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À propos du pseudonyme, sur internet et ailleurs

Publie le mercredi 19 janvier 2011 par Open-Publishing
24 commentaires

L’internet a libéré la parole des citoyens de base, et plus encore leur écrit. C’est une très bonne chose.

Moi qui, depuis 1969, ai toujours signé mes écrits de mon nom, j’ai constaté avec surprise que la grande majorité des internautes écrivants (mais pas écrivains ou journalistes professionnels) signaient d’un pseudonyme. Ce n’est pas par souci de protection : en trois clics, un policier ou un gendarme un peu branché retrouve le signataire de n’importe quelle note. Alors, pourquoi ?

Il convient de mettre en corrélation l’utilisation massive du pseudo avec la manière dont les internautes échangent entre eux. Je cite Martina Charbonnel (qui tient un blog sur nouvelobs.com) car je me retrouve assez bien dans ce qu’elle écrit :

« Bien des internautes persistent à me vouvoyer alors qu’ils tutoient facilement les autres blogueurs. Parmi les gens qui me disent « vous », certains estiment, peut-être à juste titre, qu’ils ont eu trop peu d’échanges avec moi pour me dire « tu ».
Je n’idéalise pas, pour autant, le tutoiement. On n’est pas forcément amis parce que l’on se dit « tu ». Bien des coups bas s’échangent avec la caution d’un tutoiement facilement acquis, comme si la familiarité autorisait à chercher des poux dans la tête d’une personne que l’on estime connaître suffisamment pour prendre un malin plaisir à la dénigrer. En un sens, mieux vaut encore me dire « vous » et me respecter que de me tutoyer pour m’adresser des vacheries.
Les blogs permettent-ils de créer des liens plus authentiques, que ceux de la vie quotidienne ? Sans doute, car entrer dans le vif du sujet d’une note permet d’échapper à la superficialité des échanges sur tout et rien. Cette forme de communication n’abolit pas pour autant la distance entre des mondes qui ont peu de chances de se côtoyer.
Avec tout ça, je n’ai rencontré aucun internaute du nouvel obs. Est-ce si important ?
 »

Cette internaute ressent, comme bien d’autres, les limites des échanges sur la toile. Je dirai que ces limites sont renforcées par l’utilisation du pseudo. Je n’insisterai pas ici sur les insultes que certains anonymes nous envoient avec le courage que permet un faux nom, simplement pour déplorer que les administrateurs des blogs où l’on se fait insulter ne censurent pas les propos ignobles qui nous visent. L’important est que, de même qu’on « visualise » un interlocuteur au téléphone qu’on ne connaît pas, de même qu’on « voit » dans le filigrane de la page de son roman un romancier qu’on n’a même jamais aperçu en photo, on se crée une image d’un pseudo dès lors qu’on a lu sa prose. Et bien sûr, neuf fois sur dix, on fait erreur. Tenez : un intervenant régulier et fort subtil sur nouvelobs a pris comme pseudo une expression médicale que connaissent bien les cardiologues. Pour je ne sais quelle raison, j’ai assimilé ce pseudo à une correspondante, me trompant lourdement. Ce qui signifie que chaque fois que je le lisais, je le recevais en tant que femme, avec des réflexions aussi pertinentes que : « Elle écrit cela, forcément puisque c’est une femme » (existe-t-il une écriture féminine, qu’est-ce qu’une écriture féminine ?, ces questions relèvent d’un autre débat, passionnant au demeurant). J’avais une petite excuse : lorsque je parle, dans la vraie vie, c’est moi – à quelques nuances près – qui produit mon énoncé. Lorsque j’écris – que ce soit de la fiction ou non – c’est ce que j’ai écrit qui, rétroactivement, me constitue en tant qu’énonciateur, d’autant plus fictif que j’ai utilisé un pseudo.

J’essaierai de suggérer dans ce qui suit que le pseudo est le contraire de la modestie, que c’est une expansion de l’ego.

Qui dit pseudo dit clivage, dédoublement. Le pseudo d’Yves Montand était un hommage indirect à une expression que sa mère serinait. Le romancier Jacques Laurent signait ses livres alimentaires, ceux qui visaient au commercial, “ Cécil Saint-Laurent ” et ses livres “ sérieux ” Jacques Laurent. Quand Jean-Jacques Goldman écrivait pour Patricia Kaas ou Florent Pagny, il signait d’un pseudo. Mais il signait de son nom les textes qu’il chantait lui-même. Gilbert Bécaud prit comme pseudo le nom du compagnon de sa mère, qu’il considérait comme son vrai père ; et il fit de son deuxième prénom le premier.

