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manif sauvons la recherche jussieu 14H jeudi 6 décembre

Publie le mercredi 5 décembre 2007 par Open-Publishing

Le 6 décembre, partout en France, faisons entendre
notre voix

La pétition lancée par Sauvons la Recherche mercredi est un succès
puisqu’elle a recueilli en quelques jours près de 10000 signatures – voir le
texte ci-dessous. Si vous ne l’avez pas encore signée, c’est le moment, merci
aussi de la répercuter dans vos réseaux. La pétition se trouve ici :
http://www.sauvonslarecherche.fr/sp... et il existe une version papier.

Mais cela ne suffira pas à infléchir un gouvernement déterminé à passer en
force en passant outre l’avis des principaux intéressés - personnels de la
recherche et de l’enseignement supérieur ou étudiants. Il est donc urgent
que nous nous mobilisions massivement, quels que soit nos discipline ou statut,
pour que le rejet de la politique d’enseignement supérieur et de recherche
apparaisse enfin de manière indiscutable et visible et que soit enfin
entendues les propositions que nous portons pour une autre politique dans ce
secteur.

Dans les jours et semaines à venir, des actions entourant la signature de
cette pétition vont être organisées. La première d’entre elles aura lieu

jeudi 6 décembre, à l’appel de SLR et d’organisations syndicales : nous avons
l’occasion de faire entendre notre voix !

A Paris une manifestation partira à 14h de la PLACE JUSSIEU, pour rejoindre le
ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur. Un préavis de
grève a été déposé par les organisations syndicales.

Nous demanderons à la ministre de recevoir une délégation. Une demande
identique sera adressée au CA du CNRS et de l’INSERM qui se réunissent ce
jour là.
Vous pourrez trouver les informations sur les actions en cours sur notre site :

http://www.sauvonslarecherche.fr/


Appel pour une autre réforme du service public d’enseignement supérieur et
de recherche

"L’enseignement et la connaissance sont importants parce qu’ils
définissent ce qui, à travers les siècles, a fait de nous des humains, et
non parce qu’ils peuvent améliorer notre compétitivité mondiale", ainsi
s’exprimait récemment D. Faust, présidente de l’université de Harvard.
Comme l’université française a assumé depuis vingt ans un quasi-doublement
des effectifs étudiants sans moyens suffisants pour accompagner cette
évolution, elle se trouve aujourd’hui en grande difficulté pour remplir les
missions de production et de transmission des connaissances qu’implique une
telle vision. Pour améliorer cette situation, de nombreuses propositions ont
été formulées par la communauté scientifique. Mais le gouvernement les a
ignorées et a tiré argument des difficultés réelles de l’université pour
transformer complètement, brutalement et sans réelle concertation,
l’ensemble du dispositif national de recherche et d’enseignement
supérieur, afin que celui-ci puisse être géré comme une entreprise, afin
qu’un objectif majeur de l’enseignement supérieur soit la
professionalisation immédiate, et que la recherche soit avant tout finalisée
et à court terme.

L’urgence aurait dû être d’investir massivement dans les universités, y
compris en moyens humains. Mais l’urgence pour le gouvernement a été la
mise en place de la LRU (Loi libertés et responsabilités des universités),
c’est-à-dire un cadre (l’autonomie des universités) qui lui permette
d’accélérer un désengagement financier, tout en masquant cette démarche
par des effets d’annonce. Cette autonomie verra un fort accroissement des
pouvoirs attribués aux présidents d’université, qui auront en particulier
la haute main sur les processus de recrutement de personnel, au mépris de la
norme internationale, qui recommande un recrutement par des pairs compétents.

L’autonomie scientifique des universités ne sera qu’une façade dans une
construction dirigiste et centralisée entièrement contrôlée par l’ANR
(Agence Nationale de la Recherche), imposant une recherche sur projets à court
terme, sans prise de risque, sur les axes détaillés établis par le
ministère, avec un nombre croissant de personnels précaires. Ce dispositif de
contrôle du champ scientifique par le politique est complété par l’AERES,
agence d’évaluation entièrement constituée de personnalités nommées.

