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Omar Barghouti, eux et nous, sur Campus

Publie le mardi 18 septembre 2012 par Open-Publishing

CE MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2012

 
A 18H30
 

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

 
Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

 
En direct et en archives sur www.campuslille.com

 
 

 
Dans le cadre de notre ¼ d’heure en Palestine, nous nous entretiendrons, en direct de Ramallah, avec le fondateur de la Campagne BDS, Omar Barghouti. Voici la première question que nous lui poserons :

 
Omar Barghouti bonsoir. Nous avons relu l’article que vous avez écrit au lendemain du 11 septembre 2001. Vous y condamniez bien sûr les actes de terreur commis ce jour-là. Et, vous adressant au peuple étatsunien, vous le mettiez en garde contre ses propres dirigeants ; vous y rappeliez l’histoire des Etats-Unis, la barbarie érigée en civilisation, les guerres incessantes menées par cet Empire, le sang innocent qu’il fait couler chaque jour, et l’appui inconditionnel au processus sioniste de déshumanisation et de négation des Palestiniens et de leurs droits légitimes. Vous mettiez en garde le peuple étatsunien à propos de ce qui suivrait le 11 septembre, à savoir la construction idéologique du nouvel ennemi : l’arabo-musulman. Vous le mettiez en garde contre cette construction d’un « Nous » opposé à un « Eux » menaçant, dont l’existence dès lors n’était plus celle d’êtres humains à part entière, et vous rappeliez que ce racisme fondamental – déjà maintes fois éprouvé dans l’histoire de l’Occident – s’exerce en Palestine depuis longtemps déjà : 65 ans pour être précis.

 
11 ans et quelques « interventions humanitaires » plus tard, l’Afghanistan est en état de guerre permanente, l’Irak, berceau de l’humanité, est revenu à « l’âge de pierre » (comme le souhaitait l’administration étatsunienne), la Lybie, en voie de partition, est livrée à l’anarchie et aux multinationales pétrolières, la Syrie est à feu et à sang ; les révoltes égyptienne et tunisienne ont abouti à confier le pouvoir à une bourgeoisie islamiste féroce avec les peuples mais très compréhensive à l’égard du monde des affaires, de l’Occident et d’Israël. En revanche les aspirations populaires au Bahrein et en Arabie Saoudite sont réprimées avec la bienveillance des Occidentaux ; l’extrême-droite islamiste, encouragée par les régimes monarchiques du Golfe, loin d’avoir été affaiblie par ces onze années de « guerre au terrorisme », envoie ses troupes faire le sale boulot de l’Occident en Syrie, et l’alliance – au moins objective – entre les Etats-Unis et les milices d’Al Qaïda, se voit désormais au grand jour. Leur objectif commun (qui est aussi depuis longtemps celui du sionisme) est de détruire les Etats rétifs au « Nouvel Ordre Mondial » accouché au lendemain du 11 septembre, de diviser le monde arabo-musulman sur des bases confessionnelles. L’Occident et Israël ont l’Iran en ligne de mire, tout comme les monarchies pétrolières, et l’extrême-droite islamiste à leur service alimente la haine « anti-chiite ». C’est dans ce contexte qu’en Palestine occupée, les exactions se poursuivent, ainsi que la colonisation, et d’aucuns affirment qu’Israël veut profiter de l’embrasement généralisé de la région pour terminer le « déplacement » des Palestiniens entamé en 1948.

 
Avez-vous des remarques à faire à propos de ce qui précède ? Quelle est votre analyse de la situation onze ans après le 11 septembre 2001 ? Quel rôle peuvent jouer les Palestiniens ? Qu’est-ce qui se dit aujourd’hui dans les rues de Ramallah ?

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