Chacun de ces exemples montre, à sa manière, que nous sommes dans le manque ou dans l’incomplétude. Il y a en permanence, chez tout individu, une béance à obturer, ce que les lacaniens appellent une fente (défense de rire !). Nous nous ressentons comme finis et nous sommes imparfaits, aux sens de non achevés et de non parfaits. Cette imperfection peut être comblée par ce que Rimbaud appelait « l’autre » (quand j’écris, de mon nom ou d’un autre nom, « “ je ” est un autre »). Il y a alors désir d’une ou de plusieurs identifications successives. Attention, un chauffeur routier de 130 kilos qui signe “ Mirabelles ” n’est pas aliéné comme celui qui se prend pour Napoléon. Il y a simplement reconnaissance d’une part de lui-même (qui peut être alimentée par de l’humour au 17è degré) qui l’augmente en tant que sujet.

Méfions-nous des justifications a posteriori. Lorsque Patrick (ou Maurice, selon les sources) Benguigui disserte de manière un peu désinvolte sur son pseudo “ Bruel ” en demandant « Qui voudrait passer pour le fils de Jean Benguigui ? », il botte en touche. Quand Philippe Fragione explique qu’il comprit très tôt qu’il ne ferait pas carrière dans le rap avec son nom et son prénom, et qu’il prit donc le pseudo d’Akhenaton, il ne nous permet pas d’accéder à son vrai désir. Quand Björk Guðmundsdóttir nous dit que son patronyme était trop compliqué pour être gardé, elle nous cache quelque chose de très profond par rapport à son père (son patronyme signifie “ fille de Guðmunds ”). Le problème est-il de même nature pour Charles Aznavour lorsqu’il supprime le “ ian ” de son nom (“ fils de ” en arménien) ? Lorsque Marie-Hélène Gauthier choisit pour pseudo “ Mylène Farmer ”, ce n’est pas uniquement pour des raisons de commercialisation. Bernard Lavilliers s’appelle Oulion. Bon, d’accord, il y avait urgence, mais pourquoi “ Lavilliers ” ? Lorsque Hervé Forneri choisit le nom de scène “ Dick Rivers ”, sait-il que cela peut signifier “ Rivières à Bites ”, en d’autres termes, l’appel du fantasme américain est-il plus fort que tout ? Et Chantal Goya, qui s’est époumonée pour quatre générations de bambins, qu’aurait-elle fait de son vrai nom Chantal de Guerre ? Cela dit, qu’a-t-elle à voir avec “ Goya ” ?

Pour approfondir mon questionnement, je citerai Victor Hugo et George Orwell. Que nous dit celui qui risqua réellement sa vie pour ses écrits ?

« Il vient une certaine heure dans la vie où, l’horizon s’agrandissant sans cesse, un homme se sent trop petit pour continuer à parler en son nom. Il crée alors, poète, philosophe ou penseur, une figure dans laquelle il se personnifie et s’incarne. C’est encore l’homme, mais ce n’est plus le moi. »

Hugo étant ce qu’il était, on comprend fort bien qu’il se soit senti « trop petit ». Orwell pose le même problème, mais en creux :

« On ne peut écrire quoi que ce soit de valable si on ne gomme pas sa propre personnalité ».

L’auteur de 1984 a dit et répété qu’il avait pris un pseudo pour protéger sa famille, pour lui témoigner des égards et pour atténuer ses rapports contradictoires avec la bourgeoisie. Certes, mais le choix du nom d’une petite rivière du Suffolk et d’un prénom à la fois royal et prolétaire n’explique pas tout car il ne fait que renvoyer à la biographie. Idem pour Hergé, le père de Tintin, qui descendait, peut-être par les croisées et non les croisés, d’un aristocrate belge.

Le domaine de la littérature offre de nombreux cas de figure. L’œuvre d’Honoré de Balzac pose un problème passionnant, quasiment énigmatique : on passe sans transition de livres médiocres et insignifiants (que Balzac qualifiait lui-même de « cochonnerie littéraire » et qu’il signa de pseudonymes pseudonymisants, “ Lord R’Hoone ”, par exemple) aux Chouans, chef-d’œuvre qui ne sera suivi exclusivement que de chefs-d’œuvre. Honoré Balzac s’aristocratisa en prenant un pseudo crédible au moment précis où il se mit à écrire de la grande littérature.

