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fraude à carrefour

Publie le mercredi 10 septembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

cf Delattre, correspondant de "La Libre belgique" à Paris
09.09.2008

Une fraude

A priori, on aurait imaginé que cette actualité aurait davantage fait parler d’elle. Au moment où les Français, à longueur de journées, se soucient de leur pouvoir d’achat. Au moment où on ne peut plus ouvrir un journal sans tomber sur des tableaux comparatifs montrant, centime après centime, l’évolution du prix du charriot d’hypermarché. Au moment où la télé, flairant sans doute le bon filon, multiplie les programmes de conseil au consommateur – du « Combien ça coûte » de Jean-Pierre Pernaut devenu hebdomadaire à la nouvelle émission de Julien Courbet, l’ex-redresseur de torts de TF1 désormais estampillé service public. Et bien non, pas du tout : on n’en a à peine parlé. Raison de plus pour évoquer l’affaire ici.

Cela s’est passé hier en banlieue parisienne, à Melun (Seine et Marne) plus précisément. Devant le tribunal correctionnel de cette ville, la société Carrefour comparaissait. La chaîne d’hypermarchés était poursuivie pour publicité mensongère. L’an dernier, à l’issue d’une tournée d’inspection dans un hypermarché de ce département, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et des fraudes avait rendu un rapport accablant. Carrefour mentait dans ses dépliants publicitaires.

C’est le coup classique. Vous voyez dans un rayon que, pour le prix d’un pack de six bouteilles d’eau minérale, vous en avez deux. Vous vous réjouissez de cette bonne affaire. Dans le feu de l’action, vous ne vous rendez pas compte, lors de votre passage en caisse, que l’on vous facture au prix normal ce deuxième pack d’eau censé gratuit. Vous avez évidemment autre chose à faire de votre vie que de vérifier votre ticket de caisse. Résultat : vous avez été berné puisque vous avez acheté plus que vous ne l’envisagiez et au même prix.

La Direction des fraudes avait été saisie par un petit couple de retraités, près de ses sous comme la plupart des retraités, qui avait remarqué à de multiples reprises une distorsion entre les prix annoncés à ce Carrefour et les prix appliqués aux caisses. L’enquête a montré que sur plus de 40 produits annoncés comme étant en promo, les ristournes promises n’étaient en fait pas accordées aux clients.

Lundi, l’avocat de Carrefour a plaidé la bonne foi et l’erreur exceptionnelle. Parties civiles, des associations de consommateurs ont estimé en revanche que, pour une chaîne d’hypermarchés, le mimimum était tout de même de veiller à la correspondance entre les prix affichés en rayon et ceux pratiqués aux caisses. Le procureur a réclamé une amende de 45.000 euros. Le tribunal se prononcera lundi.

Priver le petit consommateur, qui en majorité n’en peut déjà plus, des quelques misérables centimes de réduction qu’on lui a fait miroiter. Quand on est une multinationale qui, rien qu’au cours du premier semestre de cette année, a vu son chiffre d’affaires (ici) progresser de plus de 10%. On n’est pas Olivier Besancenot, mais on trouve tout de même cela vraiment minable.

Messages

  • "Minable ?" Le terme me paraît un peu faible. On devrait plutôt parler de charognards. Du goudron et des plumes et à la lanterne oui. lul

  • Quand une grande multinationale fait une erreur dans un de ses magasins sur un produit c’est l’abomination de la désolation ! Ils ont fait exprès de piquer quelques centimes à un couple de retraité !
    En fait, beaucoup de temps est passé en magasin pour lutter contre ces erreurs qui donnent évidemment une mauvaise image de l’enseigne.
    Dans la pratique, ce sont les enseignes les plus sérieuse et les moins chers qui sont leader : Carrefour, Leclerc, Auchan. Je suis sûr que Carrefour est en train de vérifier dans ses magasins ses prix et la concordance entre les prix affichés et les prix réellement payés.

    Signé : un ancien cadre de Carrefour qui a eu beaucoup de chance de travailler dans une grande multinationale...

    • Etant cadre également je suis bien placée pour confirmer que la grande distribution met tout en oeuvre pour que les prix affichés soient les prix payés par le client. Hélas, nous ne sommes jamais à l’abrit d’une erreur mais elle sera rectifée dans les plus brefs délais dès qu’elle nous est signalée, afin que le client rentre chez lui satisfait... ne dit-on pas l’erreur est humaine ? encore faut-il pour que nous la corrigions, qu’il y ait un dialogue avec le client, nous sommes là pour les écouter.... avant de lancer les grandes procédures....