Accueil > séparation de l’église et de l’état ?
séparation de l’église et de l’état ?
Publie le dimanche 7 janvier 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Financement public des écoles privées. Sud éducation Calvados
En application de l’article 89 de la loi du 13 août 2004, et de la circulaire n°2005-206 du 2 décembre 2005 signée conjointement par les directeurs de cabinets des ministres de l’Education nationale et de l’Intérieur, la participation financière de la commune de résidence à la scolarisation d’un jeune dans l’école privée d’une autre commune devient obligatoire.
Jusqu’alors, seuls les frais de scolarité dans une école publique hors de la commune de résidence étaient pris en charge et cela dans trois cas seulement : « la commune est tenue de participer financièrement à la scolarisation d’enfants résidant sur son territoire lorsque leur inscription dans une autre commune est justifiée par des motifs tirés de contraintes liées aux obligations professionnelles des parents, à la scolarisation d’un frère et d’une sœur dans un établissement scolaire de la même commune ou à des raisons médicales » (5ème alinéa de l’article 212-8 du Code de l’Education). La scolarisation dans une école privée hors de la commune n’a même pas à répondre à ces trois critères pour que la commune de résidence doive y participer financièrement.
Ainsi, non seulement la circulaire du 2 décembre 2005 introduit la parité entre école publique et école privée mais encore, elle donne avantage à la seconde ! Les écoles privées, déjà largement subventionnées par l’Etat, vont bientôt recevoir des mannes des municipalités et cela sans que ces dernières puissent s’y opposer. Au-delà du fait que cette disposition va peser très lourdement sur les finances des communes, il faut relever le scandale d’un financement accru des écoles privées par les fonds publics ! Si le principe de la liberté de l’enseignement est constitutionnel depuis 1977, la scolarisation dans une école privée ressort justement d’un choix privé des familles et la collectivité n’a pas à payer pour un tel choix. Elle a déjà fort à faire pour assurer à tous les citoyens l’accès à un service d’éducation public, laïc et gratuit.
L’idée de parité entre école publique et école privée, introduite par l’article 89, constitue une remise en cause fondamentale du principe de laïcité qui fonde le contrat social républicain et le devoir de l’Etat vis-à-vis du service public d’éducation. Non, l’école privée n’est pas une école « comme les autres » ne serait-ce que parce qu’elle est payante, parce qu’elle dispose d’une maîtrise quasi totale des inscriptions et qu’elle n’est liée à aucune carte scolaire. Mais surtout, elle est presque toujours de nature confessionnelle, autrement dit peu ou prou adossée à une Eglise.
Si cette mesure législative est une action claire de promotion de l’école privée au détriment de l’école publique, elle est encore une introduction de la logique de marché au sein du champ de l’éducation. Elle incite à choisir son école comme on choisit une boutique ; elle encourage les réponses individuelles au besoin d’éducation plutôt que les solutions collectives ; elle considère l’éducation comme une marchandise qu’on pourrait se procurer indifféremment chez un « fournisseur » public ou privé.
Un recours devant le Conseil d’Etat a été introduit mais il ne faut pas attendre son résultat pour informer et se mobiliser. Le combat laïc n’est pas un combat d’arrière-garde, comme on voudrait le faire croire, car la mainmise de l’Eglise et de l’Entreprise sur l’éducation n’est pas une chose du passé. Au contraire, il est temps que tous ceux qui sont attachés à l’école publique, laïque et gratuite s’unissent face aux attaques concertées dont elle fait l’objet.
Sud éducation Calvados
Messages
1. séparation de l’église et de l’état ? , 7 janvier 2007, 15:05
Ou comment grignoter petit à petit notre laïcité.
2. séparation de l’église et de l’état ? , 7 janvier 2007, 16:43
Communiqué de presse du 24 novembre 2006
Nous réclamons l’abrogation de l’article 89
Chaque année l’Etat dépense l’équivalent de milliers de postes d’instituteurs pour financer les écoles confessionnelles, en application de la loi Debré et des accords Lang-Cloupet.
C’est autant d’argent qui fait défaut à l’école de la République.
Entre 1981 et 2000 : l’Etat a fermé 11948 écoles communales publiques. 5833 de nos communes ont ainsi perdu leur école communale.
Je partage ce qu’a dit un collègue au congrès des maires : « sans école publique mon village est exclu de la République ! laissez nos écoles ouvertes à la campagne, aidez les petites communes à les rouvrir. »
C’est pourquoi les maires veulent que l’argent public soit réservé à l’école publique.
Nos conseils municipaux ont délibéré par milliers refusant d’appliquer l’article 89 de la loi du 13 août 2004 faisant obligation aux communes de financer les écoles privées extérieures.
Je partage l’appel qu’a lancé un collègue au congrès de l’Association des Maires de France le 22 novembre :
« Nous élus locaux avons investi dans nos écoles publiques ce n’est pas pour en arriver là. J’appelle tous les collègues à délibérer pour refuser de payer. Sauvons l’école de la République. »
Nous réclamons la réouverture de nos écoles publiques communales
Nous réclamons l’abrogation des lois anti laïques, à commencer par l’article 89.
Nous réclamons que l’argent de la République soit réservé à l’école de la République : « Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ».
Mailhac le 24 Novembre
GS, Maire de Mailhac
Conseiller général de Ginestas (Aude)
Candidat des maires à l’élection présidentiel
1. séparation de l’église et de l’état ? , 8 janvier 2007, 13:23
La question n’est pas : qui finance quoi ?
la question est pourquoi le français moyen préfère investir de plus en plus dans une école privée que publique.
Qu’est ce qui fait que l’on obtient de meilleurs résultats dans un système privé ?
(sans agressivité de ma part) je tiens à le préciser.