Nombre d’écrivains ont choisi de signer leurs œuvres d’un pseudonyme, parfois pour des raisons de sécurité : Jean Bruller avait adopté le nom de “ Vercors ” aux Éditions de Minuit (qu’il fonda en 1941) pendant la Seconde Guerre mondiale, tout comme François Mauriac qui publiait sous le nom de “ Forez ”. Les écrivains résistants prirent souvent des noms de région de France comme pseudonyme. Philippe Joyaux dit avoir signé d’un nom de plume (“ Sollers ”) pour préserver sa famille et marquer sa singularité par rapport aux siens. Parce qu’il était Conseiller d’État, Erik Arnoult devint “ Orsenna ” en écriture pour ne pas impliquer sa charge, mais aussi pour assumer une double personnalité. Après avoir utilisé des pseudos ridicules (“ Louis Alexandre Bombet ”, ou “ Anastase de Serpière ”) Henri Beyle, en haine de son père, signa “ Stendhal ” (du nom d’une ville allemande où il avait connu une folle passion). Ces écrivains échappaient clairement à l’état civil. À l’inverse de la comtesse de Ségur (née Rostopchine), fille de l’incendiaire de Moscou lors de l’entrée des troupes de Napoléon : en signant du nom de son mari volage, elle se donna une identité d’écrivain français, elle qui descendait de Genghis Khan.

Il est des pseudos qui n’en sont plus, s’ils l’ont jamais été. Ainsi “ Saint-John Perse ” pour le diplomate Alexis Léger. Il est des pseudos parfaits, tel celui d’“ Antoine Volodine ”, qui n’est pas plus russe que vous ou moi, dont on ne connaît ni le nom, ni le lieu et la date de naissance (il a également signé “ Elli Kronauer ”, “ Manuela Draeger ” et “ Lutz Bassmann ”).

Utiliser un pseudo est un geste esthétique qui crée de l’identité et du mystère. L’auteur nous livre un double qui n’est pas totalement lui-même. René Lodge Brabazon avait un état civil peu banal : un prénom français, alors qu’il n’avait aucune racine française, et un patronyme fleurant au plus haut point l’anglicité. Il ne mit jamais les pieds aux États-Unis, mais écrivit des polars inoubliables sous le nom de James Hadley Chase, un dictionnaire de slang étatsunien sur sa table de travail. Sans parler d’un des plus grands mystères – résolu – de la littérature française d’après-guerre : l’écrivain totalement inconnu “ Émile Ajar ” obtenant le Goncourt en 1975 alors qu’il l’avait déjà obtenu en 1956 sous le pseudonyme de Romain Gary. Le romancier avait fait un pied de nez extraordinaire au petit monde germano-pratin, à commencer par cette journaliste littéraire du Monde qui était allée interviewer “ Ajar ” (en fait, un neveu de l’écrivain) à Copenhague. Et pourtant, la clé du mystère crevait les yeux, Gary et Ajar signifiant respectivement en russe “ brûle ” et “ braise ”. Gary s’était peut-être inspiré de la mystification de Prosper Mérimée qui avait inventé la dramaturge espagnole “ Clara Gazul ” dont il avait écrit les neuf pièces de théâtre. “ Gazul ” et “ Ajar ” avaient une dimension ontologique évidente : ils étaient de grands écrivains, donc ils existaient.

De ce même point de vue ontologique, le cas de George Sand est également intéressant : elle prend un prénom masculin pour faire croire qu’elle est un homme (comme la très grande romancière anglaise George Eliot ou comme Madeleine de Scudéry qui signe sous le nom de son frère Georges qui, lui, fait comme si de rien n’était), mais, surtout, elle s’affuble d’un patronyme roturier alors qu’elle est noble. Inversement, Isidore Ducasse se fera passer pour “ Le comte de Lautréamont ”. Paul-Pierre Roux se sanctifiera sous le nom de “ Saint-Paul Roux ”. Pierre Louÿs (en fait Pierre Félix Louis) changera de sexe en se faisant passer pour une femme de l’antiquité grecque (“ Bilitis ”), tout comme Raymond Queneau qui s’inventera en la romancière irlandaise “ Sally Mara ”. Lesbienne, Lucy Schwob prendra un autre patronyme juif que le sien : “ Cahun ”, et un prénom bisexué : “ Claude”. Georges-Marie Huysmans laissera entendre qu’il est hollandais (“ Joris-Karl ”). Malade, le Suisse Frédéric-Louis Sauser voudra renaître tel un phénix (“ Blaise Cendras ”). Cet expert en mystifications fera croire à Pierre Lazareff, directeur de France-Soir, qu’il avait effectué un grand reportage (fort bien payé) à travers toute la Sibérie alors qu’il était resté dans sa chambre. Lazareff ayant flairé une possible arnaque, Cendras lui répliquera : « L’important n’est pas que j’y sois allé ou pas, l’important est que tu y aies cru. »

