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DANS QUELLE SOCIETE VOULONS-NOUS VIVRE ?

Publie le mercredi 22 septembre 2010 par Open-Publishing
9 commentaires

de Charles HOAREAU

Au lendemain de ce 7 septembre à l’ampleur exceptionnelle, les organisations syndicales ont donc maintenu le front syndical commun face au gouvernement, ce qui n’était pas forcément gagné d’avance. En effet, malgré ce que l’on sentait monter parmi les salarié-e-s, les taux exceptionnels de grévistes qui s’annonçaient et l’envie manifeste des travailleurs de nombre d’entreprises du public et du privé de ne pas en rester là, chez plusieurs organisations syndicales l’idée était de faire une prochaine journée d’action un samedi ou un dimanche, voire d’attendre le début octobre !

La CGT et SUD penchaient, pour appeler les salarié-e-s à la grève dès le 15, jour du vote de la loi, et poser la question de la grève reconductible. FO elle, demandait, une grève carrée sinon rien [1]… ce qui peut souvent être le moyen le plus sûr de ne pas faire grand-chose

La position qui est sortie de l’intersyndicale du 8 est donc une position de compromis.

Sur le coup, chez nombre de militant-e-s déterminé-e-s à faire reculer le gouvernement la déception, voire la colère a été grande. Dans les réunions syndicales, certains faisaient valoir que chez eux ce n’était « pas mûr », d’autres disaient qu’il fallait frapper fort, vite et durer, qu’il y a des pays où pour empêcher un vote scélérat, les travailleurs ont entouré l’assemblée nationale pour bloquer l’entrée des députés...

Les débats auraient pu déraper et décourager l’ensemble, dans une nouvelle version du : faut-il attendre les retardataires ou s’appuyer sur les locomotives pour tirer tout le monde ? Ce n’est pas cela qui s’est produit. Nombre de syndicalistes, au-delà de ce qu’ils peuvent penser de la stratégie des organisations syndicales (y compris la leur), ont choisi de ne pas attendre des consignes fermes venues d’en haut et de prendre leurs responsabilités en se disant que l’heure n’est pas aux états d’âme mais à la Lutte, en grand. C’est la meilleure façon que le « bas » aide le « haut » ou le pousse…

Les appels qui se multiplient, les prises de position qui s’expriment, les tracts nombreux et variés qui sortent, montrent que tant au plan syndical, qu’au plan politique et associatif, chacun s’emploie à faire encore mûrir plus largement dans le monde du travail l’idée du nécessaire blocage du pays pour faire reculer le gouvernement… et le MEDEF étrangement silencieux dans la période.

Dans cette période particulière, face à un gouvernement, qui pour masquer son affaiblissement grandissant, franchit chaque jour un pas de plus vers le fascisme - ce qui a pour effet de l’isoler sur la scène internationale et de diviser son propre camp - l’idée qui grandit et qu’il nous faut faire grandir encore c’est que l’on peut gagner. Gagner non seulement sur les retraites, mais, et chacun en a conscience, gagner contre ce gouvernement de plus en plus discrédité avant qu’il ne nous entraîne tous vers un chaos prévisible.

Les conditions et les enjeux de la victoire.

Au fond la question qui nous est posée, par-delà celle des retraites c’est tout simplement dans quelle société voulons-nous vivre ?

  • Soit nous acceptons que le capitalisme sorte victorieux (et sans doute dans ce cas-là pour un long moment) de l’affrontement qui est en cours, qu’il nous entraîne encore plus loin dans une société de plus en plus inégalitaire où, par rapport à il y a 20 ans, on prend chaque année 200 milliards d’euros (vous avez bien lu !) dans la poche du monde du travail ce qui se traduit par bas salaires, précarité, augmentation du nombre de chômeurs et baisse de leurs allocations, surexploitation de sans-papiers et délocalisation d’entreprises, mal vie dans les quartiers populaires où l’économie souterraine avec son lot d’insécurité sociale supplante de plus en plus l’économie officielle dont les populations les plus pauvres sont de toutes façons de plus en plus exclues,
  • Soit nous refusons cette spirale infernale de la répartition inégale des richesses produites amorcée il y a 20 ans sous le gouvernement Rocard et nous nous battons pour récupérer nos 200 milliards (et même plus !) annuels à répartir entre
    • hausse des salaires,
    • augmentation du travail qualifié,
    • retour à une sécurité sociale véritable brèche révolutionnaire dans le mur du capitalisme et réellement protectrice de la maladie, la retraite, l’accident du travail, la famille, les chômeurs – les 5 branches prévues dans le projet initial de 1945 –
    • développement des services publics, rempart contre les inégalités
    • rétablissement des filets de sécurité sociaux de toute nature que le système social français comportait (en particulier le fonds social supprimé sous le ministère de Martine Aubry à l’été 1997), filets qui étaient la meilleure garantie de lutte contre la mal-vie en ce sens qu’ils empêchaient (pour peu que la lutte ou le tissu associatif s’en empare) nombre de sans-emploi de plonger dans l’exclusion et tout ce qu’elle comporte.

