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crise : le pire est presque sûr
Publie le dimanche 13 février 2011 par Open-Publishing6 commentaires
Madoff était finalement un petit joueur. Avec ses 50 ou 60 milliards de dollars détournés, il n’a pas exploité toutes les possibilités de la fameuse chaîne de Ponzi... Face au tandem Geithner-Bernanke, nos nouveaux Robert Redford et Paul Newman dans ce remake de « l’Arnaque », il faut dire que la concurrence est rude. Décortiquons cette fraude massive car le montage est d’une subtilité perverse et d’une perversité subtile.
Commençons tout d’abord par un petit rappel : le Trésor américain et la Fed sont deux poches différentes du même argent... Même si la banque centrale américaine est indépendante, ses moyens sont les mêmes que ceux du Trésor américain. Quand la Fed perd de l’argent, et elle va perdre une fortune sur ses achats massifs d’obligations d’État avec la remontée des taux d’intérêt qui s’amorce, cette perte va directement, chaque année, s’imputer au déficit budgétaire américain, un déficit qui est déjà en lambeaux.
Que s’est-il passé en 2010 ? L’État américain, déjà en faillite virtuelle, a fait de la relance. Il a injecté des centaines de milliards de dollars dans l’économie qu’il n’avait pas. Ces centaines de milliards, le Trésor américain a dû les emprunter. Le problème, c’est que les Chinois ne veulent plus de ces nouveaux subprimes, ni les Japonais ni les pays du Golfe... Les ménages américains ont absorbé une partie de ces déchets napolitains pour placer une épargne récemment reconstituée. Mais cela ne suffisait pas. Dès lors, la Fed est venue prêter au Trésor américain... Mais la Fed et le Trésor, c’est pareil ! C’est de l’argent qui sort d’une poche pour entrer dans l’autre, avec deux poches qui, aujourd’hui, sont percées. On a appris cette semaine, sans surprise, mais tout de même avec effroi, que la Fed était passée devant la Chine et était devenue le plus gros détenteur d’emprunts d’État américains ! Fascinant, non ? L’administration Obama, qui voulait réformer les pratiques bancaires, fait ce qu’aucune banque, ni aucun escroc de haut vol, n’a jamais tenté. Il faut dire qu’ils n’en sont plus à une contradiction près : les vingt plus grosses banques américaines vont verser pour 2010 un montant record de rémunérations : 135 milliards de dollars alors qu’Obama devait briser Wall Street, l’appât du gain et les bonus. Michael Douglas a raison de dire en 2010 : « Greed is not just good, it’s legal. » Passons.
Le problème de ce tour de prestidigitation, ô combien impressionnant, est qu’il ne pourra plus être utilisé en 2011. Vous allez comprendre pourquoi. Les taux montent. La Fed perd donc tous les jours de l’argent sur les 1.100 milliards d’emprunts d’État qu’elle a avalés. Elle va sûrement encore jouer la fuite en avant avec un QE3 ou un QE4 mais elle ne pourra pas continuer à absorber intégralement les besoins d’emprunt de ses collègues du Trésor. Madoff avait besoin que les marchés continuent à monter pour que son arnaque tienne. La crise de Lehman a mis sa belle pyramide à terre. Geithner et Bernanke ont besoin que les taux d’intérêt baissent pour qu’ils puissent continuer à faire voltiger les dollars sans que les spectateurs s’aperçoivent de la supercherie. Oui, mais voilà. Avec des matières premières en folie, du fait entre autres de ce « quantitative easing », des valeurs d’actifs qui montent sous l’effet de la spéculation, des banques qui reprennent leurs plus mauvaises habitudes, les taux grimpent. Doucement mais sûrement. Et il suffit que cette hausse s’accélère pour qu’on découvre que tout cela n’est qu’une gigantesque arnaque.
Mais alors, me direz-vous, si c’était aussi simple que cela, que fait la police ? La police, c’est-à-dire les agences de notation ou la SEC, est à peu près aussi sévère avec le Trésor américain et la Fed que la police tunisienne l’était avec la belle-famille de Ben Ali ! Notre duo d’équilibristes est aujourd’hui dans une fuite en avant qui ne peut que mener les États-Unis dans un mur. Bravo les artistes !
Marc Fiorentino pour La Tribune - 09/02/2011,
Messages
1. crise : le pire est presque sur ., 13 février 2011, 11:01
UE-topie de marché : Comment la nouvelle « gouvernance économique » menace la démocratie
La gouvernance europeenne,a commencer par la restruration du marché du travail,au nom de la competitivité, qui se met en place unifie les peuples europeens qui se preparent a engager le combat :
Retour au livret ouvrier et fichage généralisé
Par la-sociale • Actualités • Mardi 01/02/2011
Pendant que le peuple égyptien, suivant de près le peuple tunisien, se soulève contre les tyrans et potentats au nom de la liberté, sous l’égide de l’Union Européenne, les vieilles "démocraties" (mais le sont-elles encore ?) mettent en place la cage d’acier informatique qui fera que nos pays ressembleront aux pires cauchemar des romans de science-fiction.
Ce qui se trame avec le "livret de compétences" mérite d’être connu de tous et doit être combattu sans barguigner.
Pour en savoir plus cliquez ici (fichier PDF à lire avec Acrobat Reader)
http://la-sociale.viabloga.com/news/retour-au-livret-ouvrier-et-fichage-generalise
Une fois n’est pas coutume, les Dessous de Bruxelles proposent une traduction d’un article du CEO - le Corporate Europe Observatory. Dans une étude dont nous avons traduit certaines des parties les plus significatives, le groupe de chercheurs basé à Bruxelles revient sur la désormais célèbre « gouvernance économique » européenne... et les menaces qu’elle représente pour la démocratie......
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article140
2. crise : le pire est presque sur ., 13 février 2011, 11:22, par YOO
Bonjour,
Ne jamais oublier qui il y a pire que la dictature, il y a la démocratie.
On ne pourras jamais en France « dégagé » le pouvoir en place puisqu’il a été élu démocratiquement, même si il n’a jamais respecté ces promesses pour le quel il a été élu.
Nous sommes passé de je pense donc je suis à je possède donc je suis.
Le seul espace qui nous restes en « démocratie » est là désobéissance civile.
Et merci aux pays magrébin pour cette leçon de démocratie sans haine, ce qui n’est pas le panache de touts ses élites politiques, financiers, philosophes qui nous disent ou est le bien ou le mal.
Le mal ses eux (les élites) et donc avec eux le pire est sur.
Maintenant la voie aux peuples et la fin de ses élites à deux dinars six sous.
A tout les peuples de notre monde un seul choix Là Révolution.
Bien a vous YOO
1. crise : le pire est presque sur ., 13 février 2011, 11:34, par pilhaouer
Ben si tu veux, on va passer par la case dictature, histoire de voir si la désobéissance civile est possible sans se faire péter les genoux et tout le reste.
Omar Suleymane, spécialiste égyptien, sera (peut-être) disponible bientôt pour " écouter" ton problème.
Faut pas trop déconner quand même ! Pinochet est plié de rire dans son mausolée.
Maintenant, si tu estimes, comme on le lit parfois, que pour tout faire sauter, il vaut mieux une dictature, plutôt qu’une démocratie soutenue par la plus grande démocratie du monde, c’est un peu cynique, non, et ça reste aussi à prouver.