Esthétique, ontologique, le pseudo relève d’une démarche concrète qui suit une prise de conscience. Signer d’un pseudo revient à couper l’auteur, l’instance énonciative du producteur social. C’est poser devant le “ je ” biographique un sujet qui n’existe que par l’énoncé, que dans l’énoncé. Raison pour laquelle certains blogueurs, certains intervenants sur internet, sont amenés à utiliser divers pseudos à mesure qu’ils proposent des productions différentes. Rien ne dit, d’ailleurs, que l’on soit moins personnel lorsqu’on utilise un pseudo que quand on signe de son vrai nom : ce que Frédéric Dard signa “ San Antonio ” était tout aussi authentique que ce qu’il signa Frédéric Dard. Ce que permet le pseudo, c’est d’isoler l’acte d’écrire parmi toutes les propriétés qui font qu’un individu s’assume en tant que personne publique. Lorsque Jean Dupont signe “ Tartempion ”, il donne en fait à lire un “ il ” au second degré, un “ il ” retourné, un “presque moi”.

Le grand critique et théoricien Jean Starobinski disait que lorsqu’un auteur revêt un pseudo, nous nous sentons « défiés » car l’auteur se « refuse à nous » qui voulons savoir. Prendre un pseudo, c’est se créer une « identité imaginaire » (S. Hynes) à laquelle nous, récipiendaires, ne pouvons pas avoir totalement accès.

Le pseudo est un masque. Porter un masque (d’écriture ou non), c’est produire un repoussé que l’on affirme, que l’on martèle du dedans et qui nous aide à créer une persona qui n’est autre que l’enveloppe du discours. Julien Gracq disait que Céline (pseudo, prénom de sa grand-mère et de sa mère, hum-hum !) s’était « mis en marche derrière son clairon en vociférant ». Utiliser un pseudo, c’est se mettre en marche derrière son masque. Roland Barthes expliquait que le masque/pseudo n’avait rien d’original puisque tous les écrivains et écrivants s’affublaient d’un masque, ce qu’il appelait « les différentes pelures d’oignon ». Enlevez un masque chez un auteur et vous tomberez sur un autre masque.

Pourquoi ce problème à l’infini ?

Parce que, lorsque nous écrivons, nous mettons en branle au moins trois strates de nous-même. Il y a l’individu, disons « Jean Dupont », puis l’instance narrative (le “ Jean Dupont ” écrivant, distinct de l’individu : il est gai, mais écrit quelque chose de triste) et l’image que “Jean Dupont” veut donner de lui aux gens qui vont le lire. À l’intérieur de ces strates, il y a forcément des sous-strates, tout cela évoluant avec le vent, la pluie, le contexte, les rages de dents etc.

Prendre un pseudo, c’est aussi déplacer le lieu d’où l’on parle. C’est vouloir – sans y parvenir jamais totalement – effacer ou faire oublier ses goûts, ses conceptions, ses manières, son origine, son éducation. C’est le signe d’une volonté de transformation, plus importante que le jeu de cache-cache.

Pour les linguistes (voir Oswald Ducrot, Le dire et le dit), tout locuteur se dédouble en un locuteur en tant que tel (le locuteur considéré du seul point de vue de son activité énonciative) et un locuteur en tant qu’être au monde, en tant qu’un être du monde. Ces deux instances ne doivent pas se dissocier. L’utilisateur du pseudo souhaite donc, non seulement, que l’individu et le producteur ne fassent qu’un, mais aussi que l’énoncé et l’image de l’énonciateur se confondent.

Ça marche plus ou moins…

Certains pensent que les universitaires peuvent se dispenser du pseudo parce qu’ils sont libres. Aujourd’hui, cette liberté un mythe : l’institution est tout aussi fliquée que l’entreprise privée. Si les universitaires sont en partie responsables de cet état de fait, il ne faut pas oublier que, s’il y a autocensure, c’est parce qu’il y a d’abord censure. La LRU a opéré ses ravages, mais le mal est ancien. Le tournant s’est opéré vers 1990 quand l’universitaire a cessé de jouir d’une pleine et entière liberté intellectuelle.

Mais tout est parti, me semble-t-il de la Loi Savary de 1984. Cette “réforme ” a provoqué deux bouleversements :

– en premier lieu, les enseignants du supérieur ont été annualisés. Les socialistes avaient fait tester ce changement par la Côte d’Ivoire, où je résidais à l’époque. Je n’insiste pas : chacun sait que, dans le public comme dans le privé, l’annualisation restreint, contraint la liberté des travailleurs. C’est un mode d’aménagement de la durée du travail en fonction des besoins de l’entreprise université.

