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grève des travailleurs sans papiers : l’approche commune marque des points

Publie le jeudi 8 avril 2010 par Open-Publishing
14 commentaires

GRÈVE DES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS : L’APPROCHE COMMUNE MARQUE DES POINTS.

Depuis le 12 octobre 2009, plus de 6000 travailleurs sans papiers sont en grève pour obtenir une circulaire de régularisation avec des critères précis et améliorés pour en finir avec « le pouvoir discrétionnaire » des préfectures qui peuvent ou non accéder aux demandes de régularisations par le travail. Comprenons bien la situation actuelle : selon les préfectures ou sont déposés les demandes de régularisation, nous pouvons avoir, avec des dossiers similaires, des résultats diamétralement opposés, une régularisation par ci, des OQTF (obligation de quitter le territoire français) par là. De plus en plus, les dépôts de dossier de régularisation ressemblent à une vaste loterie, ou les chances de gagner s’étiolent au fil des mois, les textes ministériels n’étant pas appliqués, les blocages et les discriminations étant de plus en plus nombreuses en préfectures.

Les premières semaines de grève amenaient le ministre de l’immigration à écrire une nouvelle circulaire (24/11/2009), bien en deçà des demandes exprimées. De l’aveu même de certains conseillers du ministère du travail, cette circulaire n’est pas faite pour fonctionner. En effet, le flou sur les critères de régularisation continue à être entretenu et les décisions finales toujours laissées à l’appréciation des préfets, laissant planer un fort soupçon d’arbitraire sur celles-ci. Cette circulaire du 4/11/2009 était doublée de déclarations belliqueuses d’Eric Besson et de Xavier Darcos envers le patronat, les deux ministres menaçant de fermer administrativement les entreprises qui auraient des travailleurs sans papiers parmi leurs salariés. Menaces qui aujourd’hui pèsent sur les 2200 entreprises touchées par le mouvement de grève.

Cet effet d’annonce et les multiples actions de grève et d’occupation d’entreprises ont amené une partie du patronat à rencontrer et à discuter avec les organisations syndicales sur la problématique des travailleurs sans papiers. Ce fût en premier la présidente d’ETHIC, Sophie de Menthon qui s’exprima sur le sujet dans une tribune publiée dans le journal « Les Echos » du 28/12/2009. En janvier 2010, la conférence de presse des salariés sans papiers de la société ADEC organisée à l’Assemblée Nationale par plusieurs députés démontrait que la présence des travailleurs sans papiers était inéluctable dans de nombreux secteurs de l’économie française et qu’il fallait trouver une solution pour qu’ils sortent de l’illégalité ou la politique gouvernementale les maintenait. La réponse du gouvernement, toujours dans la finesse, fût de faire évacuer le piquet de grève des salariés sans papiers d’ADEC la semaine suivante et de mettre la pression sur le piquet de grève du FAF-SAB, rue du regard. La détermination des grévistes appuyée par une forte mobilisation du monde culturel, politique et associatif, la débâcle du débat sur l’identité nationale et la proximité des élections régionales eurent pour effet d’anesthésier pour plusieurs semaines les actions policières sur les piquets de grève.

C’est pendant cette « trêve » qu’est née « l’approche commune », texte commun élaboré par la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU, SOLIDAIRES, la CGPME, ETHIC, le Syndicat national des activités de déchet, VÉOLIA PROPRETÉ . Ce texte définit des critères objectifs de régularisation pour les travailleurs sans papiers, et garantit l’égalité de traitement entre les salariés concernés quel que soit leur lieu de travail. « L’approche commune » n’a pas vocation à prendre position sur la question de la régularisation des flux migratoires en France, et ne règle pas la situation des travailleurs sans papiers non déclarés.

Cette initiative, clairement expliquée et approuvée par les assemblées générales de grévistes est le résultat de leur combat. Sans le rapport de force créé dans les entreprises et dans les locaux d’organisations patronales, les patrons ne se seraient peut-être pas engagés dans « l’approche commune ». Celle-ci montre la voie aux entrepreneurs qui doivent remplir les fameux « cerfas » pour régulariser leurs salariés sans papiers. Elle donne aussi une porte de sortie aux patrons qui emploient « au noir » des sans papiers et qui souhaitent retrouver une certaine sérénité.