En bref, soit nous nous résignons à la société de barbarie, soit en mettant concrètement la solidarité au cœur du fonctionnement de la société par des revendications précises qui ne sont pour l’instant guère portées, nous agissons à la fois sur le niveau de vie et les valeurs humaines de chaque habitant de ce pays. Car comment voulez-vous que la jeunesse discriminée et précarisée croie à l’égalité, la liberté et la fraternité – sans parler de la justice et de l’honnêteté – quand elle voit nos dirigeants et leur politique ?

Ce qui se joue dans la bataille sur les retraites c’est l’inversion de la spirale infernale dans laquelle veut nous entrainer un capitalisme de plus en plus barbare n’en déplaise à celles et ceux qui croient à sa possible régulation.

Au plan syndical, quand des organisations, en particulier de la CGT, font le lien entre la bataille des retraites et le cahier de revendication à l’entreprise, cela va dans ce sens et renforce les raisons qu’ont les salarié-e-s de reconduire la grève du 23. Cela suffira-t-il à convaincre un monde du travail très remonté mais aussi très morcelé et que ce gouvernement exaspère ? En tous cas cela ne peut suffire pour convaincre les chômeurs, la jeunesse voire les salarié-e-s des petites entreprises de se joindre massivement au mouvement, apport précieux et sans doute décisif dans la bataille actuelle.

L’intervention des militant-e-s politiques peut de ce point de vue être essentielle. Non pas seulement pour soutenir un mouvement (ce qui est bien), non pas pour donner aux syndicats des consignes sur ce qui devrait être fait ou pas fait, mais pour donner à l’ensemble de la population l’envie de se battre sur l’enjeu de société qui nous est posé.

Dans quelle société voulons-nous vivre ?

Voilà la question que les politiques doivent poser à la population. Le nécessaire retrait du projet ne suffit pas. Appeler le peuple à prendre ses responsabilités pour reconquérir les 10% de PIB annuels que MEDEF et gouvernements nous ont pris depuis 20 ans, donc poser de toute autre façon la question du financement de notre protection sociale et mettre en perspective la société de solidarité vers laquelle nous voulons aller pour faire reculer la barbarie capitaliste, voilà notre tâche.

La société sera ce que nos luttes en feront.

Si le refus d’un projet qui veut nous imposer 2 ans de plus de travail et des retraites de misère a déjà mis 3 millions de gens dans les rues, c’est aussi parce qu’il est le catalyseur d’une politique qui mécontente le peuple tous azimuts. Au-delà du refus, la perspective claire de changer la société par l’obtention de revendications répondant aux besoins de toutes et tous, voilà une raison qui devrait donner envie à bien plus de gens encore de descendre tous les jours dans la rue avec ou sans mot d’ordre national.

Le 23 et les jours suivants, entamons un processus général de reconquête, un processus révolutionnaire, comme disent les peuples d’Amérique du sud.

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[1] de la même façon qu’en 2003 elle demandait la grève générale sinon rien moyennant quoi, et pour ne prendre que l’exemple des Bouches du Rhône, la centrale n’appelait pas aux journées de grève nationale dans les entreprises où elle était pourtant majoritaire…

Source, Rouge Midi

Messages

  • Ce texte est incontestablement une avancée politique et syndicale.

    On y injecte de l’orientation révolutionnaire explicite dans la bataille sociale. C’est bien également au travers d’une conception lutte des classes qu’on trouve des arguments additionnels nécessaires à la victoire dans la bataille actuelle.

    Il relève l’essentiel, la combativité et le désir de se porter en avant sans états d’âmes d’une partie des travailleurs. La question de l’articulation entre la bataille des retraites et les autres dimensions du combat social qui sont inséparables par l’esprit même des attaques du capital.

    Le rôle des révolutionnaires si il est correctement positionné (travailleurs parmi les travailleurs et non devant, ou ailleurs) est trop contingenté dans ses efforts.

    L’intervention des militant-e-s politiques peut de ce point de vue être essentielle. Non pas seulement pour soutenir un mouvement (ce qui est bien), non pas pour donner aux syndicats des consignes sur ce qui devrait être fait ou pas fait, mais pour donner à l’ensemble de la population l’envie de se battre sur l’enjeu de société qui nous est posé.

    L’histoire complexe du mouvement ouvrier français et ses organisations nous a donné une situation complexe, fragmentée, velléitaire en partie, affaiblie et nomenclaturisée (couche sociale vivant de la stabilisation des relations conflictuelles entre capital et travail ).

