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dans la peau d’une personne agée

Publie le vendredi 9 novembre 2007 par Open-Publishing
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Dans la peau d’une personne âgée

Le conseil économique et social est favorable pour les personnes âgées au libre choix entre la vie à domicile ou en établissement
Le nombre de personne de plus de 75 ans doublera en 2050 pour passer de 5 millions à plus de 10 millions
Face à ce défi démocratique des solutions s’imposent :
Pour un maintien à domicile il faut mettre l’accent sur les aidants familiaux ou employés et leur formation
Ces aidants quant ils sont familiaux doivent aussi pouvoir concilier leur vie privée et professionnelle
Il faut également développer les structures en institutions*
 
Sur le maintien à domicile le conseil économique et social souhaite instaurer un débat « sur l’opportunité d’assortir le congé des aidants familiaux d’une compensation de la perte de salaire »
 
Sur la création d structures le CES encourage la création de structures à taille humaine pour permettre aux personnes âgées de résider dans des logements privatifs
 
Il est plus que temps d’améliorer la prise en charge des personnes qui résident dans des structures hospitalières
Rappelons que le président de l’association des directeurs d’établissements d’hébergements des personnes âgées s’interrogeait, le 6 mars, dans le journal la Croix : « Comment notre pays va financer son retard en matière d’aide aux personnes âgées ? ». De la même manière, la présidente de la FNAPAEF (personnes âgées et familles) précisait dans le Parisien qu’il fallait créer tout de suite 40 000 places dans des établissements. Ces associations affirment que tout repose sur les familles et non la solidarité nationale. D’autre part, l’Humanité du 6 mars relate la maltraitance dont sont victimes les personnes âgées dans certaines maisons de retraite. « Un plan est actuellement en préparation » relate les Échos.
La Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées du 15 juin avait révélé une recrudescence des maltraitances des adultes âgés.
La maltraitance pouvant être de l’indifférence, l’usage du tutoiement, une toilette intime qui n’est pas faite et, selon la Croix, elle peut aussi consister dans une maltraitance alimentaire.
En effet, si la fédération des banques alimentaire a voulu connaître le profil des 750 000 bénéficiaires, il en ressort qu’un nombre important de retraités figure à côté des salariés et les personnes âgées qui représentent 16 %.
Les données recueillies sur la ligne
« Allô maltraitance personnes âgées et personnes handicapées », qui reçoit leurs plaintes montrent une recrudescence pour l’année 2005 pour arriver à 12 000 situations. L’association Alma France qui gère la ligne précise que ces appels émanent souvent des familles et des professionnels. Rappelons que le nombre de personnes âgées de plus de quatre-vingt-cinq ans va doubler
en France dans les dix années à venir…
On apprend dans l’humanité dimanche que 50 % des personnes âgées hospitalisées et 30 % des résidents des maisons de retraite sont malnutris
En effet : a la source on trouve un ensemble d’inattentions cumulées s’appartenant à des maltraitances : Préjugés alimentaires qui conduisent à la prescription de régimes trop sévères, horaires inadaptés etc ; …comme parfois repas servi à 17h30, effet anorexigène s de la distribution des médicaments
Des patients handicapés en terme de fonction masticatoires avec un effet buccal déplorable
Es dentistes pourraient facilement intervenir.
Rentrer dans la peau d’une personne âgée « on perd ses repères : s’asseoir dans un fauteuil pour nouer ses chaussures raconte D B, descendre un escalier, ouvrir une boite de médicament, décapsuler un comprimé, se coiffer, tous ces gestes simples deviennent difficiles voire impossibles »
 
Martine Lozano et Maguy Darmon
Pour le collectif SOS personnes âgées
Pour le collectif SOS personnes âgées au moment où les retraites ne vont plus permettre de vivre correctement notamment pour les femmes avec des carrières incomplètes, les personnes handicapées.....
Pour une vie décente pour les personnes âgées

Messages

  • La douleur et la colère d’une famille
    Personnes âgées . Geneviève raconte son parcours pour accompagner sa mère, atteinte de maladies neuro-dégénératives. Une illustration des énormes carences de la politique de prise en charge.

    « Être confronté à une situation de grande maladie, voire de fin de vie, et devoir raisonner financièrement, c’est quelque chose d’inadmissible, ça ne devrait pas exister. » D’une voix calme, posée, Geneviève Desliens dit ce qui la « met le plus en colère ». Cette femme tient le rôle d’aidant familial. Ce n’est pas d’hier : voilà huit ans que la maladie de Parkinson a été détectée chez sa mère, Lucette, aujourd’hui âgée de soixante-dix-huit ans, et trois ans qu’elle se double d’un « corps de Lewy », affection dérivée d’Alzheimer, entraînant des troubles du comportement. Pendant toutes ces années, Geneviève a pris progressivement en mains les affaires de sa mère, sur les plans administratif, médical et de la simple gestion du quotidien. Mais depuis peu, les besoins d’accompagnement ont pris une tout autre dimension.

