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communiqué de la jcml69 suite au rassemblement contre la répression à Brossolette le 18 Mars.

Publie le lundi 22 mars 2010 par Open-Publishing

La JCML69 apporte son entier soutien à la pétition initiée par le CILL contre la répression au lycée Pierre Brossolette de Villeurbanne et du rassemblement qui a eu lieu devant le lycée le 18 Mars à 18H00.

Elle constate que l’activité du collectif lycéen a permis d’exposer au grand jour des contradictions entre les intérêts des lycéens mobilisés qui sont ceux de la grande majorité de la population et les intérêts corporatistes étroits d’une large partie des professeurs et du personnel de ce lycée.

Front contre la répression

Très tôt un matin de mobilisation lycéenne, au mois de décembre, cinq lycéens sont interpellés non loin du lycée pour un soupçon de tentative de vol de chaîne. Après un dur séjour en garde à vue, ils sont relâchés et relaxés hormis l’un d’entre eux qui a eu un rappel à la loi. Quelques temps plus tard, ils sont traînés par la proviseure en conseil de discipline qui exclut définitivement deux d’entre eux. Cette exclusion nécessitait le soutien des parents d’élèves et enseignants siègeant au Conseil de Discipline.

C’est parce que mobilisés que les lycéens ont été exclus, cette répression est donc politique. La proviseure du lycée Pierre Brossolette, Chris Laroche, est coutumière de ces faits répressifs. Il y a deux ans, une lycéenne a déjà été soumise à de très fortes pressions à cause de ses engagements. Un professeur a également qualifié l’attitude qu’elle avait pu avoir vis à vis de lui harcèlement moral.

Le CILL a donc tout à fait légitimement décidé de se mobiliser contre la répression qui a eu lieu cette année au lycée Pierre Brossolette. La pétition qu’il a lancé à reçu le soutien de notre organisation, du ROCML auquel nous sommes affilié, de la FSE, mais aussi de SUD Education 69, de la CNT, de la CGA, de la FIDL 69, de la JC et de la Coordination Ecole en Danger 69... Bref, le CILL a regroupé sur cette question démocratique un large front. Nous remercions tous ceux qui soutiennent les lycéens contre la répression et saluons le travail qui a été fait par le CILL.

Les profs et personnels de Brossolette font corps avec leur patron

Mais il n’en a pas été de même à l’intérieur de Brossolette. La majorité des professeurs et une partie du personnel, réunis en intersyndicale, se sont opposés la pétition et ont décidé de soutenir formellement Chris Laroche face à ce qui est pour eux "une attaque personnelle", une "récupération par l’extrême gauche", une "mise en danger de la réputation de notre établissement"... Ils se sont mobilisés "contre l’anarchie qui risquait de se propager si on octroie aux lycéens le droit de pétitionner"...

Comment s’expliquer cette attitude ? Tout d’abord, à Brossolette règne un climat de terreur. Lors du rassemblement organisé le 18 Mars par le CILL devant le lycée, de nombreux lycéens nous ont fait part des menaces constantes à leur égard, Chris Laroche leur intimant personnellement de ne pas signer la pétition ni de se mobiliser contre les réformes.

Ce climat de terreur s’applique également aux professeurs. Facile de critiquer Sarkoy, n’est ce pas ? Mais lorsqu’on n’a pas le courage d’affronter son propre patron qui n’est qu’un cadre insignifiant de l’Etat bourgeois, les grandes déclarations anti-sarkozystes apparaissent comme n’étant que du vent. Un militant de Lutte Ouvrière, pion au lycée, qui a soutenu Chris Laroche, qui dit qu’il n’a pas peur de se dire d’extrême gauche, a expliqué aux lycéens du CILL qu’ils ne s’attaquaient pas à la bonne personne, que c’était le gouvernement qui était responsable, qu’il les aurait soutenu face à la répression policière. Mais hors de question remettre en cause la décision du conseil de discipline. Pourtant, lui même a du admettre que la proviseure était un agent politique du gouvernement.

