Accueil > conflit social : Le coup de semonce des "Bourbié" (Issoire-63) (video)

conflit social : Le coup de semonce des "Bourbié" (Issoire-63) (video)

Publie le samedi 31 octobre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/issoire/le_coup_de_semonce_des__bourbie_@CARGNjFdJSsHHhoMCx8-.html

Le coup de semonce des « Bourbié »

Reçus par le préfet de Région et par des élus du Conseil général du Puy-de-Dôme, les salariés de Bourbié sont repartis déçus de Clermont-Ferrand. Ils se rendent aujourd’hui chez Brice Hortefeux, à Saint-Saturnin (63).

La mobilisation des agriculteurs avait impressionné voilà une quinzaine de jours. L’opération menée par les salariés de Bourbié, dont l’entreprise est en redressement judiciaire, n’est pas non plus passée inaperçue, hier, à Clermont-Ferrand et sur l’A75.

Partis à 12 h 30, escortés par de très nombreux gendarmes, une cinquantaine de véhicules, des poids lourds, grues, engins d’assainissement, ont mené une opération escargot sur l’A75. Le convoi qui s’étendait sur plusieurs centaines de mètres a entraîné d’importants ralentissements pour les automobilistes circulant dans le sens sud-nord à qui il était interdit de les dépasser. À hauteur de Montpeyroux, les gendarmes ont enregistré 5 kilomètres de retenue. À hauteur du Zénith d’Auvergne, les compteurs ont enregistré jusqu’à 8 kilomètres de très forts ralentissements.

Les représentants du personnel quittent la réunion avec le préfet

Forts d’engins lourds, les quelque 200 salariés qui s’étaient mobilisés ont alors filé à travers la ville pour finalement être stoppés rue Ballainvilliers. Il était alors 14 h 30 et après plusieurs minutes d’âpres négociations, ils ont obtenu de pouvoir aller se stationner place de Jaude et boulevard Desaix.

Dans un bruit assourdissant de klaxons, une délégation a pénétré à la préfecture où Patrick Stéfanini les a reçus (lire par ailleurs). Après plus d’une heure et demie d’entrevue, les représentants du personnel ont rompu le dialogue, « déçus par les réponses qui nous ont été apportés ». Une partie d’entre eux a alors filé au Conseil général, accompagné de Jacques Magne, le maire d’Issoire, où les attendaient Annie Chevaldonné, vice-présidente en charge du développement économique et du tourisme et plusieurs élus locaux dont Robert Chabaud, conseiller général d’Issoire.

Pendant ce temps, informés du départ précipité de leurs représentants, les conducteurs d’engins ont alors fait hurler à nouveau leurs klaxons. Un bruit assourdissant a alors envahi tout le centre-ville.

Vers 18 h 30, la délégation est ressortie du Conseil général. L’heure de faire le point avec des salariés très remontés. Sur les marches de la préfecture, Jocelyne Carbonnier, secrétaire de l’Union locale CGT, a alors indiqué « que les élus s’étaient engagés à alerter le ministre de l’Économie afin d’obtenir un plan de départ anticipé pour les plus de 55 ans et une prime supra-légale de licenciements. En revanche, le préfet nous a reçus comme si c’était la première fois qu’il entendait parler de suppression d’emplois chez Bourbié ». Sous les sifflets, la responsable syndicale a poursuivi. « Nous lui avons demandé qu’il intervienne auprès des repreneurs afin que soit augmenté le nombre d’emplois maintenus. Nous avons fait le forcing pour qu’un plan de départ anticipé soit mis en place. Mais faute de réponse nous nous sommes levés. Il faut donc rester mobiliser ».

Et Jocelyne Carbonnier de lancer « Demain nous irons donc voir le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, pas à Paris, mais directement chez lui à Saint-Saturnin ! ».

Rendez-vous est donc pris. Les salariés se sont donné rendez-vous à 9 h 30 au siège de l’entreprise. Ils devraient ensuite reprendre l’A75 jusqu’à la sortie 5 avant un probable blocage du village.

Olivier CHAPPERON