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la grève du boulot ds les restos ? L’arme des tamouls

Publie le vendredi 8 mai 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Une grève de la faim

29 jours. Le panneau trônant au centre de la place de la République, actualisé chaque jour, l’annonçait en grand, hier soir. Cela fait 29 jours que, sur cette place au coeur de Paris après s’être déroulée au Trocadéro, a lieu une grève de la faim. Ils sont quatre à l’observer : quatre jeunes âgés de 23 à 26 ans. Ils sont allongés sur un matelas installé sous une grande tente, à quelques mètres de la circulation automobile. Et refusent de s’alimenter, alors qu’à deux pas, le populaire marchand de gaufres et de confiseries installé sur la place continue à goinfrer à longueur de journées les gourmands et les enfants. Les quatre jeunes, eux, n’avalent plus rien. Ils se sont engagés à ne plus s’alimenter jusqu’à l’obtention d’un cessez-le-feu et l’envoi d’une force d’interposition internationale dans leur île natale de Sri Lanka, en proie depuis des décennies à une guerre civile meurtrière.

A ’Répu’ nuit et jour désormais, les slogans retentissent. « Sri Lanka, stop the war ! », « Battez pas nos enfants ! » ou « Président Sarkozy, peuple français : aidez nous ! » De grandes photos de dirigeants européens (Sarkozy, Merkel, Berlusconi, Barroso, etc.) ont été apposées un peu partout, sous lesquelles est dénoncé un « génocide » tamoul. Sur un des flancs de la place, une longue liste a été affichée. Noms, prénoms, âges, adresses, professions : ce sont les identités de certaines des innombrables victimes civiles de ce conflit. Des drapeaux félins à l’effigie des Tigres tamouls flottent dans le vent. Les portraits du leader de ce mouvement sont omniprésents. Ici, évidemment, il n’est pas trop bienvenu de rappeler les accusations traditionnellement proférées contre les combattants tamouls par leurs opposants : le fait qu’ils se serviraient de populations civiles comme de boucliers humains, que leur armée enrôlerait de force des enfants-soldats, etc. En revanche, place de la République, les jeunes manifestants sont intarissables sur les « armes chimiques tuant des milliers de civils » qui seraient employées contre leurs frères, sur l’emploi de « bombes au phoshore », etc.

Quelque 50.000 personnes composent la communauté tamoule installée en région parisienne. La plupart sont ou descendent des réfugiés politiques arrivés dans l’Hexagone dans les années 80 et 90. A Paris, c’est une communauté qui a toujours été assez discrète, loin de la « Little India » si voyante avec ses innombrables commerces et restaurants des alentours de la gare du Nord ou de Strasbourg-St Denis. Mais face aux horreurs qui se déroulent dans leur pays, les tamouls de Paris, les jeunes particulièrement, sentent la colère monter. L’autre soir, un sit-in qu’ils avaient organisé place de la Chapelle a dégénéré en heurts avec les CRS ayant entraîné près de 200 interpellations.

L’occupation de la place de la République par les tamouls tout comme la grève de la faim qui s’y déroule font assez peu parler d’elles. « Personne ne s’intéresse au sort de notre peuple », se plaignait hier soir une manifestante devant une banderole où l’on lisait : « Nous les tamouls, nous ne sommes pas des terroristes. Nous voulons notre patrie ». Du coup, vu ce désintérêt assez général, l’idée fait son chemin de passer à un autre mode d’action. Ainsi, les tamouls, qui à Paris sont nombreux à travailler dans les cuisines des restaurants, pourraient y observer une grève du zèle. « 30 minutes pour faire un plat, au lieu de 3. Et là, croyez-moi, on va vite parler de nous ! », espèrent-ils.

Perturber un pilier de l’activité économique et touristique. Plutôt que risquer sa vie en jeûnant, plutôt que perdre la voix à scander à tue-tête des slogans, plutôt que dépenser son énergie en essayant de sensibiliser des passants qui, pour la plupart place de la République désormais, a-t-on constaté hier, passent leur chemin sans même s’arrêter. Qui sait, en effet, serait-ce plus visible et efficace comme mouvement. Dans une ville comme Paris, qui compte tant et tant de restaurants, où la foule à longueur de journées et de soirées ne cesse de s’agglutiner.

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Messages

  • les accusations de bouclier humain sont basées sut quoi ? Nos médias nous ont déjà tellement manipulé, j’ ai bien vu les images d’ un homme armé qui empêche une foule de se disperser sur une plage, c’ était une vue d’ hélicoptère, impossible de savoir à quelle armée il appartient. Ensuite l’ interview du général qui explique après le bombardement d’ une clinique que les tamouls sont capables d’ avoir placer des bombes est assez révélatrice, ce "monsieur" présente les Hindoux comme un autre peuple aux coutumes barbares, je ne doute pas plus de son bombardement que de ceux des américains sur les villages afghans.

    • je suis paumée sur l’analyse des tamouls ... mais par contre, leur action : on ne bosse plus ds les restos est à retenir !

    • J’ ai bossé dans un resto place du marché st honoré, un tamoul n’ avait pas fait les bonnes courbettes au maître d’ hôtel, résultat réunion avec le patron en fin de service qui me demande si il devait les virer, j’ ai répondu que je me casserai aussi, j’ étais franchement remonté contre la délicate. Il est vrai que si les cuisiniers se font souvent avoir, il y a peu de métiers ou il est aussi facile de renvoyer chier son employeur. Le phénomène est provisoire puisque le parisien n’ a plus de caractère et consomme souvent des plats identiques d’ un resto à l’ autre , ils sont fabriqués dans les mêmes usines, inutile de connaître les secrets de la béarnaise pour ouvrir un restaurant, l’ éducation nationale à d’ ailleurs modifier la formation des cuisiniers en cap (contrat de collabo avec sodexo), ils devaient connaître tous les grammages des recettes de base il y 20 ans, aujourd’ hui ils doivent maitriser la remise en température de plats sous vide, en bref, regarder le thermomètre.

  • Pendant plus de trente ans les Tamouls ont résisté aux différentes humiliations que lui faisaient subir le gouvernement cinghalais et les moines bouddhistes extrémistes. On nommait même leur résistance “l’Eelam Gandhi”. Ils n’eurent pour seule réponse que la répressiion et les progroms (1956, 1958, 1961, 1977, 1983) qui firent des milliers de morts dans leur rang. Après le “black July”, véritable massacre qui vit les magasins et les maisons des Tamouls incendiés, des corps martyrisés, et près de 3 000 victimes, les “Tigres” ont décidé de se défendre les armes à la main.
    Aujourd’hui, le gouvernement de Mahinda Rajapakse a décidé d’en finir avec la rébellion séparatiste, avec le soutien du JHU, parti extrémiste bouddhiste. Le peuple tamoul de l’Eelam, au Sri Lanka est un peuple martyr. Toutes les initiatives sont bonnes pour le soutenir. Ne laissons pas se commettre un génocide au Sri Lanka. Le sang a déjà asez coulé (plus de 70 000 morts depuis le début de la guerre civile).