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le blocage:une idée qui circule

Publie le jeudi 6 avril 2006 par Open-Publishing
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Les manifestants anti-CPE ont multiplié jeudi les actions "coup de poing", bloquant des routes, des gares, ou organisant des opérations "péages gratuits". Trois gares parisiennes ont ainsi été prises pour cibles ; à Toulouse, des échauffourées ont eu lieu lors de l’évacuation des voies de la gare Matabiau.

A Paris, une centaine de manifestants anti-CPE, cheminots et étudiants, ont bloqué jeudi matin pendant 45 minutes le trafic de la gare de l’Est. La direction de la gare a été contrainte de couper le courant pour des raisons de sécurité. Les manifestants ont quitté dans le calme la gare. La gare Saint-Lazare et la gare du Nord ont été visées plus tard dans la journée par des actions identiques - à deux reprises pour la gare du Nord, déjà bloquée une heure dans la matinée, et dont les voies ont été de nouveau envahies vers 15 heures, jusqu’à 16h30.

Puis les jeunes manifestants ont tenté de pénétrer sur le périphérique, dont l’accès était barré par les forces de l’ordre. Porte de la Chapelle, certains manifestants se sont servis d’un bus vide comme bélier pour percuter des cars de gendarmerie. A l’aéroport d’Orly, environ 500 manifestants, salariés, étudiants de Paris XII, et lycéens, ont temporairement bloqué l’accès des passagers sans perturber le trafic aérien. Plusieurs manifestants ont essayé en vain de pénétrer dans les aérogares, protégées par des cordons de gendarmes mobiles.

La faculté de Droit envahie à Rennes

A Toulouse, cinq étudiants et un fonctionnaire de police ont été légèrement blessés, selon les pompiers, lors de l’évacuation musclée des voies de la gare Matabiau, bloquée pendant près de deux heures. Dans la banlieue toulousaine, étudiants et syndicalistes ont bloqué plusieurs accès des usines Airbus. A côté du campus universitaire de Grenoble, une petite centaine d’étudiants, munis de nez de clowns, avec des codes barres dessinés sur la peau, ont envahi un supermarché pendant une heure, aux cris de "consommez, consommez, nous, on nous a soldés". A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), des étudiants et lycéens ont bloqué pendant deux heures les accès routiers à la zone industrielle du port, tandis qu’à Rennes, des centaines d’étudiants ont envahi la faculté de Droit, qui n’est pas en grève, et saccagé le local du syndicat étudiant UNI, proche de l’UMP et favorable au CPE.

Au Mans, plus de 2.000 personnes ont manifesté dans le nord de l’agglomération, bloquant d’abord l’accès à une zone commerciale puis l’accès à l’autoroute et à la rocade du Mans. Le cortège était majoritairement composé de militants syndicaux. Un groupe de 150 à 200 personnes a ensuite bloqué l’autoroute vers Paris. Les manifestants ont été environ 500 à Orléans, surtout des lycéens, et 200 à Tours.

Défilés et blocage des trains

A Lille, un groupe de 500 à un millier de manifestants ont occupé pendant moins d’une heure les voies ferrées près de la gare Lille-Flandres, retardant plusieurs trains. Les manifestants ont également défilé dans les rues, nécessitant l’intervention de la police pour débloquer la circulation.

A Nantes, une centaine de manifestants ont mis en place jeudi matin, à l’appel de la CGT, des barrages filtrants à l’entrée de la ville, sur l’axe Rennes-Nantes, et sur les accès au périphérique est et au périphérique ouest. Un peu plus tard dans, près de 800 manifestants anti-CPE réunis dans le centre de la ville se sont dispersés pour mener des actions contre les agences ANPE de l’agglomération qui en compte huit. A Lorient, un groupe d’étudiants ont bloqué l’entrée du port de commerce, dans le centre-ville, tandis qu’à Quimper une quarantaine de jeunes entravaient les deux accès à la cité administrative. 120 lycéens ont bloqué l’accès à l’île d’Oléron en Charentes-Maritimes. A Boulogne-sur-Mer, ce sont les accès à la zone industrielle du port, qui ont été bloqué une partie de la matinée, provoquant la formation d’une longue file de camions aux abords.

La police de Narbonne a dispersé une manifestation jeudi à la mi-journée sur la voie ferrée à la gare et interpellé onze personnes, qu’elle a relâchées au bout de deux heures. Les lycéens se sont donnés rendez-vous pour une AG vendredi matin au lycée Diderot pour envisager un appel conjoint lycéens-professeurs à la grève contre les violences policières. Des affrontements qui ont fait plusieurs blessés sont intervenus jeudi en début de soirée dans le centre de Caen entre forces de l’ordre et plusieurs centaines de jeunes qui manifestaient depuis le début de l’après-midi contre le CPE

Circulation paralysée

A Limoges la circulation a été paralysée une partie de la journée par des lycéens de presque tous les établissements de la ville et des étudiants en Sciences, Lettres et Sciences humaines ainsi que ceux de l’IUT. Des barrages de fortune avaient été installés aux principaux points d’accès à la ville.

Plusieurs grands axes routiers ont été en partie bloqués dans les Bouches-du-Rhône, provoquant quelques dizaines de km de bouchons ou ralentissements. Ainsi à l’entrée de Marseille, sur l’A55, ou à l’entrée de l’autoroute A7, en direction de Lyon. Des opérations de blocage de la circulation ont aussi été signalées à Grenoble et à Chambéry. Près de Reims, plusieurs dizaines de lycéens, encadrés par des syndicalistes, ont mené entre 8h et 10h, une opération "péage gratuit" sur l’A4. Et environ 150 lycéens et étudiants ont bloqué durant plus d’une heure et demie le pont de l’Europe, sur le Rhin, entre Strasbourg et Kehl (Allemagne).

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