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la fin de trente calamiteuses ou que la fête commence

Publie le vendredi 3 octobre 2008 par Open-Publishing
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A l’avant-garde les Etats Unis quoiqu’il leur en coûte.

La nationalisation de fanny et Freddy, AIG et les modalités du plan de sauvetage du secteur financier proposées par les autorités fédérales américaines, acceptées par le Congrès des Etats-Unis, ont plus qu’une valeur symbolique. Elles sont d’une part révélatrices de l’ampleur de la catastrophe « qu’il faut à tout prix éviter », et d’autre part l’aveu de l’incapacité, par essence, des marchés à réguler l’économie sur le moyen et long termes, en cela elles sonnent le glas d’une période que l’histoire retiendra comme celle de la financiarisation de l’économie. La prise de décision des Sénateurs et des Représentants aura été relativement lente, mais largement justifiée par la portée de ses conséquences, celle de l’ouverture d’une période économique et politique nouvelle dont il est encore trop tôt pour en entrevoir les contours quand bien même ceux-ci vont se dessiner dans les modalités de sortie de cette crise systémique.
D’abord le volume d’argent public injecté pour sauver les établissements financiers dépassés par la sophistication de produits qu’ils ont crées pour certains et distribués pour tous, sera-t-il suffisant ? Quelle est l’étendue des engagements pourris ? D’autant que le jeu de poker menteurs qui perdure et dont nous sommes les témoins impuissants, pourrait contaminer des engagements en principe moins exposés notamment les fonds dits souverains.
Ensuite quelles seront les contreparties de l’injection d’argent public ? Cette question devrait nourrir le débat des dernières semaines d’élections, l’intervention du pompier ne pourra se limiter à éteindre le feu. Il devra fixer des règles préventives plus convaincantes que les mesures de régulation mises en place ex ante, faites d’arrangements et bricolages successifs entre amis, ayant abouti et à la déconfiture financière actuelle, et à la ruine du crédit accordé tant au système financier qu’à ses notateurs.

A l’arrière-garde un FMI dépassé

On ose espérer que la fatwa d’un FMI réclamant « plus de transparence, plus de régulation, plus de concurrence » vise davantage à calmer la légitime anxiété ambiante qu’à fixer des directions pour l’avenir.
Si ce n’est, elle est alors un peu courte et totalement déphasée relativement à la gravité de la situation car enfin, c’est non seulement faire fi des avertissements sévères et répétés de ces vingt dernières années mais encore, volontairement, en toute conscience, jouer les sorciers d’un sabordage définitif Humainement inacceptable. Mais qu’attendre d’une institution qui n’a jamais brillé que par son dogmatisme étroit. La décision des autorités américaines la rende mort née heureusement.

Et une Europe de facto en panne...

La cacophonie de l’Union Européenne, l’absence de choix collectif n’a rien d’étonnant. La crise met en exergue l’impossibilité de cette institution à répondre à une situation qu’elle ne pouvait, ni ne voulait prévoir, puisque ces principes fondateurs avaient pour but intrinsèque de l’exclure. Dés lors ce sont les certitudes, les structures, procédures, errements, discours de l’institution et de ses thuriféraires devenus, provisoirement peut-être, inadaptables, inadéquates et inopérants qui volent en éclat. Si la menace d’implosion n’est pas à l’ordre du jour, à tout le moins la mise au frais de certains accords fondamentaux est bien d’actualité. A cet égard, la position française illustre parfaitement l’impasse actuelle. Après avoir fait ratifier par son Parlement un traité rejeté par une large majorité de citoyens, la voilà qui songe sérieusement à s’exonérer des engagements de Maastricht acceptés par référendum mais jugés désormais trop contraignants !
A défaut et pour cause, de solution globale immédiate d’une part, de l’existence de fortes spécificités politiques nationales d’autre part, le grand déballage de linge sale ne saurait donc tarder.
On est encore loin de cette capacité qu’ont les Américains à se remettre en cause, à « rebondir » comme on dirait aujourd’hui. Il est vrai que les Etats Unis sont avant tout un grand projet commun, quelque fois irritant pour nous Européens, toute autre chose qu’un grand marché des Hommes et des capitaux ayant définitivement marqué sa suffisante insuffisance.

L’Europe est morte vive l’Europe !

Les différentes stratégies d’évitement adoptées par les responsables politiques de l’Union, qu’elles soient dénommées cafouillages ou cacophonies ne les exonéreront pas d’un débat chaud que ne manquera pas réclamer le contribuable sommé d’abonder ses finances publiques nationales pour non seulement effacer mais également se prémunir des conséquences actuelles et futures (sic !) de l’impéritie des établissements financiers privés pour la plupart ? Pour le futur, trop tard, la période de financiarisation de l’économie est désormais derrière nous, c’est donc sans elle enfin, qu’il va nous falloir répondre à la question :
Quel avenir construire en commun, quels choix économiques et sociaux conformes aux besoins d’un développement durable, quelles règles de financement ?
Que la fête commence !

Messages

  • Même si je ne partage pas la totalité des propos que vous tenez, je souscris à une bonne partie d’entre eux, notamment sur la faillite du capitalisme triomphant de tous les maux de la terre.

    N’oubliez pas, cher ami, que le contraire du capitalisme a également démontré, de façon aussi sanglante que son opposant, son incapacité totale à régir les relations humaines dans l’harmonie et la paix...

    Sommes-nous capables de faire abstraction de nos tendances génétiques qui font que nous sommes (encore, mais pas pour toujours, du moins je l’espère) des loups pour nos semblables ???

    Des idées, nées, paraît-il, dans la même partie du monde (un Orient tout proche, nous dit-on) qui est l’objet depuis des centaines d’années de la concupiscence des uns contre les autres et vice-versa, ont essayé de pacifier les hommes pour en faire non plus des bêtes mais des êtres dotés de discernement et d’humanité et ont fait progresser le respect de l’être humain.

    Mais on est loin d’être encore arrivé à la fin de la course et les étapes seront nombreuses.