Reste la régularisation effective par les autorités préfectorales. Et là, le problème reste entier. Avec le revers électoral de l’UMP et du gouvernement aux Régionales , avec la remontée du Front National, on pouvait penser que la politique d’immigration d’Eric Besson avait du plomb dans l’aile. En effet ni le débat sur l’identité nationale, ni l’inflexibilité du ministre envers les migrants ou les travailleurs sans papiers n’avaient pu maintenir l’électorat d’extrême droite dans le giron de l’UMP. Ces 12% d’électeurs repartaient avec haine et bagages dans leur famille d’origine. Cet échec pouvait amener le président et le premier ministre à réajuster leur politique de l’immigration vers des thèses défendues par le centre-droit et accéder à la demande de discuter de l’approche commune avec le ministère du travail. Ils pouvaient aussi raidir leur position et aller dans une escalade de la répression envers les migrants. Les deux semaines qui viennent de s’écouler ne laissent aucune ombre sur la direction prise par le pouvoir. C’est à droite toute. D’abord il y a eu l’évacuation du plus ancien piquet de grève parisien (intérim) avenue Daumesnil le 24 mars. Puis au lendemain de la présentation du projet de loi sur l’immigration en conseil des ministres, l’évacuation du piquet de grève du FAF-SAB rue du regard le 1er avril, avec le jour même, une conférence de presse d’Eric Besson, qui ne laisse guère d’espoir de régularisation aux grévistes. Le mouvement des travailleurs sans papiers a quand à lui su montrer toute sa vitalité que ce soit chez STN à Aulnay ou un protocole était signé dans l’heure avec 28 promesses d’embauche à la clé ou au restaurant de Bagatelle, investi le 17 mars avec 8 promesses d’embauche signées en 2 heures. La pression restait aussi vive sur l’entreprise Bouygues, qui vit l’un de ses chantiers investi par deux cent militants CGT le 25 mars. Et comment ne pas parler de la journée du 1er avril ou la mobilisation de dizaine d’élus et de centaines de militants a bloqué toute la journée les forces de police venues dégager le piquet de grève du FAF-SAB. Certes celui-ci n’aura pas été sauvé, mais cette journée montre à quel point la mobilisation est forte autour des travailleurs sans papiers.

Mardi, l’éditorial du Monde fait écho à cette actualité. S’engageant avec force, le journal du soir appelle le gouvernement « à sortir de l’incohérence qui le conduit à privilégier la répression de l’immigration clandestine sur une politique assumée d’immigration de travail » et à « agir avec équité ». Quand à la politique d’immigration du gouvernement ; elle devient selon le Monde « triste et sordide ».

Ces 6 mois de grève auront vu le mouvement des travailleurs sans papiers recueillir une large adhésion de la société française à leur combat pour pouvoir travailler et vivre dignement en France. Depuis avril 2008, ce mouvement a permis de mieux comprendre les conditions de travail et d’exploitation de 300 à 400 000 travailleurs « étrangers » en France. Il a permis de mettre en lumière des injustices sociales indignes au pays des droits de l’homme. Il a obligé une partie du patronat à prendre part à « l’approche commune » et à avoir une réflexion « éthique » sur leur rôle d’employeur. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il a fédéré 5 grandes centrales syndicales sur une stratégie de conquêtes de droits sociaux.

L’annonce lundi de « SOLIDAIRES » de présenter des dossiers de régularisation en préfecture, sans attendre une nouvelle circulaire, est le premier accroc dans cette belle unité. Cette décision, discutée hier soir en assemblée générale des piquets de grève n’a pas convaincu les délégués et ne fait pas l’unanimité chez les militants de SOLIDAIRES. « Envoyer des travailleurs sans papiers en préfecture sans un nouveau texte, c’est comme lancer l’offensive du Chemin des Dames en 1917, ce sera un massacre » nous confiait hier un syndicaliste. En effet depuis quelques jours, les tentatives de reconduite à la frontière de travailleurs sans papiers en grève se multiplient, comme les rafles de sans papiers (aujourd’hui à Aubervilliers). La réaction du gouvernement face au dépôt précipité de dossiers peut être de deux ordres : 1er- Régulariser un certain nombre de camarades au cas par cas pour mieux refuser les demandes ensuite (ce qui a amené l’acte II de la grève des travailleurs sans papiers) puisqu’il n’y aura pas eu de nouvelle circulaire. 2éme- Renvoyer les demandeurs dans leur pays directement après le refus des dossiers. Dans les deux cas, ces six mois de grève n’auront pas permis de sécuriser durablement la présence des travailleurs sans papiers en France.

Il faut donc poursuivre la lutte des travailleurs sans papiers jusqu’à l’obtention de cette nouvelle circulaire et cela sur trois axes : promouvoir « l’approche commune » pour qu’elle soit le point de départ de véritables négociations avec le ministère du travail, développer les actions sur le terrain pour rendre encore plus visible la lutte et la détermination des travailleurs sans papiers, construire un front politique encore plus large face au projet de loi Besson sur l’immigration.

Messages

  • Bonsoir,

    Qui aujourd’hui peut se vanter d’avoir fait 6 mois de grèves ?
    Combien auraient lâchés avant ?
    Qui peut sincèrement condamner les grévistes qui décident collectivement de déposer ?
    Qui peut donner des leçons à ces grévistes et parler de traites ?