    Ce n’est évidemment pas mille textes sur la comprehension du phénomène qui permettront de débloquer cette faiblesse extrème où une partie des organisations des travailleurs tire des buts contre son camp parce qu’elle ne veut pas de l’affrontement, se dérobe sans cesse, alors que la bourgeoise cogne de toutes ses forces. Cette partie est celle qui dirige les organisations de travailleurs, partie qui a prouvé avec efficacité que ses orientations étaient des échecs systématiques.

    Donc, pas mille textes, mais bien les avancées du mouvement social, de ses organisations, la prise en main concrète sans attendre des instances des syndicats de travailleurs qui veulent y aller (sans perdre en route la grande masse).

    Toutefois, le rôle des révolutionnaires est également de travailler à unifier la classe ouvrière et pas seulement par des discours généralistes utiles mais en travaillant méthodiquement à la constitution de cadres organisationnels unitaires solides et centralisés sous contrôle des travailleurs , ce qui va bien au delà de rester contingentés dans la critique du capital.

    Mais ça rentre là dans le cadre de formes d’organisation qui permettent enfin de ne pas rester piégés et soumis aux logiques du sectarisme syndical qui sont toujours en faveur de la nomenclatura conservatrice du syndicat dont on dépend .

    Passer des uns (des syndicats comme outils de mobilisation, à des formes offensives plus larges et unitaires, contrôlées par les travailleurs) ne se décrète pas mais se travaille.

    Ca ne se parachute pas en en appelant aux coordinations mais en travaillant avec les secteurs qui veulent bien avancer, en luttant pour l’extension, en proposant des formes d’organisation adaptées et inventives adaptées aux endroits de poussées des travailleurs.

    Mais cette question est fondamentale car il existe dans le mouvement social un obstacle qui ne ressort pas d’une question de trahison ou de jaunes, mais bien des interets d’une couche sociale spécifique qui pense que ce n’est pas dans son intérêt d’aller vers des épreuves de forces qui lui font plus peur que le capital (qui pourtant les liquidera dés qu’elle sera devenue inutile).

    Les attitudes entre chien et loup, défendre sans se donner les moyens d’aller plus loin dans le rapport de force ont transformé ces directions nomenclaturisées en obstacles sérieux depuis des années .

    L’empilage des défaites pour les travailleurs depuis 10 ans vient en grande partie d’eux.

    La compréhension de ce phénomène est importante, ses moteurs également et comment y remédier.

    Les avancées signalées dans le texte de la volonté de syndicats entiers dans les confs sont une bonne chose, et c’est par là qu’il faut chercher, dans l’extension de l’organisation des luttes sur le terrain.

    Mais, pour les révolutionnaires, c’est leur bataille également, c’est également le travail pour résister de façon efficace aux offensives du capital, et la recherche , l’aide à la construction d’outils efficaces de résistance font partie de leur rôle politique . Pas pour manipuler mais pour construire avec les autres travailleurs les outils nécessaires, il s’agit pas là de recommencer la relation maître-esclave d’une certaine époque entre parti et syndicat. D’où la dimension démocratique de la bataille.

    Mais bien au delà cette question des outils de résistance qui combinent massivité, unité et démocratie, en introduit une autre, c’est la fluidité de ces outils pour passer à l’offensive vers le pouvoir des travailleurs.

    • Copas... en effet charles a raison de sensibiliser les militants syndicaux et politiques à une autre étape de la lutte de classe. La hardiesse au lieu de la précaution,le courage au lieu de la mollesse, l’initiative créative au lieu de l’habitude de faire sont une nécessité révolutionnaire face à cette crise du capitalisme que notre bourgeoisie essaye de contrôler sans réussite tellement les spéculateurs mondiaux des fonds d’investissements et autres fonds de pension ont pris le pouvoir . Les mille milliardaires de la planète font la pluie et le bon temps par une corruption massive des partis politiques de droite et sociaux-démocrates, y compris de certains partis écologistes.

      Ces milliardaires, comme Soros,Buffet,Arnault en France, sont très politisés et médiatisés. Ils donnent les directives d’application actuellement pour redorer la valeur des actions en faisant pression sur les avantages sociaux des salariés acquis au cours de dizaines d’années de lutte ,et la plupart des gouvernants, d’Obama à Sarko en passant par Zapatero et Papandréou, appliquent leurs recettes antisociales.
      Le club des riches ne veut pas être démuni, au contraire il augmente la pauvreté pour susciter des conflits de guerre civile entre les pauvres pendant qu’il poursuit son enrichissement à l’abri de territoires protégés de la "populace"mettant son argent et ses valeurs à l’abri dans les paradis fiscaux acceptés par certains Etats- voyous qu’il contrôle étroitement.