    pas de structure adaptée pour l’accueillir

    Un soir d’octobre, Lucette doit être admise en urgence à l’hôpital de Montreuil (Seine-Saint-Denis). « Crise d’agitation ». Une de plus, mais celle-ci révèle une aggravation du mal. Au bout de quelques jours, les médecins parviennent à la stabiliser mais signifient à Geneviève que sa mère, désormais, « ne peut plus être soignée ». Et l’invitent à « chercher une solution pour sa sortie ». De façon courtoise, mais pressante : « Ils avaient besoin du lit », comprend Geneviève. Sa mère se trouvait dans un service de court séjour, et l’établissement ne disposait pas de structure adaptée pour l’accueillir plus longtemps. « J’ai commencé à paniquer, confie-t-elle, je ne la voyais pas bien du tout et incapable de se retrouver seule chez elle. » Jusqu’alors, la vieille dame s’en sortait, avec l’aide, pour quelques heures par jour, d’auxiliaires de vie. Mais maintenant, « impossible de la laisser seule » : devenue complètement dépendante, il lui faut être accompagnée en permanence, pour tous les gestes du quotidien.

    « Une solution » ? Geneviève et les siens réfléchissent, se concertent, écartent deux pistes : la maison de retraite médicalisée et le « long séjour » à l’hôpital. Questions de coût, de place aussi, difficile à trouver vue la pénurie, alors que le temps presse. Et puis, surtout, « on préférerait qu’elle se retrouve chez elle pour les derniers moments de sa vie ». Les médecins ont en effet été clairs : Lucette est en « fin de vie ». À ce détail près, précise aussitôt Geneviève que, « dans ce type de maladie, ça peut durer un certain temps… ».

    aide à domicile : 4 520 euros par mois pour la moins chère

    Le choix du retour au domicile est donc retenu. Le matériel médical nécessaire (lit médicalisé, fauteuil, pied de perfusion, chaise percée, etc.) acheté, installé. Reste alors le plus dur : assurer l’accompagnement de Lucette 24 heures sur 24 par des auxiliaires de vie. Sollicitées, plusieurs associations d’aide à domicile en Seine-Saint-Denis transmettent leur devis. Verdict : 4 520 euros par mois pour la moins chère - celle qui sera choisie -, 11 000 euros pour la plus coûteuse… Choquée, Geneviève, tout en encaissant la douleur de sa maman, se rend vite à l’évidence : entre une retraite de 1 034 euros et l’allocation personnalisée autonomie (APA) qui, revue à la hausse en fonction de son degré de dépendance, va atteindre les 1 000 euros, les revenus de Lucette sont loin de faire le compte. Une fois épuisées les possibilités d’aide sociale, restent à trouver 2 500 euros par mois. Et cela, pour « un certain temps… ».

    Geneviève, salariée dans une société d’études et de formation, ne roule pas sur l’or, ses frères et soeurs non plus. « Financièrement, on ne peut absolument pas prendre en charge. » À contrecoeur, les enfants de Lucette viennent donc de décider la « seule solution » : hypothéquer la maison où Lucette habite. « Un petit bien, quelque chose de très modeste, que mon arrière-grand-père a construit de ses mains, où mes arrières-grands-parents, mes grands-parents, mes parents et moi-même ont vécu », dit Geneviève en laissant percer émotion et amertume. « Le souhait le plus cher de ma mère était que cela reste à l’un de nous »…

    Pour rendre possible cet accompagnement

    Ce sacrifice financier et affectif sera donc le prix acquitté pour « essayer de laisser un maximum de dignité, le plus longtemps possible » à Lucette. Pour rendre possible cet accompagnement grâce auquel elle conservera « un semblant d’autonomie », les auxiliaires de vie s’employant à la stimuler pour tous les actes du quotidien, la toilette, l’alimentation, par exemple en « lui demandant de choisir son repas, d’éplucher une pomme de terre pour aider à faire les frites. Des petites choses, mais… ». Des choses, Geneviève le sait, souvent « impossibles à gérer en maison médicalisée », faute de personnel en conséquence. Et puis, pour elle, il y a encore une autre raison : permettre à sa mère de rester chez elle, « c’est un peu lui rendre ce qu’elle a fait pour les autres, elle qui s’est occupée de sa grand-mère et de sa mère jusqu’à la fin de leur vie ». Une solidarité familiale qui coule de source, mais n’efface pas, à ses yeux, un défaut de solidarité nationale, dont elle vient de recevoir la dernière sanction : 405 euros de forfait hospitalier, pour le séjour de Lucette à l’hosto de Montreuil. À payer cash car sa mère n’a pas de mutuelle. Dans un courrier adressé à l’Humanité, pour alerter l’opinion, Geneviève disait son pessimisme avec ces mots : « Mourir va devenir, comme certains médicaments, du confort. »

    Yves Housson