    Ceux et celles qui rentrent le soir chez eux et touchent leurs salaires à la fin du mois, tout en prônant la continuité de la grève ?

    Ces décisions ont été prises lors d’assemblées générales de grévistes par piquet, ou à plusieurs piquets. Comment comprendre qu’elles ne ne soient pas respectées ?
    Les AG ne sont pas des chambres d’enregistrement.
    Les AG sont les espaces de décisions collectifs de la lutte. Leurs décisions sont souveraines.

    Comment ne pas entendre les nombreuses voix des piquets qui veulent déposer parce qu’ils sont épuisés ?
    Nous sommes tous responsables collectivement de leurs dépôts.
    Responsables de ne pas avoir suffisamment participé à cette lutte tant par l’action militante que financièrement pour les caisses de grève.
    La faute n’est pas celle des grévistes mais celle de l’absence d’action interprofessionnelle revendicative et de soutien d’envergure.

    "L’annonce lundi de « SOLIDAIRES » de présenter des dossiers de régularisation en préfecture... Cette décision, discutée hier soir en assemblée générale des piquets de grève n’a pas convaincu les délégués et ne fait pas l’unanimité chez les militants de SOLIDAIRES." laissent entendre que c’est l’organisation syndicale qui a décidé à la place des grévistes. C’est un mensonge.
    Les grévistes collectivement de plusieurs piquets ont décidés de déposer comme d’autres l’ont fait avant eux. Voila la vérité.

    Lors de l’AG des délégués des piquets, les délégués n’auraient pas été convaincus.
    Il semble que les débats entre délégués étaient beaucoup plus partagés que cette affirmation péremptoire.
    Qui ne se poserait pas de questions après 6 mois de grève ?
    Qui ne serait pas épuisé ?

    Solidaires respectent simplement la décision des grévistes, exprimés lors d’assemblées générales, je l’en remercie. C’est une attitude responsable et digne.

    Que celles et ceux qui désigneraient ces grévistes comme des traites se mettent en grève pour les soutenir. Que ne l’ont ils pas fait avant.

    La grève parlons en !
    La grève a grève générale parlons en !
    Celle qui fera plier les patrons et le gouvernement, parlons-en !
    A nos retraites et autres revendications, aurons nous la volonté d’inclure le sort de nos camarades sans papier !
    On commence quand ?

    Salutations syndicales

    Un militant au côté des sans papier

    • Bonjour,
      je ne crois pas avoir parlé de traitrise dans mon article. Simplement celui-ci tente de faire un point sur la stratégie politique du mouvement des travailleurs sans papiers. En aucun cas, il n’est question de donner des leçons de vertu ou de courage aux travailleurs sans papiers en grève. Etant avec eux quotidiennement depuis deux ans, je mesure leur détermination et les efforts consentis. Je trouve dangereux pour eux de déposer des dossiers de régularisation sans avoir obtenu une nouvelle circulaire avec des critères précis garantissant l’égalité de traitement sur tout le territoire. Combien d’OQTF, combien de licenciements ont suivi des refus de régularisation en préfecture. Je ne doute pas de la sincérité des militants de SOLIDAIRES qui accompagneront les camarades dans leur démarche, permets moi juste de ne pas croire à la bonne volonté des préfectures dans ce domaine. Je regrette d’ailleurs que tu ne livres pas ta réflexion sur "l’approche commune" qui est le sujet central de cet article.
      D’autre part, tu as raison de parler de problèmes de solidarité. L’argent récolté depuis 6 mois est 2 fois moins important qu’en 2008, avec 6 fois plus de grévistes. Nous devons donc multiplier les initiatives de soutien envers ce mouvement.
      Pour finir, je te renvoie au communiqué commun du 8/02/10 des organisations syndicales avant leur rendez-vous avec Sarkosy. Le conflit des travailleurs sans papiers y est abordé, et fait bien partie, tout du moins pour les syndicats, de l’agenda social 2010. La volonté des syndicats de parler des revendications des travailleurs sans papiers est bien présente.
      Salutations
      B.Rondeau (Des hommes libres)

  • Quelle que soit la stratégie que l’on pense la plus efficace pour gagner cette lutte (allant en général de personnes ne croyant plus du tout à la possibilité d’obtenir une meilleure circulaire à celles qui pensent que c’est la seule option possible) il faut tout de même préciser que la décision de Solidaires de déposer des dossiers n’est que l’application d’une décision prise par l’Assemblée Générale de tous les grévistes de Solidaires, celle-ci ayant été organisée suite aux demandes répétées des délégués des piquets Solidaires de déposer les dossiers.
    Un militant Solidaires

  • Ce texte est un ÉNORME ramassis de conneries, toutes plus grosses les unes que les autres.