– Savary remplaça la thèse d’État par la thèse dite Nouveau Régime. Une thèse plus courte, permettant le recrutement comme maître de conférences, à rédiger en quatre années maximum. Le thésard cessa d’être encadré uniquement par son directeur. Il fut désormais surveillé par son directeur de labo, les autres membres du labo, le conseil scientifique de son université. La thèse d’État était une longue aventure personnelle qui permettait d’explorer de nombreuses pistes, de mûrir, de décanter, dans une liberté impliquant une grande responsabilité. La thèse “ Savary ” n’est qu’un élément technocratique du dossier de l’universitaire, une dette à l’institution.

Messages

  • La dette symbolique ? ou autre chose :

    La “démocratisation” devient-elle un système antiSystème ?

    ....... • En Tunisie, le gouvernement “de transition” post-Ben Ali est déjà contesté parce qu’il contient un peu trop de partisans du susdit Ben Ali.

    La nouvelle intéressante (dans l’article de RAW Story) pour notre propos général est évidemment la présence dans ce gouvernement d’un “activiste d’Internet” du Parti Pirate (branche tunisienne de l’“Internationale Pirate”), qui ressort de la logique d’opposition au Système illustré notamment par WikiLeaks et l ‘affaire Cablegate.

    http://www.dedefensa.org/article-la_democratisation_devient-elle_un_systeme_antisysteme__19_01_2011.html

  • Le "pseudo" me permet, très modestement dans mon cas, d’exposer et d’assumer à la fois mes origines fussent-elles "étrangères" et "naturalisées" françaises il y a près d’un siècle (entre Silverio et Vincenzo de père en fils ...) puis mes convictions absolues ("Traducteur Traduisez") et enfin une partie de mes goûts musicaux (qui me poursuivent depuis plus de 30 ans) lorsque je (ré)écoute "La Ciapa Rusa" jouer la musique de là d’où viennent mes "ancêtres"... et la boucle est (en quelque sorte) bouclée !!!

  • Le pseudo a bien aidé et aide encore les tunisiens (entre autres) ...

    • Le pseudo peut être le seul moyen de s’exprimer pour certaines personnes qui mettraient leur intégrité en danger sans cela .

      Menteur le pseudo ? souvent sans doute selon moi , car c’est par définition un masque . Mais comment faire autrement dans des sites militants lus et décortiqués par les RG et autres joyeusetés ?
      ( sans parano , un jour dans un petit bureau de sous-sol on m’a fait entendre venant d’une cassette audio mes propres propos enregistrés au téléphone...).

      Pour ce qui me concerne sur un site/forum de défense animale je donne mon vrai nom .

  • Personnellement , s’il me fallait utiliser un pseudo , je pense que je m’abstiendrais de donner mon opinion ! Il y a trop de similitudes entre le pseudo ...et la lettre anonyme ! L’utilisation du pseudo , largement pratiqué en France et en particulier sur le site de Bellaciao , est à mon avis le reflet d’une société européenne usée par l’âge et l’égocentrisme , et n’ayant plus comme seul courage et à l’instar des petits roquets , que celui "d’aboyer" derrière une palissade .
    Beaucoup plus que l’ensemble du peuple tunisien , nous avons les moyens matériels , l’expérience et les ressources pour changer cette société et de façon radicale , mais nous préférons voir les autres faire le travail à notre place . Lourd à porter quelques fois !

    • A-tu déjà été tabassé dans un commissariat pour avoir cet avis si tranché ?

      On peut assumer bien sûr , et il le faut , mais pas dans un état policier lorsqu’il s’agit de rétablir des vérités dirigées contre le dit pouvoir , excuse du peu mais je ne porte pas le gêne ’’maso’’ qui me ferait me livrer tout seul .

      Ta fonction c’est quoi : flic qui incite , provocateur ?

    • "Je n’insisterai pas ici sur les insultes que certains anonymes nous envoient avec le courage que permet un faux nom, simplement pour déplorer que les administrateurs des blogs où l’on se fait insulter ne censurent pas les propos ignobles qui nous visent."

      CQFD

    • Mouais... Avoir un "pseudo" et lutter (jusqu’à la mort souvent) n’était pourtant pas incompatible ... par exemple en France entre 40 et 45 et à cette époque, pseudo (il valait mieux) ou pas, il fallait "en avoir" ... comme pour tout résistant de chaque pays et de chaque temps !!!

    • Je n’ai pas constaté pour ma part d’insultes non filtrées sur ce site , mais je ne le connais pas du début .
      En tout cas je constate que lorsqu’un(e) intégriste publie un billet insultant , même au figuré , le webmestre le scratche très rapidement , donc il est efficace ici et pour une fois j’approuve complètement la censure ’’ fonctionnelle’’ sans laquelle il n’y aurait plus de dialogue possible .