Les phénomènes de concentration de pouvoirs sans contre-pouvoirs seront
aggravés par la disparition programmée des EPST en tant qu’organismes de
recherche ayant une politique scientifique autonome, en particulier le CNRS,
principal vecteur d’une recherche non finalisée sur le long terme
privilégiant la pluridisciplinarité et la prise de risque. Les UMR (Unités
Mixtes de Recherche, dépendant d’une université et d’un organisme de
recherche), représentent l’endroit où peut s’articuler une vision
nationale et internationale assurée par les organismes de recherche, et la
dimension locale qui relève de l’université de tutelle. Cette articulation
permet de coordonner l’effort de recherche dans chaque champ disciplinaire et
dans le contexte international. La commission d’Aubert prépare aujourd’hui
la suppression de fait de cette double tutelle, et s’apprête ainsi à casser
un système qui a fait la preuve de ses vertus structurantes.

Face à ces mesures qui nous paraissent inadaptées et dangereuses, nous
demandons :
 Pour les acteurs de la recherche et de l’enseignement, une véritable
autonomie scientifique et pédagogique par rapport au politique (qui
n’implique aucunement un désintérêt pour les demandes de la société).
Contrairement à ce que la référence à l’autonomie des universités veut
laisser croire, cette autonomie-là leur est refusée.

 Un renforcement du partenariat entre universités et organismes de recherche,
en maintenant le principe d’une double tutelle (locale et nationale) sur les
unités mixtes de recherche.

 Une répartition complètement modifiée des affectations de moyens pour
l’enseignement supérieur et la recherche prévues dans le budget 2008. Il
faut diminuer les crédits affectés à l’ANR et au Crédit Impôt Recherche,
pour augmenter ceux versés aux laboratoires par le biais des établissements
(universités et organismes de recherche).

 L’octroi aux universités d’un financement par étudiant équivalent à
celui des classes préparatoires, des BTS et des écoles professionnelles. Un
tel soutien public est la condition indispensable pour pouvoir renouer avec
l’ambition de démocratisation scolaire et pour que le financement privé ne
conduise pas à un contrôle des activités d’enseignement supérieur et de
recherche par le privé.

 Un plan pluriannuel de création d’emplois (chercheurs,
enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs) afin de
pouvoir renforcer l’encadrement pédagogique en premier cycle, sans recourir
à des heures supplémentaires : il importe d’augmenter le temps que les
enseignants-chercheurs peuvent consacrer à la recherche, pas de le diminuer !
La moitié de l’augmentation du Crédit Impôt Recherche suffirait pour
mettre ce plan en place.

Nous demandons que les principes défendus ici soient pris en compte, et se
traduisent dans les faits par un changement net de la politique menée
actuellement. Nous demandons que soient clairement explicitées les
perspectives d’évolution de notre système, et que toute nouvelle décision
engageant son avenir soit précédée d’une concertation avec les instances
véritablement représentatives des personnels. Dès à présent, nous nous
attacherons à animer le débat sur ces questions auprès de nos collègues et
concitoyens. Prochainement, un bilan sera fait de la prise en compte de ces
demandes, notamment par la commission d’Aubert, et à travers les budgets
affectés aux universités et aux organismes de recherche. Si ce bilan ne fait
pas apparaître les garanties indispensables et que se confirment les menaces
sur l’avenir des organismes de recherche, nous mettrons en oeuvre d’autres
moyens d’action pour stopper cette évolution.