    Et je pèse mes mots. Mais je m’en tiendrai là à ce stade. Il y a des choses qui ne se règlent pas sur un site web.

  • "Des Hommes Libres",

    de Marion Esquerré et Bernard Rondeau

    Une histoire de la grève des travailleurs sans-papiers

    http://grevesanspapiers.blogspot.com/

  • SUD me fais bien rire ... A longueur d’années, ils sont toujours là pour critiquer "le réformisme" des autres organisations, pour appeler à la régularisation de "tous les sans papiers" (comme si ces derniers n’étaient pas tous des travailleurs), pour bomber le torse et appeler à la Grève Générale comme si cette dernière était une fin en elle même, et là, lorsque le conflit devient vraiment difficile, ils n’ont qu’une idée en tête, sortir à tout prix la tête haute en ayant régulariser quelques grévistes des piquets de Sud ...

    Mais les grévistes sans papiers ont répondu à cette manoeuvre, ils sont très majoritairement favorable à la poursuite de la grève comme ils l’ont exprimé à la réunion des comités de soutien de la bourse du travail vendredi 9 avril ...

    Déposer des dossiers maintenant, c’est très dangereux pour plusieurs raisons :

    ils aboutissent très souvent sur des OQTF

    ça donnera un argument aux préfectures et au gouvernement qui vont se conforter dans l’idée que les régularisations ne se feront au cas par cas et ça nuira donc au mouvement

    Si la grève est dure aujourd’hui, c’est parce qu’elle vise juste et qu’elle touche au but. Au lieu de conforter les grévistes qui souffrent beaucoup, comme ceux du T3 porte des Lilas, dans l’idée qu’ils peuvent déposer leur dossiers et en finir maintenant, il faut resserrer le soutien autour d’eux, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, et chercher de nouvelles méthodes pour apporter de l’argent (je pense notamment à demander l’aide du conseil régional et mettre la pression sur Huchon). Après bien sûr quoi qu’il arrive, c’est à eux de prendre la décision.

    Un simple militant.

    • Bien sûr que c’est à eux de prendre la décision... Mais voila, connaissant tout ça (Les avancées ou non, les risques encourus...) les gréviste organisés par Solidaires, et beaucoup plus que ceux là (Ceux de SAMSIC, piquet CGT, ceux du 103, Piquet CGT, ceux de BVI, Piquet CGT, Ceux de SNT, piquet CGT...) veulent déposer maintenant, ou en tout cas très bientôt.
      Et beaucoup de militant-es de terrain Solidaires, CGT ou de comité de soutiens se rendent compte de cela.

      La question alors est de savoir si les organisation suivent la décision des piquets, ou leurs disent "nous avons raison contre vous, déposez tout seuls".

      La CGT 19 dit pour l’instant à leurs piquets : Si vous déposez, on vous raye de la liste des grévistes.
      Est-ce tenable ?
      Pour d’autres piquets, qui ont donné leurs CERFA à la CGT, "on" refuse de leur rendre. Est-ce normal ?

      C’est aux grévistes de décider oui, mais "nous", que décidons-nous ? De les accompagner, même si on trouve que leur décision n’est pas la bonne (Décision de Solidaires, de la CGT SAMSIC) ou de les laisser tomber (Décision assumée par la LDH -qui ne sait rien d’une grève et par quelques sections CGT locales)...

    • La situation est complexe en effet. Mais comme dit plus haut, il faut amplifier le soutien aux grévistes pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. Nous devons également utiliser les élections régionales, qui ont longtemps joué contre le mouvement (la droite ne voulant rien lâcher pour récupérer l’électorat FN) : la gauche n’a eu de cesse de répéter que les régions seraient des "pôles de résistance" au gvt Sarkozy, voilà une bonne occasion de le prouver !

      Déposer les dossiers maintenant reviendrait à rendre inutiles les 6 mois de grève précédents. Une lourde tâche repose sur les épaules des grévistes et des militants, car en plus du leur, c’est le sort des futurs générations de travailleurs immigrés qui se joue ici.

  • J’ai suivi le premier mouvement de grèves de 2008 et je souhaite savoir ce que sont devenus ceux qui ont été déboutés de la régularisation. J’en ai rencontré un avec qui j’avais passé presque 6 mois lors de l"occupation du restaurant où il travaillait et il était dehors, sans ressources et sans logement. Ils ont été abandonnés et je ne le supporte pas, c’est pourquoi j’ai suivi de loin ce nouveau mouvement. Et avec une circulaire, il n’a aucune chance d’être régularisé puisque cela fait presque 2 ans qu’il ne travaille plus ! Régularisation sans circulaire de tous les sans-papiers !!!