      Je pense moi qu’on peut s’empailler en restant poli sur un espace de liberté et que c’est un minimum requis en société , après tout nous ne sommes pas tous des flics pour insulter facilement .....

    • Pour répondre à "guetteur des rue" : non je n’ai jamais été tabassé dans un commissariat , car je n’ai jamais donné à un flic l’occasion de le faire , et je ne fais pas une généralité sur tous les flics lorsqu’il y a bavure . Par contre , je déplore toutes les agressivités épidermiques de parts et d’autres , car les comportements extrêmes des uns poussent toujours d’autres à plus d’extrêmes . J’ai le souvenir de 2 pays que je connais pour y avoir séjourné , totalement différents dans la conception de leur système politique respectif (Canada et Chine) et où pourtant les flics sont respectés dans chacun d’eux , par tous et respectueux à l’égard de tous . Mais ce n’est pas la France où de longue date , nos dirigeants s’efforcent toujours d’envenimer cette relation flics-citoyens en y mettant tous les ingrédients nécessaires à la confrontation : Et çà marche ! Comme par exemple flics partisans de l’application musclée des méthodes du FN et de préférence dans une cité considérée comme sensible , sous-effectifs d’hommes sur le terrain , matériels souvent désuets ou obsolètes , mutations fréquentes afin d’éviter toute relation trop amicale flic-citoyen , fermetures des îlotages dans les cités , engorgement de travail par excès de paperasserie...etc... La plupart de ces flics ont commencé leur carrière avec de saines idées et en espérant rendre service à la population ; ils finissent bien souvent leur carrière comme des écorchés vifs et favorables aux méthodes musclées . Le problème , ce n’est ni les flics (ou toute autre corporation) , ni les jeunes livrés aux incertitudes d’un véritable avenir dans ce pays ; non le problème est ailleurs , dans les hautes sphères de la politique et de l’économie française .
      Pour finir de te répondre "guetteur de rue" , je ne suis ni flic , ni provocateur , je sors du RSA pour nager dans le bonheur d’une retraite de 350€/mensuel +minimum vieillesse , mais par contre , je pense connaître les 2 côtés de ce mur de la honte , très français , qui sépare des individus , les uns en uniforme , les autres en jean’s , issus pourtant souvent du même milieu (celui des petits) et qui les oppose aux noms de valeurs républicaines devenues à ce jour totalement "bidon" !

    • ...tu l’as quand même qualifié de "flic qui incite" ou de "provocateur" : pour quelqu’un qui a mis toute son honneté à écrire son texte , c’est une insulte.

    • Ouh là , l’argument massue des bien pensants ’’ je n’ai jamais été tabassé dans un commissariat parce que je n’ai jamais donné l’occasion qu’on le fasse ’’

      D’une part le lieu du commissariat n’est en rien nécessaire , il suffit de manifester pacifiquement pour voir de charmants policiers sous payés et à plaindre s’emparer à deux d’un gamin de 12 ans et le rouer de coup à terre !

      Si quelqu’un de chez toi affirme que c’est faux je dis que nous avons tous la preuve de ce que j’avance , et la télé aussi ! ! !

      Ensuite , ne fais pas semblant d’ignorer qu’une arrestation ’’ ciblée ’’ou un simple contrôle d’identité accompli dix fois par jour sur la même personne est de nature et par destination voulue pour engendrer une rébellion légitime , qui aussitôt sera réprimée lourdement avec une inculpation au pénal en sus .

      Le sous effectif , ben comme partout mais partout on ne fait pas payer ses ennuis perso au public qui n’y est pour rien , et j’ai effectué quarante ans dans une administration d’état mon bon .

      Pour ce qui est du terme ’’ flic’’ c’est un mot passé depuis des lustres dans le langage courant ,ce n’est pas une insulte c’est un nom commun , je l’assume et je dis que je ne l’utiliserais plus lorsque les ’’ flics ’’ cesseront d’insulter les gens !

      Et ça ne m’empêchera pas de les combattre toutes les fois que je peux comme il faut combattre en citoyen le bras armé des oppresseurs ! Voilà mon bon monsieur .