Chris Laroche parvient à souder ses professeurs et personnels derrière elle contre ceux qui veulent du mal au lycée, par exemple l’extrême gauche ou les sauvages de Faÿs, le lycée voisin. Tout l’appareil de Brossolette fait corps contre les lycéens mobilisés. C’est une forme d’organisation corporatiste que Chris Laroche est parvenue à mettre en place à Brossolette. La défense du prestige du lycée est invoqué pour expliquer ces actes. Cette défense réactionnaire de l’intérêt du lycée ira en s’accroissant à mesure que le gouvernement mettra en concurrence les établissements avec pour critère valorisant son adéquation avec les intérêts du patronat local. D’autre part, c’est aussi un front contre la remise en cause de l’ordre social interne au lycée où les professeurs sont dominants.

C’est aussi le signe d’une faiblesse des organisations syndicales. Elles sont sensées soustraire leurs adhérents aux rapports de force localisés à une boite ou un lycée, à la défense de l’intérêt de son entreprise ou de son lycée au profit de la solidarité contre LE patronat et le gouvernement.

Il n’y a que deux camps, celui du prolétariat et celui de la bourgeoisie

Les idéaux progressistes d’une part croissante de professeurs entrent en contradiction avec leurs intérêts matériels. Les professeurs appartiennent à l’aristocratie ouvrière. Ils vivent des miettes des profits que la bourgeoisie extorque aux prolétaires dans les pays qu’elle domine et en France. Elle veut bien leur accorder pour acheter la paix sociale. Or, avec la crise du capitalisme, des miettes, il y en a de moins en moins, une part croissante de la population est plongée dans la misère et le chômage. Les réformes du lycée sont le fruit du pourrissement du capitalisme qui tente d’exclure les classes populaires de l’Education Nationale.

Les mobilisations collectives sont le fait d’intérêts matériels. Les lycéens mobilisés portent l’intérêt des classes populaires qui est que tous puissent accéder à une éducation de qualité, le plus dégagée possible des intérêts des capitalistes. Ils doivent également lutter contre l’impérialisme français qui soumet à la surexploitation les prolétaires et paysans de nombreux pays. Les capitalistes, en France, portent un intérêt contraire : ils répriment donc les mouvements s’opposant aux intérêts de la bourgeoisie que ce soient chez les lycéens, les travailleurs, les étudiants et les professeurs. Les professeurs se mobilisent pour défendre leurs retraites, leur statut. Cela peut être tout à fait juste si leur lutte se mène au côté du prolétariat contre la bourgeoisie.

Au contraire, leurs mobilisations peuvent être réactionnaires si jamais les professeurs ne se mobilisent que pour garder leur place dans la société. S’ils font corps contre les « hordes de lycéens sauvages », dont la violence des mouvements s’accroît au fur et à mesure de leur paupérisation, de la violence des offensive des capitalistes. S’ils font corps en sacrifiant l’intérêt de la majorité du peuple au profit de leurs intérêts étroits, ils passent du coté de la bourgeoisie.

La JCML du Rhône serait ravie d’entendre des explications des différentes organisations présentes au lycée (SNES, CGT, FO, LO). Elle appelle à la solidarité entre les lycéens et les professeurs progressistes, à renforcer la ligne de classe des organisations syndicales qui seule permet de faire l’unité au sein du peuple contre l’offensive de la bourgeoisie. Seule l’organisation et la solidarité de classe dans chaque secteur nous permettront de ne pas être balayés par cette offensive.

Mais ce qui permet de réaliser l’unité de classe entre tous les secteurs, ce n’est pas le syndicalisme, c’est l’organisation politique sur la ligne des intérêts du prolétariat. La JCML du Rhône a vocation à réunir tous les secteurs de la jeunesse pour nous permettre d’avoir une stratégie d’ensemble dans notre lutte révolutionnaire contre le capitalisme et pour le socialisme.

CHRIS LAROCHE EST UN TIGRE DE PAPIER ! SOYONS TOUS UNIS CONTRE LA REPRESSION !