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Bataille des retraites Un document de l’Union départementale de la CGT de l’Isère à connaître !

Publie le samedi 11 septembre 2010 par Open-Publishing
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Le journaliste Olivier Bonnet reproduit dans un article mis en ligne sur son site Plume de presse, un document de l’UD CGT de l’Isère qui visiblement, selon ledit journaliste, renvoie au titre de son texte : Syndicats : les jaunes, les capitulards et les autres !

Voici le passage qui évoque ce document cégétiste :

Les directions syndicales semblent avoir choisi, en se gardant bien de le dire, la voie de cette complicité avec le gouvernement pour empêcher que la contestation en prenne trop d’ampleur. Ce que confirme un document que nous nous sommes procuré, émanant de l’Union départementale de la CGT de l’Isère.

Signé du secrétaire de l’UD, Patrick Brochier, ce courrier électronique adressé aux partenaires de l’intersyndicale est éloquent. Et qu’on ne nous objecte pas qu’il s’agit d’une correspondance privée ! Derrière ces organisations syndicales, il y a des militants qui paient leurs cotisations pour être représentés par ces gens-là. Ils ont le droit de savoir ce qui se trame et notre devoir d’informer nous impose cette publication, dusserait-elle faire grincer quelques dents. En voici donc le texte complet :

« Aux camarades de la FSE, UNEF et UNL, copie aux OS de salariés : à la demande du secrétariat de l’UD réuni ce matin, il vous est demandé de réfléchir encore un instant concernant la phrase du RETRAIT que nous ne voulons pas voir figurer dans l’intervention publique demain place de Verdun. Ce qui est important, c’est que nous voulons tous d’autres solutions pour l’avenir de nos retraites et notamment vous les jeunes, retrait ou pas retrait.

Stratégiquement, nous avons peur que le seul retrait soit une victoire sans lendemain car elle n’aurait pas résolu le problème du financement qui resterait entier. Et vraiment, relancer la bagarre derrière pour des solutions alternatives risque d’être très difficile…

Donc, SVP, ne compliquez pas ce qui peut être très simple et ne change rien sur le fond de notre volonté commune de mettre le gouvernement sur le reculoir et qui va l’être si nous ne tombons pas dans ce type de débats démobilisateurs. Retirez cette phrase et tout sera OK pour demain. Sinon nous interprèterions cela comme une volonté de briser l’unité. FO a été écartée de la délégation en préfecture. L’intervention unitaire ne fait pas mention du retrait. Il n’est pas concevable que vous restiez sur cette position alors qu’il n’était pas prévu au départ d’autre intervention que celle unitaire des syndicats de salariés, qui sont les interlocuteurs du gouvernement sur ce sujet, devons-nous vous le rappeler. J’attends confirmation. »

Heureusement, la CGT s’est faite royalement envoyer sur les roses : « Nous sommes extrêmement surpris par ce courrier de l’UD CGT. Les divergences politiques entre les organisations syndicales unies dans l’action ne doivent pas avoir pour conséquences d’empêcher la liberté d’expression et d’analyse des organisations qui composent l’intersyndicale, répond Jean-Paul Portello, pour l’union syndicale Solidaires de l’Isère.

Dans l’intersyndicale, tout le monde ne partage pas le même point de vue sur le retrait ou la négociation du projet. Le texte commun a été rédigé de façon à ne trahir aucune des analyses politiques. L’éviction de FO de la délégation syndicale en préfecture, et la menace d’éviction des syndicats de jeunesse, sont non seulement contraires au respect des différences de points vue et de l’unité d’action en cours, mais plus grave encore ils imposent à l’intersyndicale l’axe de la négociation. Ce débat n’a pas encore été tranché au niveau national, il n’a pas à l’être en Isère.

Solidaires est favorable au RETRAIT du projet de loi, nous sommes en désaccord avec ceux qui privilégient la négociation du projet, néanmoins nous respectons ces choix et la volonté de les exprimer. Le contraire serait de la censure politique. C’est pourquoi nous ne tairons pas nos revendications, y compris devant le préfet. Ce serait naïf de croire que le préfet, le gouvernement et le patronat, ignorent nos différences d’analyse.

Nous participerons donc à la délégation unitaire qui rencontrera le préfet, sur la base de l’appel commun et sans exclusion aucune des positions encore en débat. Si la CGT veut s’opposer à la liberté d’expression d’une ou plusieurs organisations signataires, ou si elle veut imposer un point de vue, quel qu’il soit, ce serait la CGT qui porterait la responsabilité politique de briser l’intersyndicale. »

Peut-on imaginer que la position du syndicat de Bernard Thibault soit différente en Isère qu’ailleurs ? Que ces pressions pour empêcher de réclamer le retrait du projet n’obéissent pas à des directives nationales ? Nous vous en laissons juge. En attendant, si l’on veut obtenir la victoire dans le combat contre la réforme antisociale des retraites, il va falloir composer avec certains syndicats, pour reprendre l’expression du secrétaire cégétiste de l’Isère, pour le moins « sur le reculoir ».

[les surlignés en gras sont de notre fait - Antoine]

Le texte intégral est ici :

http://www.plumedepresse.net/?p=366

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