  • « Le pseudo est un masque. »

    Je dirais qu’il n’est qu’un voile plus ou moins diaphane qui libère autant l’auteur que le lecteur en mettant les caractères d’une personne en arrière-plan de l’écrit.
    N’est-ce pas le sens du message avant tout qui compte ?
    « Moi, sans Beauvoir, je ne sais pas si j’aurais eu tant de teigne et de courage pour m’échapper de la vie qui m’attendait » expliquait magnifiquement une lectrice anonyme dans un courrier au journal Libération :

    Lettre à Beauvoir. « À Choisy-le-Roi, ce 15 avril 1986.
    http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/02/nous-sans-simon.html#more

    Suivant l’âge ou ce que vous connaissez de l’auteur(e), votre esprit pourrait être enclin à déformer son propos ou vous égarer suivant que vous allez considérer qu’il (elle) écrit cela parce qu’il (elle) est vieux (vieille), ou jeune, ou parce que c’est une femme ou parce que c’est un homme, un (e) exilé(e) ...etc. alors qu’il faudrait d’abord y lire l’expression d’une conscience humaine.
    « La ménagère de moins de cinquante ne parle pas et ne pense pas uniquement comme une ménagère de moins de cinquante ans… »

    Personne ne sait qui est Shakespeare. A-t-on besoin de le savoir pour l’apprécier ? Nous ne connaissons pas les auteurs des vieux contes, en ont-ils moins de saveurs ?

    Le pseudonymat concilie identification et anonymat. On ne pourrait le remettre en cause sans remettre en cause la liberté d’expression.

    "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" , voilà la philosophie de ce sénateur Jean-Louis Masson qui proposait en mai dernier une loi mettant fin à l’anonymat des blogueurs.

    Anonymat des bloggeurs : quand le sénateur Masson cachait son identité
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100529.OBS4670/anonymat-des-blogueurs-quand-le-senateur-cachait-son-identite.html

    • Mon pseudo est connu de mes amis et camarades y compris de ceux parmi eux, dont je dénonce les pratiques politiques sans les nommer, sauf quand je cite un article de presse daté et référencé contenant des noms de personnes à qui j’ai eu affaire y compris personnellement. Mon pseudo n’a rein à voir avec une activité de "corbeau" car il ne contient jamais aucune allusion touchant à la vie privée de qui que ce soit. Sur Bellaciao, je fais de la politique, et effectivement, je sépare ma vie politique de militant de base de ma vie personnelle sans aucune malice. Internet appelle pour moi des "réactions" plus que des "réflexions" , vu le côté immédiat, voire spontané de cette pratique très enrichissante du dialogue.
      Citoyen de base en effet, je ne suis pas un intellectuel mais je suis instruit de par mon histoire et de par mes goûts. Bellaciao, ses inventeurs, leur sérieux et leur enthousiasme militant me permet d’accéder depuis des années à TOUTES les informations, analyses politiques diverses et variées, c’est aussi un instrument culturel.
      Je ne suis et serai jamais un auteur de référence, je garde mon pseudo, mais je n’ai aucun souci pour mettre mon nom, sauf peut-être par peur du ridicule devant mes propres limites. Et puis ça changerait quoi ? Quand je parle ici d’un porte parole de mon parti qui me semble souvent très éloigné dans ses actes politiques publics, du communisme, ce porte parole sait très bien qu’il s’agit de moi

  • Ce qu’il ya de drôle c’est que beaucoup de copains m’appellent"A.C".. dans le PCF.
    Parce que c’était mes initiales de signatures sur l’hebdo du Parti..de quelques billets polémiques...
    "A.C. t’as dégainé !" me disaient des copains qui pourtant connaissaient mon nom

    Sur Bella Ciao, je signe de mon nom..

    Mais le A.C..me colle à la peau..

    Certains, qui sont d’ailleurs plus nombreux que je le croyais à venir faire un tour de miretttes sur Bella Ciao, me tapent dans le dos d’une bourrade complice.!

    "Ah putain d’AC..t’as encore la forme..!"

    .
    D’autres..qui m’embrassaient "avant" ma désertion du camp de ceux qui font des calculs pour savoir combien sauver de sièges PC aux élections y compris en aidant à créaer dans tel canton un "notable" Parti de gauche pour rendre service à Mélanchon., . font mine de ne plus me reconnaitre.

    Ce qui m’évite d’avoir peur qu’ils ne me mordent s’ils venaient faire la bise..
    Et de me laver les mains s’ils me la serraient...
    /).

    Pourquoi donc mettre mon nom ?

    .-pardon de l’immodestie et du clin d’oeil.
    Je ne voudrais pas que de "bons copains" soient victimes des saloperies que me valent quelques écrits., si on s’imaginait qu’ils sont "coupables" de conneries de mon cru..