      Le combat de classe doit se durcir pour leur faire rendre gorge, le compromis avec le capital est terminé car il est toujours en faveur des nantis. Certains de nos dirigeants sont trop habitués à la négociation patronale et à leur faire valoir de négociateur encouragé par leur passage dans les médias, leur propos sont le plus souvent consensuels pour faire bien. Quand nous les écoutons en fidèle militant nous serrons souvent les poings devant leur retenue et leur fair-play devant des journalistes carpettes du pouvoir bourgeois. Il faut changer de comportement et la manif devant l’assemblée, correcte et sans danger pour les députés UMP, a été à mon avis peu probante et dépourvue d’intérêt pour faire bouger les choses sur la retraite. Bousculer le palais bourbon, l’Elysée et tous les lieux de pouvoir par l’envahissement populaire devient une nécessité, tout en veillant à neutraliser la police et l’armée par un travail idéologique interne. Notre combat prend et doit prendre une autre dimension à la mesure des enjeux des besoins actuels du peuple. La grève générale insurrectionnelle peut se préparer intelligemment en isolant le pouvoir bourgeois et ses valets, en organisant les masses dans les quartiers et les entreprises comme certains ont su le faire à continental et autres entreprises délocalisables. Toutes ses piqûres d’abeilles qui ont sapé l’autorité électorale du pouvoir sarkoziste doivent maintenant s’amplifier pour le renverser avec ses copains milliardaires du fouque’ts. Nous devons provoquer la peur chez les riches sans complexe avec des révolutionnaires décomplexés comme la droite en 2007.

      La volonté syndicale de prolonger la lutte jusqu’au retrait de la loi sur les retraites est une bonne chose ,encore faut-il savoir comment ? Les manifs de rue peuvent s’épuiser comme l’année dernière... d’autres voies de combat doivent surgir et se mettre en place par la créativité militante, faire rendre gorge au pouvoir bourgeois et patronal demande du muscle comme au judo. En avons-nous assez ?
      Il faut aussi se méfier comme de la peste des solutions médiatiques de la petite bourgeoisie sociale-démocrate qui attend 2012 comme horizon électorale indépassable pour sauver le capital." Père, garde- toi à droite, Père garde-toi à gauche-bidon , le peuple peut entendre les révolutionnaires et les soutenir activement car il n’en peut plus de sa misère grandissante et des discours "sécurisants" audio-visuels qui ne changent rien à sa situation.

      Charles, tu as raison le rapport de forces est en train de changer et nous pouvons renverser la table bourgeoise capitalistique par l’innovation et la recherche révolutionnaire de ces dizaines de milliers de militants qui se battent sur tous les fronts de la lutte de classe. Osons de nouvelles méthodes d’action, les médias carpettes en auront le souffle coupé...

      Amitiés.... Bernard SARTON , section d’Aubagne

  • Charles comme a ton habitude ,une analyse juste de la société et des enjeux que les capitalistes remettent sans cesse en cause.bravo.momo11

  • ATHENES :les chauffeurs routiers campent toute la nuit devant le Parlement

    Live from Syntagma square, Athens : hundreds of lorry drivers set to spend the night outside parliament

    Just got back from Syntagma square in Athens. The situation there is very odd : of the hundreds (could easily be in the thousands, too, it’s very hard to estimate) of lorry drivers there, many are carrying greek national flags, they cheer the soldiers guarding parliament and some, as the tv news reported, even cheered the ex-king of greece who happened to be nearby.

    On the other hand, what the TV news are quite tactically failing to report is that apart from the lorry drivers themselves, there are many, many others who are slowly gathering at the square to support the lorry drivers. As someone reported on Athens IMC, “there seems to be some lust for an impromptu mobilisation”.

    For those of you trying to get close to Syntagma, be aware that there are hundreds and hundreds (!) of police off the nearby streets : a few vans on Akadimias Avenue ; the whole of Filellinon Ave is cordoned off ; there are strong police forces in the national gardens and around Zapeio and delta motorcyclists are cruising the streets around parliament.

    http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/09/21/376-live-from-syntagma-square-athens-hundreds-of-lorry-drivers-set-to-spend-the-night-outside-parliament/

    3,000 lorry drivers have reached parliament ; plan to stay there until tomorrow

    Update, 15.22 GMT+2. The lorry drivers’ demonstration has now reached the parliament. Although mostly peaceful, the demonstrators were attacked with tear gas and stun grenades by the riot police at parliament square. At least three main avenues in central Athens are blocked off by the demo. According to their union, more than 1,000 lorries are now parked up around the entrances of Athens.

    More info as it comes.

    http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/09/21/375-3000-lorry-drivers-have-reached-parliament-plan-to-stay-there-until-tomorrow/

    http://libcom.org/news/truck-drivers-railway-workers-strike-greece-15092010