Parmi les premiers signataires

Chantale Astier, Présidente de la section 65 du CNU, CA Paris Sud ; Henri
Audier, chimiste, DR émérite au CNRS ; Giuseppe Baldacci, Président du CS du
Département SdV du CNRS ; Pierre Beauvillain, Président de la section 08 du
CoNRS, DR CNRS ; Jean-Claude Beloeil, Président du CS du Département de
Chimie-CNRS ; Yehezkel Ben-Ari, Directeur d’Unité INSERM, Marseille ; Gilles
Bergametti, Président de la section 19 du CoNRS, DR CNRS ; Jacques Bertoglio,
DR Inserm, Président CSS2 Inserm ; Pascal Binczak, Professeur agrégé de
droit public, Président de l’Université Paris 8 ; Philippe Blache,
Directeur d’unité, Aix-en-Provence ; Michel Blay, philosophe, Président de
la section 34 du CoNRS ; Christophe Blondel, DR CNRS, coordinateur des
secrétaires du Comité national de la recherche scientifique ; Gilles Boetsch,
Président du Conseil scientifique du CNRS ; Paul Bouffartigue. DR, Directeur
de GDR ; Edouard Brézin, physicien, Professeur à l’université Pierre et
Marie Curie ; Julien Brossard, Physicien, IR CNRS ; Michel Broué,
mathématicien, professeur à l’université Paris 7 ; Pierre Celsis,
Directeur d’unité INSERM ; Christophe Charle, historien, professeur à
l’univ. Paris 1, directeur de l’IHMC ; Jacqueline Clavel, DR Inserm,
Directrice d’unité ; Alain Croisy, Directeur d’Unité INSERM/Institut
Curie ; Georges Debrégeas, physicien, CR CNRS ; Alain Desbois, Directeur
d’Unité, CEA Saclay ; Pascal Devolder, CS de l’université Lille1 ;
Jean-Marc Douillart, secrétaire scientifique du CS du CNRS ; Daniel Dubuisson,
DU, CS de Lille 3 ; Jacques Dumarchez,, DR, Président du CS du département
PNPP-CNRS ; Dominique Duprez, Directeur d’unité, Président de la section 36
du CoNRS ; Houssam El Assimi, étudiant ; Stefan Enoch, CS de l’université
Paul Cézanne Aix-Marseille 3 ; Jean Fabbri, mathématicien, maître de
conférences à l’université de Tours ; Nicolette Farman, DR, CA de
l’INSERM ; Michèle Gally, Professeure à l’Université d’Aix en Provence
 ;Christian Gautier, Professeur à Lyon 1, directeur adjoint d’UFR, Président
de la section 29 du CoNRS ; François Gervais, Professeur, Directeur
d’Unité, Tours ; Dominique Giorgi, Président de la section 22 du CoNRS ;
Michael Gutnic, Maître de conférence, Math, CA Université Louis Pasteur de
Strasbourg ; Martine Hossaert-McKey, DR, Présidente de commission
interdisciplinaire CNRS ; Jacqueline Heinen, sociologue, Professeure à
l’université Versailles-St-Quentin, présidente de la CPCNU ; Alain Huetz,
Directeur d’unité, Physique ; Bernard Jégou, DR INSERM, président de la
CSS 6-INSERM ; Pierre Joliot, biophysicien, Professeur honoraire au Collège de
France ; Bruno Julliard, étudiant ; Rose Katz, DR inserm ; Annick Kieffer,
sociologue, Ingénieure CNRS ; Yves Langevin, astrophysicien, DR CNRS,
président de la CPCN ; Jean-Luc Mazet, biologiste, chercheur CNRS ; Jacques
Mazier, professeur, CA de Paris 13 ; Patrick Montfort, Membre du CA du CNRS ;
Bertrand Monthubert, mathématicien, Professeur à l’université P. Sabatier
 ; Jacques Moret, biologiste, Professeur au Muséum d’histoire naturelle,
vice-président de la CPCNU ; Rémy Mosseri, physicien, Président du Conseil
Scientifique du Département MPPU-CNRS ; Pierre Netter, biologiste, professeur
à l’Université P. et M. Curie, directeur d’école doctorale ; Marc
Peschanski, Directeur d’Unité INSERM ; Pascal Petit, Président de la
section 37 du CoNRS ; Christian Pihet, professeur de Géographie, Président de
la section 39 du CoNRS ; Yveline Poncet, Directrice du Centre d’Orléans de
l’IRD ; Jeannine Richard-Zappella, Présidente de la section 34 du CoNRS, U.
de Picardie ; Marie-Louise Saboungi, Directrice d’unité, Orléans ;
Jean-Loup Salzmann, CA de l’université Paris 13, Directeur du SAIC ;
Frédéric Sawicki, politiste, Professeur à l’université Lille 2 ; Raymonde
Séchet, Directrice d’unité, CS de l’Université Rennes 2 ;Yvan Ségui,
Président du Conseil Scientifique du Département ST2I (CNRS) ; Isabelle
Sommier, politiste, maître de conférences à l’université Paris 1,
directrice du Centre de recherches politiques de la Sorbonne ; Serge Steer,
Directeur de recherche INRIA, CA de l’INRIA ; Daniel Steinmetz, ingénieur de
recherche CNRS, élu au CA du CNRS ; Alain Trautmann, biologiste, Directeur de
Recherche au CNRS ; Henri Vial, Président de la section 23 du CoNRS ; José
Eduardo Wesfreid, Directeur d’unité