    Je ne voudrais pas non plus que deux trois cons laissent entendre qu’ils sont les auteurs de la foultitude de pistes que je trace au mouvement révolutionnaire international..!
    Imagine- t-on Marx écrivant Das Kapital sous pseudo " Marcel" ?
    Imaginez ensuite les querelles pour s’approprier son Oeuvre.
    Je veux pas que mes gosses connaissent ça !

     :)))))
    Quoi ? je me prends pour Marx ? Pas du tout..D’ailleurs n’ayant pas de bonne à tout faire, je ne les engrosse pas, moi ! :))

    SERIEUX :

    l

    ... chaque fois que j’ai été sur un Forum "politique" en signant sans donner mon nom..on m’a reconnu !
    N’étant pas de ces intelligents qui changent d’avis..je suis de ceux qui préfèrent se rép^ter que se contredire.

    Du coup, on te reconnait !

    Par contre je sais que d’un cyber on peut tromper son monde ..

    Si un jour un truc signé A.C appelait à rejoindre le PS..à renforcer le Fdgauche, à demander l’interdiction de la retransmission des matchs du FC Barcelone sur Canal..alors là, qu’on EFFACE...

    Ce serait un faux..

    Blague à part :

    Chacun fait comme il veut surtout s’il oublie les attaques persos contre l’autre derrièere son Pseudo..Par contre, le pseudo ou le nom n’empêche personne de dire" Tu sors de grosses conneries, mec"

    Car ce n’est pas le TYPE qui est insulté, mais la connerie de son propos qui est en cause..

    Bonne soirée.

    AC

    • L’honnêteté et la responsabilité dont tu fais preuve ’’ AC ’’ est une synthèse de ce qu’il faut souligner à propos de la pertinence du pseudo sur Internet .

      Et si j’étais en activité encore , dans une administration d’état ( Franche telecoml@Lalune ) je serais encore plus réticent à étaler mon nom .

      Comme les entreprises en général utilisent à des fins détournées le web pour obtenir des infos sur leurs employés je trouve salutaire de pouvoir s’exprimer avec un pseudo .

      De plus , la fréquentation de sites à composantes sociales opposées au pouvoir en place est de nature à générer des ennuis à quiconque actuellement ; les banques , les sociétés d’assurance ( attention aux sites sur la santé ) , utilisent aussi l’outil , sans compter les racolages commerciaux qui s’invitent sur ton écran avec comme par hasard des propositions d’achat de produits similaires à ceux dont tu as fait l’acquisition il y a peu , bizarre , non ?

      PS : je viens juste d’entendre une info à la radio : dans les CV , les femmes qui avouent êtres détentrices d’un permis moto seraient discriminées négativement pour l’embauche....ce qui renforce mon idée de ne dire que le moins possible sur soi-même dans une société ’’ big-brotherisée ’’.

  • " A propos du pseudonyme,sur internet et ailleurs"

    C’est où ailleurs ?

    LR

  • il y a des gens qui risquent leur job (il n’y a pas que la police qui...), il y a des gens qui ne travaillent pas en France et qui risquent leur job également...

    Il y a des situations, des professions, et des itinéraires qui font qu’il est aisé d’apparaitre en son nom, et il y a d’autres cas où les conséquences en sont très lourdes.

    il n’y a pas de recettes magiques de ce point de vue.

    et je pense que ce débat ressort plus de la bêtise qu’autre chose.

  • Pourquoi Lavilliers ? Mais parce que Bernard est un homme des citées, un homme de la ville, tout simplement !!! :-)

    Pour ma part, je crois que personne ne peut me taxer de vouloir me cacher sous un pseudonyme !!! Mes prénoms et nom, certes, font un peu "pompeux", surprennent certains, rendent furibards d’autres (le A A A, cela ne fait pas très français, n’est-ce pas !) mais j’ai décidé de la jouer provoc parce marre de ceux qui persiste à me prénommer Christine (en laissant mourir le e...des fois que la personne qui le porte se laisserai mourir aussi !!! hahahaha !) ! Ce sont les prénoms qu’ont décidé de me faire porter mes parents et même si ceux-ci n’étaient pas parfaits, j’ai décidé de les garder !!! J’aime faire ch...er les gens moi !

    Ceux qui utilisent des pseudos sont peut-être tout simplement ceux qui ne sont pas très certains de ce qu’ils avancent, qui ont des choses à cacher, ou tout simplement qui ont envie de garder une vie "privée" tranquille ! Ces gens-là ont deux vies, une sur terre et une sur le Net !!!

    J’aime bien votre sujet ; il est d’actualité et va peut-être en faire réagir quelques-un(e)s ! tenez ! moi par exemple !!! ;-)

    Bien cordialement ! Christina Bianca Troncia.

    http://sardaignemonilemerveilleuse.midiblogs.com