiens à souligner que ce que je viens d apprendre m’attriste beaucoup, que je soutiens, a ma façon, la famille de la personne disparue dans sa souffrance, et je trouve tout ceci bien dramatique.

    • Bonjour ,Trop d’accidents du travail sur les chantiers ,si ils n’y perdent pas leurs vies ,ils restent gravement handicapés. chsct absent .
      Et pourtant les mesures et materiel de sécurité devraient être la priorité des sociétés et entreprises.et la formation prédominante, plus importante et non considérée comme une luxure
      Humainement c’est inacceptable ,entre collègues de travail comment pouvez vous concevoir ,comparer des valeurs ;
       matérielle.....nacelle......prix dérisoire ?
       humaine .....vie humaine irremplaçable....ce jeune homme avait 27 ans.
      La famille
      ou le bénéfice économique de la société de l’entreprise qui cumule les chantiers et le bénéfice ,un peu archaique comme histoire conserver cette idée que aucun salarié est irremplaçable ?

      La sécurité au travail en 2010 regardez les chiffres.

      Alors que sous un ton rébarbatif on nous harcèle avec une politique sécuritaire toutes ces dernières années ,on ne veut pas nous protéger de ces accidents du travail .