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lettre ouverte aux pots de fer par les pots de terre

par la dame du bois-joli

Publie le mercredi 27 mars 2013 par la dame du bois-joli - Open-Publishing
4 commentaires

Cette lettre est destinée aux personnes importantes et influentes, vous, Monsieur le président de la République et vos ministres, vous, élus nationaux, élus locaux, directeurs de media, responsables syndicaux, et autres, qui tous avez le pouvoir de faire arrêter la grève de la faim d’un client surendetté. Vous avez le pouvoir, le poids, les outils et tous les moyens à votre disposition pour aider cet homme qui s’affaiblit de jour en jour. Et tout particulièrement, vous, Monsieur J-Pierre DENIS et vos collaborateurs du CMB/Arkéa, vous qui pouvez décider très vite d’étudier le dossier de surendettement de M. Madec et faire de nouvelles propositions à son avocate. A-t-il été bien conseillé par le passé ?

Ce combat solitaire, à Carhaix, d’un surendetté, un parmi les 800 000 ménages surendettés en France, est exemplaire, car il nous alerte sur la situation financière des plus précaires, des plus fragilisés. Il y a des centaines milliers de Michel Madec en France. Lui risque sa peau en ce moment. Et vous pouvez faire arrêter ce carnage humain. Derrière Michel Madec, il y a des millions de citoyens qui commencent à gronder et qui n’acceptent plus de se mettre, pieds, poings et bouche liés, dans les mains de banques qui se disent solidaires. Pour s’attribuer le titre de solidaire, il faut faire preuve de solidarité.

Offrez-vous cette indispensable solidarité humaine à Michel ?

Entendez-vous ce message désespéré d’un homme qui a décidé de cesser de manger, dans un quasi silence médiatique à ce jour ?

Ce système financier a-t-il le droit de broyer les plus démunis ? Et n’est-il pas grandement temps de penser à d’autres comportements ? Que les banques soient un service public, au service des citoyens, à leur écoute ? N’est-ce pas le moment de créer une banque publique et solidaire ?

Décidez-vous que toute vie humaine, aujourd’hui et demain, vaut beaucoup moins que quelques milliers d’euros ?

Chacun doit prendre ses responsabilités dans la vie, je prends les miennes, en soutenant le combat d’un homme qui cherche à retrouver sa dignité, son autonomie, son honneur. Vous avez le pouvoir et le devoir de prendre les votres. Vous pouvez influencer le destin d’un homme aujourd’hui, et celui de milliers et de millions d’autres êtres humains demain. C’est un problème de société qui nous concerne tous. Les pots de terreET les pots de fer. Et si les mains de fer broient tous les pots de terre … comment vivre ?

Ferez-vous tout ce que vous pourrez et que nous attendons tous pour que cette inhumaine grève de la faim cesse enfin ? Je vous supplie d’intervenir au plus vite ! Michel Madec a entamé, ce 27 mars, son 22° jour de grève de la faim.

Mesdames et Messieurs, merci de m’avoir lue. J’attends un geste de vous. Un signe. Un renouveau.

Un espoir.

Mes salutations les plus respectueuses.

Le lien pour la pétition de soutien : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article134031

Messages

  • Je me permets malicieusement de copier ci bas la fable de La Fontaine, laquelle, comme bien des textes de cet auteur, porte effectivement une réflexion politique élaborée, et qui n’est pas tout à fait celle que la tradition commune a retenue.

    En d’autres termes, gardons nous de participer aux causes de ce que nous déplorons, même et surtout si on nous tire par la manche ou bien nous appate. Et refusons tous les rackets, comme on disait en 70

    Le Pot de fer proposa
    Au Pot de terre un voyage.
    Celui-ci s’en excusa,
    Disant qu’il ferait que sage
    De garder le coin du feu ;
    Car il lui fallait si peu,
    Si peu, que la moindre chose
    De son débris serait cause.
    Il n’en reviendrait morceau.
    Pour vous, dit-il, dont la peau
    Est plus dure que la mienne,
    Je ne vois rien qui vous tienne.
    Nous vous mettrons à couvert,
    Repartit le Pot de fer.
    Si quelque matière dure
    Vous menace d’aventure,
    Entre deux je passerai,
    Et du coup vous sauverai.
    Cette offre le persuade.
    Pot de fer son camarade
    Se met droit à ses côtés.
    Mes gens s’en vont à trois pieds,
    Clopin-clopant comme ils peuvent,
    L’un contre l’autre jetés,
    Au moindre hoquet qu’ils treuvent.
    Le pot de terre en souffre ; il n’eut pas fait cent pas
    Que par son Compagnon il fut mis en éclats,
    Sans qu’il eût lieu de se plaindre .
    Ne nous associons qu’avecque nos égaux ;
    Ou bien il nous faudra craindre
    Le destin d’un de ces Pots .

  • Bonjour,

    je me permettrai de lire ton texte ce soir au rassemblement de Morlaix à 17h 30.

    Merci

    Laurent, Morlaix