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réforme des retraites et projet de société
Publie le mercredi 3 mars 2010 par Open-Publishing1 commentaire
Des attaques opportunistes contre les retraites du privé ont eu lieu pendant l’été 1993. De ce fait, en 2003 et dans les années suivantes, les arguments d’une nouvelle parité entre le public et le privé ou celui de l’équité entre le régime général et les régimes spéciaux ont beaucoup servi. La situation a été délibérément dramatisée pour préparer l’opinion à des régressions présentées comme inéluctables. Mais, jusqu’ici, la question des retraites n’a pas été posée dans tous ses aspects devant l’opinion. Il est dès lors naturel que celle- ci s’émeuve des privilèges exorbitants dont bénéficient, notamment dans ce domaine, des hauts fonctionnaires et des hommes politiques qui lui dispensent volontiers des leçons de civisme.
Il s’agit toujours, nous dit-on aujourd’hui, de sauver le régime par répartition. D’une part, on avait cru comprendre que c’était déjà l’objectif des « réformes » précédentes, qu’il conviendrait donc d’évaluer, selon un terme à la mode ; d’autre part, il se pourrait bien qu’au- delà de l’affichage, on soit désormais entré dans un autre système. En effet, les dispositions actuelles altèrent les solidarités, conduisent à l’individualisation des situations et renvoient chacun à des choix déchirants entre un départ en retraite à 60 ans et/ou l’amputation de sa pension.
Le Président de la République veut faire la prochaine réforme des retraites « de façon juste ». Le débat portera, sans doute, sur une combinatoire entre les trois axes : recul de l’âge du départ en retraite, baisse des pensions, augmentation du financement. Mais au-delà de ces pistes de réflexion, l’enjeu est celui d’un projet de société. Si des questions fondamentales comme celles de la solidarité, de la répartition des richesses, de l’emploi… ne sont pas posées, assurément les retraites seront très « justes » pour la plupart d’entre nous.
Messages
1. réforme des retraites et projet de société, 4 mars 2010, 07:45
La priorité, la seule, c’est de
lutter contre le chômage et les petits boulots. »
Pour sauver les retraites, l’essentiel aujourd’hui n’est pas d’augmenter le nombre de trimestres de cotisation mais d’augmenter le nombre de ceux et celles qui ont un emploi, augmenter le nombre de ceux qui touchent un vrai salaire et donc augmenter le nombre de ceux qui cotisent…
aujourd’hui, quand un salarié solde sa retraite, à 61 ans en moyenne, il est au chômage ou au RMI-RSA depuis trois ans (en moyenne). Il n’y a que 22% des salariés qui sont encore au travail quand ils partent en retraite.
On ne pourra pas sauver les retraites si on ne parvient pas à lutter radicalement contre le chômage et la précarité.
C’est comme quand on fait du vélo en montagne : bien sûr qu’après avoir passé le col, il faudra freiner. Mais si on freine dans la montée, on n’arrivera jamais au col !
http://www.rue89.com/2010/03/03/retraites-la-reforme-revee-de-nicolas-et-guillaume-sarkozy-141278